LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 14 FEVRIER 2011

15 fév 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 14 FEVRIER 2011

Côte d`Ivoire: deux banques privées ferment, le gouvernement Gbagbo condamne

AFP
- Les filiales ivoiriennes de la banque française BNP Paribas et de l`Américaine Citibank ont fermé lundi, une décision jugée "illégale" par le gouvernement du président sortant Laurent
Gbagbo, en bataille financière avec son rival Alassane Ouattara. Les sièges de la la Banque internationale pour le commerce et l`industrie en Côte d`Ivoire (Bicici, groupe BNP Paribas) et de la banque américaine Citibank étaient fermés lundi à Abidjan, a constaté un journaliste de l`AFP. Sur son site internet, la Bicici a indiqué qu`elle suspendait "provisoirement" ses activités à partir de lundi. "Ces derniers jours ont (...) vu s`accroître la confusion juridique et réglementaire liée à la situation particulière du pays", a-t-elle expliqué. "Nous ne sommes plus aujourd`hui en mesure d`assurer nos activités dans des conditions satisfaisantes de sécurité juridique et comptable pour nos clients, ni de sécurité physique pour nos employés", a-t-elle souligné. La Bicici, présentée comme la deuxième banque en Afrique francophone, espère "un retour à la normale dans les meilleurs délais". Une source au sein de l`Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d`Ivoire (APBEFCI) a confirmé que Citibank avait également décidé de fermer pour le moment dans le pays. Dans un communiqué lu sur la télévision publique ivoirienne RTI, le ministre du Budget du gouvernement Gbagbo, Koné Katinan, a condamné "le caractère illégal" de la décision de fermeture des agences de la Bicici et de Citibank. "Cette décision se situe dans le prolongement des manoeuvres initiées pour punir le peuple ivoirien pour son soutien à la légalité constitutionnelle", a-t-il affirmé en référence à la réélection de M. Gbagbo le 28 novembre, contestée par M. Ouattara et une grande partie de la communauté internationale, dont l`ex-puissance coloniale française et les Etats-Unis. "La Bicici et la Citibank violent les droits des épargnants ivoriens en confisquant les dépôts de la clientèle", a-t-il accusé, avertissant que le gouvernement Gbagbo "ne saurait tolérer ces actes de défiance". Devant le siège de la Bicici à Abidjan, les nombreux clients qui trouvaient porte close lundi hésitaient entre dépit et colère. "C`est criminel", s`est écriée une cliente, tandis qu`un autre demandait: "c`est ça, l`asphyxie financière de la France?" Le camp Ouattara tente de couper les vivres au régime Gbagbo, qui réplique en s`efforçant notamment de mettre sur pied un système bancaire viable à l`échelle ivoirienne. Cette bataille fait suite à la reconnaissance de M. Ouattara comme président ivoirien par la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO), basée à Dakar.

Laurent Gbagbo poursuit la CEDEAO

Le Figaro
- Le président sortant de Côté d'Ivoire Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, a décidé de poursuivre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour avoir reconnu la victoire de son rival à la présidentielle. Un avocat de Laurent Gbagbo a déposé aujourd'hui sa demande devant la cour de justice de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria. Dans sa plainte, il demande aux juges d'invalider la décision de la CEDEAO de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara au deuxième tour de la présidentielle du 28 novembre dernier. La Commission électorale ivoirienne a reconnu Alassane Ouattara vainqueur du scrutin, tout comme la communauté internationale, contrairement au Conseil constitutionnel ivoirien, qui a déclaré le président sortant Laurent Gbagbo vainqueur.

