REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 19 SEPTEMBRE 2008

19 sep 2008

REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 19 SEPTEMBRE 2008



Processus électoral : La sécurisation au centre des échanges
Fraternité Matin
– «Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi a rencontré jeudi à Abidjan le Ministre ivoirien de la Défense, Michel Amani Nguessan, pour discuter de la sortie de crise, a annoncé à Abidjan le même jour, le porte-parole de la mission, Hamadoun Touré. S'exprimant au cours du point de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), M. Touré a indiqué que MM. Choi et Nguessan avaient discuté de questions d'intérêt commun, notamment la sécurisation du processus électoral. «A cet égard, ils se sont réjouis du démarrage de l'opération d'identification et de recensement électoral», a-t-il noté Dans ce contexte, le porte -parole a indiqué que l'ONUCI observait un bon début de cette opération, quatre jours après son lancement dans les sept sites pilotes et estimé que ce début encourageant était un signe de maturité du processus électoral. "Il est également de bon augure pour la phase nationale attendue la semaine prochaine", a-t-il ajouté avant d'encourager les techniciens à continuer de maîtriser les questions logistiques. Il a réaffirmé l'engagement de l'ONUCI à continuer d'apporter son appui multiforme pour la bonne réussite de l'identification et du recensement électoral. Dans un tout autre chapitre, le porte-parole a annoncé le lancement de la campagne de l'ONUCI intitulée «SMS pour la paix» à l'occasion de la Journée internationale de la Paix qui sera célébrée le 21 septembre 2008. Il s'agit pour les titulaires de téléphones portables de répondre à la question suivante: «Quelle est votre contribution personnelle à la paix en Côte d'Ivoire?» L''initiative de l'ONUCI entre dans le cadre d'une campagne mondiale et les meilleures réponses seront lues devant l'Assemblée Générale des Nations Unies le 23 septembre prochain. »

Sécurisation du processus électoral : Choi et le ministre de la Défense en ont parlé hier
Le Nouveau Réveil
– « La sécurisation du processus électoral était au centre des échanges qui ont eu lieu, hier, entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y. J. Choi et le ministre de la Défense Michel Amani N'guessan. C'est le porte-parole du Représentant de Ban Ki moon, Amadoun Touré qui l'a dit hier à l'occasion du point de presse hebdomadaire de l'ONUCI à leur siège de ''Sébroko''. Il a également ajouté qu'à cet égard, les deux hommes se sont réjouis du démarrage de l'opération d'identification et de recensement électoral. M. Amadoun a saisi l'opportunité pour présenter le satisfecit de l'ONUCI. '' L'ONUCI observe un bon début de l'opération d'identification quatre jours après son lancement dans les sept sites pilotes. Ce début encourageant est un signe de maturité du processus électoral. Il est également de bon augure pour la phase nationale de l'opération attendue la semaine prochaine. L' ONUCI encourage les techniciens à continuer de maîtriser les questions logistiques. En ce qui la concerne, l' ONUCI continuera d'apporter son appui multiforme pour la bonne réussite de l'identification et du recensement électoral'', a affirmé l'orateur. Il a aussi indiqué qu'à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la paix, le 21septembre prochain, l'ONUCI lance une campagne "SMS pour la paix" avec cette question : ''Quelle est votre contribution personnelle pour la paix en Côte d'Ivoire ?'' Et les messages qui seront reçus, seront lus le 23 septembre prochain, au siège des Nations Unies à New York lors de la 61è Assemblée Générale de la-dite institution. »

Côte d`Ivoire: Simone Gbagbo "s`est mal fait comprendre" (président FPI)
Soir Info (source AFP OUAGADOUGOU) - Le président du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) a estimé jeudi à Ouagadougou que l`épouse du président ivoirien, Simone Gbagbo, s`était "mal fait comprendre" en demandant la révision de l`accord de paix signé en 2007 dans la capitale burkinabè. "S`agissant des déclarations de la Première Dame, par ailleurs deuxième vice-présidente du FPI, certainement qu`elle s`est mal fait comprendre parce que les commentaires que nous avons entendus sont totalement éloignés de l`idée qu`elle a exprimée", a déclaré à la presse Pascal Affi N`Guessan. Le responsable se trouve à Ouagadougou depuis dimanche sur invitation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), au pouvoir au Burkina Faso. Le 14 septembre, Mme Gbagbo avait demandé la révision des accords signés par son mari Laurent Gbagbo avec le chef des ex-rebelles ivoiriens Guillaume Soro car, selon elle, ils étaient "irréalistes". Ces propos avaient suscité une