L’ONUCI APAISE LES POPULATIONS DE SAN PEDRO MENACEES DE DEGUERPISSEMENT ET PROMET DE CONTRIBUER A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS AU DIFFEREND

30 avr 2012

L’ONUCI APAISE LES POPULATIONS DE SAN PEDRO MENACEES DE DEGUERPISSEMENT ET PROMET DE CONTRIBUER A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS AU DIFFEREND

San-Pedro, le 30 avril 2011... Une délégation du Collectif des résidents du quartier Corridor de San Pedro, à 348 km au sud-ouest d'Abidjan, a été reçue, vendredi 27 avril 2012, par le Bureau régional de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Venues exprimer leur ras-le-bol à la mission de la paix face à la menace de déguerpissement dont ils feraient l'objet, les manifestants, une centaine environ, ont été apaisés par les représentants des bureaux régionaux des Droits de l'Homme (DDH), des Affaires civiles, de la Protection de l'Enfance, de l'Information publique et de la Composante Police de l'ONUCI.

Donnant les raisons de la colère des populations, Ahipeau Gadji, Porte-parole du Collectif des résidents du quartier Corridor, a révélé que leurs habitations devraient être démolies par la mairie de San-Pedro qui compte céder la parcelle à un opérateur économique afin que ce dernier y construise un centre commercial.

«Nous sommes dans ce quartier depuis 2007 pour certains, 1995 voire, 1987 pour d'autres. Après avoir payé de l'argent aux propriétaires terriens, on veut nous mettre à la rue», s'est plaint Gnoblé Kipré, Président du collectif.

Selon Nestor Kouamé Kouamelan, élève au lycée Inagohi de San-Pedro, la destruction de l'école primaire du quartier Corridor, construite par l'ONUCI dans le cadre de ses Projets à impact rapide (QIP), hypothéquera inéluctablement l'année scolaire en cours. «Je suis contre la démolition de cette école que fréquentent mes petits frères car, sans école, nous ne sommes rien», a-t-il plaidé.

S'appuyant sur certaines dispositions internationales en matière de déguerpissement, Patricia Nwoteigho de la DDH, a prodigué des conseils d'usage à la délégation du Collectif des résidents du quartier Corridor. La chargée des Droits de l'homme a annoncé que l'ONUCI rencontrera les autres acteurs ainsi que les autorités locales afin de planifier des actions, dans le strict respect de la réglementation en vigueur dans le pays.

«Comme vous savez, l'ONUCI est là pour ramener la paix. Nous allons faire en sorte que votre voix soit entendue, mais pas contre la légalité, car il ne nous appartient pas d'aller au delà de la loi ivoirienne», a précisé pour sa part, Yacine Fall du Bureau des Affaires civiles de l'ONUCI. Pour elle, les populations gagneraient à maintenir une atmosphère calme, à préserver la paix et l'harmonie entre les différentes communautés.

«Il nous faut avoir une idée des populations concernées, en termes d'hommes, de femmes et surtout d'enfants, pour qu'au pire des cas, des mesures sociales soient envisagées», a conseillé Paul Zokou, chargé de la Protection de l'Enfance de l'ONUCI.