RETRANSCRIPTION DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE L’ONUCI DU 29 MARS 2013

30 mar 2013

RETRANSCRIPTION DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE L’ONUCI DU 29 MARS 2013







Bert Koenders, Repésentant
special du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d'Ivoire -  
Mesdames,
Messieurs les représentants des media, bonjour et bienvenue au Siège de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour cette conférence de
presse. J'ai tenu en effet à vous faire une communication. Je voudrais en
particulier évoquer avec vous les élections   locales couplées prévues le 21
avril prochain, et le rôle de l'ONUCI dans ce contexte.




 




Mais permettez-moi avant
d'entamer ce sujet, d'évoquer la situation sécuritaire, à l'ouest,

théâtre ces deux dernières
semaines de deux attaques meurtrières, après une assez longue période d'accalmie
et dans un contexte -  il faut le dire car c'est important -  d'amélioration
progressive de la situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire.




 




Mesdames et Messieurs,




 




L'analyse de la situation
actuelle reflète la nécessité de nouveau de prioriser l'Ouest. Mais elle
reflète aussi et surtout la nécessité de prioriser l'adoption d'une triple
stratégie nationale qui traite dans une approche commune, des problèmes
fonciers, de la sécurité et de la réconciliation,
trois éléments clés pour
l'Ouest.




 




Les questions foncières
,
on le sait, constituent les racines profondes de nombreuses tensions et conflits
dans le pays, et ce sur tout le territoire, y copris dans le nord ou je me suis
rendu cette semaine. Le foncier peut également être exploité à des fins
opportunistes par des certains acteurs pour diviser les populations. Il est
essentiel de trouver les moyens d'éviter cela.




 




La Mission, via ses bureaux
de terrain travaille déjà beaucoup dans ce domaine,

notamment en renforçant les capacités des autorités, leaders traditionnels  et
communautés en matière de prévention de conflit et de résolution pacifique de
différends. Mais cela ne suffit pas. Il faut que cette problématique devienne
une priorité nationale.  La première urgence consiste à amorcer des
discussions consensuelles dans le pays pour chercher des pistes de solutions à
ce problème  complexe
.




 




Les conflits fonciers dans
les villages des zones frontalières de la Côte d'Ivoire reflètent non seulement
la faiblesse de la gestion foncière mais sont aussi source des tensions
permanentes entre les communautés et avec les migrants
. Cette problématique
est un frein important à la réconciliation et à la cohésion sociale.




 




J'ai rencontré ce matin le
Ministre des Eaux et Forets à ce sujet. Nous avons longuement discuté de ces
questions - les Nations Unies ont mis sur pied un groupe de réflexion sur le
foncier qui en consultation avec le Gouvernement ainsi que le parlement, examine
des pistes d'assistance que nous pourrions apporter dans ce domaine.  Nous
plaidons pour une approche consensuelle et largement participative ; Nous
recommandons davantage d'efforts en matière de prévention et de gestion
pacifique des différends. Les préfets notamment, devraient être en mesure de
jouer un rôle plus important dans ce domaine. Et une chose est certaine : la
violence ne résoudra rien.




 




Je voudrais revenir
quelques instants sur les attaques de Zilebly et de Petit Guiglo.

Ces dernières, comme vous
le savez, ont causé, et nous le déplorons vivement  des pertes en vie humaine,
d'importants déplacements de populations, et la destruction de nombreuses
maisons. La communauté humanitaire est à pied d'œuvre, aux côtés des
autorités locales, au chevet de ces populations
, que l'on estime au moins
trois mille personnes, suite aux deux dernières attaques. Et nos forces
également, pour les sécuriser mais aussi en appuyant l'assistance par la
fourniture d'eau potable.




 




Nous voudrais aussi saisir
cette occasion pour saluer la réponse des Forces de sécurité nationales qui ont
tout fait pour  repousser les assaillants et  protéger les populations des
villages dont ils avaient la garde, lors de ces incidents ainsi que dans le cas
de la tentative déjouée d'attaque de Touibly.  




 




L'ONUCI quant à elle, dès
qu'elle a été informée des incidents, a immédiatement envoyé des renforts
dans la zone pour la sécurisation des populations
. Nous avons également
intensifié nos patrouilles terrestres et aériennes en appui des Forces de
sécurité nationales pour dissuader de nouvelles attaques.




