LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 25 JANVIER 2011

25 jan 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 25 JANVIER 2011







Le
président de l'UA mardi à Abidjan pour rencontrer Gbagbo et Ouattara




 




ABIDJAN, 25 jan 2011 (AFP)
- Le président de l'Union africaine (UA), le  Malawite Bingu wa Mutharika, était
attendu mardi à Abidjan où il doit  rencontrer le chef d'Etat sortant ivoirien
Laurent Gbagbo et son rival  Alassane Ouattara, a-t-on appris de source
diplomatique africaine à Abidjan.




Le président Bingu wa Mutharika
devait arriver en fin de matinée à Abidjan  où il "vient voir les deux
présidents" ivoiriens proclamés, MM. Gbagbo et  Ouattara, qui se disputent le
pouvoir depuis la présidentielle du 28 novembre  en Côte d'Ivoire, a simplement
indiqué cette source à l'AFP.




Ce déplacement du président de
l'UA, qui n'avait pas été annoncé jusque-là,  intervient à quelques jours du
sommet de l'organisation panafricaine prévu du  29 au 31 janvier à Addis Abeba.
[...]




 




 





France/Côte d'Ivoire: l'ambassadeur de Ouattara prend possession de ses bureaux




 




PARIS, 25 jan 2011 (AFP)
- Ali Coulibaly, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en  France nommé par Alassane
Ouattara, a pris possession mardi de son ambassade à  Paris, après avoir eu
recours aux services d'un serrurier pour faire ouvrir le  bâtiment, a constaté
un journaliste de l'AFP.    Ali Coulibaly, reconnu par les autorités françaises,
a pénétré mardi à la  mi-journée dans le bâtiment, un hôtel particulier du 16e
arrondissement,  soutenu par quelques dizaines de manifestants favorables à
Alassane Ouattara.    "Je suis très heureux de pouvoir prendre mes fonctions, de
pouvoir faire le  travail pour lequel j'ai été nommé par Alassane Dramane
Ouattara, le président




de la République", a-t-il déclaré.
    "Je suis désormais l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire en France", a-t-il
 ajouté. Une fois à l'intérieur de l'ambassade, Ali Coulibaly est apparu au
 balcon du bâtiment, faisant le "V" de la victoire.  L'acceptation par Paris du
nouvel ambassadeur Ali Coulibaly, ancien conseiller diplomatique d'Alassane
Ouattara, a provoqué une tension  diplomatique supplémentaire entre la France et
le camp de Laurent Gbagbo, le  président sortant de Côte d'Ivoire.    Ce dernier
a annoncé en fin de semaine dernière le retrait de l'accréditation de
l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Jean-Marc Simon. Une décision
"dépourvue de tout effet juridique", a répliqué le ministère français des
Affaires étrangères.




Président sortant, Laurent Gbagbo
s'est maintenu au pouvoir à l'issue du  second tour de la présidentielle
ivoirienne du 28 novembre, après avoir été  déclaré vainqueur par le Conseil
constitutionnel.  




Alassane Ouattara a été déclaré
gagnant par la Commission électorale  indépendante, dont l'ONU a certifié les
résultats, et reconnu président par la  communauté internationale.




Les bureaux de l'ambassade à Paris
étaient inoccupés mardi à l'arrivée  d'Ali Coulibaly, mais ils étaient fermés et
verrouillés. Aux yeux de Paris et  d'Alassane Ouattara, Ali Coulibaly remplace
Pierre Kipré, un proche de Laurent  Gbagbo.




 




 




UA :
Obiang pour une "commission spéciale" sur la crise en Côte d`Ivoire (conseiller)




 




