Les détenus de la Maison d'Arrêt et de Correction de Tiassalé (125 km d'Abidjan) disposent désormais d'une ferme piscicole. Il s'agit d'un projet de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) réalisé dans le cadre du programme des Projets à impact rapide (QIPs) de la Mission onusienne, pour un montant de 7.100.000 FCFA. Cette ferme, remise officiellement, le vendredi 5 septembre 2014, aux autorités pénitentiaires par la Section pénitentiaire de la Division État de droit de l'ONUCI, comprend cinq étangs.

Ce projet avait débuté en 2006 avec l'appui de l'Ambassade d'Allemagne, a fait savoir le Régisseur de la prison de Tiassalé, le Capitaine Tah Bi, en rappelant la genèse de ce projet. Toutefois, a-t-il souligné, le projet avait dû être interrompu en raison des intempéries et de la manière artisanale de travailler des détenus qui n'avaient pu faire prospérer la ferme piscicole. En 2011, l'ONUCI avait accepté d'accompagner les initiateurs pour relancer le

projet en rendant fonctionnels cinq étangs qui disposent à ce jour de 51.310 poissons parmi lesquels des alevins, des poissons géniteurs, des poissons femelles ou mâles en grossissement, a-t-il poursuivi. « J'ai présenté le projet aux agents de l'ONUCI dans le cadre de la formation et de la réinsertion socioprofessionnelle des détenus. Vue la portée socioéconomique du projet, l'ONUCI a accepté de le financer. Ainsi, plus d'une vingtaine de détenus ont été encadrés et ont reçu quelques notions dans le domaine piscicole. L'un d'entre eux a pu être inséré dans une ferme piscicole », a dit le Capitaine Tah en adressant ses remerciements à l'ONUCI.

Le Directeur de l'Administration Pénitentiaire (DAP), Babacar Watta, a, lui aussi, traduit ses remerciements à l'ONUCI en rappelant qu'elle fait partie des amis qui marquent la mémoire et qu'on n'oublie jamais, « tant ses agents se sont investis dans ce projet qui est redevenu viable ». Selon ses propos, la section des Affaires pénitentiaires de la Mission onusienne a apporté plus d'humanisme dans les prisons ivoiriennes comme l'atteste cette ferme piscicole. « C'est un trésor que l'ONUCI nous donne. C'est à nous de le prendre, de le fructifier. Il faut donc que d'ici cinq mois, nous observions des signes d'avancement et que nous mettions davantage l'accent sur la réinsertion des détenus. Ce doit être votre combat à vous aussi les régisseurs », a indiqué M. Watta.

En accompagnant ce projet, l'ONUCI contribue ainsi à améliorer la vie dans les prisons et à préparer la sortie de prison des détenus, a expliqué pour sa part, la responsable des Affaires pénitentiaires de l'ONUCI, Mme Danielle Boisvert. « Si ce projet est bien entretenu, il pourra contribuer à la résolution de certains défis importants auxquels l'administration pénitentiaire est confrontée, à savoir, l'amélioration de la qualité de l'alimentation des détenus, l'apport en ressources financières par la vente de produits à l'administration pénitentiaire et enfin la réinsertion sociale des détenus qui apprendront comment pratiquer l'élevage du poisson. Et ainsi à leur sortie, ils pourront exercer ce métier qui pourra les faire vivre et éviter leur retour en prison », a souligné Mme Boisvert. Tout en appelant à une bonne gestion du projet afin qu'il puisse se refinancer, elle a exhorté tous les acteurs à travailler dans ce sens.

Pour le Représentant du Préfet de Tiassalé, Issouf Soumahoro, cette ferme piscicole est une aubaine pour les détenus et pour les autorités pénitentiaires et confère ainsi un caractère important à la réinsertion des détenus auxquels une chance doit être offerte. « C'est vrai, il faut les punir, mais il faut aussi penser à leur réinsertion en leur apprenant un métier afin qu'à leur sortie, ils puissent se prendre en charge et ne plus revenir », a-t-il dit.



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