REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 12 NOVEMBRE 2008

12 nov 2008

REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 12 NOVEMBRE 2008

Processus électoral / report de l'élection présidentielle - La Côte d'Ivoire pourrait aller à son propre rythme
Le Temps
– « La dernière réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) tenue à Ouagadougou dans la capitale burkinabé a fait ressortir deux préoccupations majeures. La première est directement liée à la date de l'élection présidentielle...l'autre volet des « questions principales » de la sortie de crise est relatif au financement du processus de l'identification et de l'enrôlement. Cela, parce que l'engouement des premiers jours juste après la signature de l'APO en mars 2007 des bailleurs de fonds internationaux, a cédé la place à une certaine réticence. En dépit de l'assurance du ministre ivoirien de l'Economie et des Finances présent à Ouagadougou qui annonce que «le financement est bouclé», il est à noter que beaucoup reste à faire pour remplir le panier électoral. Sur une promesse de 94 milliards faite l'année dernière par la communauté internationale, seulement 1,5 milliard est décaissé...Face à un tel désistement qui ne dit pas son nom de la part des bailleurs de fonds, il ne reste plus qu'à l'Etat ivoirien de prendre son destin en main. Le Premier ministre Guillaume Soro apprécie bien la situation quand il se tourne vers les ressources internes de son pays. «Je peux même vous dire qu'à la lumière de l'exposé du ministre de l'Economie et des Finances, sur les 145 milliards, part de l'Etat dans le financement du processus de sortie de crise, l'Etat de Côte d'Ivoire, sur fonds propres, a dégagé déjà 93 milliards. Donc la Côte d'Ivoire est en mesure, peut-être pas au même rythme que les autres pays, de faire le maximum d'efforts pour réussir sa sortie de crise». Cet avertissement du chef du gouvernement ivoirien est à prendre au sérieux. Si désormais pression devait y avoir de la part de l'ONU, elle devrait être liée à un apport financier conséquent pour aider la Côte d'Ivoire à réussir son processus de sortie de crise. Tous les participants au récent CPC, y compris le Facilitateur, semblent être sur la même longueur d'onde sur la question. En phase avec Soro, M. Compaoré n'admet pas cette pression « C'est la CEI qui fixe les délais. Ce ne sont pas les Nations unies qui fixent les délais des élections », a-t-il indiqué exaspéré. La Côte d'Ivoire ira-t-elle à son propre rythme ? C'est tout comme ».

[Vous pouvez obtenir le communiqué final de la réunion en cliquant sur le lien ci dessous
Réunion du Cadre permanent de concertation - Le communiqué final de la rencontre]

Reports successifs de la présidentielle en Côte d'Ivoire : Bédié et Ado, otages du CPC ?
Marcoussis : 22 mois ; R-1633 : 15 mois ; APO 20 mois...sans élections, Comment le RHDP cautionne le jeu de Gbagbo et Soro, l'Apo un accord de dupe.
Le Nouveau Réveil
– « C'est une affaire qui commence sérieusement à exaspérer tout le monde. L'Accord de Ouaga présenté comme un remède révolutionnaire pour une sortie de crise rapide en Côte d'Ivoire tarde à produire ses effets au point où les plus farouches supporters de ce deal politique commencent à afficher un profil bas...Jusque là, M. Bédié et M. Ouattara ont fait preuve d'une tolérance stoïcienne s'interdisant d'entreprendre toute action susceptible de contrarier le processus parce qu'ils refusent de porter sur leurs épaules la responsabilité d'un quelconque échec de l'Accord de Ouaga... Que faire dans une telle situation ? Continuer à participer aux réunions du CPC dont les résolutions sont des vœux pieux ou alors prendre ses responsabilités devant l'Histoire ?... Bédié et Ado doivent commencer à regarder leur montre. »