AFP -
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema va proposer au prochain sommet
de l`Union africaine (UA) la création d`une "commission spéciale sur le
règlement" de la crise en Côte d`Ivoire, privilégiant "une solution pacifique",
a annoncé lundi un de ses conseillers. Le président Obiang "va suggérer à ses
homologues la création d`une commission spéciale pour le règlement du conflit
(post-)électoral en Côte d`Ivoire", a déclaré à l`AFP Juan Noël Nsue Ondo,
directeur général et conseiller en matière de politique à la présidence
équato-guinéenne. Le sommet de l`UA est prévu du 29 au 31 janvier à Addis Abeba,
où l`organisation panafricaine a son siège. Au cours de cette rencontre, selon
le conseiller présidentiel équato-guinéen, M. Obiang Nguema "a 100% de chances"
d`être désigné président en exercice de l`UA. "Comme président de Guinée
équatoriale et futur président de l`UA, (il) privilégie la solution pacifique et
négociée à tous les conflits en Afrique. Le règlement pacifique et négocié est
la voie qu`il entend d`ailleurs privilégier pour la paix et la stabilité sur le
continent", a ajouté Juan Noël Nsue Ondo. "Si la solution militaire tend à être
adoptée pour tel ou tel conflit, elle doit intervenir en dernier recours",
a-t-il précisé. Il s`exprimait après un entretien à Malabo du président Obiang
avec




l`Ivoirien
Guillaume Soro, qui a affirmé à la radio-télévision équato-guinéenne avoir été
dépêché en Guinée équatoriale par Alassane Ouattara, un des deux présidents
proclamés de Côte d`Ivoire.




M. Ouattara
est reconnu comme président ivoirien par la communauté internationale qui presse
son rival Laurent Gbagbo, l`autre président proclamé, de lui céder pacifiquement
le pouvoir. Plusieurs médiations africaines pour une solution pacifique ont eu
lieu, sans succès. L`Afrique de l`Ouest a brandi la menace d`une intervention
militaire pour pousser M. Gbagbo vers la sortie. Guillaume Soro, Premier
ministre de Ouattara, a annoncé avoir sollicité l`appui d`Obiang Nguema en tant
que "prochain président de l`UA" pour une sortie de crise en Côte d`Ivoire. Il a
aussi évoqué un "soutien important et massif" du président Obiang Nguema à
Alassane Ouattara lors de l`élection présidentielle ivoirienne du 28 novembre et
après la proclamation des résultats du scrutin, ce qu`a démenti le conseiller
présidentiel équato-guinéen. Depuis la campagne électorale ivoirienne, "nous
n`avons reçu ni aidé aucun des deux camps. Nous ne sommes pour personne, nous ne
pouvons pas prendre position pour un camp si cela n`est pas dans le cadre d`une
concertation sous-régionale et continentale", a assuré M. Nsue Ondo.




 




Kadhafi
à l'Onuci, aux FN et à Licorne: « Bombardez le palais et tuez Gbagbo s'il le
faut ! »




 




Le
Républicain (ml) -
S'il a été
plus que fraternel avec Ben Ali balayé par la Révolution des jasmins, Khadafi
s'est refusé à toute ambiguïté sur Laurent Gbagbo. Selon plusieurs sources, en
effet, le Guide a exhorté l'Onuci, les Forces Nouvelles et la Licorne à déloger
le locataire du Palais de Cocody par la force.  « Allez- y bombarder son Palais,
lui et ses soldats, tuez-le s'il le faut. Mais ne laissez plus Gbagbo au
pouvoir. Y en a marre. Je ferai face à la facture de la reconstruction ». Ces
propos ont été tenus dimanche puis rediffusés lundi en arabe par la télévision
libyenne. Jamais position n'a été plus claire et expéditive depuis que la crise
post-électorale ivoirienne a éclaté en décembre dernier. Et ce n'est pas sans
surprendre. Car il y a seulement une semaine que le porte-parole du Conseil de
Résistance du Peuple, un organe financé par la Libye, était obligé de démentir
publiquement des propos pro-Gbagbo attribués à Mohamar Khadafi. Ensuite, le 17
janvier, recevant la diaspora africaine à Tripoli dans le cadre du projet des
Etats-Unis d'Afrique, le Guide aurait, selon les comptes-rendus de presse, mis
en garde la France et les USA contre toute ingérence dans le dossier ivoirien.
Ce ne sont pas à ces pays de choisir un Président pour la Côte d'Ivoire,
aurait-il alors soutenu. L'axe Ggagbo-Khadafi était pourtant solide en
apparence. La Côte d'Ivoire est membre du Cen Sad et le pays s'est ouvert à
l'investissement libyen. Mieux, le Guide n'est pas connu comme un grand
défenseur des urnes. Les spéculations iront donc bon train sur sa dernière
position manifestement anti-Gbagbo. On y verra volontiers les résultats du
pressing occidental et du plaidoyer de l'ami Compaoré. Même s'il n'est jamais à
un changement d'avis près, il sera difficile pour le Guide d'avoir une autre
position que sa dernière au sommet de l'Union africaine en fin de semaine à
laquelle Alassane Ouattara pourrait participer. Une participation que semble
déjà préparer Guillaume Soro qui a séjourné hier à Malabo pour s'entretenir avec
le président Nguema pressenti comme le prochain président en exercice de l'Union
africaine. Dans le même temps, le Nigeria met un peu plus la pression. La presse
a publié, hier en effet, une lettre du ministre des Affaires étrangères de
Jonathan Goodluck demandant à l'Onu le mandat pour mener une action militaire
contre Laurent Gbagbo. Sous les pieds duquel, le sol semble de plus en plus se
dérober.