Ouattara pourrait prolonger l'interdiction d'exporter le cacao

20 minutes
- Alassane Ouattara a déclaré qu'il prolongerait pour une durée indéterminée l'interdiction d'exporter le cacao de Côte d'Ivoire si Laurent Gbagbo ne lui cédait pas le pouvoir à l'expiration de la mesure actuellement en vigueur. Déclaré vainqueur de l'élection présidentielle par la commission électorale ivoirienne, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies, Alassane Ouattara a décrété le 23 janvier une interdiction d'exporter le cacao de Côte d'Ivoire pendant un mois. Dans une interview au Financial Times, il dit être contraint de maintenir ces sanctions économiques pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. «Si M. Gbagbo se retire, alors bien sâr l'interdiction sera levée. Mais s'il reste, je pense simplement que l'interdiction restera en vigueur», a déclaré Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel par un Conseil constitutionnel à sa main, qui a annulé des milliers de bulletins de vote dans des régions jugées favorables à son adversaire. La mesure prise par Alassane Ouattara, globalement respectée par les exportateurs, et son éventuelle prolongation ont fait grimper le cours du cacao. «L'interdiction porte sur les exportations (...) Les sociétés exportatrices devraient continuer à stocker», a poursuivi Alassane Ouattara. «Les fèves de cacao peuvent être stockées pendant longtemps. Il est évident que M. Gbagbo sera parti bien avant que les fèves de cacao ne commencent à pourrir.»

Le gouvernement de Gbagbo proteste contre une "ingérence" de l'ambassadeur des Etats-Unis

Le Point
- Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents déclarés de Côte d'Ivoire, proteste contre une "ingérence" dans les affaires ivoiriennes de l'ambassadeur des Etats-Unis dans le pays et un "parti-pris flagrant" en faveur du rival Alassane Ouattara." Le gouvernement élève la plus vigoureuse protestation contre l'ingérence grave et inadmissible dans les affaires de la Côte-D'ivoire" de l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, Phillip Carter III, a indiqué dimanche le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Melo, dans une déclaration à la télévision publique. Selon la déclaration, M. Carter III a tenu des "propos désobligeants et infondés" à l'endroit de Laurent Gbagbo. Le 4 février à Washington, le diplomate américain avait déclaré que "la fenêtre est en train de se refermer pour un départ honorable et pacifique de Gbagbo" tout en ajoutant que l'armée finira par le lâcher faute de moyens financiers. Pour le gouvernement de Laurent Gbagbo, ces "propos outrageux" qui dénotent d'un "parti-pris flagrant" en faveur de l'une des parties au conflit postélectoral en Côte d'Ivoire sont une "tentative de déstabilisation" et une "violation des règles diplomatiques de nature à aggraver la crise". "Le gouvernement invite M. Carter III à mettre un terme à ces ingérences", selon le communiqué.(...)

Côte d`Ivoire: la prochaine mission UA sera "la dernière" (camp Ouattara)

AFP
- La prochaine mission de chefs d`Etat africains à Abidjan pour trouver "une solution pacifique définitive à la crise ivoirienne" sera "la dernière", a averti samedi le camp d`Alassane Ouattara, reconnu président élu par une grande partie de la communauté internationale. Dans un communiqué, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition des partis pro-Ouattara, et l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui lui est alliée, voient cette mission "comme celle de la dernière chance, pour sortir la Côte d`Ivoire de la crise par la voie pacifique". Attendue d`ici à fin février, la médiation du panel de cinq chefs d`Etat désignés par l`Union africaine "sera la dernière sur la crise postélectorale", insistent-ils, après une série de missions restées sans effet. Le RHDP et les FN dénoncent "l`entêtement et l`obsession du pouvoir" du président sortant Laurent Gbagbo "qui ne veut pas reconnaître sa défaite", et "les violations massives des droits de l`homme" perpétrées selon eux par les forces qui lui sont fidèles. Reconnu notamment par l`ONU et l`UA, M. Ouattara "sera très bientôt installé au palais de la République", assurent-ils à leurs partisans. Des experts envoyés par le panel de présidents africains ont eu, de dimanche à jeudi à Abidjan, des consultations avec les principaux acteurs de la crise née du scrutin du 28 novembre. Ils doivent être suivis en février du panel de chefs d`Etat présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et comprenant Idriss Deby (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie) et Blaise Compaoré (Burkina Faso). Le président burkinabè est récusé par les partisans de M. Gbagbo qui
l`accusent d`être pro-Ouattara. Le panel a jusqu`à fin février pour arrêter des décisions "contraignantes".