La presse burkinabé révèle - Gbagbo est le principal obstacle à la paix
Le Patriote
– « [...] Comme nous l'avions si bien rappelé dans notre édition du 11 novembre dernier, le pouvoir d'Abidjan joue la montre et continuera de le faire tant qu'il n'aura pas de garantie de maîtriser tout le processus à son profit. L'enjeu, c'est sa survie après les élections. Et on imagine mal Laurent Gbagbo organiser ces élections et les perdre... A la réflexion, la bataille des urnes se révèle une vraie guerre d'usure entre les différentes parties...On imagine l'embarras du facilitateur qui doit être conscient des enjeux de cette élection présidentielle attendue, tôt ou tard. Les reports l'arrangent-ils ? Question à mille tiroirs. Comme on le sait, tout report en la matière comporte une infinité de risques. Blaise Compaoré n'est certainement pas le moins pressé à palper les dividendes de sa facilitation. Ce qui est d'ailleurs légitime. Son action a déjà permis le dialogue et éteint les discours belliqueux entre le pouvoir ivoirien et les ex-rebelles ? Le hic, c'est que ce report sans date va jouer sur la crédibilité des acteurs du processus de paix et sur celle du facilitateur si l'impasse durait au-delà du mois de janvier, échéance annoncée pour s'entendre sur la nouvelle date que tout le monde espère définitive cette fois-ci. [...] ».

Après le report de la présidentielle, un journal burkinabé accable inutilement Laurent Gbagbo
Notre Voie
– « Alors que les raisons du report du premier tour de la présidentielle sont connues de tous, un quotidien burkinabé a décidé d'en rendre le président Gbagbo responsable. Le quotidien burkinabé « Le Pays » a certainement une dent contre le président ivoirien Laurent Gbagbo...Dans un article intitulé « En attendant que Gbagbo soit prêt » Mahorou Kanazoé se livre à un réquisitoire sans appel contre Laurent Gbagbo qu'il accuse de bloquer le processus électoral parce qu'il ne serait pas sur d'être réélu. Morceau choisi : « Tant que Gbagbo ne maitrisera pas tous les paramètres de l'élection, il est illusoire de croire qu'il se hâtera pour sa tenue. » [...] Il y a pourtant des raisons objectives qui empêchent l'organisation du premier tour de la présidentielle à la date du 30 novembre. La CEI, dominée par l'opposition, a clairement expliquée qu'on ne peut organiser un scrutin alors que le recensement n'est pas fait...Ils étaient tous à Ouaga lundi et ils ont décidé de façon consensuelle qu'il ne fallait plus mettre la charrue avant les bœufs, selon les propres termes d'Henri Konan Bédié c'est l'essentiel. »

Identification : Angré-Beceao : l'ordinateur de l'INS volé, la valise de Sagem saccagée
Nord Sud :
– « Du matériel des opérateurs techniques de l'identification et de l'enrôlement viennent encore une fois d'être pris à partie. En effet dans la nuit du lundi au mardi, des individus non encore identifiés, se sont attaqués à leur matériel entreposé dans le site de collecte du groupe scolaire Marie Immaculée, sis à Angré au quartier Beceao –Mandéla. Les visiteurs nocturnes ont emporté l'ordinateur de l'INS, l'appareil photo de Sagem, tous les câbles et cassés la valise de Sagem. [...] Depuis le lancement de l'opération d'identification, le 15 septembre, plusieurs attaques (Adjamé-Williamsville, Plateau, Abobo) ont visé directement le matériel des opérateurs techniques de l'identification et de l'enrôlement. »

