Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI - Abidjan, le 2 novembre 2012

2 nov 2012

Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI - Abidjan, le 2 novembre 2012

Retranscription du point de presse hebdomadaire de l'ONUCI
(Abidjan, le 02 novembre 2012)


Animé par la Porte-parole de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Sylvie van den Wildenberg

Sylvie van den Wildenberg (Porte parole de l'ONUCI): Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les auditeurs d'ONUCI FM qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.
Au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d'Ivoire, M. Bert Koenders, je voudrais tout d'abord présenter un message de sympathie et de condoléances aux autorités ivoiriennes et aux familles et proches des sept éléments des Forces de sécurité de Côte d'Ivoire qui ont perdu la vie et des blessés dans le grave accident de la circulation survenu le 30 octobre 2012, à Abidjan. Ces membres des Forces de sécurité s'apprêtaient à intégrer le programme national de désarmement, démobilisation, et réintégration (DDR) des combattants et à suivre une formation qui allait leur permettre de retourner à la vie civile. La première phase opérationnelle de ce programme national de DDR a été, comme vous le savez, lancée par l'autorité ivoirienne en charge de ce chantier important, « l'ADDR » – le 22 octobre 2012, sur le site d'Anyama.
En exécution de son mandat, l'unité DDR de l'ONUCI accompagne l'Autorité nationale ivoirienne dans la mise en œuvre de cette première phase opérationnelle de son programme national. Cette phase concerne quelque 1550 combattants. L'opération conduite par l'ADDR vise à désarmer et à démobiliser ces éléments et à les réintégrer dans la vie civile. Ce groupe spécifique sera amené à suivre une formation afin de constituer ensuite une réserve de recrutement pour l'Administration pénitentiaire du Ministère de la Justice de la Côte d'Ivoire. La réintégration de ces éléments dans la fonction publique se fait par l'Administration pénitentiaire, selon des critères de sélection établis par cette administration.

L'accompagnement de l'ONUCI à l'autorité nationale est multiforme. Un appui logistique est fourni à l'ADDR, entre autres, par la mise à disposition et l'entretien d'une infrastructure réhabilitée pour l'opération en cours à Anyama et par la fourniture de moyens de transport et d'escorte des combattants.

Les composantes militaire et de police de l'ONUCI participent, avec les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), à la protection du site d'Anyama, tandis que le Programme de la lutte anti mine des Nations Unies (UNMAS), à travers son partenaire HALO Trust, fournit un conseil technique à l'autorité ivoirienne de DDR sur la gestion de l'armement et les munitions déposés par les combattants. Elle assure également la destruction de ces matériels lorsqu'ils ne sont plus opérationnels ou estimés dangereux. A noter que l'armement et les munitions en bon état sont reversés aux arsenaux nationaux par l'autorité ivoirienne.

L'équipe DDR de l'ONUCI, tout en assurant la coordination générale de l'appui de la Mission à l'opération en cours, assure également, en tant que « témoin », le suivi du bon déroulement de l'opération, et ce, selon les termes et la philosophie de la Lettre de politique DDR adoptée par le Conseil national de Sécurité au mois d'août dernier.

A ce jour, l'opération, qui peut être qualifiée de projet-pilote, se déroule de manière satisfaisante, sans incident. Quelque 100 combattants sont traités quotidiennement, selon un rythme de travail de 6 jours sur 7, qui devrait permettre de conclure cette première phase aux alentours du 11 novembre prochain. L'ONUCI salue le lancement de cette première phase opérationnelle du processus DDR.

J'en viens maintenant à la situation sécuritaire et aux activités de la Force de l'ONUCI cette semaine. La situation sécuritaire est restée tendue sur l'ensemble du territoire national, ce qui a amené les forces de sécurité ivoiriennes et la Force de l'ONUCI à renforcer le dispositif sécuritaire en place, et particulièrement à Abidjan.

Dans le cadre de leurs activités opérationnelles, les Casques bleus de l'ONUCI ont effectué quelque 1500 patrouilles terrestres et aériennes au cours de la semaine. Les patrouilles conjointes, avec leurs homologues des FRCI, se poursuivent et s'intensifient principalement dans les zones sensibles afin de dissuader toute menace et rassurer la population. Des mesures conjointes ont notamment été prises afin de garantir la sécurité sur le territoire à l'occasion de la Tabaski.

Parmi les autres activités opérationnelles de la Force, il convient de noter l'appui que celles-ci ont apporté aux Forces de sécurité ivoiriennes dans la sécurisation de l'opération de recensement des ex combattants au Mont Peko.

Cette semaine, la composante de la Police des Nations Unies (UNPOL) a quant à elle effectué près de 800 patrouilles, y compris patrouilles conjointes avec les forces de police et de gendarmerie ivoiriennes.