 




Bien sûr, ces événements
ont créé la désolation et un sentiment de panique au sein des populations de la
région.  Mais je voudrais lancer un appel au calme. Avant-hier encore, j'ai
eu une réunion avec le Ministre en charge de la Défense, sur les questions de
sécurité, et nous avons longuement discuté du renforcement du dispositif de
sécurité actuel, dans le contexte pré électoral, et bien entendu nous avons
aussi évoqué la situation à l'ouest. Des dispositions importantes dans ce sens
ont déjà été prises.




 




Deux hélicoptères de combat
de l'ONU sont venus renforcer nos effectifs pour la période pré électorale, et
appuient désormais le dispositif des FRCI et de l'ONUCI en place sur le
territoire
, y
compris bien entendu, à l'ouest du pays.  Nous continuerons de nous adapter aux
circonstances. Nous sommes déterminés à stabiliser le pays et des citoyens, rien
ne nous détournera de notre objectif. 




 




Mesdames messieurs,




 




J'en viens à présent aux
élections régionales et municipales, prévues le 21 avril prochain.
 
Permettez moi d'emblée de lancer un appel pressant ; un appel au sens des
responsabilités des acteurs politiques. Le bon déroulement de ces élections
dépend principalement de vous.




 




Contrairement aux
précédents scrutins, l'organisation des prochaines  élections - attendues de
tous car présentées comme des élections  de « développement » -  relève de la
responsabilité souveraine de la Côte d'Ivoire. Et c'est là un signal fort de
normalisation institutionnelle et de stabilité. 




 




Contrairement aux élections
présidentielles et législatives - le Conseil de sécurité n'a pas donné de
mandat spécifique à l'ONUCI en ce qui concerne l'organisation des prochaines
élections. 
Notre appui à ce processus – s'inscrit donc dans le cadre large
de l'exécution de notre mandat dont les grands axes sont la protection des
civils et l'appui à la sécurisation ; la réforme du secteur de la sécurité, le
renforcement de l'Etat de droit, et l'appui à la réconciliation et à la cohésion
sociale.




 




Mesdames, Messieurs,




 




Je
voudrais vous dire que nous sommes confiants que les autorités compétentes
sont en train de tout mettre en œuvre pour que les populations s'approprient ce
processus et puissent se rendre aux urnes massivement pour exercer leur droit de
vote en toute liberté.




 




Nous
souhaitons également que ce processus électoral soit transparent, démocratique,
libre, et qu'il réponde aux normes et aux standards internationau
x,
comme souhaité dans la Résolution 2062 du Conseil de sécurité. Le respect de ces
normes et standards internationaux est rappelons le, indispensable pour des
élections crédibles et démocratiques  et la légitimité des élus en est
tributaire. 




 




Nous
encourageons tous les acteurs ayant un rôle républicain et neutre à jouer dans
ce processus
,
agents de la CEI, éléments des forces de l'ordre, autres autorités, mais aussi
bien entendu les partis politiques, candidats, et supporters à adopter une
attitude responsable et exemplaire, et à s'engager sans réserve pour que durant
toutes les phases du scrutin, c'est-à-dire avant, pendant et après, le droit
électoral de chaque citoyen soit respecté
.  La liberté de réunion, la
liberté d'expression, la liberté d'assister au meeting de son choix, la liberté
de choisir son candidat sont des éléments fondamentaux qui seront également des
baromètres de démocratie pour la Côte d'Ivoire. je voudrais aussi rappeler que
l'utilisation des fonds publiques à des fins de financement de campagnes de
candidats est illégale




 




Nous
invitons  les partis et groupements politiques, les candidats et leurs militants
ainsi que la population dans son ensemble au fair-play et au respect jeu
démocratique
  L'acceptation du verdict des urnes et la saisine des
juridictions compétentes en la matière en  cas de recours  seront des gages d'un
environnement électoral apaisé.




 




Ces
élections locales couplées constituent un tournant décisif et un test
important pour la démocratie.




 




Il est
important que toute intimidation, violence soit proscrite et que ce
processus s'effectue dans la transparence.  Le monde suivra - j'en suis
convaincu -  attentivement le déroulement de ce scrutin, et quand je parle du
monde, il s'agit des partenaires actuels, potentiels, des Nations Unies  mais
aussi des populations d'ici et d'ailleurs. 