 




Sarkozy
hostile à une intervention militaire en Côte d`Ivoire




 




AP -
Le président français Nicolas Sarkozy s'est déclaré hostile à une intervention
militaire en Côte d'Ivoire lundi, préférant "les sanctions, la politique et la
diplomatie" pour régler la crise que connaît ce pays. "Il y a les sanctions, il
y a la politique et la diplomatie et c'est comme cela qu'on fait avancer les
choses", a-t-il estimé lors de sa conférence de presse de début d'année à
l'Elysée. Pour l'Iran mais aussi pour la Côte d'Ivoire, a-t-il ajouté, "la
France, c'est sa politique, est toujours extraordinairement réservée sur le
principe d'une intervention militaire". Depuis la fin novembre, le président
ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, refuse de céder la place à son adversaire
Alassane Ouattara, reconnu comme le vainqueur de l'élection présidentielle de
novembre par la communauté internationale, y compris les organisations
africaines. "Pour la France, les choses sont claires, la Côte d'Ivoire a un seul
gouvernement légal et légitime: celui que le peuple ivoirien s'est choisi, qui
est reconnu par les Nations unies et toutes les organisations africaines", a
lancé M. Sarkozy lundi. Pour marquer ce soutien, il a souligné que le nouvel
ambassadeur ivoirien, Ali Coulibaly, se trouvait dans la salle. "Je crois à
l'impact des sanctions", a insisté le président français, estimant que "dans le
monde d'aujourd'hui, personne ne peut rester contre la communauté
internationale". Et de rappeler qu'"il y a quelque chose qui a progressé avec la
mondialisation, c'est les juridictions internationales, c'est le fait que tout
dictateur sait que le jour où il sera poursuivi, il devra rendre des comptes".
"Il n'y a pas d'endroit dans le monde où l'on puisse se dérober à la justice", a
insisté M. Sarkozy.




 




La crise
ivoirienne ne doit pas "menacer la paix" au Liberia (Sirleaf)




 




AFP -
La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a promis qu'elle ne laissera
pas "la situation en Côte d'Ivoire menacer la paix" dans son pays, qui accueille
quelque 29.000 refugiés




ivoiriens
fuyant leur pays ébranlé par les violences post-électorales. "Nous n'allons pas
laisser la triste situation en Côte d'Ivoire menacer notre paix. Nous allons
travailler avec nos partenaires régionaux et internationaux (...) qui sont en
train de fournir une assistance humanitaire à nos frères et soeurs Ivoiriens
dans la détresse", a-t-elle déclaré lundi dans un discours à l'occasion du
nouvel an. Parmi ces partenaires, elle a cité "les Etats-Unis et la Libye, le
Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut Commissariat des Nations unies pour
les réfugiés (HCR) et le Conseil des réfugiés norvégien". Mme Johnson Sirleaf a
estimé que le Liberia reste le pays le plus vulnérable dans la région, comme en
témoigne la présence de près de 29.000 personnes venues se réfugier de la Côte
d'Ivoire voisine, selon les derniers chiffres du HCR en date du 20 janvier.




