LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 20 JANVIER 2011

20 jan 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 20 JANVIER 2011







Côte
d'Ivoire : le Conseil de sécurité envoie 2.000 Casques bleus en renfort




Centre de nouvelles de l'ONU

–Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé mercredi l'envoi de 2.000 Casques
bleus supplémentaires en Côte d'Ivoire jusqu'au 30 juin 2011 pour faire face à
une situation post électorale tendue, comme l'avait demandé le Secrétaire
général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une lettre adressée au Conseil le 7 janvier.




Dans une résolution adoptée à l'unanimité, les Etats membres du
Conseil ont également décidé de « prolonger de quatre semaines, au plus, le
redéploiement, à titre temporaire, de la Mission des Nations Unies au Libéria
(MINUL) à l'ONUCI de trois compagnies d'infanterie et d'une unité aérienne
constituée de deux hélicoptères de transport militaires ». De même, trois
hélicoptères armés et leurs équipages, seront transférés de la MINUL à l'ONUCI
pour une période de quatre semaines.




Le Conseil de sécurité a aussi « décidé d'autoriser, en
remplacement de 60 policiers des Nations Unies, le déploiement de 60 membres
d'unités de police constituées afin de faire face aux menaces que constituent
les foules non armées ».




Le Conseil « exige de toutes les parties qu'elles s'acquittent
scrupuleusement de l'obligation de respecter la sécurité de l'ONUCI et des
autres membres du personnel des Nations Unies et fassent en sorte que la liberté
de circulation de l'ONUCI et des forces françaises qui l'appuient soit
pleinement respectée, avec accès immédiat et sans entrave à l'ensemble du
territoire ivoirien, y compris à tous les organes administratifs et
gouvernementaux, et demande instamment la levée immédiate du blocus de l'Hôtel
du Golf », où réside le Président élu Alassane Ouattara.




La Côte d'Ivoire est confrontée à une grave crise politique
depuis le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010.
L'élection a été remportée par Alassane Ouattara et sa victoire a été reconnue
par la communauté internationale mais le Président sortant Laurent Gbagbo s'est
déclaré vainqueur et refuse de quitter le pouvoir.




Le Conseil de sécurité a exigé « sans préjudice de la liberté
d'expression, l'arrêt immédiat de l'utilisation qui est faite des médias,
notamment de la Radiodiffusion-Télévision ivoirienne (RTI), pour diffuser de
fausses informations incitant à la haine et à la violence, notamment contre les
Nations Unies et en particulier l'ONUCI ». Les Etats membres ont réaffirmé
qu'ils étaient prêts « à prendre des mesures, y compris des sanctions ciblées, à
l'encontre de ceux qui entravent l'action de l'ONUCI ».




L'envoi de Casques bleus supplémentaires survient alors que
l'ONUCI a déploré mardi des actes répétés d'agression contre ses patrouilles
commis par une partie de la population soutenue par les forces du camp de
Laurent Gbagbo. Elle a réitéré « son appel au calme, à la sérénité et à la
retenue pour assurer un climat propice à la solution de la crise post électorale
en cours ».




Dans une déclaration commune, le Conseiller spécial pour la
prévention du génocide, Francis Deng et le Conseiller spécial pour la
responsabilité de protéger, Edward Luck, ont exprimé mercredi leur préoccupation
sur « la possibilité de génocide, de crimes contre l'humanité, de crimes de
guerre et de nettoyage ethnique » en Côte d'Ivoire.




« Nous estimons que des mesures devraient être prises d'urgence,
au titre de la responsabilité de protéger, pour écarter tout risque de génocide
et assurer la protection de tous ceux qui risquent d'être victimes d'atrocités à
grande échelle », ont déclaré les Conseils spéciaux du Secrétaire général.




MM. Deng et Luck se sont dits « profondément préoccupés par les
allégations selon lesquelles les forces armées et les milices qui soutiennent
les camps adverses dans la crise politique actuelle chercheraient à recruter et
à armer des groupes ethniques alliés à chaque camp. Nous sommes également très
inquiets d'apprendre que des propos haineux visant à inciter à des attaques
violentes contre certains groupes ethniques et nationaux continuent d'être tenus
».