Les USA reconnaissent l`ambassadeur nommé par Ouattara

Cyberpresse
- Les Etats-Unis ont reconnu officiellement vendredi l`ambassadeur de Côte d`Ivoire nommé par le président Alassane Ouattara, a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine. Le secrétaire d`Etat adjoint James Steinberg "a accepté aujourd`hui (vendredi, ndlr) les lettres de créance du nouvel ambassadeur de Côte d`Ivoire désigné par le président Ouattara", a dit Philip Crowley sur son compte Twitter. Il a ensuite précisé à l`AFP que le nom de l`ambassadeur était Daouda Diabate. La diplomatie américaine avait précédemment fait savoir qu`elle accueillerait favorablement une telle nomination en soulignant que M. Ouattara était "le dirigeant légitime de la Côte d`Ivoire". Une porte-parole de l`ambassade de Côte d`Ivoire à Washington, Cynthia Guibi, a toutefois indiqué à l`AFP que l`ambassadeur ivoirien aux Etats-Unis, Charles Yao Koffi, nommé par Laurent Gbagbo, le président sortant et rival de M. Ouattara, était toujours "en poste". "Alassane Outtara n`est pas le président de la Côte d`Ivoire", a-t-elle ajouté. Plusieurs pays et organisations ont déjà reconnu des ambassadeurs nommés par M. Ouattara, dont la France et l`ONU. La victoire de M. Ouattara à la présidentielle du 28 novembre est reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale mais est contestée par le président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir.

Les violences ont fait près de 300 morts en Côte d`Ivoire

Reuters
- Au moins 296 personnes ont trouvé la mort au cours de violences postélectorales en Côte d`Ivoire depuis la mi-décembre, a annoncé jeudi la mission des Nations unies. Le pays est plongé dans une crise politique depuis le second tour de l`élection présidentielle organisé le 28 novembre, les deux candidats revendiquant la victoire. D`après les résultats annoncés par la commission électorale et certifiés par l`Onu, le scrutin a été largement remporté par Alassane Ouattara. Mais le Conseil constitutionnel, où siègent des proches du président sortant, Laurent Gbagbo, a annulé une partie des bulletins et l`a proclamé réélu. Des dizaines de personnes ont été tuées lors d`accrochages entre partisans de Ouattara et forces de sécurité, la plupart du temps dans des raids opérés par des soldats pro-Gbagbo et leurs alliés contre des quartiers favorables à Ouattara. Beaucoup ont été enlevées durant ces attaques, selon la mission de l`Onu. L`Onu fait état de 22 morts à Abidjan durant la semaine écoulée. "Cela porte le total des personnes tuées à plus de 296 depuis la mi-décembre", a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l`organisation internationale, ajoutant que d`autres avaient été kidnappées ou violées. Selon des témoins, des éléments paramilitaires alliés à Gbagbo ont tué au moins six civils lundi dans un secteur pro-Ouattara.

