Abidjan, le 3 mai 2010... Les journalistes de la Côte d'Ivoire, à l'instar de ceux des pays du monde entier, ont célébré ce lundi 3 mai, la 19e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse en réfléchissant sur le thème national : « Médias ivoiriens : Les acquis des cinquante ans et les défis du futur ».

Le Porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, Hamadoun Touré, intervenant conjointement avec deux panélistes sur le sous thème : « La contribution des médias à la gouvernance démocratique dans un pays en crise », a invité les journalistes à oeuvrer en faveur d'une sortie de crise réussie. Il les a exhortés à matriser les sujets qu'ils abordent pour pouvoir mieux les faire comprendre au grand public.

Selon lui, le journaliste qui veut s'intéresser à la bonne gouvernance, « doit savoir observer la conformité des actes des gouvernants avec les notions de transparence, d'équité, de justice, de promotion de l'Etat de droit etc.», C'est pourquoi, il a souligné l'importance pour le journaliste de connaitre son métier pour savoir faire la différence entre une bonne et mauvaise gouvernance.

Il a noté que les journalistes avaient des défis à relever, rappelant que les médias ivoiriens étaient à l'épreuve du processus de paix. « Ils seront aux premières loges, à la faveur de la relance du contentieux électoral, de la préparation des élections.. », a souligné M. Touré. « Le premier censeur sera le lecteur qui attendra des informations crédibles pour l'orienter durant cette période sensible », a-t-il dit.

M. Touré, qui représentait également le système des Nations unies, a rappelé que la journée mondiale de la liberté de la presse avait été instaurée en 1993 par l'Assemblée générale des Nations Unies pour réaffirmer le droit à la libreté d'expression et condamner les gouvernements répressifs du monde entier.

Il a réaffirmé le souhait des Nations Unies, de voir le journalisme professionnel, maillon important de la liberté d'expression et d'opinion, assurer le droit à l'information pour une sortie de crise réussie, assortie de perspectives de développement durable, dans le respect des obligations éthiques et déontologiques.

Dans ce cadre, il a rappelé les actions de l'ONUCI en faveur des médias notamment les ateliers, les séminaires de formation, ainsi que le suivi des medias.

Outre M. Touré, deux experts dans leur domaine, ont apporté leur contribution à ce panel animé conjointement par le Président international de l'Union internationale de la presse francophone (UPF) Alfred Dan Moussa et le Secrétaire général de la Commission nationale ivoirienne pour l'UNESCO, Pr Bamba Lou Matthieu.

M Dan Moussa, a, pour sa part, insisté sur deux aspects, à savoir, le respect des règles et de la déontologie et l'éducation des hommes des médias.
Quant au Pr Bamba Lou, il a mis en exergue, l'action de l'UNESCO en faveur des medias à travers deux programmes intergouvernementaux.

Auparavant, Messieurs Acka Felix, Zio Moussa et Kan Soufle respectivement Professeur de droit, President de l'Observatoire de la liberté de la presse, de l'éthique et de la déontologie et caricaturiste, sont intervenus sur « Médias, droit à l'image et droit de l'image »

A la fin des interventions, les participants ont échangé avec les panelistes sur des préoccupations tournant autour des thèmes. Une déclaration produite par des représentants des associations des journalistes, éditeurs et organes de régulations, a été lue et approuvée à l'unanimité.

Plusieurs manifestations célébrant la Journée de la liberté de la presse ont été organisées dans les villes de l'intérieur sous l'égide de l'ONUCI. Cette année le thème international était : « L'Information : le droit de savoir »

La manifestation a été ouverte par le Ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, qui a mis l'accent sur la professionnalisation comme credo de tout travail journalistique avec une claire conscience de l'environnement national. Il a relevé l'enjeu démocratie-liberté de la presse et invité à la participation de tous dans la promotion de la liberté de la presse et insisté sur le rôle de vigie des membres de la société civile.

Il a invité les journalistes à faire ce jour, un bilan personnel et de le confronter à l'ensemble des initiatives en faveur de la liberté de la presse.
M Savané a situé la responsabilité de tous. « La défense de la liberté de la presse est une tâche collective ». Il a, pour conclure, noté la question de précarité globale des journalistes, « tout ce qui fait que l'estime de soi a tendance à baisser ».
- English