Point de presse de l’ONUCI (Abidjan, le 23 janvier 2014)
Point de presse de l'ONUCI
(Abidjan,
le 23 Janvier 2014)
Rosamond Bakari
(Porte-parole adjoint de l'ONUCI) :
Bonjour Mesdames et Messieurs. Bienvenue au point de presse de l'ONUCI. Je salue
tous les auditeurs d'ONUCI FM qui nous écoutent dans les différentes régions du
pays.
Je vous ferai
part dans un premier temps des activités du Représentant Spécial Adjoint du
Secrétaire Général Chargé de l'Etat de Droit, M Arnauld Akodjènou, qui assure
l'intérim de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l'ONU pour la
Côte d'Ivoire et Chef de l'ONUCI, Madame Aïchatou Mindaoudou. Je vous ferai
ensuite le point des activités des diverses sections de la Mission.
S'agissant du
premier point, M Akodjènou s'est rendu à Abengourou hier, mercredi 22 janvier,
où il a échangé avec les autorités administratives,
politiques, militaires sous la conduite du Préfet et des élus locaux, ainsi
que les notables du royaume de l'Indenié et les leaders religieux et
communautaires.
Au
cours des différentes rencontres, M Akodjénou a expliqué à ses interlocuteurs le
mandat de l'ONUCI qui est d'accompagner le gouvernement et le peuple ivoiriens
sur les quatre volets que sont le dialogue politique, les droits de l'homme, la
sécurité et la restauration l'autorité de l'Etat.
En
écoutant les uns et les autres, le Représentant Spécial Adjoint a pu apprécier
l'unanimité sur le rôle primordial et crucial que ne cesse de jouer le Roi et sa
notabilité pour la paix, ce qui fait de la ville d'Abengourou un exemple de
consolidation de la cohésion sociale entre tous les habitants, sans distinction
d'ethnie, de nationalité, ni de religion.
Le
numéro deux de l'ONUCI a salué et encouragé les efforts de tous les acteurs
locaux pour le maintien et la consolidation de la paix dans l'Indénié-Djuablin.
Il
a également visité le Centre hospitalier régional (CHR) d'Abengourou et eu une
séance de travail avec le Directeur et les responsables des divers services. Il
a ainsi pu s'imprégner des réalités et voir les conditions dans lesquelles
fonctionne cette structure hospitalière.
Le
Représentant spécial adjoint a successivement rencontré les responsables locaux
de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) d'Abengourou et ceux
de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et Réintégration (ADDR).
Ils ont ensemble échangé sur les activités des deux entités, notamment les
progrès enregistrés et les défis à surmonter. M. Akodjénou les a exhorté à joué
leur rôle en contribuant à la paix dans cette région.
La
visite du numéro deux de l'ONUCI s'est achevée par un entretien avec le
procureur de la République, M Kanga Yao, qui a fait un état des lieux de la
réforme du secteur de la justice, soulignant les avancées mais aussi les défis
dans la réforme des procédures, la formation continue du personnel judiciaire,
la réhabilitation des infrastructures, ainsi que le fonctionnement des
différents services. Il a remercié l'ONUCI pour la qualité de son accompagnement
du secteur de la justice en Côte d'ivoire et souhaité qu'elle se renforce
davantage, notamment par une assistance à la formation et à l'équipement des
officiers d'enquête judiciaire.
Une
visite de la Maison d'arrêt et de correction d'Abengourou, ouverte partiellement
le 25 septembre 2012, a permis au Représentant Spécial Adjoint de s'enquérir des
conditions de détention des pensionnaires y compris les femmes et les mineurs
et d' apprécier l'avancement des travaux initiés par l'ONUCI ; à savoir
l'extension et l'équipement de l'infirmerie, ainsi que la construction d'un
apatam pour les prisonniers.
Une semaine
plutôt, le Représentant Spécial Adjoint s'était rendu à Adzopé où il avait eu,
d'une part, une séance de travail productive avec les autorités administratives
de la région de la Mé sous la houlette du Préfet de région, et, d'autre part,
une session d'échanges avec la société civile du département composée
essentiellement de Chefs coutumiers et communautaires, ainsi que des
représentants des femmes et des jeunes.