,




La
Côte d'Ivoire a les capacités  - à travers un scrutin transparent, démocratique
et libre - de donner un signal fort à tous ceux qui se posent peut être encore
des questions sur le devenir de ce pays.




 





Mesdames, Messieurs,




 




Quelle
sera la contribution de l'ONUCI pour un bon déroulement de ces élections,
me demanderez vous :   En vertu de notre mandat de protection des civils, que
nous confère la Résolution 2062 nous apporterons principalement un appui à la
sécurisation des populations et de l'environnement électoral
et dans ce
sens, nous travaillons actuellement étroitement avec les autorités compétentes
et la Commission électorale indépendante pour une intégration concertée de nos
effectifs  dans le dispositif national de sécurisation des élections. J'ai eu
déjà des réunions avec les différents ministères concernés et la CEI




 




Sur le
plan technique
,
la Division de l'Assistance Electorale (DAE) de l'ONUCI au sein de laquelle,
plus de 140 personnes officiaient n'est plus fonctionnelle. Notre mandat de
certification s'est achevé le 20 février dernier avec la certification des
dernières élections de sortie de crise. Nous avons néanmoins mis sur pied une
petite cellule qui nous sert d'interface avec la Commission Electorale
Indépendante en particulier en matière de conseil et d'appui technique
. Par
nos efforts de sensibilisation sur le terrain, nous mettons tout en œuvre
pour contribuer à promouvoir un environnement électoral apaisé et à la
prévention des conflits
.  




 




Les 
partis et groupements politiques, les candidats,  les militants et  la
population dans son ensemble devront jouer leur partition avant, pendant et
après le scrutin
.
Je voudrais également rappeler les engagements pris par les partis et
groupements  politiques lors de la signature du Code de Bonne Conduite le
24 avril 2008, en présence du Secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki- moon,
attachement renouvelé en 2010.  Permettez moi d'en lire un extrait :

«Les signataires s'engagent à respecter le verdict
des urnes, à n'utiliser que la procédure judiciaire pour contester
éventuellement les résultats des élections et s'interdisent également d'utiliser
la violence sous toutes ses formes ».
Par cet Acte, ils ont proclamé
leur attachement à des élections libres, régulières, transparentes et ouvertes à
tous. 




 




 





Mesdames, Messieurs de la presse,




 




Outre
les appuis précédemment énoncés,  l'ONUCI suivra avec attention le
déroulement des différentes étapes de la campagne électorale au scrutin
jusqu'aux résultats du vote.




 




Les
« aspirants » auteurs d'appels à la haine, à la violence, à l'intolérance ou
d'intimidation qui constituent des entraves au déroulement pacifique et paisible
de ces élections doivent savoir qu'ils seront passibles de poursuites
judiciaires et tenus responsables de leurs actes.

 En
vertu de son mandat, la Mission sera particulièrement vigilante face à toute
menace, d'où qu'elle vienne,  s'agissant de ce scrutin que nous souhaitons
apaisé




 




Les
journalistes professionnels que vous êtes avez, lors des scrutins précédents, 
contribué dans le respect de l'éthique et la déontologie, à leur bonne
tenue et surtout, avez laissé la CEI jouer son rôle pour la proclamation des
résultats.




 




Vous
aurez sans aucun doute dans quelques jours davantage de lecteurs, d'auditeurs ou
de téléspectateurs du fait de la campagne, des attentes des populations qui
au-delà de la sensibilisation pour des élections apaisées.




 




Je
voudrais conclure ce chapitre

en partageant avec vous, la confiance qui est la mienne quant à l'esprit
démocratique du peuple ivoirien. Je souhaite plein succès aux institutions
ivoiriennes
qui ont la charge de l'organisation de ces élections locales
couplées dont le succès contribuera à n'en pas douter à asseoir  les bases d'un
développement durable au bénéfice des populations et permettra à la Côte
d'Ivoire de se tourner vers d'autres défis.




 




Permettez-moi de
terminer mes propos en évoquant quelques questions relatives à la justice.

Vous le savez,
dans quelques jours,

la Cellule
Spéciale d'Enquête doit démarrer ses opérations d'exhumations

des corps des personnes décédées  durant  la  crise qui ont été inhumés dans des
fosses communes ou tombes  individuelles  au  sein  des quartiers d'Abidjan ou
des villages à l'intérieur du  pays.  L'ONUCI réitère son soutien à cette
opération, qu'elle appuie d'ailleurs, notamment via des équipements qui ont été
remis il y a quelques jours au Ministère de la Justice. Cette opération est
une  « contribution importante au service d'une justice équitable, attendue des
citoyens dans le pays.
 




