LE CHEF DE L'ONUCI AU CONTACT DES REALITES DE L'OUEST IVOIRIEN

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17 déc 2007

LE CHEF DE L'ONUCI AU CONTACT DES REALITES DE L'OUEST IVOIRIEN

Abidjan, le 17 décembre 2007.... Un mois après son arrivée à Abidjan, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'ivoire, Y.J. Choi, a passé le week-end dans les régions du Moyen Cavally et des Dix huit montagnes, pour voir de près la situation de vie sur le terrain à l'intérieur du pays.


Le samedi 15 décembre à Guiglo, première étape de la visite de 48 heures, M. Choi a rencontré les autorités locales notamment le préfet militaire du Moyen Cavally, le Colonel Danon Djédjé, qui s'est dit heureux du choix de sa région pour la première visite du Représentant spécial. Les deux hommes ont discuté de la situation sécuritaire dans la région, théâtre fréquents de violents conflits intercommunautaires, et de la préparation des élections prochaines prévues en juin 2008. Le Colonel Djédjé a indiqué que la situation sécuritaire s'était considérablement améliorée bien que beaucoup restait encore à faire. Le préfet militaire a expliqué que le déroulement des audiences foraines dans des villages, piloté par une équipe avait été un succès. Il a ajouté que les populations attendaient l'arrivée des deux autres équipes dans les jours à venir.

Le Représentant spécial a exprimé sa satisfaction d'entendre de bonnes nouvelles et indiqué que l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et la communauté internationale restaient mobilisées et engagées pour accompagner et aider les Ivoiriens dans leurs efforts dans la recherche d'une paix durable en Côte d'Ivoire.

Après une brève présentation sur la situation humanitaire de la région faite par le représentant du bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires du Moyen Cavally (OCHA), M François Sonon, le chef de l'ONUCI s'est rendu au Centre de Transit temporaire des déplacés (CATD) de Guiglo. Les chefs des deux camps lui ont témoigné leur gratitude, indiquant que pour la première fois, un Représentant spécial venait discuter directement de leurs problèmes afin d'y trouver ensemble des solutions.

M. Choi, de façon spontanée, est descendu dans la foule des deux cent déplacés, et leur a dit qu'il voulait leur parler en face. Les déplacés qui ont fortement apprécié ce geste lui ont fait part de leur principaux problèmes notamment l'insuffisance de la nourriture, la scolarisation des enfants et l'accès aux soins. L'un des porte parole des différentes communautés vivant dans les camps a dit que depuis le départ de Médecins sans frontière (MSF) qui leur apportaient des soins médicaux gratuits, ils faisaient face à des difficultés car ne pouvant pas aller se faire soigner dans les hôpitaux locaux, faute d'argent. Les déplacés ont également exprimé leur désir de retourner dans leur plantations et villages respectifs où ils ne leur reste presque plus rien car ayant tout perdu, avant d'indiquer que leur kit de retour était insuffisant.

Pour sa part, M. Choi leur a expliqué qu'ayant passé les cinq dernières années dans le camp, il fera de son mieux pour trouver une solution à leur problème. « Les temps changent, il y a de bons et des mauvais moments. Je n'ai aucun doute que les choses changeront en bien pour vous et vos familles. Je verrai ce que je pourrai faire pour vous » a-t-il assuré.

Le Représentant spécial a ensuite rencontré les troupes du bataillon béninois et la police spéciale pakistanaise qui ont présenté les actions de leurs unités respectives.
Le Représentant spécial et sa délégation se sont rendus à Duékoué, où il a rencontré les troupes marocaines récemment déployées et le personnel civil des différentes sections de l'ONUCI, qui lui fait une présentation de leurs activités dans cette zone.

Le lendemain, le Représentant spécial et sa délégation, en route pour Man, ont fait une halte à Fengolo où des chefs des communautés Guéré et Dioulas l'ont assuré du retour de la cohésion sociale dans leur village avant de lui faire visiter des maisons réhabilitées par l'ONUCI après leur destruction lors de violence inter-ethniques qui avaient éclaté en 2005.

Le même jour, dans la capitale des 18 Montagnes, M. Choi s'est entretenu avec les autorités locales qui lui ont fait part des affres causées par le conflit ivoirien. Il a été baptisé Zrangba (Dieudonné en langue locale yacouba ). Tout en exprimant sa joie pour l'honneur qui lui a été fait par le peuple de Man, M. Choi a espéré pouvoir être à la hauteur de la signification de son nouveau nom.

Il a rappelé à tous les Ivoiriens que le succès de leurs actions pour ramener la paix dans le pays dépendait d'eux mêmes, les invitant à préserver les acquis pour aller à des élections crédibles conformément au chronogramme de l'Accord Politique de Ouagadougou et des Accords Complémentaires..
M. Choi les a exhortés au courage dans les initiative de paix et ajouté que l'ONUCI et la communauté internationale leur faisaient confiance.

L'un des moments les plus forts de cette tournée de 48 heures aura été sans nul doute, la visite du Représentant spécial au Centre des Enfants de Man qui a bénéficié du financement dans le cadre des Projets à Impact Rapide de l'ONUCI. Aux enfants du Centre qui ont chanté et dansé pour lui souhaiter la bienvenue, M. Choi a indiqué qu'il travaillerait avec leurs parents pour leur offrir une vie meilleure. Il leur a demandé de bien travailler à l'école pour devenir les futurs cadres du pays. « Vous représentez le futur et il vous incombe de vous assurer d'avoir une vie meilleure », a-t-il souligné.

M. Choi a ensuite visité un autre centre ayant bénéficié de l'appui de l'ONUCI, à savoir le Centre pour les femmes victimes de violences de toutes sortes. Estimant que malgré l'égalité entre l'homme et la femme, certains pays n'ont pas encore atteint cette reconnaissance, M. Choi leur a expliqué que des actions seraient menées pour améliorer leur statut et accroitre leur promotion.

C'est la première visite de M. Choi dans la région de l'Ouest après celles effectuées les 24 et 25 novembre à Daloa et à Bouaké, dans le cadre de ses prises de contact avec le personnel civil et militaire de l'ONUCI sur le terrain.