REVUE DE PRESSE DU 29 JUILLET 2008

29 juil 2008

REVUE DE PRESSE DU 29 JUILLET 2008



Fraternité Matin : Roch Kaboré (président de l'Assemblée nationale) : "Une page de tournée dans la récente histoire ivoiro-burkinabè" (...) La séance solennelle de cet après-midi appelle à l'ordre du jour un seul point. L'Assemblée nationale a l'honneur de recevoir ce jour, dans cet hémicycle, un éminent hôte, en la personne de M. Laurent Koudou Gbagbo, Président de la République de Côte d'Ivoire............ Excellence M. le Président de la République, en vous recevant à l'hémicycle ce jour, 28 juillet 2008, le peuple burkinabé, à travers sa représentation nationale, accueille le Chef d'Etat, le voisin, mais aussi l'ami et le frère, Laurent Koudou Gbagbo. Les turbulences qu'ont connues les relations ivoiro-burkinabè ces dernières années, et le leadership de nos deux chefs d'Etat engagés dans la sortie de crise en Côte d'Ivoire, donnent à votre présence dans ce temple de la démocratie burkinabé, une signification particulière. Elle témoigne à souhait, une page de tournée dans la récente histoire du couple ivoiro-burkinabé, grâce à l'action méritoire du facilitateur du dialogue inter ivoirien, SEM. Blaise Compaoré, Président du Faso, Chef de l'Etat du Burkina Faso et à l'engagement déterminé des actrices et acteurs ivoiriens dont vous incarnez, Excellence M. le Président de la République, la volonté de réussite pour une sortie de crise définitive et durable en Côte d'Ivoire. C'est donc pour saluer vos efforts constants et vous traduire toute la solidarité du peuple burkinabé, que la représentation nationale a tenu à vous inviter, afin que Burkinabé et Ivoiriens prennent note et date de notre combat commun pour la paix, la démocratie et la prospérité. .....

L'inter :Gbagbo livre les secrets de ses relations avec Compaoré ...........En présence des présidents des Institutions du Faso, des ministres et des membres du corps diplomatique, le président Gbagbo s'est montré très convivial en livrant au grand jour les relations qu'il a toujours entretenues avec son hôte depuis sa vie dans l'opposition jusqu'à son accession au pouvoir. « Dire que je suis ému d'être ici, est un truisme. Parce que je connais l'homme, le pays et la maison. Mais, je n'ai jamais été reçu dans ce pays, dans cette maison, de cette façon. C'est-à-dire que je n'ai jamais été ici en visite d'Etat, sous les lambris de la République, décoré, choyé, regardé. J'ai été perçu souvent comme quelqu'un qui venait ici clandestinement, demander à son frère une aide, pour continuer sa lutte. Et, à ce moment-là, il fallait qu'il croit en moi pour le faire. Ce n'était pas facile ». Selon les souvenirs explorés par le chef de l'Etat ivoirien, c'est alors qu'il n'était rien, dans l'opposition, que l'amitié entre le président Compaoré, déjà chef d'Etat, et lui s'est bâtie. Ceci, pour lui, mérite d'être souligné. Mieux, ajoute-t-il, « quand je lui ai dit, il y a 20 ans, que j'allais être président, il m'a cru. Et c'est cela qui fait que nous sommes amis. Parce qu'il y a 20 ans, qu'est-ce qu'il avait pour me croire, si ce n'était ma parole. Et ma parole était contestée chez moi, et aussi chez lui. Mais, il m'a cru, et il m'a aidé. Il m'a aidé financièrement. Il faut que cela soit clair. Il faut que le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire sachent que je lui dois en partie ce parcours ». Pour ce soutien déterminant, l'actuel président ivoirien n'a pas voulu paraître pour ingrat devant son ''aîné'' burkinabé. Aussi, lui a-t-il témoigné solennellement sa reconnaissance pour les moyens à lui fournis qui lui ont permis, outre son ''courage'' et sa ''témérité'' salués par tous à l'époque, d'atteindre son objectif. « En ce moment solennel, je voudrais le remercier, devant vous tous. Mon père m'a appris une chose. C'est de ne jamais être ingrat. Il m'a toujours dit ceci : '' tu peux faire des histoires avec quelqu'un qui t'a aidé, mais n'oublie jamais qu'il t'a fait du bien ''. Je suis heureux de vous le dire aujourd'hui, publiquement et officiellement, afin que vous le sachiez ».