Leurs inquiétudes portent également sur les affrontements
ethniques qui ont éclaté ces derniers jours à Duékoué, à Gabia et à Lakota
villes situées dans l'ouest du pays. Ces affrontements ont forcé plus de 23.500
Ivoiriens à fuir vers les pays voisins et fait plus de 16.000 déplacés.




« Le risque que ces affrontements se propagent dans tout le pays
est bien réel. S'ils ne sont pas contenus, ces affrontements pourraient conduire
à des atrocités à grande échelle », préviennent les deux Conseillers.




« Nous demandons instamment à toutes les parties en Côte d'Ivoire
de s'abstenir de tenir des discours provocateurs qui incitent à la haine et à la
violence. Ceux qui commettent des atrocités ou qui y incitent auront à répondre
de leurs actes. Nous souhaitons, une fois encore, rappeler à toutes les parties
qu'elles ont la responsabilité de protéger tous les habitants en Côte d'Ivoire,
quelle que soit leur appartenance ethnique, leur nationalité ou leur religion »,
ont-ils conclu.




 




Alassane
Ouattara : « L'usage de la force s'impose pour régler la crise »




La Croix -
Le président élu de Côte d'Ivoire estime qu'il faudra une intervention militaire
pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir. Entretien - Alassane Ouattara,
président élu de Côte d'Ivoire Pour réaliser cet entretien exclusif, le
correspondant de La Croix, basé à Abidjan, a dû se rendre à l'hôtel du Golf dans
un hélicoptère affrété par les Nations unies. C'est le seul moyen de rencontrer
Alassane Ouattara, président élu de la Côte d'Ivoire, retranché dans cet hôtel
depuis fin novembre, et encerclé par les forces de Laurent Gbagbo. "La Croix" :
Le premier ministre kényan, Raila Odinga, était lundi et mardi 18 janvier à
Abidjan pour une nouvelle médiation.




 




Il vous
a rencontré, ainsi que Laurent Gbagbo. Qu'est-ce que cette nouvelle tentative
vous inspire ?




Alassane
Ouattara
: J'ai parlé avec Raila
Odinga. Je suis convaincu qu'il va comprendre, comme tous les autres médiateurs,
que des discussions n'auront aucun résultat positif sur la résolution pacifique
de cette crise, et qu'à un moment donné la décision de prendre d'autres mesures,
notamment la force légitime, sera nécessaire. Comme à son habitude, Laurent
Gbagbo a demandé du temps et a fait des promesses qu'évidemment il ne respectera
pas. Mais il est clair qu'il veut utiliser ce temps pour importer des armes, des
munitions et des mercenaires.




 




Le
dialogue est donc définitivement rompu, selon vous ?




Alassane
Ouattara
 : Je suis un homme de
dialogue, un homme de paix. Bien sûr, je souhaite une résolution pacifique de
cette crise. Ce n'est pas que je ne veux pas discuter, mais je souhaite discuter
seulement si Laurent Gbagbo reconnaît que le peuple ivoirien m'a élu président.
Mais il ne le veut pas. Le monde entier a reconnu mon élection. Laurent Gbagbo
le sait. Le résultat de l'élection a été certifié par les Nations unies. Il a
renversé le résultat. Ce n'est pas démocratique, et ce n'est pas acceptable ! En
2011, il y a aura 18 élections en Afrique. C'est un précédent très dangereux si
Laurent Gbagbo arrive à s'en sortir. Le verdict des urnes n'aurait plus aucun
intérêt. Il ne reste plus, selon vous, que l'intervention militaire ? Quand on
est pacifique, comme je le suis, on essaie de trouver toutes les éventualités
pour sortir de la crise par une voie pacifique. L'élection a eu lieu le 28
novembre. Cela fait plus d'un mois. Il y a eu de nombreuses missions de la
Cedeao (1) et de l'Union africaine.  J'aurais pu dire après les deux premières
missions : « Ce n'est pas la peine », mais je veux donner toutes les ouvertures
possibles pour que nous puissions y arriver de manière pacifique. Je pense
qu'après cette mission, l'Union africaine et la Cedeao comprendront que cette
voie n'est plus possible avec Laurent Gbagbo, et qu'il faut avoir recours à
d'autres mesures, y compris l'usage de la force.




