Sikensi , le 5 mars 2013.....La localité de Sikensi vient d'être dotée de deux "préaux de la réconciliation" offerts par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjènou, a remis officiellement, le mardi 5 mars 2013, ces deux ouvrages aux responsables des quartiers A et B de Sikensi, en présence du Maire Faustin Aboh.

A son arrivée, M. Akodjénou s'est entretenu avec les autorités administratives et militaires réunies autour du Préfet de département, Yéo Oumar. Les questions de paix, de sécurité et de développement ont été abordées au cours de ces échanges.

La délégation du Représentant spécial adjoint a ensuite été conduite par le Maire aux locaux de la mairie où l'attendait les représentants des différentes couches de la population.
Dans son mot de bienvenue, le Maire Faustin Aboh a remercié l'ONUCI pour la diligence de sa réaction qui a permis de réduire les tensions qui avaient malheureusement pris des proportions désastreuses et mis à mal la cohésion sociale entre les différentes communautés, ayant jusque-là vécu en harmonie. Pour M. Aboh, « ces deux préaux sont remplis de symboles. Parce qu'avant, nos parents prenaient leurs décisions à l'air libre en souffrant des intempéries. C'est une page qui est tournée, les parents pourront se retrouver pour échanger librement pour parler de cohésion, de paix et de développement ».

A la suite du Maire, et au nom des récipiendaires, Nanan Sassou Nguessan, chef coutumier central de Sikensi, a exprimé la reconnaissance des populations à l'égard de l'ONUCI, et a par ailleurs assuré qu'il serait fait bon usage des préaux.
« Ces cadeaux que je réceptionne aujourd'hui font la joie et la fierté de Sikensi. Restons ensemble pour d'autres œuvres telles que l'école et la santé » a-t-il enfin souhaité. Et pour traduire cette gratitude à l'endroit de l'ONUCI, les chefs de communautés ont adopté M. Akodjènou comme fils du peuple Abidji, lui donnant le nom de 'Nanan Adagra', avant de le vêtir de ses attributs de notable et de l'installer symboliquement aux côtés de ses pairs.

En réponse, le numéro 2 de l'ONUCI a quant à lui, salué les populations pour leur accueil chaleureuxet a tenu à leur rappeler que l'ONUCI resterait présente dans leur localité. M. Akodjènou a surtout exprimé le souhait que ces 'préaux de la réconciliation' soient un lieu de réflexion sur l'avenir de Sikensi.

Suite à cette rencontre d'ensemble, il a pu s'entretenir avec les chefs des communautés et les représentants des femmes et des jeunes, qui ont tour à tour assuré que la page des tristes évènements de décembre 2011 était désormais tournée. Ils ont aussi exprimédes préoccupations particulières, liées au développement socio- économique, au bien-être des populations de Sikensi ainsi que de tous les habitants du pays.

A l'issue de la remise officielle des deux préaux, M. Akodjenou s'est exprimé en ces termes :« Les souvenirs douloureux de décembre 2011 demeurent. Tout n'est pas encore effacé, il y a encore des relents mais, des échanges que j'ai eus avec les populations, j'ai ressenti un besoin très fort d'aller de l'avant. Ces préaux ne serviront pas seulement à échanger, à partager mais également à réfléchir sur les défis futurs intéressant l'ensemble des populations de Sikensi. Point n'est plus besoin de ruminer le passé, le plus important c'est de bâtir un avenir que l'ONUCI leur souhaite particulièrement brillant, pour un devenir de plus en plus heureux pour la Côte d'Ivoire tout entière ».

Pour rappel, en début d'année 2012, l'ONUCI avait dépêché à Sikensi des Casques Bleus et des fonctionnaires civils pour mettre fin aux fortes tensions intercommunautaires qui avaient cours entre les différentes communautés.Pour consolider la dynamique de dialogue et de cohésion sociale, Sikensi avait accueilli, en mars 2012, les 'Journées des Nations Unies'. C'est à cette occasion que l'ONUCI s'était engagée à matérialiser sa volonté de contribuer à la paix et à l'entente dans ledit département, à travers la construction de deux « préaux de la réconciliation », dans le cadre des projets à impact rapide (QIPs).Depuis le mardi 5 mars 2013, c'est désormais chose faite.