L'inter : En visite au Burkina Faso :Le message de Gbagbo au peuple burkinabé.......(.....) Laurent Gbagbo a rappelé le discours qu'il a tenu devant la communauté burkinabé de Côte d'Ivoire le 28 octobre 2007 au complexe sportif de Yopougon ; discours dans lequel il a insisté sur la communauté de destin entre les deux peuples. Pour lui, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont une seule et même patrie ayant une histoire politique, culturelle et sociale commune. Il a ainsi rappelé l'histoire des flux migratoires de la Haute Volta vers la Côte d'Ivoire, à travers la création de villages et l'installation de voltaïques comme main d'œuvre pour l'agriculture pendant la colonisation. « Tout ce qui concerne la Côte d'Ivoire concerne aussi le Burkina Faso », a-t-il fait remarquer, rappelant d'une part les liens séculaires qui ont survécu à la colonisation et aux indépendances, et d'autre part, la crise ivoirienne dont la douleur a été partagée au-delà des frontières des deux pays. « Je remercie le Burkina Faso pour moi-même et pour la Côte d'Ivoire », a-t-il dit, tout en félicitant le président Blaise Compaoré pour son implication dans la résolution du conflit inter-ivoirien. Parlant des relations sous-régionales, il a proposé l'axe Abidjan-Ouaga comme le pilier de la coopération au sein de l'UEMOA, à l'image de l'axe Paris-Berlin dans l'Union Européenne. Laurent Gbagbo a évoqué le chemin de fer, le port d'Abidjan, les projets d'interconnexion électrique et le prolongement de l'autoroute comme les points forts de cet axe qui n'entend exclure personne. « Quand la paix est perturbée en Côte d'Ivoire, ce sont le chemin de fer et notre port commun qui tournent au ralenti », a dit le chef de l'Etat ivoirien qui a plaidé pour une solidarité plus organisée, une monnaie commune plus forte et l'élargissement de l'union à d'autres Africains. Avant de clore son allocution, il a énuméré les grands défis de l'intégration sous-régionale. La maîtrise des flux migratoires, la formation des élites, la lutte contre les pandémies, le renforcement des infrastructures énergétiques, la réorientation profonde de la production agricole en vue de lutter contre la crise alimentaire et la prévention des conflits.

AFP : Le président Gbagbo au Burkina: "la tempête est passée", la guerre est finie - " La tempête est passée" et la guerre en Côte d`Ivoire, en proie depuis 2002 à une grave crise politico-militaire, est finie, a affirmé lundi à Ouagadougou le président ivoirien Laurent Gbagbo devant les députés burkinabè.
"Je suis venu annoncer que la tempête est passée. Je suis venu annoncer la fin de la guerre en Côte d`Ivoire. Je suis venu annoncer la paix", a-t-il déclaré lors d`un bref discours de 17 minutes à l`Assemblée nationale."Je suis venu dire que le temps est venu de nous mettre au travail.Remettons-nous donc au travail", a-t-il lancé, appelant au renforcement de l`intégration régionale à travers un axe Abidjan-Ouagadougou.

Fraternité Matin : Identification/Sagem: le site central prêt dans les 48 heures.......... Le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro a visité, hier, le site central de l'Officie national d'identification (Oni), pour se faire une idée exacte de l'évolution des travaux. Un bâtiment qui va abriter, dans une quinzaine de jours, le matériel informatique et autres équipements de la société Sagem-Sécurité en charge des opérations d'identification de la population et de recensement électoral. «Nous pensons que c'est un pas de plus vers les élections. Aujourd'hui, et le Président de la République et le Premier ministre et la Commission électorale, nous nous focalisons et mettons un point d'honneur à faire en sorte que tout ce qui peut être fait pour accélérer le processus électoral le soit pour que nous puissions tenir la date 30 novembre 2008. Donc je suis satisfait de constater que tout le monde est à l'ouvrage», a déclaré le Premier ministre, au terme de cette brève visite. Qui s'est déroulée en compagnie du ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro ; du président de la CEI, Robert Beugré Mambé ; du Représentant spécial adjoint de l'ONU Georg Charpentier, des responsables des structures techniques (Oni, Sagem-Sécurité), Guillaume Soro a fait le tour des différents niveaux du bâtiment appelé ''Forum'', sis à la Cité administrative. Il y a découvert des ouvriers en train de réhabiliter le local, des électriciens qui installent des câbles et prises et des techniciens de froid chargés de l'installation de la climatisation.