 




Vous
pensez vraiment que la Cedeao va passer des menaces à une action sur le terrain
?




Alassane
Ouattara
 :Tout est en train
d'être mis en place. L'intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle
sera programmée. J'ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan
dimanche 16 janvier, il m'a assuré de sa détermination. C'est pour cela que les
chefs d'état-major des pays de la Cedeao se sont réunis mardi à Bamako. Des
arrangements sont en cours pour qu'ils aillent faire des reconnaissances à
Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats. La Côte
d'Ivoire ne peut pas continuer comme ça, avec ce monsieur qui se prend pour un
président. C'est un clown, et c'est tragique pour notre pays.




 





Demander à vos partisans de marcher pacifiquement ne serait pas envisageable
comme alternative ?




Le 16
décembre, nous avons organisé une manifestation populaire qui a réuni jusqu'à 50
000 personnes dans certains quartiers comme Abobo. Vous avez vu comment les gens
ont été massacrés ? Nous avions le choix : soit mettre 100 000 personnes par
quartier dès le lendemain, et constater 1 000 ou 2 000 morts, ou accepter
pendant une certaine période la voie pacifique. Nous avons choisi la voie
pacifique et nous avons suivi la Cedeao. Elle nous dira dans quelques jours
comment elle compte procéder. Je préfère la voie de la Cedeao qui est en réalité
de proposer une exfiltration. Il s'agit de venir chercher Laurent Gbagbo, comme
cela a été fait pour d'autres chefs d'État en Afrique ou ailleurs. [...]




 




Le Ghana
fait un demi-tour sur une intervention militaire pour faire partir Laurent
Gbagbo




Xinhuanet
-
Le Ghana semble avoir revenir
à son opposition à une opération militaire pour faire partir le président
sortant ivoirien Laurent Gbagbo. Lors de sa rencontre mercredi à Accra avec le
Premier ministre kenyan Raila Odinga, émissaire de l'Union africaine pour la
Côte d'Ivoire, le président ghanéen John Evans Mills s'est dit prêt à soutenir
toute décision prise par la Commaunuté économique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (Cédéao) ou de l'Union africaine pour résoudre la crise en Côte d'Ivoire
même si elle implique une action militaire. Raila Odinga a fait une escale de
quelques heures à Accra en route pour regagner Nairobi, au terme d'une nouvelle
mission de médiation en Côte d'Ivoire. Selon un responsable de la présidence, M.
Odinga s'est dit satisfait de la position clarifiée du Ghana, affirmant qu'il
est venu pour connaître la position officielle du Ghana sur son voisin
occidental. Le président Mills avait déclaré en début de cette semaine qu'une
action militaire serait la dernière option envisagée pour faire partir Laurent
Gbagbo. Face à des réactions intérieures et extérieures de sa déclaration, le
président Mills semble changer sa position initiale, selon une source fiable de
la présidence.




 




