REVUE DE PRESSE DU MARDI 19 AVRIL 2011

19 avr 2011

REVUE DE PRESSE DU MARDI 19 AVRIL 2011

Reprise du travail - Les travailleurs ont répondu à l'appel du Président de la République
Le Mandat
– [...] La journée d'hier marquait ainsi une nouvelle étape de la lente reprise des activités en Côte d'Ivoire, une semaine après la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo. Des taxis et quelques bus publics bondés circulaient dans le quartier du Plateau, de Koumassi, Marcory, Adjamé.... Les premiers travailleurs du public à arriver au Plateau ont dû patienter devant des locaux fermés. [...] . Les fonctionnaires et autres salariés avaient été appelés à reprendre le travail dès 07H30 par le nouveau président Alassane Ouattara. « Je suis venu simplement constater ce qu'il y a à faire, enfin d'établir le point de la situation avec tous les responsables, et voir quelles sont les choses urgentes à mettre en place pour que le service redémarre rapidement », a déclaré le ministre (de la Fonction Publique) Gnamien Konan. [...] Mais, pour nombre de travailleurs du public, cette reprise ne sera pas possible pour cette semaine vue que les ex-tenants du pouvoir ont appliqué la politique de la terre brûlée avant de libérer certains locaux. C'est le constat fait par un fonctionnaire de l'Assemblée nationale. [...]. Au Port Autonome d'Abidjan, un des piliers de l'économie ivoirienne, les navires arrivaient à compte-goutte. [...]. Côté positif, la presse ivoirienne a reparu à l'issue de près de trois semaines d'interruption. [...]

Résidence présidentielle à Cocody / Guillaume Soro constate les dégâts - « C'est une leçon pour l'avenir »
Soir Info
- Le premier ministre Guillaume Soro a effectué, le lundi 18 avril 2011, en fin de matinée, une visite à la résidence présidentielle à Cocody-Les Ambassades. Il s'agissait pour lui de faire un état des lieux après les bombardements des engins volants des forces impartiales, les dimanche 10 et lundi 11 avril. Bombardements qui ont conduit à l'arrestation par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) de l'ancien président Laurent Gbagbo [...]. A la fin de sa visite, Guillaume Soro qui avait à ses côté Jean-Marie Kacou Gervais et Hamed Bakayoko, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre de l'Intérieur, a laissé entendre : '' Je pense que c'est une leçon pour l'avenir [...]. Les sentiments qui m'animent, sont des sentiments de gâchis''. [...] Pour le premier ministre-ministre de la défense, ce qui s'est passé à la résidence présidentielle, aurait pu être évité si l'ancien chef de l'Etat avait accepté les propositions à lui faites. [...] Interrogé sur la destination de Laurent Gbagbo après son arrestation, Guillaume Soro a donné la réponse suivante : '' Ce que je sais, c'est qu'il est détenu au secret. Maintenant vous me révélez qu'il est à Korhogo, je prends acte. Pour l'heure, les institutions de la République feront leur travail''

Hier à la résidence présidentielle / 5 corps en putréfaction découverts - Des mines anti personnelle dans l'espace vert
Soir Info
- Après le bombardement de la résidence présidentielle à Cocody par les forces impartiales, nous y sommes rendus le lundi 18 avril 2011 à l'occasion de la visite que le premier ministre Guillaume Soro effectuait à cet endroit. C'est une résidence méconnaissable que nous avons découverte. L'air est pollué à l'intérieur et les mouches y ont établi leur quartier. La raison, plusieurs corps en putréfaction ont été découverts à divers endroits de la résidence. Selon un responsable du Comité international de la croix rouge (Cicr)-Côte d'Ivoire que nous avons rencontré sur les lieux, cinq (5) corps ont été récupérés du vendredi 15 à hier lundi 18 avril. ''Il s'agit de ceux de 4 soldats et celui d'un technicien de surface'', a-t-il précisé avant d'ajouter : ''Il y a d'autres corps dans des bureaux ou chambres. Mais comme nous n'avons pas encore l'autorisation d'accéder à ces endroits, on ne peutles extraire pour l'instant''. Les restes des corps récupérés, faut-il le souligner, ont été embarqués dans un corbillard posté à l'entrée de la résidence. Outre les corps en putréfaction, les soldats de l'Onuci en faction à la résidence présidentielle, nous ont signalé la présence dans l'espace vert, de mines anti-personnelles. Pour éviter une éventuelle explosion de ces armes, ils ont recommandé à tous les visiteurs de ne pas marcher sur le gazon. ''Des experts travaillent en ce moment à extraire les mines anti-personnelle qui se trouvent ici'', nous a confié un soldat onusien. [...]

