« Nous sommes tous pour l'intégration, mais une intégration qui obéit aux normes et respecte la loi, nos us et coutumes » : c'est par ces termes que le Chef du village de Dio, Victor Tia Danhoue, a interpelé les autorités administratives, politiques et l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) lors d'une séance de sensibilisation de proximité ONUCI Tour, organisée le 21 janvier 2016 dans cette localité par le Bureau de l'Information publique de la Mission onusienne basé à Man.



Cette rencontre s'est tenue pour tenter de mettre fin au conflit foncier qui perdure à Dio où des affrontements entre communautés locales et étrangères avaient fait un mort en janvier 2015. Plus de 300 personnes issues des villages de Dio, Yaloba, Loualeba, Benomba et Dantomba de la sous-préfecture de Biankouma, localité située à environ 45 km de Man (nord-ouest d'Abidjan) ont pris part à cette rencontre d'échanges et d'informations avec l'ONUCI, en faveur du renforcement de la cohésions sociale, la réconciliation et la consolidation de la paix.



« Nous sommes tous unanimes pour la cohésion sociale, la réconciliation, la cohabitation pacifique et la paix avec nos frères étrangers qui vivent ici avec nous. Mais pour qu'y il ait une vraie réconciliation et une vraie cohabitation pacifiques, il faut opter pour la vérité et œuvrer dans la vérité », a estimé le Chef du village de Dio.



Dans un état de droit, on ne se fait pas justice.



Intervenant au nom de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, le Chef de la délégation onusienne, Ephraim Abwe Diabé, Coordonnateur du Bureau de l'ONUCI à Man, a salué les populations de Dio et des villages environnants pour leur mobilisation, leur disponibilité et l'intérêt accordé à cette séance de sensibilisation. « Dans un état de droit, on ne se fait pas justice. Vous avez fait confiance aux autorités compétentes. Laissez l'administration et la justice travailler sur le dossier pour que lumière soit faite. Le rôle et la responsabilité de tout un chacun est déterminant pour la paix », a dit M. Diabé. La protection des civils étant au centre du mandat de l'ONUCI comme défini dans la Résolution 2262 du Conseil de sécurité, l'impunité ne saurait pas être cautionnée, a-t-il indiqué. « Nous veillons et suivons de près le dossier avec les autorités du département de Biankouma pour que toute la lumière et la justice soient faites », a-t-il conclu.



Au cours de la rencontre, les composantes Information publique, Affaires civiles, Police, le représentant du Contingent bangladais de l'ONUCI ainsi que la Clinique juridique de Man associée à cette activité, ont appelé les chefs traditionnels, les leaders communautaires, les femmes et les jeunes des cinq villages présents, à poser au niveau de la circonscription, des actes et comportements fédérateurs pour la promotion des valeurs de la culture de la paix, notamment la tolérance, la non-violence, le respect de l'autorité de l'état et de l'état de droit, indispensables à la cohésion sociale, la réconciliation et à l'intégration.



Le représentant du Sous-préfet, le Maire de la commune de Biankouma, les cadres et la jeunesse de Dio ont nommément exprimé leur gratitude à l'endroit de l'ONUCI pour le travail abattu dans le cadre de la recherche de la cohésion sociale, la réconciliation et la paix, partout en Côte d'Ivoire et principalement le rôle joué par le Bureau régional de Man dans la gestion de leur problème foncier. « Nous comptons sur vous pour nous aider à régler définitivement ce conflit car la population de Dio ne veut pas rester en marge de l'émergence qui passe nécessairement par l'intégration sociale », a déclaré le Président de la mutuelle des cadres de Dio, Abraham Toussaint Douka.



Au nom de l'ONUCI, le chef de délégation onusienne, tout en rassurant les populations de la disponibilité de la Mission à accompagner le peuple ivoirien dans la limite de ses moyens disponibles, a exhorté les populations de Dio, Yaloba, Loualeba, Benomba et Dantomba à préserver la tolérance et à s'engager résolument sur le chemin de la consolidation de la paix et du renforcement de la cohésion sociale et de la réconciliation.