Revue de presse internationale du 16 septembre 2009

16 sep 2009

Revue de presse internationale du 16 septembre 2009








Présidentielle ivoirienne: le risque d`un nouveau report se précise, Le Monde,
15 septembre 2009-

Prévue le 29 novembre, l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire risque d'être
encore une fois ajournée, les derniers retards accumulés hypothéquant lourdement
la tenue de ce scrutin censé mettre un terme à la grave crise née du coup d'Etat
manqué de 2002 (...) La réponse est tombée lundi soir. Attendue fin août, puis ce
mardi, la liste ne sera pas prête avant "début octobre", a-t-on appris auprès de
l'Institut national de la statistique (INS). Explication: le traitement
informatique des données du recensement (6,5 millions de personnes
enregistrées), mené par l'INS et l'opérateur privé français Sagem, n'est bouclé
qu'"à 95%". La faute aux problèmes logistiques et financiers qui, depuis son
lancement fin juillet, ont fait traîner l'opération en longueur. Dans une
quinzaine de jours donc, selon l'organisme public, la liste devrait être au
point. Mais, avance une source proche du dossier, la publication proprement dite
à travers le pays interviendrait autour de la mi-octobre. Officiellement, la
date du 29 novembre n'est aucunement remise en cause, répètent les principaux
acteurs. Un report ne peut être évoqué "à ce stade", ajoute-t-on. Cependant,
explique une source à la Primature, "si les conditions ne sont pas réunies pour
une liste consensuelle et un scrutin transparent", le chef du gouvernement
"prendra ses responsabilités". Une question majeure porte en effet sur le nombre
de cas litigieux, et spécialement ceux dont la nationalité fera débat.
Seront-ils une poignée, des dizaines ou des centaines de milliers, ces "enrôlés"
tenus d'apporter la preuve de leur nationalité? Un million même, comme
l'envisagent certains observateurs? Pour l'heure, la Commission électorale
indépendante (CEI) n'en a "aucune idée", glisse un diplomate africain. En outre,
comme le traitement en cours, le contentieux, l'affichage de la liste définitive
et la distribution des cartes d'électeurs seront à la merci des grèves de
fonctionnaires, avertit un diplomate occidental. "Les élections, d'un point de
vue technique, ne sont plus possibles le 29 novembre", tranche un autre
diplomate occidental. Alors décembre, ou carrément 2010? Selon des sources
concordantes, un calendrier alternatif a été présenté récemment à Guillaume Soro
par des intervenants extérieurs. Il suggère un scrutin pour mars-avril.
Toutefois, prévient un observateur, une surprise est encore possible. Les
décrets signés en août par le chef de l'Etat prévoient une liste provisoire "au
plus tard" fin octobre. "Jusque-là, Gbagbo laisse toutes les options ouvertes.
S'il le veut, il pourra sauter le contentieux et aller aux élections. La
décision est politique".




 




Gbagbo
accueille son « frère » Blaise Compaoré, Jeune afrique, 15 septembre 2009-
 
(...)Au moment où Abidjan bruisse de nouvelles rumeurs autour d'un

report de l'élection présidentielle
ivoirienne
, c'est une visite officielle plus que symbolique
qu'effectue aujourd'hui, et jusqu'au 18 septembre, le président du Burkina,
Blaise Compaoré. Programmé une première fois en juin, ce déplacement, qui répond
à la visite de Laurent Gbagbo au Burkina en juillet 2008, a été reportée une
première fois en raison du retard pris dans l'adoption des lois et des textes
devant régir le scrutin. A moins de trois mois d'une élection décisive pour la
Côte d'Ivoire et sept ans presque jour pour jour après le déclenchement de la
rébellion des Forces Nouvelles (FN), le facilitateur des accords de paix signés
en mars 2007 à Ouagadougou doit s'assurer notamment de la bonne préparation du
scrutin. Il s'efforcera également de rassurer les trois millions de Burkinabè
vivant en Côte d'Ivoire quant à son bon déroulement. Les travaux préparatoires à
cette visite ont débuté, lundi, à Yamoussoukro. Ils visent à mettre la dernière
touche aux dossiers qui seront traités lors du Conseil des ministres conjoint
entre les deux pays, qui soit se tenir en fin d'après-midi. Ce conseil - le
premier du genre - fait suite au Traité d'entente et d'amitié entre le Burkina
et la Côte d'Ivoire signé l'an dernier et ratifié, fin juillet, par l'Assemblée
nationale ivoirienne par 128 voix contre deux (...)




 




Visite
d'Etat de Blaise en Côte d'Ivoire
:
Le mur de glace est complètement brisé, L'Observateur paalga, 16 septembre 2009-
 
A Bobo-Dioulasso le 24 janvier 2007 au quartier Lafiabougou, sous le parvis du
pied-à-terre de Blaise Compaoré, le chef de l'Etat burkinabè, son homologue
ivoirien déclara : « Je suis venu demander à mon homologue d'être le
facilitateur dans le dialogue direct interivoirien, que j'ai initié » (...) Quelle
mouche avait-elle piqué Gbagbo pour qu'il en vienne à demander au "pyromane"
Blaise d'aller éteindre le feu qu'il a allumé via les croquants nord-ivoiriens ?

Pourquoi le premier responsable ivoirien venait-il solliciter les bons offices
de celui qui, 3 ans auparavant, lui prédisait une fin devant la Cour pénale
internationale? Y avait-il un « deal » politique entre les deux hommes, qui ne
voulaient pas se voir en peinture (mais qui, pourtant, se connaissent bien),
derrière ce nouveau tournant dans la crise ivoirienne?

