Revue de presse internationale du 19 février 2010

19 fév 2010

Revue de presse internationale du 19 février 2010


Top UN envoy intensifies talks in Côte d'Ivoire to ensure elections remain on course, UN news Centre, 18 February 2010 – The top United Nations envoy in Côte d'Ivoire is holding intensive talks with all sides in the divided West African country to ensure that last week's dissolution of the Government and the independent electoral authority does not affect repeatedly delayed elections, currently slated to be held next month. The need to retain the progress already made, including a provisional voter list, to quickly publish a definitive list, and to maintain restraint and calm formed the basis of the discussions involving Secretary-General Ban Ki-moon's Special Representative Y. J. Choi, UN Mission in Côte d'Ivoire (UNOCI) spokesperson Hamadoun Touré told a news briefing today in Abidjan, the country's main city. "It is the need for this precondition that has led Mr. Choi to multiply his appeals for restraint and reason which are the best aids at crucial political times," he said, referring to the call for calm in a country split into a rebel-held north and Government-controlled south by civil war in 2002. "In times of trouble reason must prevail." Elections were originally scheduled for as far back as 2005 but have been continually postponed, most recently from 29 November last year to this March and Mr. Choi's most recent talks follow a call two days ago from Mr. Ban for all sides to avoid any action that could cause renewed violence. Mr. Touré said a request by Prime Minister Guillaume Soro for a UNOCI investigation of the Independent Electoral Commission had been rejected for various reasons. UNOCI, which Mr. Choi leads, was set up in 2004 to help ensure a ceasefire and pave the way for permanent peace and democratic elections. Reauthorized repeatedly since then, most recently until 31 May, it currently comprises over 8,500 uniformed personnel, as well as 400 international civilian staff.

Côte d`Ivoire: Soro obtient 48 heures de plus pour former son gouvernement, AFP 18 février 2010- Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a déclaré jeudi avoir obtenu du président Laurent Gbagbo "48 heures supplémentaires" pour former le nouveau gouvernement, attendu depuis la dissolution vendredi du précédent cabinet par M. Gbagbo. "Le chef de l'Etat a montré sa bonne volonté et a bien voulu accorder les 48 heures supplémentaires (demandées) pour que le Premier ministre puisse finaliser le gouvernement", a affirmé M. Soro à la presse, après une séance de travail avec M. Gbagbo dans la capitale politique Yamoussoukro. "Nous ferons tout ce qu'il faut pour que personne ne soit laissé de côté, pour que la Côte d'Ivoire renoue avec la tranquillité", a-t-il lancé, insistant sur son objectif d'"un compromis, un consensus dans la mise en place du gouvernement". "Nous allons continuer les discussions et je demande aux Ivoiriens de garder non seulement la sérénité mais l'espoir", a ajouté M. Soro. Dans un communiqué lu à la télévision par son porte-parole Gervais Coulibaly, le président Gbagbo a invité "au calme et à la sérénité". "En attendant" la formation de la nouvelle équipe, le chef de l'Etat "appelle les populations et les acteurs politiques ivoiriens à ne rien faire qui puisse entraver le processus de sortie de crise". Il a confirmé avoir accordé le délai supplémentaire, demandé par M. Soro "afin que le nouveau gouvernement, tout comme le précédent, puisse être constitué avec le concours de tous". La formation du cabinet achoppe sur la question de la participation de l'opposition, qui a conditionné son retour à un "rétablissement" de la Commission électorale indépendante (CEI) également dissoute. Des manifestations d'opposants, parfois émaillées de violences, se sont poursuivies jeudi dans plusieurs villes du pays.
Sortie de crise en Côte d'Ivoire : Gbagbo détricote l'APO, Le Pays, 19 février 2010- Lorsqu'on se place dans la dynamique d'un processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, les propos tenus récemment par le porte-parole du président Gbagbo, Gervais Coulibaly, ont de quoi vous glacer d'effroi (...)L'homme, au cours d'une récente interview, multiplie les non-dits, use à profusion de termes sibyllins, excelle dans l'emploi des demi-mots. Mais tous ces artifices d'expression cachent mal ou plutôt traduisent à perfection que l'accord politique de Ouagadougou (APO) n'est plus en odeur de sainteté dans le camp présidentiel ivoirien (...)La déception est d'autant plus grande que l'homme, Gervais Coulibaly, ne s'exprime pas de lui-même. Il n'est que l'interface du parti présidentiel et traduit par ses mots la conviction même de son chef et mentor, Laurent Gbagbo himself, par ailleurs chef d'Etat de la Côte d'Ivoire (...)Mais ce faisant, il apparaît désormais très clairement que Laurent Gbagbo a décidé de mettre le facilitateur Blaise Compaoré sur la touche. Cet APO à lui, jadis utile, constitue aujourd'hui pour lui, une entrave qu'il traîne à l'instar d'un condamné, sa boule à la cheville. Il ne veut plus d'opposants au gouvernement, il refuse même jusqu'à une idée précise de la tenue de la présidentielle ivoirienne qui, partant, revêt de plus en plus les atours d'une chimère (...)On se rappelle le temps où ce facilitateur lui fut d'un secours quasiment providentiel. N'eussent été sa présence et ses efforts pour concilier l'inconciliable ivoirien, au moment où les rebelles étaient bien décidés à en découdre avec l'ennemi Gbagbo, le chef d'Etat ivoirien ne serait peut-être pas aujourd'hui en mesure de danser son tango politique. Car, à l'heure actuelle, le chef d'Etat ivoirien a réussi une prouesse de taille. Il aura réalisé la gageure de faire oublier à presque tout le monde, toute idée d'élection présidentielle. Les urgences nouvelles sont bien connues : la formation d'un nouveau gouvernement, la création d'une nouvelle CEI et l'apaisement de foyers de tensions de plus en plus nombreux et qu'il faudra au plus vite endigue (...).