La composante UNPOL a, par ailleurs, poursuivi ses activités de renforcement de capacités des partenaires locaux. Dans ce cadre, elle a prodigué plusieurs formations, notamment : une formation en maintien de l'Ordre au profit de treize (13) formateurs de l'Ecole Nationale de Police à Abidjan; une formation en Fraude Documentaire au profit de dix-sept (17) gendarmes à San Pedro ; une formation en Informatique au profit de dix (10) agents du Service de la Voie Publique à Abidjan; une formation en Maintien de l'Ordre au profit de trente (30) gendarmes de l'Escadron de Daloa.

S'agissant, de manière générale, du chantier de la Réforme du Secteur de sécurité (RSS), le Représentant spécial du Secrétaire général réitère l'urgence que revêt la mise en place d'un système renforcé de vetting pour assurer le succès du processus RSS en Côte d'Ivoire. M. Koenders a d'ailleurs offert l'assistance de la Mission dans ce domaine au Ministre de l'Intérieur.

Toujours dans le domaine de la consolidation de l'Etat de droit, mais cette fois, de l'appui à la Justice, l'ONUCI a également continué d'apporter son expertise et ses conseils à ses partenaires nationaux. C'est dans ce cadre, que les sections de l'Etat de Droit et des Droits de l'Homme de la Mission assurent depuis le 25 octobre, le suivi du dossier de transfèrement de plusieurs dizaines de détenus de la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (MACA) vers d'autres centres de détention du pays, et ce, afin d'appuyer les autorités judiciaires ivoiriennes en vue de garantir le respect des normes nationales et internationales en matière de droits des détenus.

L'ONUCI, qui demeure fermement engagée dans la lutte contre l'impunité, continue en outre d'apporter son soutien proactif aux autorités de la justice ivoirienne, dans le suivi de cas de violations des droits de l'homme telles que des cas d'arrestations ou de détentions arbitraires ou illégales, ou dans le cadre d' enquêtes judiciaires, telles que, notamment, l'enquête ouverte suite à la découverte, le 11 octobre dernier, dans un puits, d'une fosse commune dans un quartier de la ville de Duekoué, à l'Ouest du pays. Les résultats de l'autopsie menée par les autorités doivent apporter des indications sur les circonstances des six corps exhumés. D'autres recherches se poursuivent en vue de vérifier la présence possible d'autres fosses communes dans la zone.

En ce qui concerne le dossier judiciaire sur les incidents de Nahibly, en juillet dernier, l'ONUCI continuera de partager avec les autorités ivoiriennes tout élément pouvant être versé à l'enquête et faciliter les poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs présumés de ces incidents. Le Représentant spécial attache la plus grande importance à tout progrès accomplis dans l'enquête visant à porter les auteurs de ces crimes devant la Justice, et rappelle la pleine disposition de l'ONUCI à offrir ses services à la justice ivoirienne dans la recherche de la vérité, dans les limites de son mandat et dans le respect de la Loi ivoirienne et des prérogatives des autorités et juges ivoiriens.

J'en viens à présent à une autre forme d'appui aux institutions ivoiriennes : La section des Affaires civiles de l'ONUCI, en collaboration avec les sections DDR, SSR, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Ministère de l'Intérieur (Direction Générale de l'Administration du Territoire/DGAT), a entamé le 22 octobre dernier, une série de cinq séminaires de renforcement des capacités de gestion des services publics à l'attention du Corps préfectoral ivoirien. Ces séminaires, qui doivent au total bénéficier à 200 participants, sont financés conjointement par le Fonds de consolidation de la Paix des Nations Unies et l'ONUCI. Le projet concerne les autorités préfectorales de l'Ouest et du Sud Ouest de la Côte d'Ivoire, soit des autorités des districts des Montagnes, du Bas-Sassandra, du Sassandra-Marahoué et du Goh-Djiboua. Le premier séminaire s'est tenu du 22 au 25 octobre, à Daloa. Le second débutera lundi, 5 novembre, à Man. L'objectif principal est de renforcer les capacités des autorités préfectorales en matière de gestion des services publics; de facilitation des relations intercommunautaires; de supervision des actions de protection des civils et de maintien de l'ordre; et de communication pour le changement et le développement.

A noter par ailleurs, que la Mission poursuit son appui au renforcement des capacités des media, et sa série de formation à l'attention des professionnels de la presse sur la gestion de la rumeur. Cette semaine, un atelier à été organisé, 31 octobre 2012 à Oumé, à l'intention des représentants des radios de proximité de cette zone, Téné Fm et Diégo FM et des correspondants locaux de l'Agence Ivoirienne de presse.

S'agissant, enfin, des principales activités de sensibilisation à la promotion de la réconciliation et de la cohésion sociale de la Mission, cette semaine, notez que le 31 octobre, ONUCI Tour a fait étape à Diere-oula, près de Taï, et à Ziouebly, près de Toulepleu, à l'Ouest du pays. Aujourd'hui, ce sera le tour de la localité de Gly village situé à 12 km de Divo