Mamadou Koulibaly : "Pour éviter le drame de la RDC, le désarmement s'impose"
Fraternité Matin
– « La guerre civile, qui a repris en Rdc après la présidentielle organisée par l'Onu fait craindre une répétition du scénario en Côte d'Ivoire si les ex-combattants restent armés.
M. le président, depuis 48 heures (Pr Mamadou Koulibaly a séjourné à Bouaké les samedi 8 et dimanche 9 novembre), vous êtes à Bouaké. Quel sens peut-on donner à cette visite?
Compte tenu de l'évolution de la situation nationale et du désir des populations d'avoir la paix, je me dis que c'est le bon moment pour parler aux Bouakéens. Non pas dans le cadre de grandes rencontres sur le processus de sortie de crise ou de grands meetings qui rassembleraient tout le monde. Mais je viens faire du porte-à-porte pour rencontrer les populations, leur parler. Parce qu'il est temps maintenant que nous arrêtions d'avoir peur et que nous nous engagions effectivement, non pas à la réconciliation, non pas à la paix mais à la recherche de la prospérité. (...)
Hier (Samedi 8 novembre, ndlr), vous êtes revenu à plusieurs reprises sur le cas de la République démocratique du Congo. Vous avez dit que le désarmement n'avait pas été réussi et l'on a vu ce que cela a donné. Voulez-vous insinuer qu'en Côte d'Ivoire, si le désarmement n'est pas effectif et que l'on va aux élections, la paix ne sera pas consolidée?
Oui. Sur ce plan-là, je critique assez fortement la nouvelle méthode africaine de résolution des conflits. Quand il y a un conflit en Afrique, on s'arrange toujours pour qu'il y ait un gouvernement de réconciliation ou de transition. Une fois qu'il est en place, on oblige presque les hommes politiques et les populations à aller à des élections. Le conflit armé n'est donc pas résolu parce que l'on fait une catégorisation entre un volet militaire et un volet civil. On essaie de résoudre les questions liées au volet civil et on va aux élections en oubliant que ce qui fait le plus peur aux populations, ce sont les armes détenues par ceux qui sont dans la rébellion. On ferme les yeux là-dessus, on organise des élections à grands frais et une fois qu'elles sont terminées, on se retrouve avec des hommes politiques intégrés qui ont perdu ou gagné les élections. Et en général, ceux qui sont à l'origine de la rébellion en créent une nouvelle pour protester contre les résultats des élections. (...)
Que proposez-vous donc dans le cas de la Côte d'Ivoire?
Je propose que l'on ait un désarmement complet et définitif, clair; que les personnes qui n'ont pas le droit d'être armées ne le soient pas pendant les élections. La sécurité des élections est exclusivement confiée aux forces légales. [...] ».

Campagne Nationale de lutte contre la prolifération des armes légères
Le Temps
– « Les armes sont une menace pour les pays en sortie de crise. Le RASALAO-CI a compris ce message, il mène une campagne intense de sensibilisation...Le Réseau d'Action sur les Armes légères en Afrique de l'Ouest section Côte d'Ivoire (RASALAO-CI), a été choisi par le gouvernement ivoirien pour mener une campagne nationale de sensibilisation. Cette campagne qui va durer 6 mois, est menée en partenariat avec le PNUD et la CEDEAO. Hier, la présidente de ce réseau, Mme Michèle Pépé a rendu visite à la rédaction de votre quotidien Le Temps. Accompagnée par ses proches collaborateurs, elle a expliqué le bien-fondé de cette campagne. « Cette visite à votre rédaction vise à échanger avec les journalistes en vue de les informer sur la campagne nationale sur la lutte contre la circulation des armes légères en Côte d'Ivoire », a expliqué Michèle Pépé. Cette campagne répond à trois objectifs. A savoir amener le gouvernement ivoirien à ratifier la convention sur les armes légères, installer légalement la commission nationale sur les armes légères et préparer le terrain à la mise en œuvre de l'enquête nationale sur les armes légères. Comme armes légères, elle a cité les kalachnikovs, les pistolets, les roquettes, les RPG etc. La cérémonie de lancement de la campagne nationale aura lieu le 30 novembre prochain, au Palais de la culture. [...] ».