Le
médiateur de l'UA menace Gbagbo de sanctions économiques




Le
Parisien -
Le médiateur de
l'Union africaine (UA) dans la crise ivoirienne, Raila Odinga, en visite
mercredi au Burkina Faso après l'échec de sa médiation à Abidjan, a menacé le
président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de sanctions économiques s'il ne
cédait pas le pouvoir. "Nous avons été fermes et très clairs, si M. Gbagbo ne
prend pas en compte les différentes propositions qui vont lui être faites, la
fenêtre des négociations va se refermer bientôt et nous allons passer à une
autre étape qui inclut notamment l'utilisation d'autres moyens tels que les
sanctions économiques et autres", a déclaré le Premier ministre kényan à la
presse. M. Odinga s'exprimait à l'issue d'une "concertation" qu'il a qualifiée
de "très approfondie" avec le président burkinabè Blaise Compaoré. "Le président
Gbagbo n'a pas accepté notre requête (de céder le pouvoir) mais là n'est pas la
question, la question c'est comment donner des assurances à M. Gbagbo quant à
une sortie honorable", a-t-il poursuivi. "Il est aussi temps pour l'Afrique
d'être incisif sur cette question (du départ de Gbagbo du pouvoir)", a souligné
M. Odinga qui a dû partager le pouvoir avec le président Mwai Kibaki après des
élections controversées. "Il y a dix-sept pays en Afrique qui doivent organiser
des élections et on ne peut pas accepter que quelqu'un qui a perdu les élections
puissent vouloir s'imposer par la force", a insisté M. Odinga soulignant qu'il
est "important pour l'Afrique de cultiver et de promouvoir la culture de la
démocratie". M. Odinga, qui était depuis lundi à Abidjan, à échoué à faire plier
M. Gbagbo pour céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, l'autre président
proclamé après la présidentielle du 28 novembre et qui est soutenu par la
communauté internationale. "Je crois que M. Gbagbo n'a pas le choix (sur la
poursuite de ma mission). J'ai été nommé par l'UA pour entreprendre cette
mission et je compte continuer jusqu'à ce que l'UA me dise ce qu'il y a lieu de
faire", a indiqué le médiateur de l'UA, qui a été "récusé" mercredi par le camp
Gbagbo. Par ailleurs, le Premier ministre nommé par Ouattara, Guillaume Soro,
est arrivé à Ouagadougou où il doit s'entretenir jeudi avec M. Compaoré.




 




Crise
ivoirienne: après Odinga, à qui le tour ?




Le Pays  -
Ça y est ! Laurent Koudou Gbagbo, le célèbre boulanger d'Abidjan, a encore roulé
un de ses nombreux interlocuteurs dans la farine. Comme tant d'autres, il s'agit
d'un gros morceau : Raila Odinga, Premier ministre kényan, mais surtout
émissaire de l'Union africaine (UA). Il s'en est retourné chez lui, déçu de sa
mission : Gbagbo n'a cédé en rien. [...] L'évolution de la situation montre que
les jusqu'au-boutistes du FPI ne laissent guère le choix à ceux qui doivent
décider de l'opportunité d'une intervention militaire. Opération de dernier
recours, celle-ci est aujourd'hui plus que jamais d'actualité. En effet, que
faire d'autre, l'échec de la mission Odinga venant s'ajouter à ceux de
précédents négociateurs ? Persister à envoyer des émissaires pour obtenir en
retour les mêmes résultats ? Ou se résigner à recourir à une intervention
militaire bien ciblée, et circonscrite aussi bien dans l'espace que dans le
temps ? D'un moment à l'autre, la crise ivoirienne pourrait connaître un
dénouement sanglant. Force est de reconnaître aujourd'hui, qu'on aura tout fait
pour l'éviter. Mais il faut se rendre à l'évidence : la diplomatie ne semble pas
convenir au cas Gbagbo.




 




Côte
d'Ivoire: Blaise Compaoré privilégie la diplomatie sans écarter l'option
militaire de la CEDEAO




Fasozine -
A la tête d'une délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO), Blaise Compaoré a eu, les 17 et 18 janvier 2011, des séances
de travail avec le président français, Nicolas Sarkozy et le vice-Premier
ministre britannique, Nick Clegg, sur la crise ivoirienne. A l'issue de ses
entretiens, il a indiqué que les chefs d'Etat de la CEDEAO privilégient le
dialogue. «Les Chefs d'Etat ont décidé de poursuivre le dialogue, mais en même
temps, ils se sont accordés sur la nécessité d'envisager des mesures afin de
rétablir l'ordre constitutionnel», a indiqué le président burkinabè. Cependant,
il n'exclue pas une intervention militaire sur les berges de la Lagune Ebrié.
«L'intervention militaire fait partie des décisions prises lors du sommet
extraordinaire de la CEDEAO, le 24 décembre à Abuja. Nous n'y avons pas du tout
renoncé, même si nous la considérons comme la toute dernière solution», a ajouté
Blaise Compaoré qui a, par ailleurs, dit que le Burkina sera solidaire de la
CEDEAO dans les décisions qu'elle prendra. «Le Burkina Faso prendra toute sa
part de responsabilité lorsque la CEDEAO décidera de passer à l'option militaire
pour écarter le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo du pouvoir», a-t-il
déclaré. Sur la situation des ressortissants des pays ouest africains en cas
d'attaque, le chef de l'Etat burkinabè a sa petite idée. «L'intervention
militaire ne changera rien à leur situation. Ils peuvent actuellement être
soumis à des exactions alors qu'il n'y a pas encore eu cette intervention. Je
confirme que nos chefs d'état-major continuent de travailler sur l'intervention
militaire», a poursuivi Blaise Compaoré. Le président du Faso a également tenu à
démentir les propos du camp Gbagbo qui dit être victime d'un «complot
international». «Les décisions que nous avons prises sur la crise ivoirienne
sont conformes aux textes de la CEDEAO. Il est inexact de prétendre que nous
prenons des ordres auprès des puissances ou des pays tiers», a indiqué Blaise
Compaoré.




