LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 11 FEVRIER 2011

11 fév 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 11 FEVRIER 2011








 LA
REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 11 FEVRIER  2011




 




Les violences ont fait près de 300 morts
en Côte d'Ivoire




L'Express -
 Au moins 296 personnes ont trouvé la mort au cours de violences postélectorales
en Côte d'Ivoire depuis la mi-décembre, a annoncé jeudi la mission des Nations
unies. Le pays est plongé dans une crise politique depuis le second tour de
l'élection présidentielle organisé le 28 novembre, les deux candidats
revendiquant la victoire. D'après les résultats annoncés par la commission
électorale et certifiés par l'Onu, le scrutin a été largement remporté par
Alassane Ouattara. Mais le Conseil constitutionnel, où siègent des proches du
président sortant, Laurent Gbagbo, a annulé une partie des bulletins et l'a
proclamé réélu. Des dizaines de personnes ont été tuées lors d'accrochages entre
partisans de Ouattara et forces de sécurité, la plupart du temps dans des raids
opérés par des soldats pro-Gbagbo et leurs alliés contre des quartiers
favorables à Ouattara. Beaucoup ont été enlevées durant ces attaques, selon la
mission de l'Onu. L'Onu fait état de 22 morts à Abidjan durant la semaine
écoulée. "Cela porte le total des personnes tuées à plus de 296 depuis la
mi-décembre", a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l'organisation
internationale, ajoutant que d'autres avaient été kidnappées ou violées. Selon
des témoins, des éléments paramilitaires alliés à Gbagbo ont tué au moins six
civils lundi dans un secteur pro-Ouattara.




 




La radio ONU émet malgré sa fin annoncée
par le camp Gbagbo




Le Point -
La radio de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) émettait toujours
jeudi, alors que le camp du président sortant Laurent Gbagbo avait annoncé la
veille sa décision de lui retirer ses fréquences. Onuci-FM, radio de la force
onusienne dont M. Gbagbo réclame le départ, a continué d'émettre jeudi et de
diffuser ses programmes, information et musique notamment, a-t-on constaté.
Interrogé sur l'annonce de retrait des fréquences, le porte-parole de l'Onuci
Hamadoun Touré a indiqué que cette décision n'a "pas été notifiée
officiellement". "Onuci-FM fait partie intégrante de l'Opération des Nations
Unies en Côte d'Ivoire. Onuci-FM est issue du mandat que nous a confié le
Conseil de sécurité en Côte d'Ivoire. Nous sommes en train d'exécuter ce
mandat", a-t-il dit lors d'un point presse. Mais le Conseil national de la
communication audiovisuelle (CNCA, public), qui avait annoncé mercredi
l'interdiction d'Onuci-FM, a lancé un avertissement. "S'ils continuent d'émettre
ils se mettent hors la loi. Onuci-FM devient alors une radio pirate", a prévenu
Frack Anderson Kouassi, président du CNCA, interrogé par l'AFP. "On ne restera
pas les bras croisés. On se donnera les moyens pour que cette radio cesse de
fonctionner", a-t-il ajouté. Si le régime Gbagbo enlevait effectivement ses
fréquences à Onuci-FM, la radio pourrait recourir à "d'autres moyens" pour
continuer d'émettre à Abidjan et dans l'intérieur du pays, a cependant assuré à
l'AFP un responsable de la radio sous couvert d'anonymat. Au début de la crise
née de la présidentielle du 28 novembre, les émissions de ce média avaient été
brouillées mais Onuci-FM avait réussi à continuer la diffusion de ses
programmes. La radio a notamment "augmenté la puissance de ses émetteurs" pour
"surmonter le piratage de ses fréquences", a expliqué ce responsable. Laurent
Gbagbo réclame le départ de l'Onuci, mission de paix déployée depuis 2004 et
appuyée par la force française Licorne, qu'il accuse de soutenir son adversaire
Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, dont
l'ONU. Le gouvernement Ouattara a dénoncé jeudi des "atteintes graves" du camp
Gbagbo à "la liberté de la presse et au droit du peuple ivoirien de s'informer".
Il "tient à remercier et encourager la radio Onuci-FM à continuer d'informer le
peuple ivoirien". Reporters sans frontières (RSF) s'est également inquiété du
"tour de vis" du camp Gbagbo sur les médias en Côte d'Ivoire.




