RETRANSCRIPTION DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE L’ONUCI DU 21 MARS 2013

21 mar 2013

RETRANSCRIPTION DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE L’ONUCI DU 21 MARS 2013








Sylvie van den Wildenber
g
(Porte-parole ONUCI):
-
Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les
auditeurs d'ONUCI FM, qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.




 





Permettez-moi de débuter ce point de presse en évoquant la situation
sécuritaire
, laquelle, sur l'ensemble du territoire national est
relativement calme mais imprévisible. La circulation incontrôlée  d'armes
ainsi que les attaques contre les populations et les institutions étatiques dans
certaines régions demeure une préoccupation majeure pour les forces de sécurité
et les forces de l'ONUCI, notamment au regard de l'approche des élections
régionales et municipales.





 





Les Nations Unies sont également de plus en plus préoccupées par les tensions
liées aux problèmes fonciers
.
C' est la raison pour laquelle elles ont mis sur pied un groupe de travail
spécial chargé de réfléchir avec les autorités sur les moyens de prévenir ces
tensions, et de définir, avec le Gouvernement, les contours d'une d'assistance
pour la résolution de cette problématique importante et urgente.  Le
Représentant spécial, qui se rend à Touba aujourd'hui, compte y prendre le pouls
de la situation sécuritaire sur le terrain une semaine  après que cette localité
ait été le théâtre de violentes manifestations liées à des questions foncières.





 





A Abidjan, ses environs et surtout dans la partie Ouest du pays,
particulièrement à la frontière avec le Liberia, la situation sécuritaire reste
fragile, du fait d'attaques armées isolées et meurtrières, telles que celle qui
a été perpétrée la semaine dernière par des hommes armes non identifiés, dans la
localité de Zilebly, située a une dizaine de kilomètres de la frontière
avec le Libéria voisin.  Sept  personnes ont trouvé la mort  au cours de  cette
attaque : 2 éléments des FRCI et 5 civils.





 





Aussitôt informés, les casques bleus de l'ONUCI ont mis en place un dispositif
d'appui aux forces de sécurité ivoiriennes afin de dissuader toute autre attaque
et de protéger les civils dans la zone. Les effectifs de l'ONUCI dans la
région ont été renforcés ainsi que le nombre de patrouilles et d'activités de
surveillance, et ce, en coordination avec la Mission des Nations Unies au
Libéria qui elle aussi a renforcé son dispositif sécuritaire et de surveillance
de l'autre côté de la frontière. Des patrouilles aériennes ont lieu sur la zone,
et ce, afin de renforcer les efforts terrestres.
En appui aux autorités
ivoiriennes, les Casques bleus et la Police des Nations Unies, qui a également
envoyé des renforts dans la zone, ont également sécurisé le retour chez eux de
nombreux déplacés, qui avaient fui les villages avoisinants dans un mouvement de
panique à la suite de l'attaque  de Zilebly. Les renforts des troupes de
l'ONUCI dans la zone sont maintenus et les forces restent en alerte.





 





Afin de dissuader toute menace et d'enrayer l'insécurité qui fragilise la vie
des populations ivoiriennes, la Force onusienne et les Forces de sécurité
ivoiriennes continuent de collaborer étroitement au renforcement de la sécurité
sur toute l'étendue du territoire. A titre indicatif, la Force de l'ONUCI a
effectué 1.761 patrouilles terrestres et aériennes la semaine écoulée sur
toute l'étendue du territoire, et en particulier dans les zones sensibles.  En
outre, dans le cadre de ses actions humanitaires, l'ONUCI a effectué, à travers
tout le pays, plusieurs consultations médicales gratuites et qui ont permis de
procurer des soins médicaux à 1.415 patients dont un nombre important de femmes
et d'enfants. De plus, 234.800 litres d'eau potable ont été distribués aux
populations dans les localités qui connaissent des pénuries d'eau.