 




Côte
d`Ivoire: le temps joue pour Gbagbo, mais au risque d`un conflit dur




AFP -
Echec des médiations, option militaire hypothétique: les jours passent dans la
grave crise ivoirienne et affaiblissent Alassane Ouattara face à son rival
Laurent Gbagbo, rompu à la stratégie d`usure, au risque d`une confrontation dure
des deux camps. "Il est trop tôt pour dire que Gbagbo a gagné à l`usure, mais il
est clair qu`il joue le temps, c`est une stratégie qu`il a déjà utilisée par le
passé", estime Gilles Yabi, analyste à l`International Crisis Group (ICG), après
l`échec d`une nouvelle médiation africaine pour tenter de convaincre le chef
d`Etat sortant de quitter le pouvoir. Depuis le présidentielle du 28 novembre,
Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, s`estime
président légitime tout comme son rival Alassane Ouattara, proclamé gagnant par
la commission électorale. Ouattara est soutenu par la quasi-totalité de la
communauté internationale, qui presse Gbagbo de quitter le pouvoir, ce qu`il
refuse. Les deux rivaux campent chacun sur leur position. Le chef d`Etat sortant
a vu défiler au palais présidentiel où il les reçoit une série de médiateurs
africains qui n`ont jamais réussi à faire changer sa position d`un iota. Il
vient même de "récuser" le dernier en date venu au nom de l`Union africaine (UA),
le Premier ministre kényan Raila Odinga, accusé de "prendre position pour M.
Ouattara", selon le camp Gbagbo. "La stratégie de Gbagbo c`est l`étouffement. La
stratégie du boa. La négociation cela l`arrange, et cela étouffe de plus en plus
Alassane Ouattara qui est enfermé dans son QG" du Golf hôtel d`Abidjan, soumis
depuis un mois et demi à un blocus des forces du camp Gbagbo, relève Alioune
Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l`Homme
(Raddho), joint au téléphone à Dakar. Mardi, le chef de l`opération de l`ONU en
Côte d`Ivoire (Onuci), Choi Young-Jin, avait estimé que la situation au Golf
hôtel ne pouvait "plus durer très longtemps". "Gbagbo n`est pas fatigué, il est
capable d`engager un bras de fer", renchérit l`analyste d`ICG. "Le temps joue
pour lui, il a planifié son coup et s`est préparé. Cela correspond à son slogan:
+Je gagne, ou je gagne+", renchérit M. Tine.