Crise ivoirienne: la cacophonie du camp Gbagbo contre Blaise Compaoré

Le Pays
- Depuis la mise en place d'un panel de chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire, duquel fait partie le président du Faso, Blaise Compaoré, le "général" de la rue, Charles Blé Goudé, n'a de cesse de lui manifester son hostilité et ce, à travers souvent des propros indélicats et discourtois. Lisez le point de vue à propos. Ça y est, le camp Gbagbo par l'entremise de son activiste en chef, Charles Blé Goudé, vient de lancer une nouvelle "Fatwa" contre le président Blaise Compaoré à la faveur d'un meeting à la place de la république à Abidjan. "Compaoré, ici c'est chez nous. Nous ne voulons pas de la médiation. Reste au Burkina" tel était le message véhiculé par le ministre de la jeunesse, de l'emploi et de la formation professionnelle de Gbagbo à ce rassemblement des frontistes du samedi 05 février 2011. Par cet énième frasque, Blé Goudé, le plus vieil étudiant de l'Afrique de l'Ouest, entendait mobiliser son clan patriotique d'une nouvelle époque pour dénoncer et décrier la présence de Blaise Compaoré dans le panel de cinq chefs d'Etat, désigné lors du dernier sommet de l'Union Africaine à Addis Abeba pour trouver une solution diplomatique à la crise ivoirienne post électorale du 28 Novembre 2010. Le péché commis par Blaise Compaoré pour subir cet assaut, est d'avoir condamné le forcing constitutionnel de Gbagbo à la récente élection présidentielle et reconnu, avec ses pairs de l'UEMOA, la CEDEAO et l'UA, Alassane Dramane Ouattara, le président élu par le peuple de Côte d'Ivoire. Ce retournement de veste du "Gbagbo LAND" à l'égard du président du Faso n'est aucunement surprenant. Le président sortant Gbagbo et son clan, en fonction de leurs intérêts du moment et au gré du vent, ont une connotation différente et même contraire d'avec le commun des mortels, du sens de l'amitié, de la fraternité, de la vérité et de la parole donnée. Que de rebondissements aura connu l'amitié entre Compaoré et Gbabgo. Cette amitié vieille des années 80 va prendre véritablement du plomb dans l'aile avec l'arrivée de Gbagbo au pouvoir en Côte d'Ivoire et au déclenchement de la rébellion des forces nouvelles dans ce pays en 2002. Le régime frontiste, à cette époque, désigne Blaise Compaoré comme "persona non grata" en terre d'éburnie et fait subir un calvaire à ses compatriotes dans ce pays. Mars 2007, le pouvoir Gbagbo est légitimé à la faveur des accords politiques ivoiro - ivoiriens sous l'égide du président Compaoré. Le président du Faso devient subitement le grand ami du camp Gbagbo et le faiseur de paix aux qualités exceptionnelles vantées par le régime frontiste. Le tapis rouge et tous les honneurs sont ainsi déroulés au président Compaoré dans le cadre d'une visite officielle sur l'invitation de Gbagbo en Côte d'Ivoire du 15 au 18 septembre 2008. Le 16 septembre, le président Blaise Compaoré reçoit symboliquement les clés de la mairie de Yamoussoukro, le consacrant citoyen d'honneur de cette ville. Le président du Faso a aussi été nommé chef traditionnel de la tribu Akouè par le collège des chefs, conformément à la tradition de la région. A Mama, village de Laurent Gbagbo, les chefs traditionnels de l'ethnie Bété lui décernent le titre de président d' honneur des chefs de canton de 15 villages, 5 préfectures et de la région. Ouagadougou devient la première destination de la diplomatie ivoirienne. Les ivoiriens de tout bord se bousculent au portillon du palais de Kosyam. Blaise Compaoré devient ainsi le "messie" au chevet de la Côte d'Ivoire. Voilà que, comme par enchantement, toute cette idylle déguisée pour Blaise Compaoré donne place à cette nouvelle hostilité. Ce nouveau bluff du camp Gbagbo dans cette crise vient confirmer la déroute programmée de la rébellion des frontistes. C'est un régime au soir de sa vie qui étale ses tares et endeuille à travers ses milices le peuple de Côte d'Ivoire. Les propos va-t-en guerre et empreints d'irresponsabilité du tristement célèbre Charles Blé Goudé sont l'illustration parfaite de la panique qui a gagné la maison des belligérants du FPI. Tout compte fait, le régime frontiste a décidé de rentrer dans l'histoire par la petite porte. La Communauté internationale doit l'y aider. Il sera comptable de ses propres turpitudes.