certaine émotion dans un pays engagé dans un délicat processus de paix. "Les solutions qui ont été trouvées dans les accords de Ouagadougou sont des solutions onéreuses", avait-elle notamment indiqué. Selon M. Affi N`Guessan, Mme Gbagbo ne conteste "nullement" la pertinence de cet accord qui a permis à la Côte d`Ivoire de sortir d`une grave crise politico-militaire mais a fait des propositions tendant à aller "le plus rapidement possible à la paix". "Il ne s`agit nullement de contester la pertinence de l`APO (accord politique de Ouagadougou). Il ne s`agit nullement d`envisager un quelconque retrait du FPI de l`APO", a insisté le chef du FPI. "C`est une contribution (...) pour faire avancer l`accord, pour que cet accord puisse nous mener le plus rapidement possible à la paix", a-t-il assuré. "Les propositions de la Première Dame touchent des aspects essentiellement techniques de mise en oeuvre de l`accord car le principe du désarmement est acquis", selon lui. "Mais elle a estimé que le schéma actuel du désarmement paraît lourd et que le pays n`avait pas les ressources immédiates et qu`il fallait donc réfléchir à impliquer toute la nation de manière à ce que le schéma de désarmement soit plus facile à mettre en oeuvre", a-t-il ajouté. "La Première Dame propose qu`on implique les populations, que dans le cadre de la réinsertion, on puisse envisager d`offrir des parcelles de terrain à un certain nombre d`ex-combattants accompagnés d`une petite dotation financière pour que ceux-là aillent directement s`installer avec l`encadrement des services techniques de l`Etat", a-t-il expliqué. "Je voudrais rassurer l`opinion burkinabè et les autorités burkinabè quant à la volonté de tous les cadres du FPI d`agir et de militer activement pour l`aboutissement heureux de l`APO", a conclu M. Affi N`Guessan. [...] ».

Grève des greffiers : Abidjan libérée - Des villes de l'intérieur encore paralysées
Fraternité Matin
– « Depuis le 27 août dernier, les greffiers de Côte d'Ivoire dans leur ensemble ont protesté pour réclamer la prise d'un décret qui confère un statut particulier à la corporation. Ils réclamaient également plus de sécurité sur les sites des audiences foraines de rattrapage, ainsi que le payement de leurs primes. Ce mouvement, très rapidement, se transforme en arrêt total de travail dans toutes les juridictions du pays lorsque «des magistrats, voulant nous contourner sur le terrain, ont fait prêter serment à de faux greffiers ad'hoc... des gardes de sous-préfecture, des assistants sociaux, des adjoints administratifs...», soutient Me Dakoury Roger, président de l'Union nationale des greffiers de Côte d'Ivoire. Qui explique qu'en l'absence de greffier, le juge peut recourir à un greffier ad hoc qui appartient à un des quatre corps de la corporation des greffes et parquets (assistants, secrétaires, attachés et administrateurs). Le non-respect de cette procédure est à l'origine du débrayage des greffiers. Ce qui a eu pour conséquence, la paralysie totale de l'appareil judiciaire ivoirien. Les audiences civiles et pénales n'ont pu se tenir pendant une semaine. Aucun acte judiciaire, dont les grosses, certificats de nationalité, casiers judiciaires et autres, n'a pu être délivré dans les tribunaux. Même les suspects arrêtés dans les commissariats, à la police judiciaire et dans les brigades de gendarmerie n'ont pu être déférés pendant toute la période de grève des greffiers. Dans le cas du parquet d'Abidjan-Plateau, les violons du poste de police sont restés désespérément vides depuis le jeudi 11 septembre, jusqu'à hier où les activités ont repris. [...]. Ces désagréments enregistrés invitent que l'on s'arrête un peu sur le rôle essentiel que joue le greffier dans l'appareil judiciaire. En fait, leur absence dans une juridiction rend impossible la formation d'un jugement. Avec son rôle de témoin légal entre le juge et les différentes parties en conflits, le greffier se retrouve en amont et en aval de toutes procédures judiciaires. C'est lui qui authentifie les actes. Lorsqu'un individu est déféré devant le parquet, il est accompagné d'un procès verbal (Pv) de police ou de gendarmerie que le juge reçoit. Après traitement, il envoie le Pv au greffier, qui constitue le dossier qui doit monter au tribunal pour l'audience. Il confirme aussi au cours d'une première audience le mandat de dépôt, s'il est pris par le juge. Pendant le procès, c'est lui qui prend toutes les notes. Après le prononcé d'une condamnation par le juge, c'est encore le greffier qui rédige la minute et après, délivre la grosse. Toutefois, le greffer ne rend pas de décision de justice. Ainsi se résume le rôle joué par les greffiers auprès des magistrats qui ont l'imperium. Puisque ce sont eux qui prennent les décisions.