Je voudrais à
présent parler des activités des sections. Je commencerai par l'appui de l'ONUCI
à l'Autorité pour le Désarmement,
la Démobilisation et la Réintégration (ADDR), dans le cadre
de ses opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des
ex-combattants. Cet appui s'est avant tout traduit par un soutien aux opérations
de désarmement et démobilisation (« opérations DD ») de l'ADDR sur le site
d'Anyama. Cette dernière a organisé quatre opérations aux cours desquelles 497
ex-combattants, ayant passé avec succès les examens médicaux, tests physiques et
écrits leur permettant de participer au projet « protection civile », ont été
désarmés et/ou démobilisés. Ces ex-combattants ont déposé 11 armes, 67 grenades
antipersonnel, 39 explosifs et 11340 munitions. La grande majorité de ces
ex-combattants avaient déjà déposé d'autres armes, dans le cadre d'autres
opérations de désarmement.
L'appui de
l'ONUCI a aussi porté sur les opérations de désarmement et démobilisation de
l'ADDR sur le reste du territoire, au contact des populations. L'ONUCI a ainsi
appuyé la toute première opération de désarmement et démobilisation de l'ADDR à
Grand-Béréby, organisée le 17 janvier dernier.
L'ONUCI poursuit
son appui aux activités de réinsertion de l'ADDR, qui est multiforme. Prenons
aujourd'hui l'exemple du projet de revalorisation des déchets plastiques.
L'ONUCI a mis à la disposition de l'ADDR deux de ces sites dits de « désarmement
et de démobilisation », situés à Bouaké et à Guiglo. Soutenant les efforts de
réinsertion de l'ADDR, l'ONUCI a également payé à Abidjan, Guiglo et Bouaké les
« filets de sécurité » mensuels de 515 ex-combattants participant au projet. Ces
allocations mensuelles permettent d'assurer des moyens de subsistance aux
ex-combattants et à leurs familles, le temps de la formation. 521 kits de
réinsertion ont enfin été distribués aux ex-combattants en formation sur les
sites de Guiglo et Bouaké. Rappelons que l'ONUCI a, au total, financé et mis à
la disposition de l'ADDR 15,000 kits de réinsertion, constitués de 16 produits
ménagers ou sanitaires.
L'appui de
l'ONUCI à la réinsertion ne se limitant pas au projet de revalorisation des
déchets plastiques, la Mission a également payé les « filets de sécurité » de
489 autres ex-combattants participant actuellement au projet de réinsertion
l'ADDR visant à leur intégration dans le corps des Eaux-et-Forêts.
La Section des
Affaires civiles a, quant à elle, organisé les 15 et 16 janvier derniers, une
activité de « Dialogue intercommunautaire » dans la localité d'Anankoua-Kouté
(commune d'Abobo). A cette occasion, une cinquantaine de leaders communautaires
issus du village d'Anankoua-Kouté et du quartier de « PK-18 » ont pu réfléchir,
séparément, puis ensemble, à leur identité, leur histoire et aux origines du
conflit les ayant opposés durant la crise postélectorale.
L'ONG partenaire
« Initiative citoyenne » a animé les débats et sensibilisé les leaders
communautaires aux questions de la gestion pacifique des conflits et de la
gestion de la rumeur.
La Division des
Droits de l'Homme (DDH) de l'ONUCI a organisé quatre sessions de sensibilisation
à l'intention des populations des localités de Tiapoum, Gbaga, Touleupleu et
Divo. Au total, 348 personnes dont des enseignants, des membres des Clubs des
droits de l'homme du Lycée moderne de Touleupleu, des leaders religieux et
communautaires, ont pris part à ces séances de sensibilisation qui ont porté sur
les droits de l'homme, avec un accent particulier sur le droit à l'éducation des
enfants, les violences sexuelles en milieu scolaire et la culture de la paix. La
DDH a également pris part à la 4e Conférence organisée par la
Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale et qui a porté sur
le thème «La lutte contre l'impunité et la justice équitable : quelle réalité
en Côte d'Ivoire».
Par ailleurs, la
Division des droits de l'Homme a répertorié dans la semaine du 14 au 21 janvier,
des cas de viol et des cas de mauvais traitements dans plusieurs villes de la
Côte d'Ivoire.
Au niveau de
la sécurité,
la situation générale en Côte d'Ivoire reste calme. Toutefois, on note de
nombreux cas de braquages, viols, meurtres et conflits intercommunautaires sur
l'ensemble du pays.
La Force de
l'ONUCI assiste en permanence les forces de sécurité ivoiriennes sur le plan de
la formation mais aussi dans leur mission de sécurisation des populations
civiles.
La collaboration
entre les forces de sécurité ivoiriennes, la Force Licorne et la Force de
l'ONUCI contribue pleinement à l'instauration d'un climat paisible sur toute
l'étendue du territoire.
