Les Chefs traditionnels du Grand Ouest en séminaire sur le respect des droits humains et la gestion des conflits

2 aoû 2016

Les Chefs traditionnels du Grand Ouest en séminaire sur le respect des droits humains et la gestion des conflits

Les composantes Affaires civiles et Droits de l’Homme de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont apporté un appui technique à la tenue d’un séminaire de formation à l’intention des chefs traditionnels du Grand Ouest, qui comprend 10 régions et regroupe 33 départements. Organisé par l’ONG Association pour des réseaux éducatifs et culturels francophones de Côte d’Ivoire (AREF CI), avec le soutien financier de la Fondation américaine National Endowment for Democraty (NED), le séminaire s’est tenu dans la salle de délibération du Conseil régional du Loh Djiboua. C’était en présence des autorités administratives, des chefs traditionnels et de l’ONUCI.

Ce séminaire avait pour objectifs de contribuer au respect des droits de l’Homme, à la consolidation de la paix en milieu rural et de renforcer les capacités de chefs traditionnels sur la prévention et la gestion des conflits en vue de la promotion de la cohésion inter communautaire. Quarante chefs traditionnels dont cinq femmes, ont pris part à la rencontre.

La première communication a été faite par le Représentant de la composante des Droits de l’Homme de l’ONUCI, Etienne Allou. Il a fait un exposé sur l’origine des droits de l’Homme, les avantages, et les catégories de ces droits ; les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes et des enfants, notamment les violences basées sur le genre et les pires formes de travail des enfants. Il a ensuite présenté les conséquences de ces pratiques sur les conditions de vie des acteurs et les pratiques à promouvoir en matière de promotion et de respect des droits humains.

Dans sa communication axée sur la ‘’Loi relative au domaine foncier rural coutumier deuxième communication’’, le Directeur régional de l’Agriculture de Divo, Soumaila Yéo, a défini la loi foncière rurale et son objet qui est la transformation des droits coutumiers en droits de propriété moderne. M. Yéo a aussi mis l’accent sur les objectifs de la loi foncière et les conditions d’acquisition du titre foncier, tout en mettant en exergue le rôle, l’importance et l’opérationnalité des comités de gestion foncière.

La résurgence des conflits fonciers trouvent leur explication dans la non application des textes et surtout des décisions prises au cours des séminaires ; le non-respect de l’autorité de l’Etat incarnée par les autorités administratives et la chefferie traditionnelle, ont relevé les participants à l’issue de ces deux communications.

La troisième communication a été faite par Michel Seka de la section des Affaires civiles de l’ONUCI sur le thème : ‘’la place des chefs traditionnels dans la réduction des conflits fonciers’’. Il a soumis les participants à un exercice de perception de la cohésion sociale portant sur la devise de la Côte d’Ivoire. M. Seka a aussi présenté les missions, fonctions, attitudes et qualité d’un chef dans la société, tout en insistant sur la nécessité de faire une bonne analyse du conflit à travers l’identification du type de conflit, des acteurs, des causes, des phases et de l’intensité ainsi que des positions et intérêts des acteurs.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Premier vice-président du Conseil régional a remercié les organisateurs du séminaire pour leurs multiples actions en faveur de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. Pour sa part, le Président de l’OICG, Koudou Grah, exprimé sa gratitude à l’ONUCI pour son appui technique et son expertise à la facilitation de ce séminaire. Quant au Préfet de région et Préfet du département de Divo, Joseph Kpan Droh, il a dit pouvoir compter sur les chefs pour jouer le rôle de vecteurs de cohésion sociale et de développement dans le pays. Enfin, il a demandé aux participants de trouver les solutions idoines pour que règnent la paix et la cohésion sociale dans le Loh Djiboua.

A l’issue du séminaire, tous les participants ont reconnu que des efforts doivent être faits en vue de renforcer l’autonomie financière des chefs, un défi à relever dans le cadre de la promotion de la cohésion sociale. Ils ont pris l’engagement de restituer les résultats des travaux dans leurs localités respectives, d’êtres actifs dans la résolution des conflits liés au foncier et vecteurs de cohésion sociale avant, pendant et après les échéances électorales.