L’ONUCI FORME DE LEADERS TRADITIONNELS, RELIGIEUX ET COMMUNAUTAIRES DU GUEMON ET DU CAVALLY A LA GESTION DES CONFLITS FONCIERS

27 mar 2012

L’ONUCI FORME DE LEADERS TRADITIONNELS, RELIGIEUX ET COMMUNAUTAIRES DU GUEMON ET DU CAVALLY A LA GESTION DES CONFLITS FONCIERS

Duékoué, le 27 mars 2012...L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a formé lundi et mardi environ 70 chefs traditionnels, religieux et leaders communautaires des régions du Guemon et du Cavally aux « techniques de médiation des conflits liés à l'accès à la terre » en partenariat avec l'autorité préfectorale dans le cadre des séminaires de concertation et de renforcement des capacités des chefs traditionnels.

Les participants, regroupés à Duekoué, ont eu accès aux « techniques d'analyse des conflits, modes de prévention et de gestion » et aux « techniques de médiation des conflits : fondements culturels et stratégiques et le cas particulier de l'accès à la terre », présentées respectivement par Abdourahamane Ganda, Officier des Affaires civiles, et le Pr. Amoa Urbain, initiateur du Festival international « La route des Reines et Rois ». Ils se sont ensuite réunis en groupes de réflexion afin d'analyser les problématiques d'accès à la terre de leurs localités respectives en utilisant les nouveaux outils appris.

L'analyse d'un cas pratique relatif à la tentative de destitution d'un chef nommé par arrêté préfectoral par les jeunes d'un village au motif que ce dernier avait vendu les terres de son frère défunt qui a laissé une veuve et 3 enfants, a permis de mieux appréhender les cinq étapes d'une médiation et de dégager le profil du bon médiateur. Ainsi, les participants sont convenus qu'une bonne médiation devrait mettre l'accent sur « l'accueil-réception, l'écoute, la communication, l'analyse et la décision » et le bon médiateur doit « être respecté par les parties au conflit, être impartial, savoir écouter, utiliser le bon ton et être affable et conciliateur ».

Présents à l'ouverture et à la clôture du séminaire, le Secrétaire général de Préfecture, Kouamé Bi Tibé Robert, le Chef de la délégation de l'ONUCI, Jean- Marie Kalama, et le Chef de cabinet du maire, Glou Tia Pascal, ont salué l'opportunité de ce séminaire pour faire des exhortations aux participants.

Selon le Chef de la délégation de l'ONUCI, « votre présence massive démontre votre attachement et votre volonté à trouver des solutions aux récurrents problèmes de terre qui foisonnent dans la région. Engagez-vous à mettre en pratique les enseignements reçus et les recommandations que vous avez arrêtées dans le respect de vos traditions et des lois de la république».

Pour sa part, Kouamé Bi Tibé Robert a mis l'accent sur la place importante qu'occupent les chefs traditionnels dans le maintien de la cohésion sociale. « La paix sociale dépend en grande partie de votre sagesse. Appropriez-vous les recommandations issues du présent séminaire pour que la question de la terre redevienne une source de bonheur et non de conflits », a-t-il souligné.

Enfin, Glou Tia Pascal a plaidé pour la mise en application de la loi sur le Foncier rural en vue de trouver des solutions durables aux conflits liés à la terre avec la contribution des chefs traditionnels.

A l'issue des travaux, les participants se sont félicités de l'initiative de l'ONUCI « riche en enseignements » et souhaité une vulgarisation de la formation à tous les chefs traditionnels de l'Ouest de la Côte d'Ivoire et l'association des chefs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) aux prochains séminaires.