Les audiences foraines de rattrapage déclarées nulles
Si les greffiers ont accepté de reprendre le travail dans la plupart des juridictions, ce n'est pas le cas dans certaines villes comme Oumé, Sinfra, Lakota, Soubré, Daloa et Sassandra. Où, selon Me Dakoury Roger, les juges de ces localités ont, pendant la grève, fait prêter serment à des personnes qui n'appartiennent pas à la corporation pour jouer le rôle de greffier. C'est donc pour protester contre ces agissements que les greffiers disent suspendre toute participation aux activités de ces juridictions. Mieux, pour les greffiers, tous les actes pris en cette période sont taxés de nullité absolue. Cette nullité concerne aussi les audiences foraines de rattrapage auxquelles les greffiers n'ont pas participé. Puisqu'ils indiquent ne pas être prêts à recevoir dans les greffes les actes sortis de ces juridictions. Toutefois, les audiences foraines étant d'intérêt national, les greffiers se disent prêts à retourner sur le terrain pour les enrôlements, afin de permettre aux Ivoiriens qui n'en ont pas, de recevoir leurs papiers. C'est cet esprit de patriotisme, à en croire Me Dakoury, qui a guidé ces auxiliaires à reprendre le travail aux assises, où l'affaire des déchets toxiques est inscrite au rôle. Pour lui, refuser de siéger à ce procès, mettrait à mal la Côte d'Ivoire face à la communauté internationale. Qui pourrait taxer le pays d'Etat de non droit. « Nous sommes tous Ivoiriens, si face à un problème aussi grave nous bloquons le procès, c'est dire que nous contribuons à ternir l'image de notre pays. Alors que nous voulons contribuer positivement à la sortie de crise et au positionnement de la Côte d'ivoire... », indique Me Dakoury. Qui explique que les revendications des greffiers ne sont pas encore totalement satisfaites. Puisque les perdiems des dernières audiences foraines ont été payés en partie. Il note, toutefois, que le dossier du décret portant statut spécial des greffiers est traité avec beaucoup d'attention et est bien avancé. C'est à juste titre qu'il salue la volonté du gouvernement de faire aboutir leurs revendications. »

Processus électoral : Les jeunes instruits pour des élections réussies
Fraternité Matin
– «Rôle de la jeunesse dans la réussite du processus électoral en Côte d'Ivoire». Voilà le thème que le National democratic institute (Ndi) for international affairs a choisi pour sensibiliser la jeunesse ivoirienne aux conditions d'élections paisibles. Pour y parvenir, l'organisation internationale a convoqué une vingtaine de jeunes responsables de parti, des Forces nouvelles (Fn) et d'associations de la société civile autour d'une table ronde dans un hôtel à Grand-Bassam depuis hier. A la cérémonie d'ouverture, le Représentant spécial de l'Union africaine (UA) en Côte d'Ivoire, Niyonsaba Ambroise, a entretenu les jeunes du Pdci, Fpi, Rdr, Mfa, Pit, de l'Udpci, Usd, Aird, des Fn et du Cojep, au cours d'une conférence. Il les a appelés à profiter de l'opportunité des élections pour renforcer la promotion de la culture de démocratie. Le conférencier a invité son auditoire à mettre son dynamisme au service de la préparation des élections. Ainsi, selon lui, les jeunes doivent sensibiliser les populations au processus d'identification et d'enrôlement en cours. Puis, ils devront battre campagne pour les programmes porteurs d'espoir, participer au vote et appeler les populations à y participer massivement. Le diplomate a en outre précisé que les jeunes Ivoiriens doivent prendre des précautions pour éviter les dérapages. [...]