Pillages de magasins, d`entreprises et de domiciles - Où va la Côte d`Ivoire ?
L'Inter
- Les derniers événements survenus en Côte d'Ivoire et notamment à Abidjan, la capitale économique, n'auront pas été sans conséquences pour les opérateurs économiques et certaines personnalités du pays. En effet, de nombreux commerces et autres grands magasins ont été pillés durant plusieurs jours par des vandales. Profitant du cafouillage créé par cette situation de panique générale avec les affrontements entre les forces Pro-Ouattara et Pro-Gbagbo, ces personnes sans foi ni loi s'en sont pris aux commerces et magasins. Jeunes, vieux, femmes et enfants, personne n'a voulu laisser passer cette occasion de se constituer un butin ou stock de nourriture, surtout que les marchés étaient également paralysés par cette crise. Plusieurs chaînes de télévisions étrangères ont même diffusé les images de ces pillages qui donnent une autre image de la Côte d'Ivoire. Des scènes de pillages insupportables qui choquent la morale et le bon sens. On y voit des pillards heureux de faire main basse sur les biens d'autrui et de les brandir fièrement devant des caméras. Les auteurs de ces pillages ont-ils seulement conscience de la méchanceté de leurs actes? Assurément non![...] Au regard de tous ces actes, l'on est en droit de se demander où va la Côte d'Ivoire.

La vie des prisonniers pro-Gbagbo au Golf hôtel - Plusieurs miliciens relâchés
L'Inter
- Le bal des prisonniers [...] « Ils sont tous ici. Nourris au frais de Ouattara », nous a soufflé, ironique, un locataire du Golf hôtel. En fait, ces collaborateurs de l'ex-chef d'État sont repartis en trois endroits différents. La première catégorie loge dans un hôtel huppé de la place sous la protection des casques bleus et des FRCI. La deuxième et troisième catégorie logent au Golf hôtel dans des endroits différents. [...] D'autres personnalités ont été amenées ailleurs, dans une destination qui ne nous a pas été révélée. [...] Devant le hall, nous assistons à un ballet incessant de grosses cylindrées desquelles sortaient des ministres du nouveau gouvernement et d'ex-ministres venus offrir leurs services. Notre attention s'est portée sur un camion transportant plusieurs soldats qui vibraient au rythme d'une chanson qui célébrait la victoire d'Alassane Ouattara. Ceux-ci, les kalachnikovs brandies en signe de victoire, ont dansé pendant plusieurs minutes devant le hall sous les flashes des photographes et cameramen de la presse internationale. Quelques instants plus tard, nous voyons une trentaine de miliciens arrêtés par les FRCI regagner leurs domiciles. Main dans la main, ces jeunes, le torse nu pour certains, drapés de tee-shirts pour d'autres, entonnaient des chants de remerciement à l'endroit d'Alassane Ouattara. « Papa merci », pouvait-on entendre de la bouche de ces jeunes détenus depuis plusieurs jours au terrain de tennis du Golf hôtel. Une manière pour le nouveau pouvoir de marquer la conscience de ces jeunes en leur offrant une chance de se racheter.