Ces Ivoiriens
sont établis dans 23 villages le long de la frontière entre les deux pays, a
précisé la présidente. "Ces villages sont submergés aujourd'hui. Nos citoyens
ont jusqu'ici partagé leur riz et autres produits récemment récoltés, mais ils
sont maintenant submergés, et des camps sont en train d'être construits" pour
accueillir les réfugiés ivoiriens, a-t-elle affirmé. Elle a tenu à remercier les
Libériens de ces villages pour l'hospitalité dont ils ont preuve en accueillant
à bras ouverts ces réfugiés "venus se mettre à l'abri d'une éventuelle reprise
de la guerre" dans leur pays. Une série de guerres civiles ont ravagé le Liberia
de 1989 à 2003, faisant quelque 250.000 morts et 500.000 déplacés et réfugiés.
C'est désormais la Côte d'Ivoire qui est menacée d'une guerre civile à la suite
de la crise née de l'élection présidentielle du 28 novembre: Alassane Ouattara a
été reconnu vainqueur par la Commission électorale et à l'étranger, mais le
président sortant Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil
constitutionnel, refuse de lui céder le pouvoir. Les violences y ont fait 260
morts depuis la mi-décembre selon l'ONU qui a mis en avant la responsabilité du
camp Gbagbo dans la plupart de ces décès.




 





Washington soutient le boycott des exportations de cacao ivoirien




 




CRI -
Les Etats-Unis ont exprimé lundi leur soutien à l'initiative d'Alassanne
Ouattara, le vainqueur déclaré de l'élection présidentielle ivoirienne, qui a
demandé que soient suspendues pour un mois les exportations de cacao ivoirien.
"Nous soutenons l'appel à un boycott d'un mois sur le cacao ivoirien lancé par
le président Ouattara, notre ambassade est en contact avec les acteurs concernés
par ce sujet", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Philip
Crowley. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions contre le
président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, pour tenter de le convaincre de céder
le pouvoir à M. Ouattara. Reconnu vainqueur de l'élection présidentielle par le
Conseil constitutionnnel du pays, M. Gbagbo contrôle toujours le gouvernement,
la télévision nationale et les forces de sécurité. Le médiateur de l'Union
africaine, le Premier ministre kenyan Raila Odinga, a achevé la semaine dernière
sa dernière mission à Abidjan, sans être parvenu à résoudre le problème. M.
Gbagbo l'a en effet accusé d'être "partial" dans sa médiation. M. Ouattara a
demandé dimanche l'arrêt pendant un mois des exportations de cacao et de café du
pays. M. Crowley a indiqué que le blocage des ressources du camp Gbagbo, qui lui
permettent de "continuer d'acheter le soutien des militaires et des policiers",
fait partie de la stratégie américaine. "Nous essayons de trouver des moyens
d'empêcher M. Gbagbo de s'approprier davantage de ressources qui appartiennent
au peuple ivoirien", a ajouté le porte-parole du département d'Etat
américain.(...)




 




Pas
d`embargo de l`UE sur les importations de cacao ivoirien




 




Reuters -
Les sanctions imposées par l'Union européenne à la Côte d'Ivoire à la suite du
refus du président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, de céder son fauteuil à son
rival, Alassane Ouattara, n'incluent pas une interdiction des importations de
cacao ivoirien, a déclaré lundi à Reuters une source proche de la Commission
européenne. Ouattara, dont la victoire à l'élection présidentielle ivoirienne a
été reconnue par les Nations unies, a appelé dimanche à boycotter pendant un
mois les exportations ivoiriennes de cacao. Les propos relatifs à un embargo de
l'Union européenne sur les exportations de cacao ivoirien relèvent de la "pure
spéculation", a ajouté la source.




 




Ouattara
lance un appel au boycottage du cacao et du café




 