. M. Niyonsaba a particulièrement insisté sur la nécessité que tous respectent le Code de bonne conduite qui a été établi dans le cadre des élections. Ouvrant une lucarne sur les cas du Zimbabwe et du Kenya, l'orateur a noté que le partage du pouvoir après les élections a évité à ces pays la catastrophe de la guerre civile. [...] Le directeur résident du Ndi, Charles Djrékpo Yaovi, lui, a caressé l'espoir que les leaders des jeunes saisissent la table-ronde pour se déterminer à promouvoir la culture de la non-violence et de la paix, à créer un environnement électoral paisible et sensibiliser leurs frères et toute la population à s'approprier les opérations d'identification et d'enrôlement en cours. Le président du Cojep, Charles Blé Goudé et le président de la Jeunesse militante du Pit, Guillaume Tano, ont participé à l'ouverture des travaux. Après la conférence, deux ateliers ont été constitués ; l'un sur «Les jeunes dans la dynamique d'élections démocratiques en Côte d'Ivoire». Et l'autre sur «La jeunesse ivoirienne face au défi de la non-violence pendant la période électorale à venir». La rencontre, qui prend fin aujourd'hui, est placée sous la présidence du ministre de la Réconciliation nationale et des Relations avec les Institutions, Sébastien Dano Djédjé. »

« Les milices font partie de nos cibles »
L'inter
– «M. Inza Diomandé, vous êtes le coordonnateur adjoint des opérations du programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC). Peut-on avoir le point de vos travaux sur le terrain, notamment à l'ouest où vous revenez ?
Je commence par le profilage des groupes d'autodéfense à l'ouest où nous avons passé un mois du 29 juillet au 29 août passé. Nous avons sillonné les départements de Duékoué, Bangolo, Guiglo, Toulepleu, Zouan-Hounien. En un mois, nous avons profilé environ 15 000 membres des groupes d'autodéfense. Les chiffres officiels seront connus lorsque nous allons finir les croisements pour rattraper les erreurs, les doublons, qui ne comptent pas. Ce profilage a eu lieu après une séance de sensibilisation avec le Centre de commandement intégré (CCI) et le Programme de service civique national (PSCN), étant entendu que nous sommes tous acteurs dans ce processus. Le CCI est le maître d'ouvrage de ce qui s'est passé à l'ouest. C'est le CCI qui a commandité ce profilage au PNRRC, parce que nous en avons l'expertise.
Combien de ces 15.000 membres des groupes d'auto-défense seront-ils accueillis par le PNRRC ?
Il faudra attendre le croisement des données pour connaître leur nombre. Mais, sachez que ne pourront faire partie des cibles directs du PNRRC que ceux qui auront dépassé l'âge de 35 ans.
En clair, il faut avoir au moins 35 ans pour être pris en compte au PNRRC ? Ce sont les conditions du Service civique national, qui prend en compte tous les jeunes de 18 à 35 ans. Tout le reste, ce sont des cibles potentielles du PNRRC. Ce n'est pas le cas au nord où l'on a vu plus jeune que 35 ans parmi les pensionnaires du PNRRC ! Il se trouve qu'au moment où on faisait le profilage au nord, le programme de service civique n'était pas encore né. Donc, cette spécificité n'était pas encore à l'ordre du jour. C'est venu en complément après.
Cela ne crée-t-il pas un traitement différencié entre les ex-combattants du sud et leurs camarades du nord ?