Dans le
même sens, afin de faire avancer la cause de la justice équitable : l'ONUCI 
soutient le plaidoyer de la Fédération internationale des droits de l'Homme

(FIDH), de ses partenaires ivoiriens et du Gouvernement ivoirien, afin que
les enquêtes relatives à l'attaque du camp de déplacés de Nahibly
de juillet
2012 et aux découvertes de sites de fosses communes à Duekoue depuis octobre
2012 soient poursuivies et menées à terme. L'ONUCI l'a dit a maintes
reprises, les auteurs de ces crimes ne sauraient rester impunis.




L'ONUCI
appuie les efforts dans ce cadre et continuera à le faire.  La Mission a d'
ailleurs formellement reçu une demande du Ministère de la Justice pour un appui
technique et logistique pour l'opération de fouille de la douzaine de fosses
communes suspectées. Tout est prêt et la Mission attend le signal due la Justice
Ivoirienne pour exécuter cet appui.




 




Enfin, je
voudrais chers représentants des media, vous rappeler à des fins de
dissémination la plus large possible, que l'ONUCI a ouvert un Centre d'Appels
d'urgence (CA)
opérationnel depuis le 1er février 2013. Ce centre
offre aux individus sur l'ensemble du territoire de la Côte d'Ivoire ou à
l'extérieur, la possibilité de joindre d'urgence la Mission par téléphone afin
de l'informer rapidement de cas de violations ou exactions des droits de l'homme
ainsi que toute autre situation pouvant nuire à la sécurité, la réconciliation
et la paix en Côte d'Ivoire. Ceci dans l'objectif de faciliter une prompte
réaction/réponse de l'ONUCI et éventuellement des forces de sécurité et de
défense ivoiriennes. Le CA est joignable au  06208059 et 20238059 et est
ouvert 24/24 et 7/7.]




 




Voilà. Je vous remercie de
votre écoute, je vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques, mais je suis bien
entendu prêt à répondre à vos questions.




 




Questions –réponses




 




Valérie Bony (BBC)
 :
Bonjour,
pouvez-vous nous faire un point de la situation humanitaire après les attaques –
Où en est on à l'heure actuelle ?




 




Bert Koenders
,
Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d'Ivoire :
Nous avons établi un plan d'action avec le Gouvernement et la communauté
humanitaire pour l'assistance aux déplacés. J ai compris ce matin que l'on parle
encore de quelque 3000 déplacés. En plus de la protection, nous fournissons de
l'eau en appui aux efforts humanitaires.  Il y a une coopération étroite entre
la famille des Nations Unies et le Gouvernement pour répondre aux besoins
humanitaires et assurer la sécurité des déplacés. Le plus important est,
évidement, que ces déplacés puissent rentrer chez eux. Je sais qu'il y a encore
des problèmes de confiance à ce sujet, et c'est pour cela que je pense que les
questions de sécurité sont vraiment les plus importantes. 




 




Maureen Grisot

(RFI) : J'étais à Zilebly et Petit-Guiglo juste après les attaques et
j'ai malheureusement vu des cadavres, notamment ceux de trois miliciens
présentés comme des assaillants dont celui d'Oulai Tako, chef milicien présenté
comme Pro Gbagbo, du Front de Libération du Grand Ouest pendant la crise,
commandant de la section du Front à Blolequin. Il y a eu un exercice militaire
organisé par les Forces libériennes et ivoiriennes appuyées par l'ONU dans cette
zone fin décembre, début janvier. Ces assaillants viennent du Libéria, c'est en
tout cas ce qu'affirment les autorités, alors pourquoi n'est on pas capable de
sécuriser cette zone frontalière ? Il y a des postes frontaliers abandonnés...
j'ai du mal à comprendre.