 




Côte d`Ivoire: RSF dénonce le "tour de
vis" de Gbagbo sur les médias




AFP -
Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé jeudi le "tour de vis" du président
sortant Laurent Gbagbo sur les médias en Côte d`Ivoire, en pleine bataille avec
son rival Alassane Ouattara. Dans un communiqué, l`organisation de défense de la
presse exprime "sa très vive inquiétude face au tour de vis donné par le
gouvernement de Laurent Gbagbo sur le secteur des médias". "La direction du
Conseil national de la presse (CNP, organe de régulation de la presse écrite) a
été limogée, l`autorisation d`émettre de la radio Onuci-FM a été retirée, les
conditions de sécurité de nombreux journalistes restent très précaires", écrit
RSF. "Le gouvernement de Laurent Gbagbo vient de procéder à un véritable
accaparement du Conseil national de la presse, un organe pourtant reconnu pour
son sérieux et son impartialité", accuse l`organisation, en référence à la
nomination cette semaine d`un proche de M. Gbagbo à la tête du CNP. RSF condamne
"une décision arbitraire et politique" qui "risque de renvoyer la Côte d`Ivoire
vingt ans en arrière en ce qui concerne la liberté de la presse". L`organisation
dénonce également le retrait - annoncé mercredi mais encore inappliqué - des
fréquences d`Onuci-FM, radio de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire
(Onuci) dont M. Gbagbo réclame le départ. RSF fait part enfin de son inquiétude
pour deux journalistes de la chaîne Télévision Notre Patrie (TVNP, proche de
l`ex-rébellion des Forces nouvelles), arrêtés fin janvier à Abidjan et qui
auraient alors été "frappés à coups de crosse et maltraités".(...)




 




Un nouvel ambassadeur pro-Ouattara nommé
à l`ONU à Genève




Le Temps.ch -
Un nouvel ambassadeur de Côte d`Ivoire, nommé par Alassane Ouattara, a pris ses
fonctions jeudi auprès des Nations unies à Genève. "Kouadio Adjoumani, le
nouveau Représentant Permanent de la Côte d`Ivoire aux Nations Unis à Genève, a
présenté aujourd`hui ses lettres de créance à Sergueï Ordjonikidze,
Directeur-General des Nations Unies à Genève," indique l`ONU dans un communiqué.
M. Adjoumani, diplomate de carrière, a représenté auparavant la Côte d`Ivoire
aux Pays-Bas et a été également ambassadeur en Grande-Bretagne et en Irlande. La
victoire de M. Ouattara à la présidentielle du 28 novembre est reconnue par la
quasi-totalité de la communauté internationale mais est contestée par le
président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir.




 




Alpha Blondy: "La guerre en Côte
d`Ivoire est inévitable"