Il y a quelque chose à comprendre. Il y a des critères, certes, mais, de toutes les façons, c'est une question de volonté pour aller au Service civique national. Même si vous avez l'âge du service civique national, il vous faut encore être volontaire. Au PNRRC, il n'y a pas de critère d'âge, sauf à avoir la majorité. C'est au PSCN, qui est essentiellement de formation, qu'il y a un âge requis. Certainement que les pouvoirs publics estiment qu'après 35 ans, il est difficile d'apprendre véritablement au sens de la formation. Or, le PNNRC étant un programme de réinsertion directe, à la limite, on a besoin de formation véritablement. Ce sont des cibles, qui étaient certainement dans des activités, qui les ont lâchées pour prendre les armes et qui sont en train de revenir à ces activités. Donc, elles ont besoin d'une sorte de remise à niveau, mais pas de formation en tant que telle.
Comment se fait-il que le Service civique national a pu se faire au nord ?
Après sa mise en place, les responsables du PSCN sont partis au nord pour faire leur sensibilisation. Ils ont pu obtenir plusieurs combattants, qui, actuellement, sont en train de se former dans des centres du programme.
On parle de miliciens au sud. Font-ils partie de vos cibles ? Les miliciens font partie de nos cibles, qui ont été déterminés par le plan conjoint des opérations validé par les ex-belligérants, en janvier 2004. Au nombre de ces cibles, pour ce qui concerne le PNRRC, se trouvent les personnes vulnérables et même les communautés d'accueil des ex-combattants. C'est ce qui a donné naissance, plus tard, à la réhabilitation communautaire.
Le profilage est-il une activité comprise dans le plan d'action du PNRRC ?
Ce qui se passe à l'ouest fait partie de ce qu'on appelle le DDM (Démobilisation, démantèlement des milices) dans les différents accords. C'est une activité, qui relève, exclusivement, du CCI. Au cœur de cette activité se trouve le profilage dont le PNRRC a l'expertise pour le faire. Le CCI a donc demandé au PNRRC d'aller procéder à ce profilage.
15.000 ex-combattants, c'est énorme. Sont-ce des personnes déjà reconnues, préalablement listées sur des fichiers ou des inscriptions spontanées ?
Il y a des gens qui étaient effectivement déjà fichés. Il y en a qui ne l'avaient jamais été. Mais au moment où l'ex-PNDDR (Programme national de désarmement, démobilisation des ex-combattants) faisait ses activités, il y avait un certain nombre de localités, qui avaient été ciblées. Etant entendu que toute la région de Bangolo, en ce moment, était en zone de confiance. Or, il se trouve qu'il y avait des milices à Bangolo, même si elles étaient silencieuses à cause du fait que les armes étaient interdites à cette zone. Aujourd'hui, cette zone a été prise en compte dans le profilage. Vous comprenez donc que les listes et les chiffres d'avant ne pouvaient plus être ceux de maintenant. Au-delà, il se trouve, aussi que les chiffres avaient été donnés par les responsables des groupes d'autodéfense, eux-mêmes, un peu par sélection. Aujourd'hui, dans l'optique de la réinsertion, on ne fait plus de calcul.[...] ».

