Sassandra, le 29 juin 2011...Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, Y J Choi a invité mercredi les populations de Sassandra à emprunter massivement la route de la paix, estimant que ce département du sud-ouest ivoirien devrait devenir le pôle de la réconciliation dans la perspective des élections législatives à venir.

Lors du forum d'échanges et d'informations, deuxième jour des activités de la mission marquant la phase officielle des Journées de l'ONUCI dans ce département situé à 296 km au sud ouest d'Abidjan, M Choi a réitéré l'engagement de la mission ainsi que des amis de la Côte d'Ivoire, à accompagner les autorités et les populations dans le vaste chantier de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, condition nécessaire pour le relèvement économique et le retour à la normalité. Il a insisté sur le rôle que chaque San-Andrean (nom des habitants de Sassandra) doit jouer dans le processus de réconciliation. « C'est, main dans la main, que nous apportons notre contribution au renforcement de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale », a-t-il précisé, appelant tous les habitants à prendre des initiatives auprès de leurs communautés, dans leurs familles pour soutenir le pays.

Le Préfet de Sassandra, Soro Bakari, a, pour sa part, présenté un bref tableau dépeignant les aspects douloureux de la crise postélectorale dans ce département cosmopolite autrefois si prospère. « Les moments difficiles que connaissait le département a été aggravé par le passage des mercenaires libériens qui a causé tant de meurtrissures au plan humain et matériel », a indiqué M Soro, avant de donner le « bilan épouvantable » de ces atrocités. « Plus de cent personnes tuées, environ 30 blessés, près de 2 000 déplacés, à peu près 500 habitations et autres abris détruits ou incendiés dans cinq localités de la sous-préfecture de Sago et trois villages de la sous-préfecture de Sassandra », a-t-il révélé.
Il a dans ce cadre, sollicité l'assistance de l'ONUCI en vivres et non vivres, un secours sanitaire, des abris....
S'adressant ensuite aux populations de son département, M Soro les a appelées à concilier leurs efforts pour obtenir la restauration ou le renforcement de la cohésion sociale ainsi que la réconciliation. « Si nous ne voulons pas de réconciliation de façade, nous devons combattre le mal à la racine, dans la vérité et la bonne foi, en passant par le pardon », a-t-il souligné, avant de remercier l'ONUCI pour cette initiative qui, a estimé le préfet, donne l'opportunité de sensibiliser les populations sur les thèmes essentiels de ces Journées.

Au cours de la cérémonie sur la Place de Saint Esprit de la ville, les porte-parole des chefs traditionnels, des femmes, des jeunes, des médias et des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), ont procédé à tour de rôle, à la restitution de leurs travaux en ateliers tenus la veille, sur leur contribution à la cohésion sociale et la réconciliation.

Les chefs traditionnels, communautaires et religieux ont, après avoir constaté les causes de la fracture sociale, fait des propositions et des recommandations. Ils se sont, dans cette optique, engagés à mener de façon quotidienne, une action de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale.

Les femmes également ont décidé d'accroitre la sensibilisation au niveau de la famille et des communautés. Elles ont dit vouloir désormais privilégier le dialogue pour résoudre les différends.

Les jeunes quant à eux, ont fait des doléances, plaidant pour la réouverture des entreprises fermées du fait de la crise. Cela leur permettrait, ont-ils indiqué, d'obtenir des emplois. Ils ont également sollicité des activités génératrices de revenus, même si, selon eux, la jeunesse de Sassandra manque d'esprit de créativité et de combativité. La jeunesse s'est engagée à s'inscrire dans le processus de paix et, de ce fait, exhorte l'ONUCI à porter haut sa voix.

Les correspondants de presse et agents de radio de proximité ont exprimé leur volonté d'être des professionnels des médias en respectant l'éthique et la déontologie. Ils ont promis de mettre en place dans les jours à venir, une plateforme d'échanges afin de rendre plus efficace leur mission d'agents de paix et de cohésion sociale. Ils ont sollicité l'appui de l'ONUCI pour équiper la radio locale ainsi qu'un partenariat avec ONUCI FM.

L'atelier des FRCI s'est surtout illustré par des doléances notamment la réhabilitation des commissariats et prisons.

Auparavant, le représentant spécial et les membres du corps préfectoral ont procédé à un planting d'arbres dans la cour de la préfecture. La cérémonie a pris fin par une course de pirogue sur le fleuve Sassandra.

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