Les Nations Unies soutiennent la Stratégie nationale de lutte contre les Violences basées sur le genre

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8 sep 2014

Les Nations Unies soutiennent la Stratégie nationale de lutte contre les Violences basées sur le genre

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a participé, vendredi 5 septembre 2014, à la cérémonie officielle du lancement de la Stratégie nationale de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), à la salle CRRAE-UEMOA, au quartier Plateau d'Abidjan.



Il s'agit d'une activité organisée par le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, en partenariat avec l'Initiative des Nations Unies contre la violence sexuelle en période de conflit à travers le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Elle a enregistré la présence de plusieurs représentants issus des ministères, des missions diplomatiques, des partenaires techniques et financiers, des organisations de la Société civile ainsi que des professionnels des media et du Système des Nations Unies.



Ce document de la Stratégie nationale de lutte contre les VBG est l'aboutissement d'un processus déclenché par le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, entre 2008 et 2013, et soutenu par plusieurs partenaires. Largement participatif, il permet de disposer d'un cadre commun d'actions, visant à renforcer la réponse holistique aux VBG en Côte d'Ivoire. « Cette Stratégie prend aussi bien en compte les priorités liées à la période post-crise que le contexte de réconciliation et de reconstruction nationale », a fait savoir, dans sa présentation, la Directrice de l'Égalité et du Genre, Fanta Kaba Yaya.







Auparavant, la Représentante-résidente de l'UNFPA, Suzanne Maiga-Konaté, avait remercié le Gouvernement ivoirien, au nom de l'ensemble des agences du Système des Nations Unies (SNU) et plus particulièrement de celui du Fonds des Nations Unies pour la Population, pour avoir assumé le rôle de chef de file et pour la confiance qui a permis d'achever ce document. Poursuivant son intervention, elle a relevé quelques données statistiques relatives à la situation des Violences basées sur le genre. « Globalement, une femme sur trois est victime de violences sexuelles liées à la crise ou de violences perpétrées par son partenaire, au moins une fois dans sa vie en Côte d'Ivoire ; entre 2011 et 2013, au moins 548 incidents de violence sexuelles liées à la crise post-électorale ont été enregistrés. Aujourd'hui, plus de 2 viols et 3 incidents de violences domestiques sont pris en charge par jour par les services appropriés ; 36% des filles sont mariées avant d'avoir 18 ans et 38% des femmes sont excisées avec des disparités régionales allant jusqu'à plus de 70% », a-t-elle expliqué.



S'exprimant au nom de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, le Chef de la division des Droits de l'Homme de l'ONUCI, Eugène Nindorera, a souligné que ce document a le mérite, non seulement de dresser le bilan des services existants dans la prise en charge des victimes et les défis à relever, mais aussi, de fixer des orientations en vue d'une prise en charge effective et optimale des VBG en Côte d'Ivoire. « Malgré tous les progrès constatés dans la prise en charge, le niveau des VBG demeure préoccupant. De nombreux obstacles subsistent tels que la stigmatisation sociale et la marginalisation des victimes, les tabous sociaux et culturels, les défis de la réinsertion sociale des victimes, de leur prise en charge psychologique et des disparités géographiques et économiques dans l'accès aux services de santé et de justice et enfin, de nombreux cas qui échappent à la justice », a-t-il souligné.







Clôturant la série des allocutions, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, Anne-Désirée Ouloto, a traduit la profonde gratitude du Gouvernement aux Nations Unies pour leur contribution cruciale à l'élaboration de ce document ainsi que pour leur rôle de premier plan dans la lutte contre les VBG, notamment dans l'adoption et la mise en place des mécanismes juridiques capables de renforcer la protection des femmes et des personnes vulnérables. Elle a, en outre, affirmé que la Côte d'Ivoire était fière de présenter son ambitieuse Stratégie qui requiert toutefois la mobilisation de ressources additionnelles auprès des partenaires techniques et financiers pour la période 2014-2016.



Il convient de rappeler que dans le cadre de la Campagne ''Arrêter le viol maintenant'' de l'Initiative des Nations Unies contre les Violences sexuelles liées aux conflits (UN Action), un atelier de sensibilisation a été organisé le 3 septembre 2014 dans les locaux de la Maison de la Presse au profit d'une vingtaine de professionnels de media engagés dans la lutte contre les VBG, y compris les violences sexuelles. A l'issue de leurs travaux, les participants issus de la presse écrite et parlée, se sont engagés à assurer une plus grande diffusion de messages auprès du public en vue de susciter des changements de comportements.