Les Accords, les Résolutions et leurs insuffisances
Le Temps
– « Après l'éclatement de la rébellion le 19 septembre 2002 en Côte d'Ivoire, moult Accords et Résolutions se sont succédé. D'Accra à Lomé, de Dakar à Linas-Marcoussis, de Pretoria à Ouagadougou, sans oublier les valses du Conseil de Sécurité des Nations unies. On peut imputer les contre-performances de ces Accords et Résolutions à quatre facteurs majeurs : la rébellion ; les Premiers ministres, la France chiraquienne, le leadership des acteurs de la CEDEAO et l'ONU de Kofi Annan.[...] Le deuxième cactus auquel Laurent Gbagbo est confronté, se trouve être ses Premiers ministres Seydou Diarra et Charles Konan Banny. Chacun de ces hommes pense que son heure a sonné pour remplacer Laurent Gbagbo à la tête d'une Côte d'Ivoire dévaluée. Tous les deux Premiers ministres, manipulés par le Président français d'alors, Jacques Chirac, qui fait de la chute de son homologue ivoirien, un défi personnel, luttent diversement pour avoir des pouvoirs propres, alors qu'ils sont nommés par le Président de la République qu'ils veulent supplanter. [...] On ne peut parler des échecs des négociations depuis le début de cette crise, sans aborder le leadership dommageable des acteurs de la CEDEAO et même de l'UA. A part le Président sud-africain Thabo Mbeki, et maintenant le Président burkinabé Blaise Compaoré, tous les dirigeants de ces deux instruments, veulent se faire un nom et une fortune sur la douleur de la Côte d'Ivoire. [...] Pour d'autres, la persistance de la crise ivoirienne favorise la délocalisation vers leurs capitales, de nombreuses entreprises. D'où la résorption de la question de chômage chez eux. Accra, Lomé, Dakar, tous ont les dents longues. Et leur hypocrisie n'a d'égal que l'idiotie des Ivoiriens mêmes, incapables de tirer des tabourets, de s'asseoir chez eux, pour régler leur propre litige.[...] L'ONU, à travers sa représentation à Abidjan, ONUCI, dirigée alors et tour à tour par Albert Tévoédjéré et Pierre Schori, se donne tristement en spectacle, au point que dans une colère légitime, les Ivoiriens manquent de leur montrer " qui a mis l'eau dans coco ", en assiégeant son siège...Il a donc fallu l'Accord de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007, entre le Président Laurent Gbagbo, le Secrétaire général du MPCI Guillaume Soro et le Président burkinabé, président en exercice de la CEDEAO Blaise Compaoré, pour que la normalisation s'enclenche véritablement. Même si elle ne va pas au galop, elle a apporté beaucoup d'espoir et la détente aux Ivoiriens. »

Les acquis de l'Accord politique de Ouaga
Le Temps
– « L'Accord politique de Ouaga signé par les deux belligérants, a fortement contribué à décrisper l'atmosphère politique nationale. Avec à la clé l'organisation de la Flamme de la paix à Bouaké. [...] Le chef de l'Etat et son premier ministre issu de l'accord de Ouaga, Guillaume Soro, sous le regard de plusieurs chefs d'Etats africains, procédèrent au bûcher de la paix. En brûlant plus de 1000 armes des ex-rebelles. Les populations ivoiriennes ont pu constater, également que depuis ce mémorial 7 mars 2007, une fluidité routière du fait de la suppression des nombreux barrages. Au niveau des regroupements des forces en présence, les Forces Armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) ont achevé leur retour en caserne et un début de ce programme est observé chez les Forces nouvelles. Dans les acquis de cet accord, notons avec importance, le séjour du Président de la République dans la région des savanes et sa visite récemment à Vavoua et Séguéla. Non sans évoquer la visite du Premier ministre, Guillaume Soro à Gagnoa, région d'origine du chef de l'Etat. N'oublions pas aussi, les visites des différentes jeunesses des deux camps. Tout ceci a permis à la communauté internationale de revoir à la baisse l'indice sécuritaire qui est passé de 3 à 1 dans la zone gouvernementale et 1,5 dans les zones CNO. L'Accord politique de Ouaga a également décrispé les relations entre la Côte d'Ivoire et le Burkina. En juillet dernier, le Président du Faso, Blaise Compaoré, recevait son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo, pour une visite de travail de trois jours. Au niveau de l'Education nationale, l'Accord politique de Ouaga a permis à la Côte d'Ivoire de retrouver son unité à travers l'unique rentrée scolaire sur toute l'étendue du pays. Il a également suggéré l'unicité des caisses de l'Etat avec le retour des administrations financières notamment les douanes. Même si des difficultés sont encore à surmonter. Le tandem Gbagbo-Soro a boosté le processus de redéploiement de l'Administration dans les zones CNO. Grâce à la lisibilité du processus électoral du fait de l'accord politique de Ouaga, un code de bonne conduite a été admis pour réguler les activités politiques. Au plan sportif, le dialogue