L’ONUCI RENFORCE LES CAPACITES DES LEADERS TRADITIONNELS, RELIGIEUX ET COMMUNAUTAIRES DU TONKPI AUX TECHNIQUES DE MEDIATION DES CONFLITS LIES A L’ACCES A LA TERRE

30 mar 2012

L’ONUCI RENFORCE LES CAPACITES DES LEADERS TRADITIONNELS, RELIGIEUX ET COMMUNAUTAIRES DU TONKPI AUX TECHNIQUES DE MEDIATION DES CONFLITS LIES A L’ACCES A LA TERRE

Man, 29 mars 2012... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a formé, du mercredi 28 au jeudi 29 mars 2012, à Man une quarantaine de chefs traditionnels, religieux et leaders communautaires de la région du Tonkpi aux « techniques de médiation des conflits liés à l'accès à la terre. » La formation, sous forme de séminaire, a été organisée en partenariat avec l'autorité préfectorale.

L'étape de la région du Tonkpi a constitué la dernière d'une série de formations débutée depuis le 5 mars et ciblant des leaders communautaires de huit régions de la Côte d'Ivoire, notamment, le Gbokle, le Goh, le Loh-Tiassa, la Mé, le Cavally et le Guémon.

S'appuyant sur un cas pratique relatif à la tentative de destitution d'un chef nommé par arrêté préfectoral par les jeunes d'un village, au motif que ce dernier avait vendu les terres de son frère défunt qui a laissé une veuve et 3 enfants, Abdourahamane Ganda, Chargé des Affaires civiles, et le Professeur Urbain Amoa, ont permis aux séminaristes d'identifier les différentes et vraies causes liés à un conflit, de déterminer les étapes d'une médiation et de dégager le profil d'un bon médiateur.

Ainsi, les participants sont convenus qu'une bonne médiation devrait mettre l'accent sur « l'accueil-réception, l'écoute, la communication, l'analyse et la décision. En outre, selon les formateurs, le bon médiateur doit « être respecté par les parties au conflit, être impartial, savoir écouter, utiliser le bon ton et être affable et conciliateur. »

Les réflexions ont été soutenues par les thèmes : « Techniques d'analyse des conflits, modes de prévention et de gestion » et « Techniques de médiation des conflits : fondements culturels et stratégiques et le cas particulier de l'accès à la terre », présentés respectivement par Abdourahamane Ganda et le Professeur Amoa.

Jean-Marie Kalama, le chef de la délégation de l'ONUCI, du Bureau des Droits de l'Homme de la Mission à Duékoué, a estimé qu'il s'agissait essentiellement au cours de ces assises de réfléchir sur les méthodes et techniques pouvant permettre de prévenir et gérer pacifiquement les problèmes concernant la terre, afin que cette dernière ne soit pas un facteur de division et de conflits pour la Côte d'Ivoire qui est en train de sortir progressivement de la crise. « Les outils que vous allez recevoir de ce présent séminaire doivent vous guider pour que la région de l'Ouest, fortement ébranlée par la crise ne replonge plus dans le conflit. », a-t-il lancé aux participants.

A l'ouverture du séminaire, Patrice Antoine Kokora Godetz, Secrétaire général de la préfecture de man, avait estimé que le « silence coupable des chefs traditionnels est à la base des conflits fonciers. » Il a donc exhorté ses interlocuteurs à changer de comportements. « Ne bradez plus vos terres, soyez responsables et prenez l'engagement de préserver ce bien inestimable », leur a-t-il conseillé. Il a ensuite invité les chefs traditionnels à la mise en application de la loi sur le foncier rural en vue de trouver des solutions durables aux différends liés à la terre.

Pour sa part, Cyrin Kouassi, représentant le maire de la commune de Man a invité les leaders communautaires à renforcer davantage la cohésion sociale et la réconciliation entre les communautés vivant sur le territoire ivoirien.

A l'issue des travaux, les participants se sont félicités de l'initiative de l'ONUCI et souhaité que tous les chefs traditionnels de l'Ouest et ceux des ressortissants des pays membres la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) vivant dans la région, puissent bénéficier de cette formation.