De son côté,
sentant certainement que le temps joue contre lui, Alassane Ouattara affirme
qu`"on n`est pas parti pour une longue crise", a-t-il dit dans une interview
mercredi à TV5. Alors que Gbagbo est sous la menace d`une intervention militaire
de la Communauté des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), M. Ouattara assure que
celle-ci est "déjà prévue, organisée. Elle sera programmée". "C`est pour cela
que les chefs d`état-major des pays de la Cédéao se sont réunis mardi à Bamako",
selon lui. Mais, "cette option ne fait pas encore l`unanimité en Afrique de
l`Ouest", relève Gilles Yabi, pour qui "il faudrait une justification claire
compte tenu des risques". "S`il s`agit de faire respecter le résultat d`une
élection, cela ne sera pas facile à faire comprendre. Si c`est la prévention
d`une guerre totale (entre les deux camps) et la protection des civils, cela
sera différent", estime-t-il. "Plus le temps de la crise dure, plus on se
retrouve avec la fatalité d`une opération militaire", estime un diplomate à
Abidjan, selon qui cette option "permettrait d`éviter que les deux camps ne
s`affrontent, et ils en ont les moyens". "Il y a trop de lenteur, si cela
continue comme ça, on va se retrouver avec une guerre qui s`avèrera plus longue,
dure et meurtrière que si l`on intervenait maintenant", prévient Alioune Tine.




 




Côte
d`Ivoire: l`appel au "pays mort" suivi




AFP -
L'appel à une opération "pays mort" en Côte d'Ivoire, lancée par le camp
d'Alassane Ouattara pour renforcer la pression en vue d'un départ de Laurent
Gbagbo de la présidence, semblait bien suivi mardi à Abidjan dans ses bastions
mais très peu ailleurs, a constaté l'AFP. Dans les quartiers populaires Abobo et
Adjamé, fiefs du camp Ouattara, placé sous couvre-feu nocture depuis près d'une
semaine en ce qui concerne Abobo suite à des violences meurtrières, la
circulation était très limitée et de nombreux magasins étaient fermés. Les cours
dans les écoles étaient également pertubés tout comme les transports publics.
"Nous sommes fatigués de ces perturbations (...) On veut vaquer à nos
occupations", se plaignait une dame, dans l'attente d'un autobus. A Abobo, des
commerces étaient fermés, les bus étaient rares et de nombreux habitants se
déplaçaient à pied pour se rendre au travail dans d'autres quartiers. En
revanche, dans les quartiers de Yopougon (ouest), du Plateau (quartier des
affaires) et dans celui chic et résidentiel de Cocody, l'activité était normale,
celle des transports comme des commerces notamment. A Bouaké, ville du centre du
pays et fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui soutient Alassane
Ouattara, rival du président sortant, les banques et les écoles étaient fermées
mardi à la mi-journée. Les marchés et les principaux commerces étaient ouverts
et les transports en commun fonctionnaient normalement, a constaté un
journaliste de l'AFP.




 




Côte
d'Ivoire : la grève illimitée se poursuit et s'étend à des quartiers pro-Gbagbo




 




Xinhuanet
-
Des quartiers pro-Gbagbo sont
atteints par la grève générale illimitée lancée depuis mardi par le camp
Ouattara. Selon le constat de Xinhua, le transport a été fortement perturbé
mercredi à Yopougon et Cocody (favorables à Gbagbo) où les mini cars de
transport urbains appelés "gbakas" n'ont pas roulé alors qu'ils avaient circulé
mardi. Les travailleurs habitant ces zones ont ainsi éprouvé d'énormes
difficultés à se rendre dans leurs services. Tout comme mardi, les secteurs
pro-Ouattara eux ont présenté le même décor au deuxième jour de l'opération
"pays mort".Les activités économiques ont été de nouveau perturbées dans le
quartier d'Adjamé abritant la grande gare routière et les magasins de gros,
ainsi que dans les quartiers d'Abobo et de Treichville où la plupart des
magasins étaient fermés. "La situation des commerçants s'est dégradée avec la
crise post électorale. Nous subissons de lourdes pertes avec l'opération 'pays
mort', mais nous respectons tout de même le mot d'ordre", a confié le secrétaire
général adjoint de l'union nationale des commerçants de Côte d'Ivoire ( UNCCI)
Cissé Hamed. Si certains commerçants comme lui ont fermé pour suivre le mot
d'ordre repris par des responsables syndicaux de commerçants et transporteurs,
d'autres opérateurs économiques ont préféré fermer par crainte de violences, de
pillages ou encore de représailles. C'est le cas du supermarché "Trade center"
tenu par des ressortissants libanais et du grand magasin "La foire de Chine"
tenu par des ressortissants chinois où l'on a fermé pour observer la
prudence.(...)