Les villages de Niambli et de Troya II veulent des élections apaisées en 2015

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20 oct 2015

Les villages de Niambli et de Troya II veulent des élections apaisées en 2015

Niambli, dans la sous-préfecture de Duékoué, et Troya II, dans celle de Guiglo : deux villages pour lesquels l'évocation du processus électoral renvoie à deux réalités diamétralement opposées. Le premier, village-martyre, qui a payé un lourd tribut à la crise post-électorale de 2010-2011 avec son lot de destructions de maisons, de morts d'hommes, de désertion des populations, attend certes les élections, mais avec beaucoup d'appréhension. Le second, lui, est fier d'exposer le sens de l'accueil et de l'hospitalité dont il a fait montre pendant ces périodes de déplacement massif de populations, fuyant les affrontements. Cependant, en dépit de ces situations, Niambli et Troya II aspirent à vivre les élections de 2015 dans la paix.



C'est pourquoi, lorsque la délégation de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et ses partenaires du Haut-commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) et de la Clinique juridique de Guiglo rencontrent les populations de ces deux localités au mois de septembre 2015, dans le cadre d'activités de sensibilisation, les habitants des deux villages n'hésitent pas à afficher leur volonté de voir le futur scrutin présidentiel se dérouler sans heurt.



A Troya II, à l'occasion de la caravane itinérante dénommée ONUCI Tour organisée le 11 septembre, le Bureau de l'Information publique, la Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI et la Clinique juridique de Guiglo ont sensibilisé les populations à la paix et à la cohésion sociale et insisté sur la nécessité de garantir un environnement électoral apaisé.



En réponse, c'est le Secrétaire général de la jeunesse du village, Serge Goudé, qui traduit l'engagement des populations. « Nous serons attentifs aux discours des hommes politiques avant, pendant et après le scrutin car nous en avons assez d'être manipulés. Nous prenons aussi l'engagement que notre village ne connaitra pas de troubles pendant les élections », dit-il. « Nous avons compris très tôt l'importance du vivre-ensemble dans notre localité. C'est pourquoi, nous avons mis en place un système de gestion participative et inclusive des affaires du village afin de gérer au mieux les conflits. Cela nous a permis d'offrir le toit et la nourriture à des milliers de nos frères et sœurs qui ont transité par le village pendant la crise post-électorale. Nous sommes aujourd'hui préoccupés par le développement, d'où la nécessité de toujours vivre en paix », estime, pour sa part, l'adjoint au Chef du village. Gabriel Nosso.



Autre village, autre réalité. Niambli, lui, reçoit, ce 21 septembre, l'ONUCI et ses partenaires dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix, en présence du Préfet de la région du Guémon, Sory Sangaré. Cette journée dédiée à la paix a été l'occasion pour les fonctionnaires des composantes Information publique, Affaires civiles, Droits de l'Homme, Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), du HCR et de la Clinique juridique de Guiglo de rappeler aux populations de Niambli l'importance de la paix et de la cohésion sociale et de les encourager à maintenir un environnement électoral apaisé avant, pendant et après les prochaines élections.



Ici, le Chef par intérim, Michel Nohobi, est formel : « La crise post-électorale a fait de Niambli un village tristement célèbre que tout le monde voulait visiter. Aujourd'hui, quel village, mieux que le nôtre connaît les bienfaits de la paix ? C'est pourquoi, nous sommes heureux d'accueillir cette célébration de la Journée internationale de la paix », souligne-t-il. Le Préfet de la région du Guemon a, quant à lui, renchéri pour lancer cet appel aux populations en cette période pré-électorale : « La paix à Niambli dépend de chacun de nous. Ne soyez pas des fauteurs de troubles car vous avez su apprécier les bienfaits de la paix depuis quelques années ».



Ainsi, les habitants de Niambli et de Troya II entendent voir les futures élections se dérouler dans la paix afin de penser au développement de leurs localités.



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Charles Dago Toutoukpo}