Les avocats de Gbagbo veulent un permis de visite à leur client
L'Inter -
Me Gilbert Collard, l'un des cinq avocats auxquels la famille de Laurent Gbagbo a confié ses intérêts, souhaite pouvoir rendre visite à leurs clients. L'avocat a écrit à cet effet hier lundi 18 avril 2011, au nouveau président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, pour lui demander un « permis de visite » au chef de l'Etat déchu, actuellement en résidence surveillée dans la ville de Korhogo au nord au pays. « J'ai l'honneur de vous demander, conformément au droit national et international et aux principes qui gouvernent le respect des droits de l'homme, de bien vouloir faire délivrer à moi-même ainsi qu'à mes confrères un permis de visite afin de rencontrer dans des conditions conformes à la loi » Laurent Gbagbo, écrit Me Collard au nom du « collectif des Avocats du président Gbagbo », dans une lettre dont l'AFP a eu copie. De son côté, l'une des filles de l'ex-chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, Marie-Antoinette Singleton, a demandé la semaine dernière à cinq avocats français d'étudier la "légalité" de l'arrestation le lundi 11 avril dernier, de ses parents ainsi que celle de l'intervention militaire française en Côte d'Ivoire. Notons que le collectif a été formé par les avocats Jacques Vergès, Roland Dumas, Gilbert Collard, François Epoma et Habiba Touré pour défendre l'ex-président ivoirien, actuellement sous surveillance onusienne dans le nord du pays. Le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, a déclaré dimanche 17 avril qu'il allait demander l'ouverture d'enquêtes contre les membres de l'ancien régime « susceptibles » d'avoir commis des « crimes de sang », « des achats d'armes » ou des « détournements d'argent [...]

Après son arrestation - Comment Gbagbo vit dans sa « prison » de Korhogo
L'Inter
- L'ancien président Laurent Gbagbo est en résidence surveillée à Korhogo où il a été déporté 48h après avoir été conduit à l'hôtel du Golf. Dans la capitale du poro où il vit isolé de son épouse, Simone, encore détenue au Golf, Laurent Gbagbo entame une nouvelle vie. Loin des lambris dorés du palais présidentiel du Plateau. Selon des sources citées par un site internet, l'illustre hôte de Korhogo est incarcéré dans une villa dans le village de Fakaha, non loin de la commune. Sous bonne surveillance, il passerait ses journées à lire ou regarder la télévision. Encore sous le choc des terribles événements qu'il vient de vivre, il serait peu enclin à s'alimenter. On le dit par ailleurs préoccupé par le sort de ses proches, des membres de sa famille, notamment de sa mère, tous arrêtés en même temps que lui. A ses geôliers, il aurait demandé d'être mis en contact téléphonique avec le président Alassane Ouattara, mais celui-ci n'aurait pas encore donné suite à cette requête de Gbagbo. L'ancien président aurait également souhaité s'adresser aux Ivoiriens pour faire amende honorable. Privé de téléphone, il n'est autorisé à parler qu'avec son épouse Simone et cela pendant 5 mn et par semaine. Arrêté le 11 avril à la suite d'un affrontement meurtrier ayant opposé les forces républicaines de Côte d'Ivoire à ses derniers soutiens militaires, Laurent Gbagbo a été transféré à Korhogo pour, selon le président Ouattara, lui offrir des conditions d'incarcération dignes de son rang d'ancien chef d'Etat.

