LES CHEFS TRADITIONNELS ET COMMUNAUTAIRES DE GAGNOA ET D’OUME, SE DOTENT D’UN CODE DE COHABITATION PACIFIQUE

26 nov 2012

LES CHEFS TRADITIONNELS ET COMMUNAUTAIRES DE GAGNOA ET D’OUME, SE DOTENT D’UN CODE DE COHABITATION PACIFIQUE

Gagnoa, le 22 novembre 2012 - « Quatre vingt pourcent (80%) du temps des membres du corps préfectoral est consacré à la gestion et à la résolution des conflits liés à l'accès et à l'exploitation de la terre. Sachez que la terre est une richesse que l'on ne dépèce pas en morceaux comme un gibier. Seule, une exploitation rationnelle lui confère son caractère de richesse. ». Voici les propos tenus par le Préfet de la Région du Gôh, Rémi Nzi Kanga à l'ouverture de l'atelier d'évaluation sur la gestion et la prévention des conflits liés à l'accès à la terre, organisé par l'ONUCI, le 22 novembre 2012 à Gagnoa, à l'intention des autorités traditionnelles de cette région.

Cette rencontre qui fait suite à un séminaire organisé les 08 et 09 mars 2012 par la Section des Affaires civiles de l'ONUCI devait permette de se prononcer sur les acquis, les difficultés et les problèmes rencontrés sur le terrain. De façon quasi-unanime, les participants ont affirmé que les instruments mis à leur disposition depuis neuf mois environ leur ont permis de gérer et de prévenir de nombreux conflits dans leurs localités respectives, d'où leur gratitude et infinie reconnaissance à l'ONUCI pour son appui à la réconciliation communautaire et au renforcement de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire. Toutefois, notant des difficultés, Gassadia Bamba, chef du quartier Dioulabougou de Gagnoa a expliqué que la cohésion sociale est devenue beaucoup plus complexe après la crise postélectorale. « Les populations se sont fractionnées depuis, en sympathisants et en militants des partis politiques. Elles arrivent très souvent à surmonter les considérations ethniques, religieuses et culturelles, mais celles politiques demeurent. D'où la nécessité impérieuse pour les politiciens de s'impliquer aux côtés des autorités traditionnelles, dans la promotion et le renforcement de la cohésion sociale », a-t-il estimé.

A l'issue des travaux de réflexion qui avait pour modérateur, le Professeur Amoa Urbain, que 35 chefs de villages et des communautés en provenance des différentes localités des département de Gagnoa et d'Oumé, ont amendé et adopté la recommandation principale de l'atelier du mois de mars 2012, sur les techniques de médiation des conflits liés à l'accès à la terre. Ils se sont donc dotés ce jeudi 22 novembre 2012, du Code de cohabitation pacifique de la région du Gôh. Ce code devient dès lors, le support technique sur lequel les chefs de la région du Gôh devront s'appuyer dorénavant pour prévenir et gérer les conflits liés à la terre, mais surtout et avant tout, pour restaurer leur autorité tout en préservant la cohabitation pacifique entre les communautés villageoises.

A la clôture de cet atelier, Abdourahamane Ganda du Bureau des Affaires civiles de l'ONUCI à Daloa, a exprimé au nom de l'ONUCI, un sentiment de satisfaction qui s'explique d'une part par l'acceptation des autorités traditionnelles, d'utiliser les outils mis à leur disposition et d'autre part, par le témoignage par celles-ci, des résultats positifs et palpables que ces outils ont produits sur le terrain.