La Division Réforme du Secteur de la Sécurité de l’ONUCI évoque la sécurité des élections avec la société civile

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2 juin 2015

La Division Réforme du Secteur de la Sécurité de l’ONUCI évoque la sécurité des élections avec la société civile

La Division Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), a organisé, vendredi 29 mai 2015, la 28ème édition de son déjeuner- débat mensuel avec les acteurs de la société civile. Le thème du jour était ''Perspective de la société civile sur la sécurité des élections en 2015''. Les échanges ont été présidés par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Simon Munzu.



Martin Gohr, le Responsable de la Fondation Fridriech Ebert Stiftung, structure qui soutient ce programme de déjeuner-débats, a souligné que l'intérêt que son institution accorde à la Réforme du Secteur de la Sécurité est motivé par sa conviction que pour établir des forces armées démocratiques, il faut intégrer les acteurs étatiques, mais aussi ceux de la société civile. « Tous les acteurs, à quelque niveau qu'ils soient, doivent prendre une part active dans le processus de paix et de la RSS », a-t-il indiqué.



« La RSS, la conduite des élections, la sécurité autour des élections, font partie des missions régaliennes de l'État. Mais, nous ne cessons de dire que pour remplir ces missions, l'État a constamment besoin de la collaboration d'autres parties prenantes en Côte d'Ivoire, notamment la société civile. Vous avez donc votre rôle à jouer, vous devez vous faire entendre, vous devez faire une contribution positive, tout en critiquant quand il le faut, pour attirer l'attention sur ce qui ne va pas, comme il faut ; c'est votre droit et votre responsabilité », a estimé pour sa part, M. Munzu.



La Directrice de la Clinique juridique de Bouaké, Constance Tokpa, membre de l'Association des femmes juristes et l'une des panélistes, a insisté sur le rôle important de la société civile qui doit s'impliquer aux côté des acteurs étatiques dans l'organisation des élections. Tout en réitérant la confiance aux organisations internationales, Mme Tokpa a souhaité que les questions sécuritaires soient totalement réglées avant d'organiser les élections.



Pour sa part, Présidente de la Fondation Terre d'Esperance, Marie Laure Kindo Assandoi, paneliste, elle aussi et membre de la société civile, a mis l'accent sur la Constitution ivoirienne qui, selon son appréciation, serait à la base des conflits que le pays a connus. Elle a rappelé que l'élection de 2010 avait pu se faire grâce à la prise d'une ordonnance et que le Président Alassane Ouattara avait promis de mettre la Constitution sur la table afin que soit débattu tout ce qui y était conflictuel. « Malheureusement pendant tout le mandat, nous n'avons rien vu venir. Nous avons attiré l'attention sur cette question mais rien n'est fait. Nous nous demandons sur quelle base nous allons faire les élections cette année, parce que pour faire des élections, il faut des textes parmi lesquels, la Constitution qui est le texte fondamental. Nous pensons qu'il est bon que la Constitution soit mise sur la table et que nous discutions, sans faux-fuyants », a dit Mme Kindo Assandoi, en souhaitant qu'un consensus soit trouvé afin qu'une solution durable prévale.



Le troisième intervenant, le Président du Réseau des armes légères en Afrique de l'Ouest/ section Côte d'Ivoire, Karamoko Diakité, a évoqué la question de la circulation des armes légères, celle des chasseurs traditionnels communément appelés Dozos et des ex-combattants. Il a expliqué que ces éléments sont des menaces et constituent des facteurs aggravant la peur des populations dans plusieurs régions du pays. Il a indiqué que malgré tout ce qui est entrepris pour la circulation des armes, des membres de la confrérie des chasseurs restent encore dans la nature. Il estime en outre que la question des ex-combattants n'est pas non plus totalement réglée.