Abidjan, le 21 août 2008... Les associations et réseaux de femmes de Côte d'Ivoire ont convenu, mercredi 20 août 2008, au siège de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à Abidjan, avec des structures onusienne et gouvernementale, de la mise en œuvre d'un plan d'action urgent, dont l'objectif est de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles à travers le pays.

Le plan d'action a été élaboré par les organisations de femmes, en mai 2008, et s'articule autour de quatre activités principales : la sensibilisation, la prise en charge, la formation et la lutte contre l'impunité.

Les organisations féminines ont sollicité, lors de la rencontre, l'appui de l'ONUCI et des agences du système des Nations Unies pour réaliser ces activités. Elles souhaitent notamment, avec l'aide de l'ONUCI, du Ministère de la famille et des affaires sociales, du Ministère de la Justice et des Droits de l'Homme ainsi qu'avec les agences du système des Nations Unies, accroitre la sensibilisation, par la distribution d'affiches et la réalisation des programmes radio en langues nationales pour combattre les violences contre les femmes et les filles.

Elles souhaitent renforcer les capacités de leurs membres, mais aussi celles des forces de défense et de sécurité ainsi que des magistrats, afin de lutter contre l'impunité. Elles envisagent également une prise en charge psycho-sociale de base et favoriser l'accès des victimes aux voies de recours. Pour cela, elles entendent créer et/ou réhabiliter des centres d'écoute.

L'ONUCI et les agences des Nations Unies comme Le Fonds de développement des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM), le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) et le Fonds des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) ont accueilli favorablement ce plan d'action et ont convenu d'appuyer une campagne en faveur des femmes. L'UNIFEM a été désigné pour piloter cette campagne. L'ONUCI dont le Bureau de l'Information Publique et l'Unité Genre, ont déjà élaboré des affiches de sensibilisation, mises à la disposition des femmes, appuiera également la campagne d'information et de sensibilisation publique.

La lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, est un combat cher au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a indiqué la Directrice de la Division de l'Information Publique de l'ONUCI, Margherita Amodeo, qui présidait la rencontre.

Mme Amodeo a souligné l'ampleur du fléau en Côte d'Ivoire, citant l'exemple des cas de viols lors d'un concert public, à l'occasion de la fête de l'indépendance. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il faut que cesse le spectacle qui nous a été offert lors du concerto pour l'indépendance où des jeunes filles ont été violentées, violées.», a-t-elle indiqué.
Les participants à la réunion ont relevé que plusieurs actions restaient à mener pour aider les femmes ivoiriennes dans leur combat. L'ONUCI entreprend, entre autres, des actions pour susciter une volonté politique en vue de créer une unité féminine de la gendarmerie en Côte d'ivoire, a indiqué Fernanda Tavares, le chef de l'Unité Genre.

Le travail entrepris par les réseaux féminins et les partenaires internationaux est complémentaire de celui déjà engagé par le Ministère de la famille et des affaires sociales, a indiqué la Directrice du comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, Fanta Coulibaly.

Une rencontre prévue le 26 août devrait rassembler autour d'une même table, les réseaux de femmes, les potentiels donateurs (les ambassades, les fondations et l'UNIFEM) ainsi que les ministères techniques ivoiriens pour harmoniser les plans d'action et envisager des financements.

- Voir les photos