Korhogo, le 6 mai 2011...Les populations de Kolia, à 710 Km au nord d'Abidjan, se sont engagées le 5 mai 2011, à renforcer la réconciliation et la cohésion sociale, au cours d'une journée de sensibilisation de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) dénommée ONUCI Tour.

S'adressant à la centaine de leaders religieux, communautaires, politiques, d'associations de femmes et de jeunes et aux autorités administratives, le chef de la délégation de l'ONUCI, Bakary Bakayoko, a mis en exergue la nécessité pour les populations de constituer les bases de la réconciliation et de la cohésion sociale dans leur différentes communautés.

« Il est vrai que la crise postélectorale a eu des effets sur tous, mais il est temps de panser les blessures et d'accepter à nouveau de revivre ensemble. En tant que leaders d'opinion, vous devez être des exemples d'harmonie dans vos différentes communautés et œuvrer à préserver la cohabitation pacifique, afin que s'instaure définitivement la paix recherchée depuis plusieurs années. Evitez de piétiner l'autre, acceptez d'user du dialogue et non de la force comme moyen d'expression », a conseillé M. Bakayoko.

Le Sous préfet de Kolia, Yao Kanga, a salué l'initiative de l'ONUCI qui, selon lui, aidera à encourager les populations à revivre ensemble malgré leurs différences. Il a néanmoins tenu à mentionner que sa circonscription n'a pas connu de conflits directs liés aux élections. Il a cependant souhaité que les populations fassent siennes, les conseils de l'ONUCI.

Trois communications ont été faites au cours de la manifestation. La première qui portait sur « la contribution des populations de Kolia à la réconcliation et au renforcement de la cohésion sociale », a permis à Désiré Dago, du Bureau de l'information de rappeler le Mandat actuel de la mission et à informer l'auditoire sur ses activités de sensibilisation. Le premier orateur du jour a ensuite recommandé aux populations d'opter pour le dialogue comme moyen d'expression et de d'éviter les rumeurs et de promouvoir le règlement pacifique des conflits en favorisant l'arbitrage des leaders et autorités locales lors des différends.

Dans la seconde communication, Salif Boité, Administrateur des Droits de l'Homme, est intervenu sur le « Respect des Droits de l'Homme en période postélectorale ». Il a expliqué le contenu des libertés d'expression, d'association, de réunion, d'opinion, du droit au vote des citoyens et a insisté sur la nécessité d'éviter et de respecter des biens publics et privés.

Pour sa part, Magloire Agoua, chargé de la Protection de l'Enfance, s'est penché sur « La contribution des populations de Kolia au respect des droits des enfants en période postélectorale ». Il a ainsi dénoncé les abus tels que l'implication des enfants dans le jeu politique, énuméré les dangers auxquels ils font face et dressé une liste des exactions commises sur eux en période de conflit.

Les différents intervenants parmi la population locale ont demandé, au cours des échanges, à l'ONUCI de les aider à résoudre les tensions interethniques et à les soutenir dans la prise en charge des déplacés de la crise postélectorale.