Radio
Canada online -
Le président
ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, lance un
appel à boycotter les exportations de cacao et de café jusqu'au 23 février
prochain. Il entend couper les vivres au président sortant Laurent Gbagbo, qui
refuse de quitter le pouvoir. Un communiqué du clan Ouattara indiquait dimanche
soir que les contrevenants s'exposeraient à des sanctions nationales et
internationales. Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, a déjà
signifié que l'appel de Ouattara n'aurait aucun effet sur le terrain, tout en
soulignant que les opérateurs ne « vont pas s'embarrasser d'un mot d'ordre lancé
par des gens sans pouvoir réel ». Alassane Ouattara, vainqueur de la
présidentielle reconnu par la communauté internationale, est retranché depuis le
début de la crise dans un grand hôtel d'Abidjan sous blocus des forces loyales à
Laurent Gbagbo. Seul le Conseil constitutionnel ivoirien, contrôlé par des
proches de Laurent Gbagbo, a donné le président sortant vainqueur de l'élection.
Si cet appel ne semble pas inquiéter le clan Gbagbo, les États-Unis viennent
d'apporter leur soutien à cet embargo sur des produits qui représentent 40 % des
recettes d'exportations de la Côte d'Ivoire et environ 20 % de son PIB. Selon le
porte-parole de la diplomatie américaine Philip Crowley, cela fait partie de la
stratégie de Washington contre Laurent Gbagbo, accusé d'utiliser les ressources
économiques ivoiriennes pour acheter le soutien de l'armée et des acteurs
politiques. À Paris, le président Nicolas Sarkozy s'est déclaré hostile à une
intervention militaire en Côte d'Ivoire, préférant « les sanctions, la politique
et la diplomatie » pour régler la crise ivoirienne. La Communauté économique des
États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a tenu une réunion la semaine dernière au
sujet d'une éventuelle intervention.(...)




 





L'interdiction de Ouattara suivie




 




BBC
Afrique online -
Cargill, l'une
des grandes sociétés qui achète le cacao à la Côte d'Ivoire, suspend ses achats,
suite à l'interdiction d'exportation décidée par Alassane Ouattara, que la
Communauté internationale reconnait comme le président élu de la Côte d'Ivoire.
L'interdiction devra durer un mois et a pour but d'asphyxier économiquement
son rival Laurent Gbagbo. Un porte-parole du gouvernement américain,
Philip Crowley rapporte que les Etats Unis soutenaient cette interdiction.
Dans une interview à la BBC, le porte-parole du gouvernement de Laurent
Gbagbo Ahoua Don Mello, affirme lui que la décision de Cargill "n'aura aucun
effet sur le terrain". Selon lui, ce sont des manœuvres destinées à créer
la spéculation afin de faire monter le prix du cacao et chercher ensuite par des
voix légales ou illégales pour revendre le produit.




 




Côte
d'Ivoire - Gbagbo perd un soutien de poids




 




