Les femmes ivoiriennes revendiquent plus de place dans le processus de paix

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10 avr 2008

Les femmes ivoiriennes revendiquent plus de place dans le processus de paix

Abidjan, le 20 mars 2008... Les organisations de femmes en Côte d'Ivoire ont dénoncé le fait de n'avoir pas été associées aux négociations qui ont abouti à l'accord politique de Ouagadougou. Elles ont souhaité être plus solidaires entre elles, en vue de jouer un rôle plus important dans la prise des décisions relatives au processus de paix en cours dans le pays.



Une vingtaine d'associations et d'organisations de femmes, implantées dans les quatre coins du pays, ont émis ces réflexions, lors d'une rencontre d'échanges et de formation, initiée par l'ONUCI, jeudi 20 mars à Sebroko.

« Il ne faut pas que les femmes de Côte d'Ivoire se rencontrent seulement à l'initiative de l'ONUCI », a déclaré Boussou Bintou Coulibaly de l'ONG Femme Salem de Côte d'Ivoire, résumant une idée déjà soutenue par plusieurs autres femmes.

« Nous devons nous retrouver plus souvent pour confronter nos idées et définir des approches communes. Certaines n'ont pas de moyens et d'autres en ont. Il faut être solidaire », a appelé Mme Suzanne Attogny, de la Fédération des Associations Féminines de Cote d'Ivoire (FAFCI).

Les femmes ivoiriennes estiment avoir un rôle fondamental à jouer, notamment, pour inculquer, dès la cellule de base, la famille, les valeurs morales traditionnelles dont le déficit explique la dérive sociale actuelle. Elles souhaitent de ce fait être associées aux prises de décisions visant la vie de la société.

« Nous devons nous impliquer dans la sensibilisation sur le processus électoral. Nous devons aussi constituer des groupes d'alerte précoce », a suggéré à ses consœurs, Mme Namizata Sangaré, présidente de l'Organisation des Femmes Active des Cote d'Ivoire (OFACI).

La vice-présidente de la Commission électorale indépendante (CEI), Mme Fatoumata Traoré qui participait à cette rencontre, a salué cette volonté des femmes de s'impliquer dans le processus démocratique.

« J'encourage votre volonté de vous impliquer dans le processus de paix. Soyez proactives, prenez la responsabilité qui vous revient et agissez efficacement », a exhorté Margherita Amodeo, la Directrice du Bureau de l'Information Publique de l'ONUCI.

L'objectif de cette rencontre, la deuxième du genre, était de rassembler les femmes de toutes les tendances politiques afin de discuter de leur rôle dans la résolution des conflits.

Deux spécialistes, Cécile Barbeito de l'Ecole de la culture de la paix d'Espagne et Kevin Adou du Centre de réflexion et d'action pour la paix (Cerap) ont formé les participantes aux outils de gestion des conflits et de culture de la paix.

Des femmes représentant des ambassades occidentales dont, l'Ambassadeur du Canada en Cote d'Ivoire, Mme Isabelle Massip, ont pris part à cette rencontre.

L'ONUCI organise chaque mois ce type de rencontre avec les femmes et les medias qui font parties de ses quatre piliers - avec les chefs traditionnels et les jeunes- sur lesquels elle s'appuie pour vulgariser la culture de la paix, à travers la Cote d'Ivoire.