direct a créé l'osmose entre le Sud et le Nord par le match historique des Eléphants contre l'équipe de football de Madagascar au stade municipal de Bouaké. Aujourd'hui, grâce à cette volonté des Ivoiriens de régler eux-mêmes leurs différends, le processus électoral est irréversible. Toutes les réformes concernant les élections sont achevées à part bien sûr, la question du désarmement de l'ex-rébellion qui ne saurait tardé. Le Président de la République, Laurent Gbagbo, a procédé le 15 septembre dernier au lancement de l'opération d'identification et de l'enrôlement des populations et des électeurs. Du regard pessimiste, au départ, les Ivoiriens fondent aujourd'hui, leur foi en l'Accord politique de Ouaga. Parce qu'il aura fait ses preuves. En 18 mois, l'Accord politique de Ouagadougou a fait des progrès notables là où en 5 ans, les résolutions onusiennes ont tergiversé. »

6 ans après la guerre du 19 septembre 2002 : Gbagbo-Soro : Une collaboration sous étroite surveillance
Le Nouveau Réveil
– « 6 ans après la guerre qui a entraîné la partition du pays, peut-on aujourd`hui rêver, avec raison, à la paix en Côte d`Ivoire ? Le processus de sortie de crise redynamisé par l`accord politique de Ouagadougou vient de toucher, depuis le 15 septembre dernier, le cœur de la palabre ivoirienne. L`épineuse question de l`identification est entrée finalement dans sa phase d`exécution. Mais il ne faut point se méprendre sur les apparences de l`heure. Gbagbo et Soro jouent dans la même équipe mais n`ont pas le même but. Guillaume Soro et les Forces nouvelles ont proclamé haut et fort avoir pris les armes pour restaurer les vertus de la démocratie et de la citoyenneté, des valeurs en perdition selon eux en Côte d`Ivoire. N`ayant pas réussi à renverser le régime de Laurent Gbagbo, le Secrétaire général des Forces nouvelles a décidé de remanier ses méthodes et de tenter d`obtenir par le dialogue et la négociation, ce qu`il n`a pu se faire par la force des armes. C`est le dialogue direct qui s`achève par la nomination de Soro Guillaume comme Premier ministre de Laurent Gbagbo. Trop beau pour être vrai. Au départ d`aucuns avaient suspecté un deal non écrit dans les accords de Ouaga. Mais au fil du temps, l`on s`est aperçu que les objectifs de Soro sont restés presque inchangés. Certes, il a abandonné l`option de la force, mais l`actuel 1er ministre reste solidement scotché sur la question identitaire et la nécessité d`organiser des élections propres en Côte d`Ivoire. Soro est aujourd`hui convaincu que c`est sa seule porte de sortie et il ne regarde plus que cet objectif double. Qui est de faire en sorte que tous les Ivoiriens aient leurs papiers d`identité sans oublier de préparer son avenir politique. Car Soro devenu chef de la rébellion et Premier ministre ne peut plus vivre comme un citoyen ordinaire désormais. Il doit penser à l`après-crise, à sa sécurité. Pour se réconcilier avec les Ivoiriens, Soro veut se présenter comme celui qui a ramené la paix en Côte d`Ivoire en arrachant des élections propres à Gbagbo et au FPI. [...] Ce qui préoccupe Gbagbo aujourd`hui, c`est sa réélection. Mais comment y arriver quand on se sait forcement minoritaire devant le PDCI et le RDR ? Le camp présidentiel a d`abord essayé de contrôler le fichier électoral en faisant des pieds et des mains pour placer l`INS au-dessus de la Sagem. Sans succès. Auparavant, on avait essayé d`attenter à la vie de Guillaume Soro. Sans succès. Même si l`on ne peut pas affirmer que cette alternative a été définitivement abandonnée par le camp présidentiel, force est de constater qu`avec les projecteurs qui sont braqués 24H/24 sur le processus et ses acteurs, les refondateurs se méfient. Tout le monde surveille tout le monde. L`autre option qui s`offre à Gbagbo est d`opérer un hold-up électoral comme au Kenya, au Zimbabwé ou en Angola récemment. Avec l`aval du Conseil constitutionnel. Mais là encore, les choses ne se présentent pas aussi simplement. La Côte d`Ivoire est un cas à part. Avec des rebelles au Nord qui font la sourde oreille sur le désarmement, plus de 10.000 soldats de l`ONU qui se proposent de sécuriser les élections. Gbagbo est obligé de se creuser les méninges pour réaliser le coup parfait. Le chef de l`Etat est coincé, il joue très sérré. Il essaie de profiter de toutes les petites occasions pour détourner Soro de ses objectifs fondamentaux mais n`y parvient pas encore. Il a essayé avec son projet de remaniement ministériel. Soro n`a pas mordu à l`hameçon après avoir donné l`impression de s`y intéresser. Gbagbo a ensuite voulu dissoudre le gouvernement quand il y a eu la grande grève des transporteurs courant juillet dernier. Aujourd`hui, l`homme est traîné malgré lui, vers les élections du 30 novembre qu`il a déjà reportées au 15 décembre. »

19 septembre 2002-19 septembre 2008 - Gbagbo veut-il vraiment la paix ?