 




Bert Koenders
 :
Merci de votre question. Et merci de votre présence sur le terrain, car je crois
qu'il est très important de voir la réalité des faits. Je ne peux pas vous
confirmer les éléments que vous soulevez concernant les assaillants – Je n'ai
pas d'information qui me permette de dire c'est x ou y qui a commis cela.  Notre
police a été instruite de suite les personnes qui ont été arrêtées dans le cadre
de ces attaques, et de rassembler plus d'informations. Je crois qu'il  faut être
prudent avant de dire qui est à la base de ces attentats. Néanmoins, nous
suivons cela de près, et ce que vous dites est important, il y a des
possibilités de liens avec des éléments au Libéria.




 




Je voudrais dire deux
choses pour répondre à votre question sur la sécurisation de cette zone de la
frontière avec le Libéria: Ce serait impossible, même avec 150.000 hommes, de
contrôler la circulation de chaque personne qui traverse cette frontière.  Cela
ne veut pas dire que l'on ne peut rien faire. Et Il y a des individus qui
travaillent avec des individus dans le pays pour organiser des attaques.  Que
peut-on faire ? Le plus important, c'est d'avoir de bons services de
renseignements, d'avoir les informations à temps, à temps, d'avoir des
patrouilles conjointes des deux côtes de la frontière, mais aussi d'aller
jusqu'aux racines des problèmes. Il y a des questions de foncier, des questions
liées aux réfugiés au Libéria, etc.  Une réunion quadripartite de haut niveau
est prévue la semaine prochaine rassemblant les Gouvernement de la Côte
d'Ivoire, du Libéria l'ONUCI et la Mission de l'ONU au Libéria (UNMIL). Je
voudrais aussi vous dire qu'il y a beaucoup plus d' échanges d'informations et
de renseignement grâce à ces efforts quadripartites maintenant que par le passé,
et que cette étroite collaboration a des répercussions très positives. Certes,
il y a eu ces deux attaques horribles, que nous condamnons à nouveau, mais je
peux aussi vous assurez qu'il y a certainement eu beaucoup d'attaques empêchées
grâce à ce programme intensif de coopération militaro civil entre nos missions
et beaucoup plus important, entre les deux Gouvernements. Avant ces deux
attaques, la situation est restée relativement calme dans la région pendant une
période assez longue. Il faut continuer à renforcer les efforts. Mais c'est une
problématique importante. C est pour cela que j'ai fait cette demande au
Gouvernement et à tous les acteurs pour que l'on priorise l'ouest dans le cadre
d'une approche de sécurité, de prévention de conflit au niveau local et de
coopération entre les pays pour prévenir les risques d'attaques.    




 




Robbie
Corey-Boulet (Associated Press):

In a report
that was presented to the Human Rights Council earlier this month, the
Independent Expert on Human Rights for Côte d'Ivoire criticized the role that
UNOCI peacekeepers had played in the attack on Nahibly last July. What is
UNOCI's response to that criticism and why has there not been a report issued
from UNOCI about the events? Thank you very much.




 




Bert Koenders:

Well, first of all, I think the report of the Independent Expert says a lot more
than what you just said, it has to be very precise. As you know we have
condemned and I find it very serious what has happened in Nahibly. I have given
a press conference on this at the end of December during which I made clear what
the position of UNOCI is on this. We have made an internal investigation which
we always do when something so serious happens, on what has been the actions of
the United Nations and I have also made public here my strong conviction is that
the United Nations has at that moment reacted appropriately. It was clear that
there was a possibility for the United Nations forces present to either shoot at
a large amount of people or kill many more people than possibly have been
killed, although we don't know the exact figures right now, I will come to that
in a minute, and that we have reacted appropriately. That does not mean that I
don't think that a thorough investigation is necessary into this whole event
including the role of all actors, including local actors of the United Nations
and so and so forth. That is why I have asked publicly for that, as you know we
have done that regularly and I have to tell you that I have the impression - and
I mentioned that during the press conference - that there has been certain
progress on this. On the issue of the publication of our report first of all,
there is a formal reason that I have not made anything public yet because what
we do in terms of internal report about the actions of our troops and our police
is confidential by the rules and regulations of the United Nations simply
because it involves certain personnel and certain countries and so on and so
forth. I have communicated to you some of the conclusions that I had in terms
what I think about the behavior of the United Nations and I also said something
about the fact that I was disturbed by the fact that during the whole night
preceding the attack there seemed to be a large group of people assembling in
and around Nahibly and none of the authorities locally have informed the United
Nations at that point. I have also made clear that the United Nations has done
the maximum for what was at that time the need to improve the security situation
in the camp and we have clear agreements with the Government of Côte d'Ivoire as
to the mutual responsibilities between the position of the State, they are the
only one who can or cannot arrest people and the position of the United Nations.
That I have made public. Nevertheless your question is well taken.  I think that
now we see a movement fortunately - and I applaud that - of a serious
investigation by the Government of Côte d'Ivoire. That's positive. I'm planning
to share our conclusions with the Government of Côte d'Ivoire and also willing
to make the conclusions of the report without the exact names, etc. public at a
moment that there is also a report from the Government. We will have to see a
little bit in the coming weeks if there is progress in this investigation. But
the most important thing is that we all condemn what happened and that we make
sure that the people responsible for this are brought to justice. I have made my
position and on the United Nations' role clear and I'm convinced that it is
correct but I don't have a problem with bringing some of the conclusions to the
public at that stage for everybody to judge because I cannot be my own judge.