Côte d`Ivoire: Gbagbo, avec et contre tous, Libération, 18 février 2010- Le président ivoirien Laurent Gbagbo a-t-il sous-estimé l'impatience de ses concitoyens? La journée de mercredi a été marquée par plusieurs manifestations à travers le pays, mais aussi dans plusieurs quartiers d'Abidjan, la bouillante capitale économique de la Côte d'Ivoire. Aucune victime n'a été déplorée, malgré les violences et l'intervention des forces de l'ordre. Un autobus a notamment été incendié à Abidjan. La décision du président Gbagbo de dissoudre le gouvernement d'union nationale ainsi que la Commission électorale indépendante, accusée de fraude, est à l'origine de cette poussée de fièvre. Car il n'a échappé à personne, notamment aux partisans de l'opposition, que cette double dissolution, annoncée vendredi dernier à la télévision, revenait à repousser les élections présidentielles aux calendes grecques. Rappelons que ce scrutin est attendu depuis... cinq ans. Pourtant, le chef de l'Etat ivoirien peut être relativement optimiste. Son Premier ministre, qu'il a reconduit dans ses fonctions et qui négocie la composition d'un nouveau cabinet, est prêt à rempiler coûte que coûte. Au début de la crise en Côte d'Ivoire, il y a sept ans, celui-ci, Guillaume Soro, alors chef politique des rebelles, promettait de chasser Gbagbo du pouvoir. Aujourd'hui, il semble prêt à toutes les compromissions pour l'aider à s'y maintenir. Il n'est pas le seul. Les petits chefs rebelles qui contrôlent la moitié nord du pays, les commandants de zone, appelés aussi «com zones», viennent de renouveler leur confiance à Soro. Ce faisant, ils illustrent une nouvelle fois le cynique marché de dupes qui a cours en Côte d'Ivoire depuis les accords de Ouagadougou, signés en mars 2007.Ces officiers en rupture de banc, qui disaient avoir pris les armes contre le président pour réconcilier les Ivoiriens avec eux-mêmes, ont accepté d'entrer dans un processus de réconciliation avec Abidjan. Mais ils ont tout intérêt au maintien du statu quo actuel. Tant qu'il perdure, ils continuent en effet d'engranger l'argent du trafic de cacao, de bois et de marchandises. Nombre d'entre eux, dit-on, ont acheté des maisons à l'étranger, notamment au Burkina Faso voisin.
Guillaume Soro, lui, a pris goût au pouvoir, et le temps joue pour lui face aux leaders vieillissants de l'opposition, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. En privé, Laurent Gbagbo aurait dit un jour: «Si j'avais su qu'il était si facile d'acheter les gens, j'aurais acheté moins d'armes.» Il peut le vérifier tous les jours.

