Recit de Kokou Dodjiko Maurice Aboki, Volontaire ONU en Côte d’Ivoire

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5 sep 2008

Recit de Kokou Dodjiko Maurice Aboki, Volontaire ONU en Côte d’Ivoire

Abidjan, le 10 août 2008...Depuis mon affection en mars 2006 à Odienné après les douloureux événements de janvier 2006 à Guiglo ou j'étais en poste, je n'ai jamais perdu le courage ni l'engouement qui m'animait dans mon service de volontariat en Côte d'Ivoire.

En effet, au-delà de mes prérogatives électorales en tant que Conseiller Technique Electoral dans la région du Denguelé, je me suis engagé, vu l'ampleur de la situation de crise aigue qui prévalait dans la région, de m'investir dans les activités à caractère purement social pour venir en aide aux populations locales.

Ainsi, au plan de l'éducation scolaire, vu le manque criard du corps enseignant voire vacataire dans la région, j'ai pris l'engagement de créer un Club Culturel d'Allemand à Odienné d'autant plus je suis germaniste de formation et possède une qualification solide en psychopédagogie, en méthodologie et techniques de l'enseignement acquise à l'Institut National des Sciences de l'Education à Lomé au Togo. Fort de cette expérience, j'ai encadré depuis janvier 2007 jusqu'à mon affectation à Abidjan en juillet 2008 au sein du Club des collégiens et lycéens désireux de se distraire, de s'entraider, de s'imprégner de l'esprit d'initiative et du volontariat, de perfectionner et de comprendre de surcroît toutes les subtilités de la langue allemande.

Mon parcours personnel de même que mes attributions en qualité de conseiller électoral de l'ONUCI n'étaient pas du reste, ce pour mieux encourager les élèves et les inciter davantage à l'abnégation, au travail ardu et discipliné pour leur meilleur devenir. Aussi, le Club comptait-il au jour de sa création plus d'une centaine d'élèves émanant du Collège moderne d'Odienné, du Collège Mamadou Coulibaly, du Collège Diaby et du Lycée Moderne d'Odienné. Il octroie un cadre approprié de distraction dans l'apprentissage de la langue, de l'histoire allemande, d'organisation des activités parascolaires telle le sport, le théâtre, le sketch, la poésie, le ballet, les séances de chants et de film éducatif en allemand.

Au cours de la rencontre hebdomadaire les mercredis après-midis, la séance est le plus souvent dirigée par des élèves eux-mêmes sous l'encadrement du seul professeur M. KONE Mamadou qui était toujours présent au temps fort de la crise et de moi-même. Mais au cours de cette année 2008, trois autres professeurs ont été affectés à Odienné et se sont joints à nous pour rehausser l'éclat de cet engagement qui a été couronné à cette fin d'année scolaire par des activités culturelles du club au Collège Moderne d'Odienné et des résultats très satisfaisants au plan de réussite scolaire.

Par ailleurs, au plan social par rapport à la pauvreté et à la misère qui règnent dans la région, j'ai su mettre ma compétence et mon savoir faire au service du Centre de Santé PIETRO BONILLI d'Odienné dans la réalisation des projets sociaux au profit des populations déshéritées de la région. Ainsi, de par mon assistance, ce centre, régi par des sœurs religieuses italiennes, a pu réaliser d'une part la construction d'un château d'eau de 8m3 pour pourvoir le centre en eau potable de façon permanente surtout en saison de pluie où l'eau de ruissellement rentre dans le bac du château d'eau de la ville, ce qui rend l'eau du robinet rougeâtre et imbuvable ; l'acquisition d'un groupe électrogène pour alimenter le centre et pallier les coupures intempestives de courant qui rendent impossible le traitement de certains cas d'urgence dans le centre et d'autre part à travers le projet QIPs de l'ONUCI le transport du groupe électrogène reçu en don (de la Coopération Française) d'Abidjan à Odienné distant pratiquement de 1000 km sans oublier la construction d'un magasin de stockage de produits alimentaires de PAM au profit des populations nécessiteuses.

Aux côtés de toutes ces activités, j'étais aussi membre actif du club de foot Maracana des enseignants de la ville d'Odienné. Ce fut un cadre propice où j'appris à mieux m'intégrer à la société et à échanger à grande échelle avec ces coéquipiers qui constituent dans leur majorité un potentiel énorme en matière d'agents électoraux.

En somme, mon séjour de près de 26 mois dans la région du Denguelé a été très enrichissant sur le plan professionnel, mais aussi et surtout en matière de relations publiques, d'intégration sociale, de sensibilité aux difficultés villageoises qui ne m'ont guère laissé indifférent.

Les apports et contributions dans nombre de domaines précités ont été faits avec enthousiasme, engagement et sacrifice. Toutes ces réalisations n'auront pu être faites sans l'apport non négligeable de tous les collègues en poste à Odienné qui m'ont supporté et soutenu avec bravoure de par leur compréhension et leur tolérance sans oublier la Division de l'Assistance Electorale qui s'en a félicitées à juste titre.

De tous ces 26 mois égrainés à Odienné je garde de très bons souvenirs de tous ceux que j'ai connus, aidés, appréciés ainsi que ceux avec qui j'ai eu à travailler et collaborer, allant de mes propres collègues de bureau jusqu'aux autorités, partenaires et amis de tout d'abord.