Courrier
International -
Les chefs
d'États des pays de l'UEMOA ont clairement pris parti en faveur d'Alassane
Ouattara. Le départ forcé du président de la BCEAO en est la preuve, souligne
L'Observateur Paalga. Les lampions se sont éteints sur le XVe sommet des
chefs d'Etat de l'Union Economique et Monétaire de l'Ouest africain (UEMOA), qui
se sont réunis à Bamako (le 21 janvier). Rarement, une rencontre de dirigeants
africains aura été attendue avec autant de frénésie, tant on se doutait que les
décisions qui en découleraient seraient d'une importance plus que capitale dans
le processus de sortie de la crise ivoirienne, qui affecte, depuis fort
longtemps déjà, toute la sous-région. Le sommet a décidé de confirmer Alassane
Dramane Ouattara, le président élu et reconnu par la quasi-totalité de la
communauté internationale, à l'issue du scrutin du 28 novembre, comme "le seul
détenteur de la signature de la Côte d'Ivoire". Cette décision vaut bien son
pesant d'or, car, désormais, le perdant mais non-partant, Laurent Gbabgo, devra
revoir la copie de toute sa stratégie financière ; même en politique, l'argent
étant le nerf de la guerre, ce n'est pas peu dire. Gbagbo suspectait
d'ailleurs que ce sommet de ses pairs était en passe de sonner un certain glas
financier pour lui : à preuve, alors qu'il n'avait reçu aucune invitation
officielle l'y invitant, il aurait eu l'intention d'y envoyer un de ses fidèles
parmi les plus fidèles, Laurent Dona Fologo. Finalement, ni Gbagbo ni
aucun de ses proches ni fut. Plus, c'est bien le Premier ministre du président
élu, Guillaume Soro, qui y représenta la Côte d'Ivoire. Certains y voyaient déjà
les prémices d'une victoire du clan Ado. Ils ne s'y seront pas trompés de
beaucoup, puisque le désormais ex-gouverneur ivoirien de la Banque Centrale des
Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Philippe Henry Dakoury Tabley, sera poliment
poussé vers la sortie de la banque sous-régionale : son péché mortel aura été
d'avoir outrepassé l'oukase des ministres des Finances de la zone UEMOA adopté
le 23 décembre 2010, qui donnait exclusivement à ADO tous les pouvoirs de gérer
les affaires liées à l'institution UEMOA. Lié à Gbagbo par une amitié
indéfectible, l'homme avait usé de ses prérogatives pour aider son ami à quelque
peu se défaire de l'asphyxie financière qui menaçait de l'étouffer, il y a
seulement quelques semaines, lorsque se posait la difficile équation du paiement
des salaires de fin décembre. On parle d'un décaissement de 60 à 100 milliards
de francs cfa. Une telle somme a-t-elle exclusivement servi aux traitements des
fonctionnaires, ou doit-on lui trouver une autre mystérieuse destination ? On
sait que, depuis les premiers moments où on a agité le spectre de l'intervention
militaire de la CEdEao en Côte d'Ivoire, Gbagbo fait des mains et des pieds pour
compléter son armement. Et on sait à présent quel rôle prométhéen Dakoury-Tabley
aura joué dans cette affaire. A l'instar du héros mythique, il aura, lui aussi,
écopé d'une sanction à la mesure de son exploit. Il faut cependant saluer
l'élégance de son départ : en homme qui dirige une institution d'Etats qui
reconnaissent parfaitement la légitimité de l'ennemi politique de son propre
mentor, il aurait beau vouloir continuer à aider Gbagbo que la chose serait
difficilement faisable ; d'autant plus que lui, Dakoury-Tabley, vient de se voir
ficher au tableau noir des sanctions de l'Union européenne avec pour
conséquences immédiates le gel de ses biens personnels et son interdiction d'y
voyager. On ne voit pas comment il aurait pu continuer à sereinement œuvrer dans
l'institution BCEAO. Ne pouvant se soumettre, il aura choisi de se démettre, et
son intiative, quelque part, l'honore. Tout comme ladite décision grandit
l'instance Uemoa, dont elle traduit la décision plus que jamais affichée des
chefs d'Etat de ne pas desserrer l'étau autour de Laurent Gbagbo. Elle tranche
d'avec les tergiversations et atermoiements de la CEdEao et de l'Union
africaine, il faut le reconnaître, tombées dans un piège inextricable tendu de
main de maître par le stratège Laurent Gbagbo. Reste à savoir de quel
impact réel seront ces dernières mesures, notamment sur le bras de fer qui
oppose les deux protagonistes de la présidentielle ivoirienne et, plus
globalement, sur le fonctionnement général de l'Union économique
ouest-africaine. Et ce, d'autant plus que, depuis Abidjan, Gbagbo et son clan
récusent tout à tout vent : on pouvait s'y attendre, les décisions majeures
prises par les chefs d'Etats à Bamako sont tout simplement jugées par eux
"illégales". Que projettent-ils pour se dégager de la tentative d'étouffement ?
Il s'est sussuré, ces dernières semaines, que des « billets Gbagbo » auraient
circulé à Abidjan. Où en est-on à ce jour ? Il faudra sans doute attendre pour
le savoir, mais, d'ores et déjà, l'homme ayant fini d'administrer la preuve
qu'il a plus d'un tour dans son sac, on sait déjà qu'il ne restera pas les mains
croisées, assistant impassible à sa mort économique et financière programmée.
Quel lapin sortira-t-il de son chapeau de magicien ? Et, au regard du poids
économique que représente la Côte d'Ivoire dans l'espace Uemoa, de quelle
capacité de nuisance sera sa nouvelle trouvaille ? Autant d'interrogations qui
sont des sujets d'inquiétude pour cette zone économique et monétaire de
l'Ouest-africain, laquelle, décidément, se rend compte, au fur et à mesure que
le temps passe, que, quelque part, son propre destin se trouve lié à la
résolution de cette crise secouant, depuis longtemps, la Côte d'Ivoire, mais
dont, malheureusement, on ne perçoit pas la moindre lueur d'éclaircie.