Des réunions
tripartites bimensuelles permettent aux trois entités militaires de faire
régulièrement le point du niveau de sécurité atteint et définir de nouvelles
mesures pour l'améliorer. Ainsi à la dernière réunion tenue le 14 Janvier à
l'Etat-major des Armées, il a été question notamment de la collaboration dans le
domaine de la formation et la sécurisation globale du territoire.
Sur le plan
opérationnel,
la Force de l'ONUCI poursuit ses activités quotidiennes de maintien en
conditions de ses troupes ainsi que les opérations de soutien à la sécurisation
du territoire dans tout le pays. Ainsi, au total 3340 patrouilles terrestres
et aériennes ont été conduites durant la quinzaine écoulée.
Sur le plan
des actions civilo-militaires,
les
équipes médicales des différents contingents de la Force ont prodigué, au cours
de la quinzaine écoulée, des soins médicaux gratuits à environ
2049 patients dont un nombre important de
femmes et d'enfants. On peut aussi noter entre autres actions humanitaires, la
poursuite des projets de construction ou réhabilitation des infrastructures, les
opérations d'escorte ainsi que la distribution des kits scolaires et repas aux
plus nécessiteux.
Par ailleurs,
près de 414700 litres d'eau potable ont été
distribués ces deux dernières semaines aux populations des localités
connaissant des pénuries.
Le
19 janvier aux environs de 19h 15. Le bataillon nigérien est intervenu pour
éteindre un incendie déclaré à Libreville (3 kilomètres du camp du bataillon
nigérien de Gagnoa). Informé de l'incendie, cinq pompiers du bataillon nigérien
se sont rendus sur les lieux pour maitriser le feu. La situation était sous
contrôle à 19h 50. Les causes de l'incendie ne sont pas connues. L'incendie a
occasionné d'importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n'a
cependant été signalée.
Dans le cadre de
l'appui aux Forces de Sécurité locales, et conformément à son mandat, la
Composante Police de l'ONUCI appelée communément UNPOL poursuit son
accompagnement de la Police et la Gendarmerie ivoiriennes, notamment dans les
domaines de l'Ordre public et de la Protection des populations civiles, de la
Formation, du Mentorat et de la Colocation.
Au cours de la
semaine dernière,
sur toute l'étendue du territoire, mille quatre-vingt-dix-neuf (1099)
patrouilles de sécurisation simples, mixtes et conjointes ont été
effectuées.
Quant à la
sécurisation des frontières, les forces de sécurité poursuivent leur
coopération en assurant une veille opérationnelle permanente.
La police a
également poursuivi ses activités de renforcement des capacités au profit de
quatre-vingt-dix-sept (97) Policiers et Gendarmes, la semaine passée. Ceux-ci
ont bénéficié d'une formation
en Technique de Signalisation Judiciaire, d'une formation et Mentoring en Police
de la Circulation Routière, d'un séminaire de Formation en Enquêtes sur les
Violences basés sur le genre et violences sexuelles basés sur le genre ainsi que
d'un Mentoring en Police Maritime
Concernant la
semaine en cours,
la section a
initié trois (03) formations au profit de soixante-sept (67) Policiers et
Gendarmes, notamment en Technique de recherche de l'Information, Violences
Basées sur le Genre, et Violences Sexuelles Basées sur le Genre.
Au cours de la
semaine écoulée, quatre (04) séances de Mentoring ont été effectuées
au profit de trente-et-un (31) Policiers et Gendarmes ivoiriens,
notamment en matière de Police Judiciaire, Renseignements Généraux et Droit de
l'Enfant.
La composante
UNPOL a également poursuivi ses activités dans les Commissariats de
Police, Brigades de Gendarmerie et Maisons d'Arrêt, sur toute
l'étendue du territoire.
J'en viens à
présent aux activités du Bureau de l'Information publique. Conformément à son
mandat et dans le cadre de sa contribution à la promotion de la paix, l'ONUCI
initie, à compter du 30 janvier 2014, dans les localités de Bonoua et
Agboville, une campagne de sensibilisation de
proximité pour le renforcement de la cohabitation entre les forces de l'ordre et
les populations et pour la promotion de la réconciliation intercommunautaire.
Cette campagne
qui vient en appui aux efforts entrepris par les autorités nationales permettra,
à travers un atelier de renforcement des capacités et des activités sportives et
culturelles, de renforcer la cohabitation entre les populations et les Forces de
sécurité. Cette manifestation sera un moment
d'intense communion et de solidarité entre les Forces en présence et les
populations des localités visitées.
Voilà, mesdames et messieurs, ce que j'avais pour vous aujourd'hui. Je suis
prête à répondre à vos questions si vous en avez. Pas de questions ? Je vous
remercie d'être venus et à très bientôt.