Des Miliciens du GPP déguerpis
Nord Sud :
– « Descente des FDS à Vridi (ex hôtel Akwaba) : Plusieurs centaines d'éléments du groupement des patriotes pour la paix ont été expulsé manu-militari hier du bâtiment de l'ex hôtel Akwaba à Vridi qu'ils squattaient depuis 2006...Les militaires leur font comprendre qu'ils ont reçu l'ordre de les faire partir de gré ou de force et qu'il n'est pas question qu'ils demeurent une heure de plus sur les lieux. Finalement, sur requête du Gpp, l'option est prise de conduire tout le monde jusqu'au camp Gallieni, qui abrite l'état major des Fanci. Les hommes de Bouazo veulent rencontrer le général Philippe Mangou. Le ton ferme, le général leur fera remarquer qu'il est maintenant temps de mettre fin à leur aventure et de « se mettre au service du pays ». Il a dénoncé le fait que des miliciens de plus en plus vêtus de treillis commettent des impairs qui sont immédiatement imputés aux forces de l'ordre. Mangou a remercié et félicité ses hôtes pour leur engagement, mais pour lui, ceux-ci « doivent maintenant regagner leur famille et laisser la défense du pays au Fanci »....S'ils n'ont pas boudé l'offre du général, c'est toutefois dans une colère noire qu'ils quitteront l'état-major des FDS...Juste au moment de partir, ils se sont mis à crier leur déception et à scander : « Alassane Président, Votez Ado.»

Mutinerie de Yamoussoukro et Daoukro : 103 militaires devant le tribunal militaire ce matin
Le Quotidien –
« Le commissaire du gouvernement Ange Kessy Kouamé a repris son bâton de pèlerin dans la lutte contre l'impunité. « Atteinte à l'ordre public, blessures involontaires, séquestration, destruction de biens publics, violence à supérieur hiérarchique, violation, de consigne, vol à main armée de nuit et en réunion.» Ce sont ces 7 chefs d'accusation qui sont retenus contre 103 éléments des Forces de Défense et de sécurité, notamment des militaires en service dans les sous-groupements de Yamoussoukro et de Daoukro, qui se sont mutinés dans la nuit du 25 au 26 septembre. Ces 103 militaires, parmi lesquels ont dénombre 4 sous-officiers, seront conduits devant le tribunal militaire, aujourd'hui mercredi 12 novembre, à l'état-major des Fanci. [...] ».

Menaces d'attaques à la frontière La Minul craint des rebelles venus de la Côte d'Ivoire
Nord Sud :
– « Des forces de paix de l'ONU au Libéria ont indiqué avoir entrepris depuis le 7 novembre, des patrouilles le long de la frontière avec la Côte d'Ivoire après des reportages des médias sur des incursions rebelles. « Par précaution, nous avons accru notre vigilance par d'intense patrouilles terrestres et aériennes sur la zone » a révélé à l'Afp le nouveau commandant de la mission de l'ONU au Libéria (MINUL), le général Abu Tayeb Muahmmad Zahurul Alam. Selon un journal, des rebelles libériens qui veulent faire chuter le gouvernement de Shirleaf sont entrés dans le pays à partir de la Côte d'Ivoire. Mais le journal n'a pas précisé qui étaient ces déstabilisateurs [...]».

Des élèves et étudiants de la Fesci se tabassent : 12 blessés
L'inter
– « Les cours dans le secondaire public à Daloa sont suspendus pour deux (2) jours, à compter du mardi 11 novembre au mercredi 12 novembre 2008 inclus, en raison du climat malsain qui prévaut dans le milieu estudiantin actuellement. Cette décision a été prise aux environs de 21 heures le lundi 10 novembre 2008 à la Direction Régionale de l'Education Nationale (DREN), suite aux affrontements sanglants survenus entre élèves et étudiants de la FESCI qui ont fait 12 blessés et des dégâts matériels importants, dans les locaux de la DREN. Le bureau principal du directeur régional complètement saccagé, laisse des traces de sang apparaître sur le mobilier et le sol. [...] ».