LE NUMERO UN DE L’ONUCI EN VISITE DANS L'OUEST DU PAYS: « IL N'Y A PAS D'ALTERNATIVE A LA RECONCILIATION ET AU VIVRE ENSEMBLE

10 juil 2012

LE NUMERO UN DE L’ONUCI EN VISITE DANS L'OUEST DU PAYS: « IL N'Y A PAS D'ALTERNATIVE A LA RECONCILIATION ET AU VIVRE ENSEMBLE

Abidjan, le 09 juillet 2012... Le Représentant spécial du Secrétaire général en Côte d'Ivoire, Albert Koenders, a effectué, les 6 et 7 juillet 2012, une visite de deux jours à l'ouest du pays, dans la région située le long de la frontière avec le Libéria. Accompagné d'une forte délégation composée notamment de son adjoint, en charge des questions politiques et d'Etat de droit, Arnauld Akodjenou, du Commandant de la Force, le Général Muhammad Iqbal Asi et du Commissaire de la police des Nations Unies, Jean-Marie Bourry, ainsi que du Représentant du Bureau de Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) Carlos Geha, le Représentant spécial s'est successivement rendu à Tabou, Grabo, Guiglo, Tai et Para, afin d'y évaluer la situation sécuritaire, humanitaire et de faire le point sur les efforts de réconciliation avec les autorités et les forces vives de la région, y compris les populations déplacées. Bert Koenders a également rencontré les équipes des Nations Unies sur le terrain, avec qui il a pu faire l'état des lieux des efforts entrepris dans la zone. Cette visite intervenait un mois après l'attaque meurtrière de Para, le 8 juin dernier, qui a couté la vie à sept (7) casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à un soldat de l'armée ivoirienne et à au moins dix civils, laquelle fait l'objet d'une enquête judiciaire des autorités ivoiriennes et d'une enquête interne des Nations Unies.

A chaque étape de sa visite, s'adressant tant aux autorités civiles qu'aux forces de sécurité et aux populations, le Représentant spécial a insisté sur l'importance que l'ONUCI accordait à cette région, à la protection des populations dans le respect des droits de l'homme, à la restauration de l'autorité de l'Etat et à la réconciliation. Il a également rappelé avec insistance que l'ONUCI était là pour tous les Ivoiriens, sans distinction. « L'attaque du 8 juin a été pour nous tous un choc », a dit le numéro un de l'ONUCI. « Ces événements ne doivent pas nous faire oublier les avancées qui ont été faites et fléchir notre volonté d'aller de l'avant » a t-il estimé. « Nous devons rester fermes, vigilants mais avancer sur le chemin de la réconciliation », a-t-il encore dit.

Le Représentant spécial, le Commandant de la Force et le Commissaire de police, observant avec satisfaction que le retour au calme s'amorçait dans la région, ont salué les efforts déployés à cette fin, dans des conditions souvent difficiles, par les forces de sécurité ivoiriennes appuyées par les forces militaires et la police de l'ONUCI sur le terrain. Le Représentant spécial a assuré que la Mission allait continuer d'accroitre sa présence à l'ouest du pays, tant militaire que policière et civile, et ce, pour continuer d'appuyer les efforts de sécurisation des populations, renforcer les mécanismes de protection des civils et soutenir davantage les efforts de réconciliation et de reconstruction. La coordination des efforts entre l'ONUCI et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), de l'autre côté de la frontière, continuera elle aussi de se renforcer, en appui aux deux gouvernements concernés.

A chacune de ses rencontres, M. Koenders a plaidé en faveur d'un plus grand échange d'informations entre tous, et ce, afin de faciliter les efforts communs de sécurisation, de protection et de réconciliation. « Personne, mieux que vous, ne peut nous aider à vous aider de manière efficace», a-t-il lancé aux populations civiles et aux autorités de Tabou, de Grabo, de Guiglo, de Tai et de Para. « Il est essentiel que nous renforcions nos échanges, à tous les niveaux. Ensemble, nous devons également lutter contre la rumeur, outil d'instrumentalisation politique, et contre ses effets néfastes sur la vie des communautés », a ajouté le Représentant spécial.

A Tabou, Grabo, Guiglo, Tai et Para, autorités et populations civiles ont remercié l'ONUCI des efforts consentis en vue de renforcer la protection des civils, en appui des forces de sécurité ivoiriennes, et plus largement, les actions de la Mission en vue d'appuyer le renforcement de l'autorité de l'Etat et la reconstruction. L'ONUCI a été chaleureusement remerciée d'avoir entrepris des travaux de reprofilage de la route Tai – Zriglo, axe routier vital fortement endommagé. Les autorités et les populations ont plaidé en faveur d'autres soutiens de ce type dans la région, et ce, afin de faciliter la circulation des personnes et des biens, y compris des forces de sécurité, et d'aider à la relance économique. Evoquant les problèmes d'insécurité et la crainte qui subsistent, les autorités et les populations civiles ont notamment souligné le besoin en équipement des forces de sécurité ivoiriennes; plaidé en faveur d'une assistance au retour des déplacés, dont les maisons ont été détruites, les biens pillées et les champs envahis ou laissés à l'abandon, et demandé qu'une protection soit accordée aux paysans afin qu'ils puissent vaquer à leurs activités agricoles dans leurs champs. Ils ont également regretté que la méfiance subsiste entre les uns et les autres, et ont demandé un appui supplémentaire à l'ONUCI aux structures et aux efforts de réconciliation.

« Les problèmes que vous connaissez dans cette région ont des causes profondes, et ce sont ces causes qu'il faut traiter», a dit le numéro un de l'ONUCI à ses interlocuteurs lors de chacune de ses rencontres. « La proximité de la frontière, sa porosité, les problèmes fonciers, et le manque de confiance entre les uns et les autres sont autant de facteurs de tensions entre les communautés », a-t-il noté. Et d'ajouter : Le grand défi de la région reste le manque de confiance qui empêche les gens de vivre dans l'harmonie. Je suis confiant en la capacité de réconciliation de ce pays, qui a une immense culture de dialogue et d'échange » « Il n'y a pas d'alternative a la réconciliation et au vivre ensemble. Et la réconciliation est un processus qui prend du temps. Il est entre vos mains. Nous ne pouvons pas faire ce travail à votre place. Cependant, nous sommes là pour vous appuyer et vous pouvez compter sur tout notre soutien. Nous sommes là pour vous aider à créer un environnement favorable à l'apaisement », a encore dit le numéro un de l'ONUCI.