L'inter : Identification de la population : Sagem sous la menace de Gbagbo....... L'entreprise française est sous la menace du chef de l'Etat, qui nourrit l'intention de la mettre à l'écart du processus d'identification. A en croire les révélations faites par La Lettre du Continent, dans son édition d'hier, lundi 28 juillet, le président Laurent Gbagbo envisage de se débarrasser de l'entreprise française, parce qu'elle y serait pour quelque chose dans le retard accusé par le processus électoral. Selon une étude qu'auraient faite les bailleurs de fonds, le calendrier initial a accusé un retard imputable à l'opérateur technique français désigné pour réaliser conjointement l'identification avec l'Ins. Par ailleurs, le chef de l'Etat n'a pas semblé rassuré par les explications que lui ont données les responsables de Sagem, lorsqu'ils lui ont fait récemment la démonstration de l'efficacité de leur matériel. Pour l'enrôlement de chaque requérant, il faut en effet 20 mn. Quand on sait que c'est au minimum 8 millions de personnes qui seront inscrites sur la liste électorale, il faudra plus de 10 mois pour achever l'identification. Ce qui avait d'ailleurs amené le chef de l'Etat à demander aux responsables de la Sagem et au président de la Commission électorale indépendante (Cei), si à ce rythme, les élections prévues pour le 30 novembre pouvaient se tenir. Il n'a certainement pas été convaincu par les réponses qui lui ont été données, au point qu'il n'est plus chaud pour confier une partie de l'identification à Sagem. Mais, pour cela, il lui faut le Ok du facilitateur Blaise Compaoré, chez qui il est allé demander conseil. En plus de la Sagem, le président Laurent Gbagbo veut également remercier l'actuelle équipe gouvernementale. Il aimerait bien la réduire et surtout la dépolitiser. Mais pour cela aussi, il attend le Ok de Compaoré.

CICG : Visite des installations de l`Office national d`identification (ONI): Les locaux de la SAGEM, prêts dans deux jours.......Le Premier ministre Guillaume Soro a effectué, en compagnie de M. George Charpentier du Programme des Nations Unies pour la Développement (PNUD), de M. Robert Beugré Mambé, président de la Commission Electorale Indépendante (CE) et de M. Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur, une visite des installations de l'Office National d'Identification (ONI). Le chef du Gouvernement est venu s'assurer du fait que Sagem pourra disposer des installations nécessaires pour pouvoir y installer le matériel acquis dans le cadre de l'identification des populations. A la fin de cette visite, le Premier ministre Guillaume Soro a déclaré ceci : « Comme vous le constatez ce matin (lundi 28 juillet), je suis venu visiter les installations de l'Office National d'identification (ONI). Je suis venu surtout me rendre compte de l'état d'avancement des travaux pour le site central de la Sagem, qui doit commencer les opérations d'identification, et avec l'Institut National de la Statistique (INS) les opérations recensement électoral.......

