LE CHEF DE L’ONUCI RECOIT UNE FORTE DELEGATION DU FPI VENUE EXPRIMER SES PREOCCUPATIONS SUR LE PROCESSUS DE PAIX

2 déc 2008

LE CHEF DE L’ONUCI RECOIT UNE FORTE DELEGATION DU FPI VENUE EXPRIMER SES PREOCCUPATIONS SUR LE PROCESSUS DE PAIX

Abidjan, le 02 décembre 2008...Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, a rencontré mardi une importante délégation du Front Populaire Ivoirien (FPI), conduite par son Président Affi Nguessan et comprenant une dizaine de membres de son bureau.

A l'issue des échanges de plus d'une heure, M Affi a indiqué à la presse qu'au moment où le pays est engagé dans le processus de sortie de crise qui doit aboutir à la tenue des élections, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la dernière conférence de presse tenue par le FPI pour se prononcer sur la situation sociopolitique nationale.

M Affi s'est réjoui du fait qu'en dépit de quelques difficultés observées au départ notamment sur la question de l'identification et de l'enrôlement des électeurs, le processus connait un déroulement satisfaisant. Toutefois, a déploré M Affi, certaines choses ont encore tendance à trainer notamment les questions de sécurité et de la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire, toutes choses qui ne suivent pas le rythme du processus électoral. » C'est une grande préoccupation parce que ce sont deux choses qui doivent converger pour garantis des élections ouvertes, justes et transparentes » a estimé le Président du FPI.

Selon lui, si comme il est dit, la crise actuelle a sa source dans des élections mal organisées le souhait du FPI est que les prochaines élections se tiennent dans un environnement sécurisé, dans la transparence et la sérénité afin que les résultats qui en découleront ne souffrent d'aucune contestation. Pour le Président du FPI, les risques d'affrontements comme ceux qu'il a été donné d'observer récemment à Séguéla dans le bastion des Forces Nouvelles, peuvent contribuer, si les deux préalables évoqués ne sont pas résolus, à ne pas atteindre l'objectif visé.

Il a donc expliqué que la rencontre de ce mardi avait pour but de faire part de ses préoccupations à l'ONUCI qu'il estime être le regard et l'oreille de la communauté internationale dans la résolution de cette crise. Il a rappelé que le rôle de l'ONUCI
est d'aider la Côte d'Ivoire à avancer sur le chemin de la paix. « Il est important qu'en tant que structure d'appui, l'ONUCI voit comment ils peuvent nous aider à faire en sorte que toutes les questions essentielle soient réglées d'ici la tenue prochaine des élections » a souhaité le premier responsable du parti au pouvoir.

Selon M. Affi Nguessan, la hiérarchie de la mission onusienne a eu une oreille attentive aux préoccupations évoquées par son parti avant de rappeler les efforts déployés par le passé et ceux à venir pour soutenir le processus de paix en cours et dans le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou. Toutefois, a souhaité M Affi, « il faut que les négociations à venir prennent en compte les aspects qui nous semblent en retard ou relégués au second plan de manière à ce que les élections aient lieu dans un pays unifié, pacifié, normalisé, où l'Etat est présent dans chaque parcelle du territoire et où les ex-combattants des Forces Nouvelles sont tous désarmés et où les structures régulières assurent la sécurité et gèrent l'ensemble des prérogatives de l'Etat ».

Concernant la question du désarmement avant les élections, le Président du FPI a insisté sur le fait que ce préalable restait non négociable car il demeurait dans le cadre de la restauration de l'Etat. Ceci devrait permettre qu'il n'y ait pas de combattants armés d'éléments irréguliers ni de forces parallèles travaillant sur le terrain. « C'est cette question de la restauration de l'autorité de l'Etat qui est le fondement de toux les Accords, de l'intégrité du territoire national » a-t-il précisé.

Pour le Président du FPI, si l'intégrité du territoire n'est pas remise en place, les efforts pourraient être anéantis et donner lieu à la tenue d'élections qui ne seraient pas équitables puisque dans chacune des zones elles pourraient être organisées sur des règles non uniformisées et donner lieu à des contestations. « La restauration de l'autorité de l'Etat est prévue dans le paragraphe 4 de l'Accord Politique de Ouagadougou et reprise dans l'Accord complémentaire 3 » , a-t-il rappelé en précisant que la fin de la restauration de l'administration était prévue en principe pour la fin du mois de janvier 2008.

Le Président du FPI a rassuré que ce ne sont pas les engagements qui sont mis en cause mais leur application sur le terrain. « le vrai problème qui se pose c'est que souvent les engagements pris ne sont pas respectés. Les dispositions des Accords que nous signons, nous ne les appliquons pas », a-t-il fait remarquer. Il a terminé en indiquant que face à ce manque d'initiatives, le FPI a décidé de tirer la sonnette d'alarme et de rencontrer toutes les parties prenant dans la résolution de la crise ivoirienne. Après le chef de l'ONUCI, ils envisagent de rencontrer le Premier ministre, le Président de la République et celui de la CEI.

Le Représentant spécial a rappelé le rôle d'accompagnement de l'ONUCI dans la mise en œuvre de l'Accord de Ouagadougou après avoir souligné l'importance des échanges avec le parti majoritaire. Il a dit comprendre les préoccupations du FPI et réaffirmé la détermination de la mission onusienne à poursuivre ses efforts en vue de leur trouver une solution conforme aux intérêts des populations ivoiriennes.
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