Libération - 
Le grand chanteur de reggae Alpha Blondy, personnalité influente et respectée
chez lui, en Côte d'Ivoire, se trouvait hier soir au Club de l'étoile, un cinéma
de Paris, pour l'avant-première du tout premier documentaire qui lui est
consacré. Le très réussi Alpha Blondy, un combat pour la liberté, un film de
Dramane Cissé et Antoinette Delafin, bâti sur des entretiens et de nombreuses
images d'archive, sera diffusé vendredi 11 février sur France O, en prime time,
à 20h30. Alpha Blondy, 58 ans, est revenu pour Libération sur les raisons qui
l'ont poussé à demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, dès le 16
décembre, deux semaines après le second tour de la dernière présidentielle.
Depuis, c'est une crise sans précédent qui paralyse l'économie du pays et
polarise dangereusement les esprits. A tel point qu'Alpha Blondy pense la guerre
"inévitable, voire inéluctable". Le président sortant, Laurent Gbagbo, a laissé
le Conseil constitutionnel invalider 600 000 voix (près de 13 % du corps
électoral) pour inverser les résultats d'un scrutin remporté par Alassane
Ouattara avec 54,1 % des voix, selon la Commission électorale indépendante
(CEI). Des résultats certifiés par les Nations unies et reconnus par la
communauté internationale. Alpha Blondy, la star de reggae la plus populaire en
Afrique après Bob Marley et Lucky Dube, auteur des célèbres Brigadier Sabary
(1982), Cocody Rock (1984) et Jérusalem (1986), milite inlassablement pour la
paix. Musulman et originaire du Nord de la Côte d'Ivoire, Seydou Koné, de son
vrai nom, incarne la complexité de la situation ivoirienne : il a soutenu, comme
de nombreux Ivoiriens de tous les horizons, la victoire de celui qui était alors
un opposant historique, Laurent Gbagbo, obtenue à l'arraché en 2000 contre le
général Robert Gueï, avec le soutien de la rue. Quelques années plus tard, il a
accepté d'être ambassadeur des Nations unies pour la paix, et rencontré tous les
protagonistes du conflit, Laurent Gbagbo et les rebelles "nordistes", avant la
négociation des accords de paix de Ouagadougou, signés en 2007.





La Côte d`Ivoire asséchée par les
sanctions économiques




Reuters -
Coupures d`électricité, pénurie de médicaments et de gaz de ville, distributeurs
d`argent vides, ordures ménagères qui s`amoncellent dans les rues: la Côte
d`Ivoire n`est désormais plus épargnée par les problèmes qu`elle observait
jusque-là chez ses voisins. L`impasse politique dans laquelle se trouve le pays
depuis le second tour de l`élection présidentielle du 28 novembre l`a
progressivement plongé dans une crise économique. "Les affaires vont mal. Plus
personne n`a d`argent pour faire réparer sa voiture", confie Lamine Sylla, un
mécanicien d`Abidjan de 70 ans. "On est dans une situation difficile. A l`heure
où je vous parle, nous n`avons aucun espoir." Le président sortant, Laurent
Gbagbo, refuse de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, dont la
victoire a été déclarée par la commission électorale indépendante, validée par
les Nations unies, mais rejetée par le Conseil constitutionnel ivoirien dirigé
par un proche de Gbagbo. Tout espoir, à l`occasion de ce scrutin présidentiel,
de tourner la page de plusieurs années de stagnation et de faire de nouveau de
la Côte d`Ivoire le fer de lance économique de la région s`est évanoui. Les pays
donateurs ont suspendu les mesures d`allégement de la dette du pays et les pays
occidentaux ont imposé des sanctions à Laurent Gbagbo et ses proches. La banque
centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (BCEAO) a coupé les liens avec le
gouvernement du chef de l`Etat sortant. Laurent Gbagbo a riposté en
réquisitionnant les locaux d`agences locales de la BCEAO, contraignant la banque
à cesser ses opérations. Conséquences, de nombreux distributeurs d`argent sont
vides et les banques ont dû imposer des limites au montant autorisé de retraits.
Les sanctions tout comme l`embargo imposé sur les exportations ivoiriennes de
cacao, décidé par Ouattara pour couper les vivres à Gbagbo, ont atteint le
secteur de plein fouet. "L`impact de la crise sur le commerce est
catastrophique", estime un commerçant, Fidele Sacre. "Nous n`avons plus aucun
client." Les gratte-ciel, les routes bordées de palmiers, les stations
balnéaires qui ont permis à la métropole ivoirienne de soutenir la comparaison
avec des villes européennes sont toujours là. Mais le mauvais état des routes,
les murs défraîchis et la façade des hôtels le sont aussi pour rappeler la
décennie de crise économique qui a suivi la guerre civile de 2002-2003. Personne
n`est en mesure de dire à quel point les sanctions et la crise financière vont
aggraver la situation, mais les premiers signes sont peu encourageants.
"Auparavant, je vendais dix téléphones portables par jour", explique Kadidiatou
Sanoussi dans sa boutique d`Abidjan. "Maintenant, j`ai du mal à en vendre ne
serait-ce que trois." La Société nationale d`opérations pétrolières (PETROCI) a
indiqué à Reuters en janvier que les sanctions de l`Union européenne pourraient
conduire à la fermeture d`ici quelques mois de sa raffinerie d`une capacité de
80.000 barils par jour. L`entreprise devrait ne plus être en mesure de fournir
de gaz dans les jours qui viennent. "Je donne encore une semaine avant que le
gaz ne vienne à manquer, et alors tout le monde sera dans une situation
difficile", prédit Désiré Kouadio, responsable d`une entreprise
d`approvisionnement en gaz. "Tout le monde va devoir se tourner vers le charbon
qui est cher et endommage nos forêts." Les autorités médicales ont annoncé que
les pharmacies n`avaient plus les moyens de renouveler leur stock de médicaments
en raison du manque de liquidités. Selon l`agence de presse de l`Onu, Irin, ces
problèmes d`approvisionnement rendent difficile l`accès aux traitements
antirétroviraux pour les patients atteints du sida. "Les sanctions de l`Union
européenne affectent les importations, un grand nombre de cargos de marchandises
étant européens", souligne un haut responsable de banque, sous le sceau de
l`anonymat.