Côte d'Ivoire: Ça sent le soufre, L'Observateur Paalga, 19 février 2010- (...) C'est vrai qu'après cinq reports, bien d'observateurs pensaient légitimement que le bout de ce long tunnel pour parvenir à la présidentielle était désormais à portée de main. Et pourtant, les derniers développements sociopolitiques nous éloignent un peu plus de cette échéance tant attendue. Rarement depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou en mars 2007, les différents acteurs de cette crise auront été autant divisés en Eburnie. En effet, la dissolution du gouvernement et de la CEI le vendredi dernier reste une équation à plusieurs inconnues en même temps qu'elle assombrit davantage le ciel politique, et crispe singulièrement les différentes positions. Une nouvelle donne qui pourrait, si on n'y prend garde, remettre en cause les acquis du processus électoral aussi bien en cadre institutionnel que d'avancées obtenues dans l'identification. Gbagbo voulait la tête de Robert Beugré Mambé ; il l'a obtenue par dissolution-surprise. Mais est-ce vraiment là la solution au problème de la Côte d'Ivoire ? Certainement pas, car, pour ne pas être en porte-à-faux avec les accords de Pretoria, la Commission électorale indépendante (CEI) dissoute devrait être remise en selle (...)Et il faudra que le Premier ministre reconduit, Guillaume Soro, fasse preuve de grandes capacités d'écoute et de persuasion pour voir figurer dans son équipe des cadres du PDCI, du RDR et des autres formations de l'opposition suffisamment représentatives sur l'échiquier politique national. Or, selon les accords de Linas-Marcoussis, il faut nécessairement que les partis qui en sont signataires, tels le PDCI et le RDR, figurent dans cette équipe. C'est vrai, on a vite fait de reléguer ces accords-là aux calendes ivoiriennes, pardon grecques, ne se référant désormais qu'à l'Accord politique de Ouagadougou (APO). Comme si l'APO avait été créé ex-nihilo. Et pourtant, cela coule de source, l'APO n'est qu'une suite logique des précédents accords. Dans de telles conditions, comment Laurent Koudou Gbagbo pourra-t-il réussir le tour de passe de voir former, comme il l'a d'ailleurs souhaité, un gouvernement sans coloration politique ? A moins de fouler aux pieds lesdits accords, nous ne voyons vraiment pas comment cela est faisable. Et ça sent le soufre, le ciel politique étant loin de s'éclaircir du côté d'Abidjan.

Côte d'Ivoire: des populations s'inquiètent de la circulation "régulière" des armes dans l'ouest ivoirien, Xinhua, 19 février 2010- Des populations de l'ouest de la Côte d'Ivoire s'inquiètent de plus en plus de la circulation " régulière" des armes dans la région. Il ne se passe pas un jour sans que des villageois aperçoivent des individus en armes dans les départements de Duékoué, de Guiglo et de Toulépleu. "Ils ne sont pas militaires. Ils sont habillés en civil et ils pourtant portent des armes de guerre. cela nous effraie et quand nous les voyons nous fuyons car on ne sait jamais", ont confié Eric Gboho et Lazare Tahé, planteurs à Pinhou. Bernard Sondé, maçon à Toulépleu, se dit lui, convaincu que ce sont ces individus armés qui circulent dans la région qui sont les auteurs des nombreux vols, braquages et crimes enregistrés ces derniers mois. "Le phénomène des coupeurs de route est accentué chez nous. Avant, les coupeurs de route attaquaient les voyageurs de nuit, mais maintenant ils opèrent en pleine journée", explique-t-il (...)A la suite de ces actes de barbarie répétés, les femmes de Duékoué ont organisé une marche pour dénoncer les nombreux cas de violence perpétrés sur la population par des individus dont on ignore toujours l'identité. Le président de la commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères, le général Désiré Adjoussou a évoqué lors d'un atelier le 2 février "la porosité des frontières terrestres ivoiriennes" comme l'une des raisons de la proliéfration des armes en Côte d'Ivoire. De son côté, le réseau d'action sur les armes légères en Afrique de l'Ouest (Rasalao) a mené plusieurs campagnes de sensibilisation dans quelques localités et entend poursuivre à travers le pays. La circulation des armes est l'une des conséquences du conflit armé qui secoue la Côte d'Ivoire depuis 2002.

La Direction de campagne du Président Gbagbo condamne les actes de « sabotage », Apanews, 19 février 2010- la Direction Nationale de Campagne (DNC) du Président Laurent Gbagbo a condamné fermement ''les appels à la désobéissance civile et les actes de sabotage orchestrés'' depuis quelques selon lui par le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, la coalition de l'opposition). « La Direction Nationale de Campagne du Président Laurent Gbagbo tient à condamner fermement les appels à la désobéissance civile et les actes de sabotage orchestrés depuis quelques jours à l'appel du RHDP » a déclaré Dr Issa Malick Coulibaly, le directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo. Il s'est par ailleurs félicité du soutien des Forces Nouvelles à travers leur secrétaire général dans cette phase jugée importante du processus de paix. Selon la mouvance présidentielle « la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si peut-on avoir une liste électorale fiable quand les personnes chargées de l'établir ne sont pas elles-mêmes fiables ? » La direction de campagne de Laurent Gbagbo à félicité le Premier ministre Guillaume Soro qui a ''compris les enjeux des décisions prises par le Président de la République et s'est engagé à les mettre en œuvre ». « Elle se félicite du soutien des Forces Nouvelles à leur secrétaire général dans cette phase importante du processus de paix'' a ajouté M. Vohi Sahi lisant une déclaration. La direction de campagne du Président candidat Laurent Gbagbo, affirme que, le Président de la République a pris ses responsabilités pour lever toute hypothèque sur le processus de paix, et permettre à la Côte d'Ivoire d'aller, en toute confiance, à des élections propres. « Ces décisions sont légitimes car, ainsi que l'a rappelé le Président dans sa déclaration, les circonstances ayant autorisé le recours à l'article 48 de la constitution, permettant notamment à certains d'être candidats à l'élection présidentielle, demeurent » a-t-il poursuivi.