LA ZONE DE CONFIANCE TOTALEMENT SUPPRIMEE: LA FORCE DE L’ONUCI TOUJOURS AU SERVICE DE LA PAIX

précédent suivant
30 juil 2008

LA ZONE DE CONFIANCE TOTALEMENT SUPPRIMEE: LA FORCE DE L’ONUCI TOUJOURS AU SERVICE DE LA PAIX

Abidjan, le 30 juillet 2008.....Date d'une importance symbolique indéniable que le 30 juillet 2008 ! Elle marque la fin du délai accordée par l'Accord Politique de Ouagadougou (APO), pour la suppression du dernier poste d'observation sur la ligne verte qui a remplacé l'ancienne zone de confiance. Ce délai a pu être respecté par la force de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

L'Accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007 entre le Président Laurent Gbagbo et le Secrétaire général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro, avait décidé, entre autres, de la suppression de la Zone de Confiance (ZOC). Cette zone large de 20 km en moyenne et long de 600 km de l'Est à l'Ouest, séparait les ex-belligérants et était surveillée par les Forces Impartiales : l'ONUCI et la Force Licorne.

Le processus de suppression effectif de la ZOC a commencé le 16 avril 2007 à Tiebissou par une cérémonie présidée par le Président Laurent Gbagbo, conformément à des modalités pratiques définies lors d'une réunion quadripartite entre les Forces Armées Nationales de Côte d'Ivoire (FANCI), les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) et les Forces impartiales, tenue le 11 avril 2007 à Abidjan.

Dès le 15 septembre 2007, la Force de l'ONUCI a installé dans l'ancienne ZOC, 17 postes d'observation sur LA Ligne Verte, une ligne imaginaire allant d'Est en Ouest et permettant à la Force onusienne de continuer à assurer les missions d'observation, de surveillance et d'appui aux unités mixtes formées par les FAFN et les FANCI. Ces brigades mixtes ont repris progressivement en charge les fonctions de police et de gendarmerie dans cette zone.

L'APO avait aussi prévu que les postes d'observation soient réduits de moitié tous les deux mois, jusqu'à leur disparition complète. Ainsi, huit postes d'observation ont été démantelés le 30 novembre 2007. Il en restait cinq fin janvier 2008, trois à la fin de mars 2008, un à la fin mai et le 30 juillet 2008, tous les postes d'observations auront été supprimés.

REDEPLOIEMENT DE LA FORCE DE L'ONUCI

Afin de mieux remplir son mandat de soutien au volet militaire de l'APO, après la suppression de la ZOC, la Force onusienne a changé son mode d'action. Conformément aux résolutions 1739 et 1765 du Conseil de sécurité, la Force continue de jouer un rôle d'observation pour qu'aucune des deux forces en présence, ne puisse reprendre les hostilités. La Force appuie également le Centre de Commandement Intégré (CCI) dans la sécurisation des volets redéploiement de l'administration, identification, désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et élections. Elle participe à la sécurisation d'un certain nombre d'acteurs politiques ivoiriens de toute tendance politique. Enfin, elle protège les populations civiles qui seraient sous danger physique imminent, et continue de surveiller le respect par les différentes parties, de l'embargo, notamment sur les armes.

La force de l'ONUCI a aussi été redéployée suivant son nouveau mandat. Elle a décidé de réduire de moitié toutes ses emprises en Côte d'Ivoire. Ainsi sur ses 44 camps elle va en fermer 24 et en ouvrir 4 autres. A ce jour, 21 camps ont été fermés. En attendant l'ouverture de nouveaux camps à Adzopé, Issia et Divo, les trois camps restants seront eux aussi fermés, pour que la force puisse couvrir raisonnablement tout le territoire ivoirien.

A la fin de son redéploiement, la Force de l'ONUCI n'aura plus que vingt-quatre camps. Elle va être éparpillée sur l'ensemble du territoire afin de créer les conditions de la libre circulation des populations pendant les élections. Elle aura la mobilité nécessaire à la sécurité des élections, la flexibilité pour une optimisation des moyens visant à veiller à l'irréversibilité du processus de paix et à la rapidité d'intervention requise pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Aujourd'hui, en plus des autres missions fixées par son mandat, elle effectue plus de 200 patrouilles par jour pour sécuriser la population, mais aussi pour reconnaître tous les lieux prévus pour le vote aux élections prochaines.

Les casques bleus de l'ONUCI aident les institutions nationales à planifier et à exécuter le programme de DDR, notamment en construisant des sites supplémentaires de DDR, en aidant le CCI à assurer la sécurité sur les sites de cantonnement, en aidant à détruire les armes collectées, en supervisant les processus de cantonnement, de désarmement et de démobilisation et en stockant les armes collectées.

ACTIONS HUMANITAIRES ET DE RECONCILIATION

Le facteur humain est un volet essentiel des activités de la Force de l'ONUCI. Toutes ses activités visent l'intérêt de la population. A cet égard, des contacts directs sont engagés par les chefs militaires et les patrouilles des contingents ou des observateurs militaires, avec de simples citoyens, des chefs de tribus, des représentants des autorités civiles et militaires. Les contingents s'organisent et, sur leurs fonds propres, fournissent à la population des aides à impact immédiat dont des denrées alimentaires, la réhabilitation ou la construction d'infrastructures et des fournitures scolaires. Les soins médicaux constituent une des activités humanitaires les plus importantes de la Force. Ses 12 hôpitaux soignent quelques 600 patients ivoiriens tous les mois. La force dispose aussi sur le territoire ivoirien de spécialistes démineurs/artificiers qui opèrent dans le domaine de la récupération et la destruction d'armes, munitions et explosifs retrouvés et qui peuvent occasionner de terribles préjudices aux populations, en particulier aux enfants.

- Voir la vidéo