Revue de presse internationale du 18 février 2010

18 fév 2010

Revue de presse internationale du 18 février 2010


COTE D'IVOIRE: Capacity gaps worry agencies, Irinnews, 17 February 2010 - The political impasse in Côte d'Ivoire is raising concerns among aid agencies about their readiness to respond to a possible humanitarian fallout, after identifying worrying capacity gaps. The UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (UNOCHA) is coordinating UN agencies and NGO partners to plan humanitarian readiness in response to a possible relapse into violent conflict. Its head, Julie Bélanger, told IRIN most sectors would require significant scale-up in the event of mass population displacements. Some sectors, including protection, have no response scenario in place at all, while others such as food security do not have enough funding to maintain existing programmes, according to World Food Programme (WFP) head in Côte d'Ivoire, Alain Cordeil. Capacity in all sectors - protection, food security, logistics, telecoms and camp management - would need to be scaled up were a humanitarian crisis to evolve, said the UN. The political impasse came to a head when President Laurent Gbagbo decided to dissolve government and the electoral commission on 12 February. Voter registration was suspended on 11 February. A wave of protests – some of them violent – had broken out across the country following accusations by Gbagbo that electoral commission head Robert Mambe had added 429,999 names to the voter register, who the president claimed were not native Ivoirians.

Scaling up and down

Emergency preparedness scenarios are based on estimates of 20 million people being affected, and 400,000 displaced, mostly in the west of the country. But while assessing the cost and necessary human resources, several humanitarian agencies, including OCHA, are simultaneously scaling back their programmes as part of a transition strategy. OCHA is pulling out of the Man and Zou in the west as part of its transition plan. Man experienced violent protests last week in which the town's tribunal buildings were attacked. WFP is cutting its food security responses in the north and west because of funding shortfalls, Cordeil said. Chronic malnutrition is at 45 percent in the north and 40 percent in the west, according to preliminary government figures. Funding for NGOs intervening in nutrition, among them Merlin, is not guaranteed over the long term. With depleted stocks in Côte d'Ivoire, WFP would have to use stocks in Ghana and Liberia were a crisis to develop, Cordeil said, though he pointed out these would be insufficient to cover a big crisis. Transporting the cereals would take at least two weeks, he said (...)

Preventing crisis

As agencies assess their readiness, the UN Operation in Côte d'Ivoire (UNOCI) is on alert to respond to outbreaks of violence, the Secretary-General's spokesman, Martin Nesirky, told reporters this week in New York. The Special Representative to the UN Secretary-General in Côte d'Ivoire, Young-Jin Choi, is meeting political party leaders this week to help resolve the situation; Côte d'Ivoire's political crisis was a top priority at a one-day summit of Economic Community of West African States (ECOWAS) leaders in Abuja, Nigeria, on 16 February.

Next step

Funding for early recovery activities – also known as the transition from humanitarian to development assistance – has been hard to raise for Côte d'Ivoire. "Transition is not funded by either the humanitarian or the development donors," said Bélanger, "which is why it's hard to cover the needs right now." A UN transition fund created 2009 has just only received US$600,000 from the Swiss government so far, as opposed to a requested $5 million, which Bélanger says would allow for flexibility and targeting, and allow [agencies] to have a wider impact."

