L’ONU, l’Etat et la société civile célèbrent ensemble la Journée mondiale de lutte contre le SIDA en Côte d’Ivoire

2 déc 2008

L’ONU, l’Etat et la société civile célèbrent ensemble la Journée mondiale de lutte contre le SIDA en Côte d’Ivoire

Abidjan, le 1er décembre 2008...La 21e édition de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA a été célébrée ce lundi 1er décembre au complexe sportif de Yopougon, la commune la plus peuplée et cosmopolite du district d'Abidjan, autour du thème : « un leadership fort pour une Côte d'Ivoire sans SIDA ».

C'est par une gigantesque procession dans les rues de Yopougon, avec en tête de cortège, le ministre de la Lutte contre le SIDA, des ambassadeurs, les représentants des agences du système des Nations Unies et de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) que la cérémonie a débuté. Plusieurs personnes issues des comités sectoriels de lutte contre le SIDA et de la société civile ont défilé aux côtés des officiels arborant des pancartes et des slogans sur la nécessité de l'abstinence, du dépistage volontaire et l'importance du préservatif. Par ailleurs des associations de lutte contre le SIDA ont animé des stands d'information au complexe sportif.

Augmentation du nombre des personnes bénéficiant des ARVs

Le Président du Réseau ivoirien des personnes vivant avec les VIH/SIDA (RIP), Coulibaly Yaya, a peint un portrait sombre de l'évolution du SIDA en Côte d'Ivoire. « La triste actualité de l'épidémie continue sa progression incontrôlée», a-t-il indiqué. Selon lui, 480 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA en Côte d'Ivoire. M. Coulibaly a salué l'augmentation du nombre de personnes bénéficiant de médicaments anti-retro-viraux (ARV), dont la gratuité est effective en Côte d'Ivoire depuis juin 2008. Il a cependant dénoncé les dérives de certains agents des services médicaux, qui les font payer aux personnes infectées. Relevant les défis qui subsistent, le président du RIP a plaidé pour une prévention plus ciblée, une prise en charge des personnes infectées dans les zones rurales et le traitement des infections opportunistes.

Situant le choix d'Abidjan pour la commémoration de la Journée, le ministre de la lutte contre le Sida, Christine Nebout Adjobi, a indiqué que « le district d'Abidjan est la zone la plus atteinte, avec une prévalence de 5,5% ». Elle a également déclaré que le taux de 3,6% de dépistage volontaire était faible et appelé à une mobilisation des populations afin qu'il soit relevé à 10% en 2010. Tout en remerciant les partenaires nationaux et internationaux ainsi que les personnes vivant avec le VIH/SIDA, le ministre Adjobi a rappelé que la lutte n'était pas terminée. Appuyant l'appel des réseaux des personnes vivant avec le VIH Sida, elle a fait un plaidoyer auprès du Ministère de la Sante pour la gratuité effective des ARV.

L'intérêt porté par l'ONU à la lutte contre le SIDA salué

S'adressant au groupe thématique des agences du système des Nations Unies, elle a indiqué que leur présence massive à cette cérémonie était un témoignage éloquent de l'intérêt que les Nations Unies portent à la lutte contre le SIDA en Côte d'Ivoire en particulier. Elle a salué le leadership du secteur privé et estimé que son engagement visible devait être poursuivi. Madame Adjobi a également engagé les femmes et les hommes des medias à s'impliquer plus résolument dans la sensibilisation.

La vice-présidente du groupe thématique VIH/SIDA du système des Nations Unies, Marie-Noelle Koyara, a, pour sa part, salué le choix de la commune la plus peuplée d'Abidjan, pour la célébration de la Journée. Cela permettra, selon elle, de toucher un plus grand nombre de personnes avec des messages utiles et indispensables et inciter les populations à connaitre leur statut sérologique en vue d'une prise en charge. Elle a insisté sur le leadership, notant que « sans un leadership, nous n'aurons jamais le dessus sur l'épidémie ».

Madame Koyara a demandé un redoublement d'efforts en matière de sensibilisation à l'endroit de toutes les couches vulnérables ». Selon elle, les efforts devraient aboutir à l'atteinte des objectifs de l'accès universel aux services de prévention de traitement, de soins et de soutien, que le pays s'est fixé à l'horizon 2010. Elle a réitéré l'engagement des Nations Unies à soutenir les actions du gouvernement ivoirien en matière de lutte contre le SIDA.

Le patronat salue une collaboration modèle avec les travailleurs

L'ambassadeur des Etats Unis, Madame Wanda Nesbitt, a indiqué que son pays, dans le cadre de ses engagements en faveur de la lutte contre le SIDA, a apporté un soutien financier de FCFA 120 milliards à la Côte d'Ivoire. Elle a assuré le ministre de la lutte contre le SIDA du soutien constant des Etats Unis.

Le vice-président de la coalition des entreprises de Cote d'Ivoire (CECI), Koui Bernard, a rappelé la collaboration entre les travailleurs et les chefs d'entreprises pour lutter efficacement ensemble contre le VIH/SIDA. « Apres seulement deux ans d'existence, la coalition est considérée comme un modèle de lutte en Afrique », a-t-il estimé, indiquant que le secteur prive ivoirien s'engage à la promotion du leadership. Il a dit que d'autres actions seraient menées par la CECI afin de réduire l'expansion du sida dans le secteur prive.

La cérémonie a pris fin par la remise du ministre Adjobi de kits scolaires et alimentaires à des associations. « Ces dons contribueront à améliorer le quotidien des personnes rendus vulnérables par le VIH Sida, » a-t-elle fait remarquer.
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