Changement de régime / Des révélations sur la chute de Gbagbo - Les tractations secrètes avant son arrestation
L'Inter -
L'ancien président de la République, Laurent Gbagbo, a été arrêté le 11 avril dernier. Dans quelles conditions ? Les commentaires vont bon train depuis, la polémique aussi sur le rôle qu'ont joué dans cette affaire les forces françaises de l'Opération Licorne. Une semaine après la brutale chute de Gbagbo, on en sait un peu plus sur les contours de son arrestation. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce sont bien les forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) qui ont mis aux arrêts l'ex-chef de l'Etat. Mais la pâte a été, à l'évidence, mâchée par les soldats français. Du moins si l'on en croit les révélations du confrère Libération sur les derniers instants du règne du couple Gbagbo, dans son édition du 16 avril dernier. A en croire, le confrère, ce lundi 11 avril, suite à d'intenses bombardements de sa résidence par les hélicoptères de l'Onuci (Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire) et des Gazette de la Licorne, Laurent Gbagbo s'était résolu à se rendre. Ses moyens de défense ayant été totalement neutralisés et le dernier carré des combattants ayant pris la fuite. C'est le défunt secrétaire général de la présidence et ex-ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui va entamer les négociations. Il appelle l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon, pour lui faire savoir que Gbagbo veut se rendre aux soldats français auxquels il fait davantage confiance. Refus du diplomate français, soucieux d'éviter l'exploitation politique qui pourrait en être faite. « Vous devez vous rendre aux Frci», conseille-t-il. Il est autour de 10h. Entre-temps, un groupuscule sorti discrètement de la résidence, a tenté de s'échapper via la lagune. Le couple Gbagbo serait de ce groupe. Mais ils seront stoppés net par des tirs de sommation d'un hélicoptère. Aux environs de 13h, les tractations terminées, Gbagbo concède à se rendre aux forces républicaines. Désiré Tagro sort alors agiter le drapeau blanc. Que s'est-il passé par la suite ? On sait seulement qu'une fois sorti du bunker où il s'était retranché avec des membres de sa famille et des fidèles parmi les fidèles, l'ancien chef de l'Etat est cueilli par le chef de guerre Hervé Touré dit Vetcho, qui lui porte un gilet pare-balles et lui met un casque. Lui et son épouse Simone sont ensuite traînés jusqu'à un 4x4 à bord duquel ils prennent place. Direction : l'hôtel du Golf. Pour en arriver là, il a fallu une forte implication des forces impartiales.

Le coup de pouce décisif de Paris
Les forces françaises notamment ont porté le coup de grâce au dernier carré des fidèles de Gbagbo. Le lundi matin, juste avant l'arrestation du locataire de la résidence présidentielle, elles ont ceinturé les lieux par une colonne de blindés, officiellement pour sécuriser l'ambassade de France mitoyenne à la résidence présidentielle. Ils seraient plutôt là pour faire échec à tout soubresaut des derniers fidèles éventuellement planqués dans la résidence. Et cela après avoir ouvert des brèches dans le mur et fait voler en éclats le portail. Bien avant, les forces françaises et L'Onuci ont pilonné au moyen d'hélicoptère de guerre l'artillerie lourde de Gbagbo dès dimanche après-midi et dans la matinée du lundi 11 avril. Et cela sur la base de la résolution 1975 de l'Onu. « La résidence était un véritable arsenal, avec des munitions et des mortiers partout et trois canons bitubes. Nous avons rétabli l'équilibre des forces», justifie un militaire français cité par Libération. Une intervention perçue comme du pain béni par les forces pro-Ouattara qui peinaient à venir à bout des derniers résistants de Gbagbo. A preuve, révèle le confrère, cinq des sept premiers pick-up qui sont rentrés dans la résidence par la brèche ouverte, ont été détruits par les tirs de canons de 20mm postés à l'intérieur. Les forces impartiales ont donc cru devoir déverser le feu sur les dernières poches de résistance, surtout que le blocus instauré par Alassane Ouattara après d'infructueuses tentatives des Frci de prendre le contrôle de la résidence présidentielle n'a pu être établi. Sans compter que les hommes de l'ancien président semblaient avoir repris du poil de la bête au point de s'attaquer à la résidence de l'ambassadeur de France, au QG de l'Onuci de l'ex-hôtel Sebroko et à l'hôtel du Golf. Pour Nicolas Sarkozy, c'en était trop. Entre-temps, Ouattara a sollicité de son homologue français intervention appuyée de la Licorne. Mais avant de jeter ses troupes dans cette guerre ivoiro-ivoirienne, il a fallu obtenir le Ok des Nations Unies via une demande expresse adressée par Ban Ki- moon au président français. « Dans ce cas, il faut que l'Onu nous fasse une demande formelle, par écrit », avait en effet exigé Sarkozy, selon Jeune Afrique. La suite, on la connaît.