 




XVe
Conférence de l'UEMOA : Gbagbo, seul contre tous




 





L'Observateur Paalga -
Bienvenu,
Alassane Dramane Ouattara, dans le cercle des chefs d'Etat et de gouvernement de
l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Exit donc Laurent
Gbagbo ; telle est la sentence de l'institution sous-régionale tombée au terme
de sa XVe conférence tenue ce 22 janvier 2011 à Bamako, et qui départage les
deux Eléphants de la scène politique ivoirienne, en conflit mortel depuis le
scrutin présidentiel contesté du 28 novembre 2010. Mais quel bilan de santé pour
l'UEMOA qui en gardera des séquelles ? Retour au centre international des
conférences de la capitale malienne. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la
démocratie et la paix (RHDP), qui a présidé à la victoire dans les urnes
d'Alassane Dramane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre en Eburnie, avait
déjà annoncé la couleur.




Deux jours
avant le conclave des chefs d'Etat et de gouvernement, tee-shirts et posters de
leur champion étaient distribués sur les bords du fleuve Djoliba. Ce, pendant
que son premier ministre, Kigbafori Guillaume Soro, effectuait un pèlerinage
dans les capitales ouest-africaines avant de rallier Bamako, à la tête d'une
forte délégation pour y représenter son mentor. Tapis rouge pour « l'invincible
», ainsi se définit Kigbafori, accueilli par un concert d'applaudissements au
milieu des siens, pendant que les griots au son des balafons et de la kora
psalmodiaient un hymne à sa gloire. La messe était donc dite et le ministre
bissau-guinéen des Finances, président du Conseil des ministres de l'UEMOA, Jose
Mario Vaz, ne tardera pas à le faire savoir dans son allocution introductive des
travaux au Centre international de conférences (CIC) de Bamako. Faisant suite à
l'ONU, l'Union africaine et la CEDAO, le Conseil des ministres réuni le 23
décembre 2010 à Bissau a, en effet, décidé de reconnaître Alassane Dramane
Ouattara comme président légitimement élu de la Côte d'Ivoire. Mais depuis, la
marche glorieuse de celui-ci vers le palais de Cocody se fait toujours attendre,
pour les raisons que l'on sait, et les répercussions de cette crise
postélectorale ne cessent de s'amonceler sur le fonctionnement de l'Union, ainsi
que sur la situation économique, monétaire et financière. Si pour l'année 2010
son impact est limité, au regard du taux de croissance économique resté conforme
aux prévisions effectuées avant la crise qui se situe autour de 4,0% contre 2,8%
en 2009, les effets de celle-ci en 2011, pourraient ressortir significatifs, a
avoué le ministre Jose Mario Vaz. « En effet, cette crise se traduit par une
montée de l'insécurité qui a pour conséquence une perturbation des circuits
économiques et financiers et un ralentissement des échanges de biens et
services, tant à l'intérieur du pays qu'entre la Côte d'Ivoire et les autres
Etats membres de l'Union ». Pire, au niveau du marché monétaire et du système
bancaire, confessera-t-il, il convient de souligner les perturbations
enregistrées sur le marché de la dette publique où le Trésor ivoirien n'arrive
plus à faire face à ces engagements. Il faut donc parer au plus pressé, et le
président malien, président en exercice de la conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement de l'UEMOA, Amadou Toumani Touré, dans son discours d'ouverture, se
fera le devoir de lancer "un nouvel appel à ses frères et sœurs ivoiriens, et
particulièrement à la classe politique, afin qu'ils œuvrent en faveur de l'unité
de la nation ivoirienne". Silence, en tout cas, sur la voie royale de la guerre
promise pour contraindre les mauvais élèves de la démocratie au pays d'Houphouët
à lâcher prise mais, plutôt celle de la paix et de la lucidité pour amener les
perdants à entendre raison au bénéfice de la nation entière.