Manifestations: le camp Gbagbo accuse l`opposition ivoirienne de "sabotage", AFP, 16 février 2010 - Le camp du président ivoirien Laurent Gbagbo a condamné mercredi des "actes de sabotage" de l'opposition, après les manifestations organisées contre la dissolution par le chef de l'Etat du gouvernement et de la commission électorale. Depuis l'annonce de ces dissolutions vendredi, l'opposition "n'a cessé de poser des actes de nature à fragiliser l'équilibre de la nation, à menacer la paix sociale, (...) à mettre le pays à feu et à sang et à défier l'autorité de l'Etat", a affirmé la direction de campagne de M. Gbagbo dans une déclaration lue à Abidjan. "Répondant à ces appels incessants à la désobéissance civile, au soulèvement et à la guerre civile, les militants de ce mouvement politique se livrent à travers le pays à des actes de sabotage", a-t-elle accusé, en appelant au "calme". A Abidjan et dans plusieurs localités du pays, de jeunes opposants ont protesté ces derniers jours, parfois violemment, contre la double dissolution. A Dimbokro (centre), des manifestants ont endommagé les locaux de la coalition pro-Gbagbo, a affirmé à l'AFP Paul David N'Zi, son directeur départemental de campagne. Réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l'opposition a appelé ce week-end à "s'opposer par tout moyen" au pouvoir. Ces manifestations surviennent alors que le Premier ministre et chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro poursuit de difficiles tractations pour former un nouveau cabinet. Le RHDP a conditionné son retour au gouvernement au "rétablissement" de la Commission électorale indépendante (CEI), dissoute après plus d'un mois de crise en son sein.
Côte d'Ivoire : Gouvernement d'union ou de division, Fasozine, 17 février 2010- Ainsi donc, la rue a recommencé à gronder en Côte d'Ivoire et les politiques à se tirer dessus, par médias interposés. Sans être désespérée la situation sociopolitique n'en n'est pas moins préoccupante. Si fait que Blaise Compaoré, le Facilitateur dans la crise ivoirienne a rappelé son homologue ivoirien au respect de l'Accord de Ouagadougou qui a plus ou moins rapproché la Côte d'Ivoire de ces élections si proches et si loin. . Les échéances électorales, notamment la présidentielle sont, en tout cas, telle un serpent de mer, loin de se matérialiser. Elle n'aura peut-être jamais lieu, ou dans le meilleur des cas, pas dans l'immédiat. Le casse-tête ivoirien, l'un des plus complexes phénomènes sociopolitiques ramène ainsi le pays presqu'à la case départ, moins les rebelles armés et les forces légales qui se regardent ouvertement en chiens de faïence. Aujourd'hui, chaque camp garde son arme dans le dos, prêt à dégainer au moment propice (...)Et depuis lors, il faut avoir le courage de le dire, c'est le concept suicidaire de la xénophobie qui est en train de ressurgir avec ses conséquences désastreuses qui continuent de couper le pays en deux et de détruire son tissu économique. En attendant, c'est Guillaume Soro qui est assis sur des braises, la rue, notamment l'opposition, réclamant le retour du décapité de la CEI alors que dans le même temps, Laurent Gbagbo, dont il est le premier ministre, n'en veut plus, pour des divergences politiques maquillées sous la forme d'accusation de fraude, scénario ressemblant plutôt à un piège savamment tendu par le pouvoir pour se débarrasser d'un empêcheur de tricher en rond. Qu'attendre du prochain gouvernement de Guillaume Soro? Sera-t-il d'union ou de désunion? On le saura bientôt, l'opposition qui dit ne plus reconnaître Gbagbo comme président y entrera-t-elle? C'est la grande question à laquelle le Premier ministre fera face quand il aura fini d'éteindre les bus enflammés par des manifestants contre la dissolution de la CEI
Gouvernement ivoirien : Facile à détruire, difficile à reconstruire, Le Pays, 18 février 2010- Toute la Côte d'Ivoire a le regard tourné et l'oreille tendue vers la primature pour l'annonce du prochain gouvernement (...) La question aujourd'hui est de savoir comment sera composée cette nouvelle équipe. Les opposants réunis au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) posent comme préalable le maintien de la CEI dans sa configuration d'avant dissolution pendant que le chef de l'Etat veut d'un nouveau format et d'un gouvernement de technocrates. Ainsi, Guillaume Soro devra à la fois contenter l'opposition et satisfaire aux exigences d'un président de la République qui ne semble plus porter dans son coeur une opposition qui le voue aux gémonies (...) Déjà, les tensions consécutives à la dissolution du gouvernement et de la CEI donnaient l'impression dès les premiers jours que la situation allait dégénérer. Fort heureusement, il eut ces différents appels au calme et les deux têtes de l'exécutif sont restés en phase. Ce qui jusque-là a sauvé les meubles. Mais Laurent Gbagbo a encore plus qu'un tour dans son sac et il faut se garder de tout optimisme spontané. Le président ivoirien est insondable et son devoir d'aller aux élections est plus qu'incertain. Guillaume Soro devrait faire preuve de ruse politique pour se sortir lui-même de ce guêpier. Dans cette ambiance survoltée de protestations, de manifestations et de destructions, le Premier ministre fait assurément face à son baptême de feu. Coincé entre Charybde et Scylla, saura-t-il se montrer à la hauteur de l'histoire de la Côte d'Ivoire ? C'est un grand tournant dans sa carrière politique. La République malmenée, le peuple impatient et Laurent Gbagbo plus espiègle que jamais, l'attendent.

