Les Nations Unies, le gouvernement et les ONGs s’unissent pour contribuer à la cohésion sociale à Sakassou

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25 nov 2008

Les Nations Unies, le gouvernement et les ONGs s’unissent pour contribuer à la cohésion sociale à Sakassou

Bouake, le 25 novembre 2008 – Le système des Nations Unies en Côte d'Ivoire, en collaboration avec le Ministère de la Réconciliation Nationale et des Relations avec les Institutions, la Préfecture de Sakassou et des ONG locales et internationales, ont organisé, les 21 et 22 novembre, un forum sur la cohésion sociale à Sakassou, localité située à 375 km au nord d'Abidjan.

Le forum, qui s'est tenu au lycée Moderne de Sakassou a enregistré la présence du Ministre de la Réconciliation Nationale et des Relations avec les Institutions, M. Sébastien Dano Djédjé, du Ministre de la Famille, de la Femme et des Affaires Sociales, Mme Jeanne Peumond Adjoua, et de la Secrétaire Générale adjointe du Gouvernement, Christine Konan. Le corps préfectoral, le Maire, les Forces Nouvelles, le représentant de la communauté humanitaire, les consuls du Mali et du Burkina Faso, les chefs traditionnels et religieux ainsi que de nombreux pécheurs, éleveurs et agriculteurs, groupes-cibles du forum, étaient également présents à la manifestation.

Le Maire de Sakassou, M. Eugène Kouadio Kouamé, a appelé la population à profiter du forum pour s'accorder un pardon mutuel et sincère afin de parvenir à la paix. « Il faut saisir cette perche pour réapprendre à nous tolérer », a-t-il dit, ajoutant que le forum était le bienvenu dans la ville de Sakassou qui a été durement affectée par la crise. M. Kouamé a souhaité que ce forum permette de trouver une solution aux conflits opposant les pêcheurs autochtones et des pêcheurs d'origine étrangère « bozos » ainsi que ceux opposant les agriculteurs aux éleveurs.

Au nom du Représentant Spécial des Nations Unies en Côte d'Ivoire et de la Communauté humanitaire, le coordinateur du Bureau Régional de l'ONUCI à Bouake, M. Allassane Fall, a appelé les acteurs humanitaires à contribuer à la résolution des conflits communautaires. « Nous [Communauté Internationale] sommes venues à la rencontre du besoin [...] et souhaitons apporter notre contribution [au retour de la cohésion sociale à Sakassou]», a dit M. Fall. Il a souligné la richesse que constitue la diversité dans la vie en communauté, tout en appelant les élus locaux à approfondir le débat avec la population.

Le Ministre Sébastien Dano Djédjé, a indiqué aux populations de la localité qu'il souhaitait les voir vivre en harmonie, à l'issue de ce séminaire. Il a exhorté les principaux protagonistes des conflits dans la ville à un dialogue pacifique afin que des solutions justes et équitables soient trouvées.

Afin de cerner le contexte dans lequel s'inscrivait le forum, deux spécialistes ont exposé sur les caractéristiques socio-économiques de la région et ont fait la genèse du conflit opposant les pêcheurs autochtones aux pêcheurs allogènes. Le Ministre de la réconciliation a présenté, succinctement, les concepts et méthodes de la Réconciliation et de la Culture de la Paix.

Trois ateliers ont été organisés pour identifier les problèmes de cohésion sociale et de développement, pour discuter des défis humanitaires par secteur de vulnérabilité et pour réfléchir aux moyens de renforcement des capacités en matière de cohésion sociale. Au terme de ces ateliers, des recommandations ont été adoptés. Un document final a été rédigé et sera transmis aux autorités, aux ONGs, à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds afin de mettre sur pied des projets de développement et de cohésion sociale.

Signe des retombées positives de ce forum, le représentant de la communauté des pêcheurs « bozos » a présenté des excuses publiques pour les torts commis à l'endroit des pêcheurs autochtones, en précisant qu'il s'agissait de cas isolés. Il a dit que sa communauté était ouverte à toute forme de collaboration avec les autochtones. De leur côté, les éleveurs de Sakassou ont également demandé pardon aux agriculteurs pour leurs cultures ravagées par les bovins et se sont dit prêts au dialogue.