 




 





Proposition de partition de la Côte d'Ivoire : la solution du pire




 




Le Pays -
La crise ivoirienne fait des gorges chaudes un peu partout sur le continent,
voire dans le monde. Chaque jour apporte son fait nouveau, chacun y va de son
commentaire et de sa proposition de solution, fût-elle parfois absurde. C'est
justement en guise de proposition de sortie de crise qu'un député français du
parti au pouvoir, Axel Politovski, a proposé la partition de la Côte d'Ivoire.
C'est ce qu'il considère comme une alternative à l'impasse actuelle dans
laquelle se trouve le pays avec deux chefs d'Etat, deux gouvernements, bref, un
bicéphalisme destructeur. Si cette partition devait intervenir, il faut avouer
que c'est Alassane Dramane Ouattara (ADO) qui s'en tirerait avec la part
congrue. Il serait sûrement aux commandes de la portion du territoire détenue
depuis 2002 par la rébellion rebaptisée Forces nouvelles. Laurent Gbagbo, lui,
resterait maître de la zone sous contrôle gouvernemental depuis cette date. Or,
nul n'ignore que la partie du territoire éburnéen sous contrôle des Forces
nouvelles est, toutes proportions gardées, la zone la moins riche du pays. En
atteste la situation géographique des ports ivoiriens. En effet, le port
d'Abidjan, le plus important de l'espace UEMOA et véritable poumon économique du
pays, se situe dans la partie sous commandement du président Gbagbo. C'est dire
donc que cette proposition n'est pas raisonnablement acceptable, surtout pour le
camp de ADO. Même le camp de Laurent Gbagbo ne devrait, en principe guère, se
réjouir d'une telle éventualité. Si la Côte d'Ivoire venait à être scindée en
deux, elle ne serait plus la Côte d'Ivoire. Pis, cela resterait dans l'histoire
comme un échec lamentable des fils de l'Eburnie, surtout ceux qui, jusque-là,
détiennent la puissance publique, à conserver leur maison commune. Cela ne
ferait honneur à personne ! De plus, une telle solution serait un précédent
dangereux. Compte tenu de la multitude des rébellions sur le continent et des
crises postélectorales récurrentes, une telle solution, si elle venait à
s'imposer, pourrait faire école et on risque d'assister à une explosion
déplorable de bien des Etats sur ce modèle. Ceci étant, cette proposition de
l'élu français est une solution du pire. C'est une proposition dangereuse en
elle-même d'autant que les thuriféraires du camp Gbagbo pourraient se
l'approprier. Toute chose qui exacerberait les tensions, radicaliserait les
positions et, par voie de conséquence, envenimerait la crise. De ce fait, le
député Axel Poniatowski et ceux qui disent se battre pour la paix dans ce pays
gagneraient à proposer autre chose et surtout, à éviter d'insister sur cette
idée de partition si tant il est vrai qu'ils veuillent vraiment rendre service à
la Côte d'Ivoire. Cette proposition intervient à un moment où le président
Gbagbo et les Nations unies, à travers leur mission en Côte d'Ivoire (ONUCI),
sont plus que jamais à couteaux tirés. On sait que depuis que le représentant
des Nations unies en Côte d'Ivoire a certifié les résultats de l'élection
présidentielle, donnant la victoire à Alassane Ouattara, cette mission est dans
le collimateur des partisans du locataire du palais de Cocody. On se souvient
d'ailleurs que ceux-ci ont demandé le départ de l'ONUCI du pays, arguant de son
manque de neutralité. Le dernier épisode en date de ce bras de fer est la
diffusion par la Radio télévision ivoirienne (RTI), contrôlée par Gbagbo, des
numéros d'immatriculation des véhicules du personnel civil des Nations unies qui
seront désormais fouillés. Une façon de dire qu'ils ne bénéficient plus des
égards diplomatiques. Il est vrai que ces autorités accusent les rebelles de
peindre des véhicules aux couleurs des Nations unies pour faire entrer en toute
discrétion des armes à Abidjan, ce qui justifierait, entre autres, ces fouilles.
Mais, il faut tout de même reconnaître que cette décision est assez grave. On a
le sentiment qu'il y a une volonté manifeste de pousser l'ONUCI à commettre une
erreur pour pouvoir s'en servir. En attendant de voir comment l'ONUCI réagira à
ces fouilles si elles étaient effectives, on ne peut déplorer que cette crise
gagne du terrain. L'argument de la non-ingérence dans les affaires d'un Etat que
brandit le camp du président sortant ne saurait tenir longtemps en ce sens
qu'aucune nation ne saurait être laissée à elle-même, et qu'aucun dirigeant ne
saurait être libre au point d'en faire à sa tête dans son pays.