Petit déjeuner débat sur la RSS : les FRCI et l'ONUCI discutent du renforcement des relations civilo-militaires en Côte d'Ivoire

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15 jan 2015

Petit déjeuner débat sur la RSS : les FRCI et l'ONUCI discutent du renforcement des relations civilo-militaires en Côte d'Ivoire

Le Représentant spécial adjoint principal du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Simon Munzu, a présidé, mercredi 14 janvier 2015 à Abidjan, le premier petit-déjeuner débat mensuel de l'année, à l'intention du Haut commandement des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) dans le cadre du programme Réforme du secteur de sécurité (RSS).



Organisée conjointement par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les FRCI, cette rencontre a regroupé les plus hauts responsables de la défense et de la sécurité nationales, des experts internationaux et des acteurs de la société civile autour du thème "Les relations civilo-militaires: cas de la Côte d'Ivoire ".



S'exprimant à cette occasion, le Représentant spécial adjoint a souhaité que cette session soit pour les participants un cadre de partage et d'échanges susceptible de contribuer de manière significative au renforcement des relations harmonieuses entre les membres des FRCI et les populations qui constituent la nation ivoirienne.



M. Munzu avait, auparavant, estimé qu'il était normal que la Nation exige du militaire qu'il soit un citoyen modèle qui connait ses obligations vis à vis des populations, ne se considère pas comme un privilégié du fait de son uniforme ou de son arme et ne s'arroge pas le droit de recourir impunément à la violence d'Etat.



Pour sa part, le Général Lamine Cissé, ancien Représentant du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, mais également militaire de carrière, a défini le concept « Armée-Nation » au centre du débat et rappelé les conditions objectives pour la réussite de ce concept ainsi que son contenu et ses principes d'action. Dans ce contexte, a expliqué le Général Cissé, dans beaucoup de pays africains, l'armée, du fait de sa spécificité et de sa position particulière au sein de la nation, a fait souvent irruption sur la scène politique, en mettant fin au pouvoir civil par un coup d'Etat.



"On constate que les forces armées qui, de par la loi, disposent des moyens de la violence et du professionnalisme du métier des armes, peuvent aussi bien constituer une menace contre la sécurité des citoyens et un frein à la démocratie, dès lors qu'elles s'éloignent de leur mission première de défense de l'intégrité territoriale pour intervenir dans la scène politique, de façon illégale pour résoudre les différends en faveur d'une partie ou d'une autre ", a-t-il souligné.



Le Général Cissé a toutefois noté qu'il serait injuste de généraliser et de considérer l'armée comme la seule menace au processus démocratique en Afrique. De son point de vue, l'armée, à travers des actions visibles, notamment des actions civiles et militaires, peut retrouver la confiance des citoyens, car elle pourrait participer de ce fait au développement de la communauté et du pays.



Le Professeur Bertin Yao Kouassi de l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, a mis en exergue l'évolution des relations entre civils et militaires depuis la période postcoloniale jusqu'en 1999, année du premier coup d'Etat militaire en Côte d'Ivoire. Il a ainsi expliqué les initiatives prises pour rapprocher les militaires des populations, en s'adaptant au changement de la société et souligné la nécessité d'avoir une armée républicaine et celle de rendre l'institution militaire la plus cohésive possible, car elle reflète toujours la nation. "L'armée est un instrument de développement et de reconstruction", a-il-indiqué.



Les échanges qui ont suivi les interventions ont tourné autour des questions relatives à la notion de Nation, aux moyens dont dispose l'armée pour accomplir son rôle effectif d'assistance et de protection des populations et à la manière la plus efficace pour améliorer les relations entre frères d'armes d'une part, et d'autre part, entre l'armée et les populations.