L'inter : Processus de sortie de crise : Qui veut bloquer les élections ?On peut même dire que le flou s'installe. Tant les acteurs politiques peinent encore à parler d'une même voix en ce qui concerne ces élections et leurs contours. L'organisation et la tenue des scrutins, les volontés cachées de boycott, le manque de confiance minent le processus. A voir de près, les hommes politiques ivoiriens, toutes tendances confondues, s'accordent à dire que les élections constituent la seule voie salutaire pour la sortie de crise en Côte d'Ivoire. C'est même pour atteindre cet ultime objectif que l'accord de Ouagadougou, considéré comme la dernière alternative de sortie de crise, a été signé, et accepté de tous. Mais paradoxalement, personne ne semble vouloir les élections pour sortir de la crise. A entendre ces hommes politiques ivoiriens, l'impression qui se dégage est que les élections ne sont voulues que dans les discours. Les derniers événements qui ont réchauffé l'atmosphère socio-politique ivoirienne, notamment la hausse du prix du carburant, les grèves qui en ont résulté et les mesures arrêtées par le gouvernement ont d'ailleurs démontré encore une fois la dissension entre les acteurs politiques ivoiriens, pire entre les membres d'un même gouvernement. Et lorsque le chef de l'Etat décide de se débarrasser de certains ministres qui travailleraient à saboter l'action du gouvernement, c'est le boom. La vieille question du sabotage de la tenue des élections refait surface. Pouvoir et opposition s'accusent en effet de vouloir travailler à bloquer les opérations électorales. Chacun dénonce chez l'autre une espèce d'hypocrisie qui se traduit par des discours de bonne intention dans le sens de la tenue des élections, et par des actions souterraines tendant à bloquer le processus électoral. En déclarant sa volonté de dissoudre le gouvernement, le président Gbagbo n'a pas manqué de mettre en avant cet argument. '' On ne peut pas être gouvernant et opposant '', a-t-il dit, dénonçant l'attitude des ministres qui consiste à participer à la prise des décisions à la table du gouvernement et à aller renier, voire travailler contre la mise en œuvre de ces mêmes décisions dans leurs chapelles politiques. Dans la gestion de la crise de la faim, le président Gbagbo est parvenu à cette conclusion que '' les gens ne veulent pas des élections ''. A côté de cela, il affiche sa ferme volonté à contrer ses adversaires et à aller aux élections le 30 novembre 2008. '' Les élections auront bel et bien lieu le 30 novembre 2008. Celui qui s'amuse sera surpris '', avait-il prévenu au cours de son récent meeting à Séguéla, soutenu en cela par son Premier ministre Guillaume Soro. Au delà du chef de l'Etat, certains barons du camp présidentiel ont vite analysé la crise contre la cherté de la vie comme un sabotage planifié de l'action gouvernementale, et donc de l'application de l'accord de Ouagadougou. L'action des syndicats de transporteurs, et celle de l'Ugtci, sont ainsi perçues comme un activisme commandité par l'opposition. Les transporteurs, soupçonnés d'être des pro-Rdr, et le secrétaire général de l'Ugtci, Adé Mensah, vu comme un ponte du Pdci, seraient tous manipulés pour bloquer le processus. En clair, l'opposition réunie au RHDP est accusée par le camp présidentiel de vouloir saboter la tenue des élections, tout en affichant cependant dans leurs différents discours, leur volonté d'y aller. D'où la volonté du chef de l'Etat de revoir la configuration de l'équipe Soro pour pouvoir tenir l'échéance du 30 novembre. De son côté, l'opposition réunie au RHDP pense que la décision du président Gbagbo vise ouvrir un autre front pour retarder le processus électoral et hypothéquer la tenue des élections. La volonté du chef de l'Etat de dissoudre le gouvernement est ainsi perçue comme une stratégie qui cache mal le sabotage programmé des élections du 30 novembre. Cela n'est pas nouveau. L'opposition a toujours considéré le président Gbagbo comme un anti-élection.

Notre Voie Réduction du train de vie de l'Etat: Diminuer les salaires des anciens chefs d'Etat..........Tous les Ivoiriens sont unanimes aujourd'hui à reconnaître qu'il faut réduire, de façon drastique, le train de vie de l'Etat. Le gouvernement, lui-même, n'a pas mis du temps à comprendre cette nécessité. Il a été le premier à faire des propositions dans le sens de la révision à la baisse de sa façon de vivre. Mais certains Ivoiriens estiment que ces propositions ne sont pas suffisantes. Qu'il faut faire davantage d'efforts. Parmi les défenseurs de cette thèse, figurent l'ancien président de l'Assemblée nationale et ancien président de la République, Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Samedi dernier, lors de la réunion du RHDP, ils ont même demandé au président de la République de revoir le budget de souveraineté à la baisse.
Comme tous les deux ont déjà géré le pays au plus haut niveau, il n'y a pas de raison de douter de la sincérité de leurs propositions. Mais nous pensons que Bédié et Ouattara ne sont pas allés très loin dans leurs propositions. C'est pourquoi, nous faisons les nôtres.