En tout cas, cette attitude de
Gbagbo a pris de court plus d'une personne. Depuis le déclenchement du
« gan-gan » le 19 septembre 2002, les relations entre les deux pays étaient
devenues exécrables, et après l'escalade verbale on a, à un certain moment,
craint un affrontement (...) Gbagbo avait compris une chose : que le Burkinabè
Blaise fût le parrain ou non de Tuo Fozié (premier visage de la rébellion) et de
sa bande, la résolution de cette crise passait par Ouagadougou, vu que
Marcoussis, Pretoria I, II et III n'ont fait qu'élaguer certains problèmes ...
En parvenant à faire fumer le calumet de la paix aux protagonistes de la crise
le 4 mars 2007, le Président du Faso avait frappé un grand coup politique et
revenait sur la scène internationale, d'où il avait été éclipsé, pour des
raisons domestiques, notamment par l'affaire Norbert Zongo (...) Conseil de
ministres ivoiro-burkinabè, coprésidé par Gbagbo et Blaise, adresse de ce
dernier aux députés ivoiriens, sans oublier ce qui turlupine toute la classe
politique et les populations, la tenue de la présidentielle le 29 novembre
prochain, meubleront ces retrouvailles. En tant que facilitateur, le premier des
Burkinabè ne saurait ne pas faire un arrêt sur la locomotive de la
réconciliation, qui doit siffler à la gare de la paix sans une panne trop
prolongée à une station.

En somme le mur de
glace est brisé. Certains, comme toujours, ne manqueront pas de voir un soutien
tacite au candidat du FPI qui, à l'évidence, en fin politique, ne manquera pas
de profiter de cette visite bienfaisante.

Au facilitateur de montrer
qu'il vient chez l'homologue et non chez celui qui veut rempiler, même quand on
sait que, dans la conjoncture actuelle, entre les 2 Gbagbo, la ligne de
démarcation est très tenue.




BLAISE
COMPAORE EN COTE D'IVOIRE
:
Le retour de l'ascenseur, Le Pays. 15 septembre 2009- (...)
Depuis
le commencement de la crise ivoirienne, il y a bientôt 7 ans, on n'avait pas vu
une visite officielle de cette ampleur du président Compaoré, sur les rives de
la lagune Ebrié.

Qu'elle intervienne maintenant traduit tout un symbole (...) Car,
il faut le dire, si Compaoré et Gbagbo sont aujourd'hui « frères » et « amis »,
dans un passé récent, ce ne fut pas vraiment le cas.

On se rappelle le
temps où fusaient des invectives d'Abidjan contre le voisin du Nord accusé
d'abriter des "assaillants" qui s'étaient découvert une nouvelle vocation:
déstabiliser la Côte d'Ivoire.

Beaucoup d'eau a coulé, depuis lors, sous les ponts, les signes
de décrispation et de dégel se sont multipliés de part et d'autre des frontières,
et le président burkinabé est à présent le Facilitateur des accords de paix
signés en mars 2007, une date désormais historique dans le processus de sortie
de la crise ivoirienne (...) On l'imagine, au cours de cette visite, des sujets
intéressant les deux pays seront évoqués, signes d'un rapprochement de plus en
plus visible entre les deux nations. La Côte d'Ivoire et la Haute- Volta ont
constitué, de par le passé, un seul et même pays. A présent qu'elles forment
deux Etats, deux nations voisines, elles demeurent liées par l'Histoire, par la
Géographie, ainsi que par les liens tissés par leurs peuples. Il est alors
indéniable qu'un rapprochement de ces deux nations ne peut être que bénéfique à
leur nation respective. C'est pour cela aussi qu'il faut espérer que cette
visite du premier des Burkinabé en terre ivoirienne aille au-delà du folklore et
de la langue de bois diplomatique pour consolider les acquis déjà engrangés et
qu'il y a nécessité de faire fructifier.

Reste à savoir ce
que pensent les faucons du clan présidentiel ivoirien de ces signes évidents de
dégel entre Ouagadougou et Abidjan.

Simone Gbagbo, Mamadou
Coulibaly, Charles Blé Goudé qui sont tous des purs et durs du système
constituent en même temps l'entourage immédiat de Laurent Gbagbo.

Un signe particulier
les rassemble: ils n'ont jamais posé le pied en terre burkinabé.

Tout comme il est opportun de
se demander si les faucons de l'autre camp, celui des forces rebelles, verront
d'un bon œil le rapprochement entre les deux régimes. Et c'est bien la preuve
que dans le processus de sortie de crise en terre ivoirienne tout comme dans le
domaine de la normalisation de l'axe Abidjan-Ouaga, rien n'est vraiment gagné
d'avance. Il faut négocier la moindre avancée pour mériter la plus petite
récompense politique. Mais c'est déjà bien réconfortant de voir que les premiers
responsables des deux Etats en font désormais leur majeure préoccupation.

Ils donnent
ainsi le bon exemple et sonnent la mobilisation pour une coexistence sereine et
sans doute pleine d'avenir.




 




Côte
d'Ivoire-Burkina: Gbagbo et Compaoré président le 1er conseil des ministres
ivoiro-burkinabè, AFP, 15 septembre 2009-


Les chefs d'Etat ivoirien Laurent Gbagbo et burkinabè Blaise
Compaoré ont présidé mardi leur premier conseil des ministres conjoint, signe du
rapprochement des deux pays après des années de tension dues à la crise en Côte
d'Ivoire. Lors de ce conseil tenu en fin d'après-midi dans la capitale politique
Yamoussoukro, les deux gouvernements devaient évoquer les questions communes en
matière de sécurité, de transport et de commerce (...)