 





Comme je l'ai mentionné plus haut, le Représentant spécial, M. Bert Koenders,
est aujourd'hui en visite à Touba.  Il y participe ce matin, à la célébration
nationale de la Journée internationale de la Femme, JIF.
Le thème de la
campagne de plaidoyer choisi par les Nations Unies pour l'édition 2013 de la JIF
est, pour rappel, la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes
et aux filles et autres violences basées sur le genre
. Le slogan de la
campagne est le suivant, et le Représentant spécial en sera le porte
voix, aujourd'hui encore, à Touba, au nom de toute la famille des Nations Unies,
et en son nom personnel :


« Une promesse est une dette : Il est temps d'agir pour mettre fin à la
violence contre les femmes 
». M. Koenders, engagé, de longue date dans le
combat contre les violences faites aux femmes, et qui  salue les efforts des
autorités ivoiriennes pour endiguer ce fléau, saisira l'occasion de la JIF de
Touba pour renouveler son plaidoyer pour la prise de certaines mesures urgentes
par le Gouvernement dans ce domaine. Certaines de ces mesures visent à garantir
l'accès égal à la justice des victimes de violences sexuelles en assurant,
notamment, rapidement,  la gratuité du certificat médical attestant des sévices
dont elles ont été victimes.  Le Représentant spécial renouvellera également son
plaidoyer pour qu' une attention renforcée soit accordée à "l' élévation de la
condition politique, sociale et économique des femmes rurales", laquelle est
selon lui "capitale pour éradiquer la pauvreté, promouvoir les droits des femmes
et ouvrir la voie d'un développement durable".





Je voudrais  à présent partager avec vous les activités qu'a menées la
composante de la Police des Nations Unies
au cours de la semaine écoulée,
outre celles déjà mentionnées au chapitre sécuritaire, et relatives à la réponse
à l'attaque de Zilebly. . La composante de la police des Nations Unies a
effectué  quelque 835 patrouilles simples et mixtes  dans
l'ensemble du pays, en appui des forces de police et de gendarmerie ivoiriennes.






Les policiers UNPOL ont par ailleurs poursuivis leur d'appui au renforcement des
capacités de leurs partenaires ivoiriens 
Ainsi,
les policiers et gendarmes ivoiriens ont participé à six (06) stages de
formation au cours de la semaine écoulée : Police maritime, Gestion des grands
événements, Pédagogie appliquée et Informatique. De plus, dans le domaine du
mentoring, onze (11) séances de rappels de connaissances ont été organisées par
l'UNPOL au profit de cent vingt-sept (127) participants dans différentes régions
du pays.





Plusieurs séances de colocation et d'accompagnement ont également eu lieu à la
Police technique et scientifique (PTS) d'Abidjan, pour le déchiffrage et la
codification des fiches pénales et leur classement. À Daloa et à Bouaké, la
colocation et l'accompagnement ont eu lieu aux Commissariats de police, aux
Brigades de Gendarmerie et aux Maisons d'arrêt et de correction.  Enfin, a noter
également que des développements de projets ont été initiés pour renforcer le
soutien aux autorités de la police et de la gendarmerie par des formations de
base. Nous avons, notamment,  des travaux en cours de construction des bureaux 
qui devraient abriter les UNPOL à l'Ecole Nationale de Police d'Abidjan.





 






La Division désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) de l'Opération des
Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) appuie depuis le 17 mars une tournée de
sensibilisation sur le processus de DDR dans le Grand Ouest
.
Cette tournée est une initiative de l'Autorité pour le désarmement, la
démobilisation et la réintégration (ADDR). Principaux groupes visés ceux établis
à Man, à Danané, à Toulepleu, à Guiglo et à Duékoué, qui ont été le théâtre de
violents affrontements durant la crise postélectorale. Cette mission enregistre
également la participation de la Commission nationale de lutte contre les armes
légères et de petits calibres (COMNAT ALPC).Il s'agissait essentiellement au
cours de cette mission d'informer de la création de l'ADDR qui est l'unique
structure désormais en charge des ex-combattants et de solliciter l'implication
des autorités administratives dans le processus de désarmement et de
réintégration des ex combattants démobilisés.