Nord Sud : Libertés individuelles : Billon, Venance Konan, N'Gouan Patrick, et Mesmin Comoé à la Dst .......... Le régime aurait-il décidé de prendre des mesures vigoureuses pour endiguer l'agitation sociale ? Selon des informations très précises, des membres très actifs de la société civile et un syndicaliste sont convoqués pour le 29 juillet à la Direction de la surveillance territoriale (Dst) pour être entendus. il s'agit de MM. Jean-Louis Billon, président de la chambre de commerce et d'industrie, Venance Konan journaliste et chroniqueur au journal le Nouveau Réveil, N'Gouan Patrick, président de la Lidho et Mesmin Comoé, patron du Mouvement des instituteurs pour la défense de leur droit(Midd). Joint au téléphone depuis la France où il se trouve, le président de la Chambre de commerce et d'industrie a reconnu avoir été convoqué par la Dst avant son voyage. Il s'était rendu au siège de ce service de Police pour répondre à la convocation mais celui qui l'avait convoqué n'était pas là. Loin du pays aujourd'hui, il dit n'être pas encore informé de la convocation du 29 juillet. Jean-Louis Billon, on le sait, a ouvertement pris position contre les augmentations de prix et appelé à des rajustements durant la dernière crise qui a secoué le pays. Il avait indiqué qu'Abidjan faisait partie des villes les plus chères au monde. Quant au journaliste Venance Konan, il dit n'avoir encore reçu aucune convocation mais, a appris comme tout le monde et par certaines de ses sources qu'il est convoqué à la Dst. N'Gouan Patrick de la Lidho, lui également, nous a déclaré n'avoir pas encore reçu de convocation. Mais l'existence de ce document lui a été confirmée par un ami. Quant à Mesmin Comoé, il semblait quelque peu surpris par notre question au sujet de cette affaire. «Demain, j'irai voir de quoi il est question. Pour le moment, je n'en sais rien », s'est-il contenté de dire.

L'inter : Affaire Kieffer Des soupçons pèsent sur des diplomates de l'Elysée......Tout porte à le croire, au regard des investigations que le juge d'instruction en charge du dossier conduit au cœur du pouvoir français. Patrick Ramaël, selon le confrère ''Jeune Afrique'', ne néglige aucune piste dans cette affaire et aurait un regard tourné vers des diplomates de l'Elysée spécialisés dans des questions africaines. Le magistrat français, s'intéresserait à la visite effectuée en terre ivoirienne par le directeur Afrique d'alors du Quai d'Orsay, Bruno Joubert et de l'ex-conseillère Afrique, Nathalie Delapalme, le lendemain de la disparition étrange du journaliste. Les deux personnalités auraient, toutefois, argué de leur participation à une mission de l'ONU à Bouaké conduite par le chef des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité, Jean Marie Guéhenno. Coïncidence qui ne les écarte pas du dossier que cherche activement à élucider Patrick Ramaël, qui, révèle notre source, a préparé son inspection au domicile de Michel de Bonnecorse, l'ancien ''monsieur Afrique'' de l'ex-patron de l'Elysée, Jacques Chirac. Le collaborateur du prédécesseur de Nicolas Sarkozy aurait été interrogé, pendant près de deux heures sur l'enlèvement de Kieffer intervenu pendant qu'il était aux affaires. Le magistrat a cherché à savoir s'il existait un dossier Kieffer à l'Elysée avant de poursuivre son enquête chez Bruno Joubert, le nouveau responsable de la cellule Afrique auprès du président Sarkozy. Le juge Patrick Ramaël ne ressortira pas des bureaux de ce dernier les mains vides. Il en repartira avec des cartons de télégrammes et de notes confidentielles pour renforcer ses convictions à charge ou à décharge en ce qui concerne la responsabilité éventuelle de membres de l'Elysée. Notons que dans cette affaire, des personnalités de haut rang ivoiriennes, comptant dans l'entourage du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, sont également soupçonnées. Face à la presse, il y a quelques semaines, cependant, le procureur d'Abidjan a levé un coin du voile sur l'implication probable de quatre ressortissants français dans l'enlèvement de leur homologue journaliste pour espionnage dans une entreprise de la filière café-cacao où il était parallèlement employé.