 




La Côte d'Ivoire s'enfonce peu à peu
dans une crise économique




Radio Canada online -
La Côte d'Ivoire s'enfonce dans une crise économique causée par les sanctions
imposées par ses pays partenaires. Les effets commencent à se faire sentir dans
la vie quotidienne des Ivoiriens : coupures d'électricité, pénurie de
médicaments et de gaz, distributeurs d'argent vides, accumulation d'ordures dans
les rues. Cette crise résulte du chaos politique provoqué par le refus de
Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur des
élections présidentielles du 28 novembre dernier. Mais M. Gbagbo conteste ce
résultat et refuse de quitter son poste. Devant cette impasse, les pays
donateurs ont suspendu les mesures d'allégement de la dette de la Côte d'Ivoire.
Les pays occidentaux ont aussi imposé des sanctions à Laurent Gbagbo et à ses
proches. Des représailles à tous les niveaux. La banque centrale des États de
l'Afrique de l'Ouest a par exemple coupé les liens avec le gouvernement sortant.
En mesure de représailles, le président a réquisitionné les bureaux locaux de la
banque. Les opérations bancaires ont cessé et l'argent liquide est distribué
avec parcimonie. « Les affaires vont mal. Plus personne n'a d'argent pour faire
réparer sa voiture », dit un mécanicien d'Abidjan. Un vendeur de téléphones
portables rajoute que ses ventes ont chuté de 70 %. L'embargo décidé par
Ouattara sur les exportations de cacao pour couper les vivres à Gbagbo a atteint
le secteur de plein fouet. Et les sanctions des pays européens touchent le
commerce international et les importations. La Société nationale d'opérations
pétrolières pourrait fermer sa raffinerie (80 000 barils par jour) et ne devrait
plus être en mesure de fournir de gaz dans les jours qui viennent. À la crise
économique et politique risque de s'ajouter une crise humanitaire. Si la
situation continue à se détériorer, nous risquons de faire face à un déplacement
massif d'Ivoiriens. António Guterres, haut commissaire des Nations Unies pour
les réfugiés  L'instabilité croissante de la Côte d'Ivoire fait fuir ses
ressortissants. Le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a
enregistré 35 000 réfugiés ivoiriens au Liberia, situé à l'ouest. Cet afflux
pourrait avoir des conséquences négatives sur ce pays qui sort d'une guerre
civile.