Nouvelles manifestations en Côte d`Ivoire contre Laurent Gbagbo, Reuters, 16 février 2010 - Des milliers d'Ivoiriens ont bloqué mercredi des routes en brûlant des pneus pour protester contre la décision du président Laurent Gbagbo de dissoudre le gouvernement et la commission électorale, rapportent des témoins (...) Les appels à manifester lancés par l'opposition sont largement suivis depuis cinq jours, faisant craindre une flambée de violence en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Le général Philippe Mangou, chef d'état-major de l'armée, a déclaré aux journalistes à Yamoussoukro que les forces de sécurité défendraient l'Etat contre les fauteurs de troubles. "Nous sommes ici pour défendre les institutions de la République. Ceux qui s'en prennent à elles nous trouveront sur leur chemin", a-t-il averti. Dans la capitale économique Abidjan, un homme a mis le feu à un bus. "Un passager, un vandale, a aspergé le bus de liquide inflammable", a indiqué la compagnie des bus. Dans les villes de Daoukro, Dimbokro et M'Bahiakro, dans le centre du pays, des témoins ont rapporté que près d'un millier de personnes avaient défilé dans chaque localité. Des manifestants ont indiqué qu'ils avaient bloqué plusieurs routes en mettant le feu à des pneus. "Nous dénonçons Laurent Gbagbo", a déclaré l'un deux à Reuters, à Dimbokro. "Nous avons brûlé des pneus. Nous allons continuer de manifester pour dire non à Laurent Gbagbo, qui n'est plus notre président", a-t-il ajouté (...)

Probo Koala : les victimes enfin indemnisées?, Jeune Afrique, 17 février 2010 - Le 17 février, le cabinet d'avocat anglais Leigh Day and Co. et Claude Gohourou, qui se disputaient la gestion de l'argent versé aux victimes du Probo Koala, ont finalement annoncé avoir conclu un accord. Ils tenteront désormais de mener conjointement les indemnisations à partir du mois de mars (...)
Accord surprenant
Les deux organisations, qui se traitaient jusque là de noms d'oiseaux, ont signé un accord pour procéder conjointement à la distribution des indemnités des 30 000 victimes reconnues du Probo Koala, dont les déchets toxiques avaient été déversés dans la zone d'Abidjan en 2006 (...)

"Extrêmement troublant"

Ces conflits à répétition devant la justice semblent aujourd'hui oubliés. Mais du côté des ONG, qui suivent cette affaire de près, l'accord surprise entre les deux anciens ennemis provoque la suspicion. "Il est extrêmement troublant que les avocats des victimes aient été contraints de conclure un accord avec une organisation dont la prétention à représenter 30 000 victimes est de toute évidence frauduleuse", s'est ainsi inquiété Amnesty International dans un communiqué.
Selon l'avocat de Claude Gohourou, la distribution doit commencer en mars. Mais le feuilleton n'est peut-être pas encore tout à fait terminé.