Le Patriote
– « Les Ivoiriens cherchent la paix avec torche, comme on le dirait chez nous. Six ans après les premiers coups de feu du Mouvement patriotique ivoirien (Mpci), la Paix, la précieuse se fait désirée. Le peuple la réclame, les ex-belligérants l'appellent de tous leurs vœux. Les ex-rebelles après avoir pris acte de l'échec de leur coup de force ont choisi la voie du dialogue. [...] Dans le partage du pouvoir entre les protagonistes, le poste de chef de gouvernement échoit à Guillaume Soro, secrétaire général des Fn. Mais personne n'est dupe, cet enseignant-chercheur a habitué les compatriotes au double langage et aux plans B. Quant survient l'attentat contre le Premier ministre le 29 juin 2007, nonobstant l'élan de solidarité du camp présidentiel, les analystes lorgnent du côté du palais présidentiel du Plateau. Qui a intérêt à tuer Guillaume Soro ? Qui peut objectivement lui en vouloir ? Fusent les questions au sujet d'un « père » et un « fils » qui s'aiment comme chien et chat. Abonné aux revirements spectaculaires, le fils de Koudou Zêpê est allé provoquer en juillet dernier les Fn sur leurs terres, plus précisément à Vavoua. Il jette un véritable pavé dans la marre en préconisant la délivrance des Cni après les élections. Une approche contraire aux accords de paix de Ouagadougou. Dans le fief des ex-rebelles, Simone Gbagbo,lors de son récent séjour, a soutenu mordicus, quand bien que c'est évident, être allé apporter aux populations de cette contrée le message de son mari de président, candidat déclaré aux prochaines présidentielles. Comment ne pas donc croire que la demande de mise à mort des accords de Ouagadougou est endossée par le cher époux ? A l'évidence, Gbagbo ne veut pas des élections maintenant. Pour se donner bonne conscience, il clame qu'il est un « fils des élections », par conséquent il a soif d'entrer en compétition pour en découdre avec ses adversaires et les battre. De Seydou Diarra à Guillaume Soro en passant Charles Konan Banny, Gbagbo aura été le grain de sable qui a enrhumé le démarrage du processus d'identification. A y voir de près, et c'est une donnée sociologique qui n'a jamais souffert de contestation en Côte d'Ivoire, le successeur de Guéi Robert reste largement minoritaire par rapport à ses adversaires. Il a une claire conscience de cette réalité. Si les élections sont organisées dans la transparence, jamais il n'arrivera à les gagner. Du coup, bien des analystes sont formels : Gbagbo n'organisera les élections que lorsqu'il sera sûr de les remporter. Quand et Comment franchira-t-il ce pas ? Telles sont deux inconnues du puzzle. »

Scandale des déchets toxiques : L`affaire jugée dans dix jours par la Cour d`assises d`Abidjan
Le Nouveau Réveil
– « Ce sera l'occasion d'entendre les 16 personnes interpellées par les juridictions ivoiriennes, dans le cadre de cette affaire. De sources proches des tribunaux, des noms de plusieurs dignitaires du pouvoir actuel seront cités. Cette procédure qui prendra sûrement plusieurs années, permettra de situer certainement les responsabilités et de punir les coupables de façon exemplaire. »

Soir Info annonce « Ministère de la solidarité et des victimes de guerre / Georg Charpentier [Représentant spécial Adjoint et Coordinateur Humanitaire] fait officier dans l'ordre du mérite».