LE CHEF DE L’ONUCI ET LA REPRESENTANTE SPECIALE SUR LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LE CONTEXTE DES CONFLITS SE RENDENT A DUEKOUE ET A BOUAKE

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25 nov 2011

LE CHEF DE L’ONUCI ET LA REPRESENTANTE SPECIALE SUR LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LE CONTEXTE DES CONFLITS SE RENDENT A DUEKOUE ET A BOUAKE

Abidjan, le 24 novembre 2011... Une délégation comprenant le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, M. Bert Koenders, et la Représentante Spécial du Secrétaire Général sur les violences sexuelles dans le contexte des conflits, Mme Margot Wallstrom, s'est rendue jeudi, 24 novembre 2011, à Duékoué et à Bouaké.

La délégation a eu des séances de travail avec des autorités locales, contingents militaires de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), fonctionnaires de l'ONUCI et des agences du système des Nations Unies, représentants d'organisations de femmes et de jeunes, et victimes d'abus sexuels. La lutte contre les violences sexuelles et la contribution des Nations Unies aux élections à l'Assemblée nationale en Côte d'Ivoire, ont été les points clefs des discussions.

« Nous sommes venus pour soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes, les chiffres dont nous disposons à ce sujet sont alarmants », a indiqué M. Koenders à Duékoué. « Nous venons vous écouter pour pouvoir mieux vous aider à lutter contre [ces] violences», a-t-il ajouté.

Selon des statistiques fournies par un centre social qui vient en aide aux victimes des violences basées sur le genre à Duékoué, environ 70 personnes en moyenne sont soumises à ce genre d'abus par mois. « De janvier 2011 à octobre 2011, 699 cas de violence basée sur le genre ont été recensés, dont 162 cas commis par des hommes armés, 181 cas de viol, dont 55% commis sur les mineurs », a indiqué Mamadou Sylla, directeur du centre social. « Ces chiffres ne sont pas exhaustifs, car des femmes par pudeur ou par manque de moyens ne déclarent pas les forfaitures qu'elles ont subies », a-t-il expliqué.

Le chef de l'ONUCI a demandé aux troupes onusiennes d'accroitre leurs patrouilles et d'organiser des séances d'interaction avec les populations afin de mieux connaitre leurs préoccupations et de mieux assurer leur protection.

Abondant dans le même sens, Mme Wallstrom a souligné que les populations comptaient sur les troupes onusiennes, qui étaient leur dernier rempart contre les abus. « Vous avez le mandat de protéger les civils, les femmes et les jeunes filles en particulier. Vous devez trouver les moyens pour le faire de la façon la plus efficace », a-t-elle soutenu, en s'adressant aux casques bleus à Bouaké
.
Mme Wallstrom a proposé que les patrouilles soient multipliées et que des contacts réguliers soient établis avec les femmes afin de mieux les protéger. « Les femmes ont subi les pires atrocités durant la crise postélectorale et elles ont peur que cela ne se répète au cours des législatives prochaines. Vous êtes leur espoir, elles viendront vers vous car elles ont confiance en vous. Faites de leur sécurité votre priorité », a-t-elle dit aux troupes.

Sur le plan des élections à l'assemblée nationale, M. Koenders a expliqué la contribution de l'ONUCI pour la réussite du scrutin, qui s'article sur deux pistes : l'appui logistique et l'aspect sécuritaire. Le premier est un défi majeur que la mission doit relever, a-t-il noté, avant d'appeler tout le personnel à être prêt pour soutenir cette opération.

Le chef de l'ONUCI a aussi souligné l'importance de l'aspect sécuritaire. « Nous sommes là pour assurer la sécurité des civils pour que tout le monde puisse aller voter en toute tranquillité, sinon ces élections ne seront pas libres et transparentes, ce qui va entamer mon rôle de certificateur » a-t-il dit.

Le commandant de la force de l'ONUCI, le général Gnakoudé Béréna, ainsi que les chefs des bureaux pays du Fonds des Nations Unies pour les populations et du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, respectivement Mme Suzanne Maïga et M. Hervé Ludovic de Lys, faisaient également partie de la délégation.