 




Robbie
Corey-Boulet (Associated Press):

Just to
quickly follow up on that. One of the specific criticisms in the report was that
UN peacekeepers allegedly were turning away people who were approaching them for
refuge or assistance. Has there been any corroboration of that by the UN or any
review of how the individual peacekeepers acted at the time?




 




Bert Koenders:

The information that I have in this internal report does not substantiate at all
that analysis. On the contrary, I know that some of people had been very active
in trying to do what they could. They did everything possible and if there are
questions around that, I would be happy to investigate this again. But I do not
have any information of that kind; on the contrary, I know actually that they
had turned away the Dozos early in the morning. Very clearly they did not allow
them to come into the camp but I have told you the way how we were warned at a
very late stage when there was already a whole movement which nobody had
foreseen, nor a local actor, nor an international actor; and could not have
foreseen. It is very easy to say after the fact but I think there was no reason
to believe that a thousand people will come to burn down a camp. At that point,
our people took the right decision – the balance between protection of
people/the amount of people and the shooting of civilians. 




 




Ben
Diakité (ONUCI FM):

J'ai juste
deux préoccupations.  La première est relative à la situation des personnes
détenues.  C'est vrai que dans le dossier judiciaire de votre exposé, vous avez
parlé des camps de Nahibly et des violations des droits de l'homme.  Mais
concernant les personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de la crise
postélectorale, est ce que vous avez échangé avec le Gouvernement pour savoir
s'il y a des dates qui sont arrêtées pour que justice soit rendue ; s'ils sont
coupables ou pas. Est-ce qu'il y a eu des négociations dans ce sens ? Je
voudrais aussi revenir sur le camp de Nahibly. Depuis un certain moment, l'ONUCI
demande que les résultats des enquêtes soient publiés.  Cela fait quand même un
bon moment que l'ONUCI  le demande et vous l'avez-vous-même dit : les faits se
sont déroulés en juillet 2012. Est-ce que du côté du Gouvernement on vous
explique pourquoi jusque là les résultats ne sont pas rendus publics? Qu'est ce
qui coince ?




BK :

Sur la première question, non, nous ne sommes pas « en négociation » avec le
Gouvernement sur la justice des gens qui ont été arrêtés après la crise
électorale.  Ce n'est pas à nous de négocier le sort des individus qui ont été
arrêtés mais il est bien clair que dans la Résolution  2062, il est y a une
partie spécifique qui dit que tous les gens qui ont été arrêtés doivent être
informés de leur sort et qu'il y a des règles à suivre, des normes nationales et
internationales.  Ce sont ces demandes là qui sont faites au Gouvernement.  Dans
notre appui au renforcement de l'Etat de droit, nous donnons aussi un soutien à
la cellule d'investigation.  Bien sûr, Il est important que la justice se fasse
selon les règles nationales et internationales. Il n'y a pas de négociation, ce
n'est pas notre rôle, c'est la justice ivoirienne qui doit jouer son rôle.
Concernant la deuxième question, je suis assuré qu'en ce moment une enquête est
en cours.  Je trouve cela positif et j'aimerais le saluer, c'est important. Nous
avons offert tout le soutien au niveau technique, pour faire avancer cette
enquête par le Procureur. L'ONUCI est prête à avancer (le Ministre de la Justice
ayant fait la requête de soutien) avec  tous les éléments de protection des gens
ou des exhumations. D'autres questions ? Sinon, j'aimerais vous remercier et
vous souhaiter une bonne fête de Pâques.