La Division des Droits de l'homme  en collaboration avec des ONG et des sections
de l'ONUCI, a initié

13 sessions de sensibilisation aux droits de l'homme dans le pays, au cours
de la semaine écoulée.
: à Bonoua (40km d'Abidjan), Bouaké, Borotou (90km au
sud d'Odienné), Keibly (17km au nord de Taï), Koakro (48km d'Aboisso), Korhogo,
Napié (15km de Korhogo), Siensso (10km au sud-est d'Odienné), Sokoro  (95km au
nord-ouest d'Odienné), Tabou (100km à l'ouest de San Pedro), Tongon (100km de
Korhogo), Yamoussoukro et Yézimala (28km au nord de Bondoukou),  à l'intention
de la population ivoirienne. Au total 1.113 personnes dont 179 femmes, des
enseignants, des élèves, des militants de partis politiques et des leaders
communautaires et religieux, ont été sensibilisées aux droits de l'homme, avec
un accent particulier sur les violences basées sur le genre, les droits de
l'enfant ainsi que sur les droits de l'homme et les élections.





 






Parmi les activités menées cette semaine par la Mission en appui à la
réconciliation et à la cohésion sociale
,
je voudrais en particulier mentionner un atelier, organisé à Bouna, en fin de
semaine dernière sous le leadership de la section des affaires civiles, à
l 'attention des leaders traditionnels, qui s'inscrit dans le cadre des actions
d'appui de la Mission  au renforcement des capacités en matière de résolution
pacifique de conflits fonciers. L'atelier de Bouna a rassemblé les leaders
traditionnels de la région du Bounkaki et portait sur les techniques liées à la
gestion de l'accès à la terre, et de résolution pacifique de conflits.
L'objectif était de contribuer à permettre aux chefs de villages, en tant
qu'auxiliaires de l'administration territoriale de mieux assurer le prolongement
de l'exercice de l'autorité de l'Etat dans leurs localités. A l'issue des
travaux, les chefs traditionnels se sont engagés à mettre en pratique un  code
de bonne conduite visant à promouvoir la paix et la cohésion sociale.





Par ailleurs, la Mission a entamé hier, deux jours de plateforme régionale
d'échanges et de sensibilisation
, à l'intention des groupements de jeunesse
de l'Ouest du pays. Le but de cette rencontre est de renforcer les capacités des
leaders de la jeunesse pour leur implication effective et l'accompagnement du
processus de reconstruction et de réconciliation nationale. Il s'agit, durant
les deux jours de cette rencontre, de promouvoir les valeurs de la culture de la
paix pour un environnement apaisé mais surtout de réfléchir avec les jeunes au
rôle crucial et responsabilités de la jeunesse pour une sortie de crise
définitive, durable et inclusive.





A noter également dans le cadre de ses activités de renforcement de capacités
des médias, un atelier sur "La gestion de la rumeur, la cohésion sociale et
le respect des Droits de l'homme, gages d'un environnement électoral apaisé "
se
tient depuis mercredi 20 jusqu'au 22 mars 2013 à Aboisso.  A travers cet
atelier, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) réunit les
responsables et animateurs des radios de proximité pour le renforcement de leurs
capacités concernant la gestion de la rumeur, de même que l'appropriation des
mécanismes liés à la résolution de situations en découlant.  En plus de la
dimension liée à la cohésion sociale et au rétablissement de la confiance entre
les communautés visée par ces rencontres, les animateurs de cet atelier mettent
un accent particulier sur le maintien d'un climat apaisé à l'approche des
élections locales du 21 avril prochain.





 





Je termine par une inauguration – celle d'un Qip – projet à impact rapide de la
Mission qui a eu lieu hier, dans la localité d'Aby,

à
une trentaine de kilomètres d'Aboisso, à l'est de la capitale ivoirienne,  La
localité d'Aby est a présent dotée d'une maternité rénovée d'infrastructures
réhabilites grâce à ce projet qui avait été sollicité par les communautés et les
autorités locales, lors des Journées des Nations Unies d'Aboisso.