Faire des ex-porteuses de fistules traitées des relais communautaires dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) : tel est l'objectif de la séance de sensibilisation initiée par l'ONG Yeti, en collaboration avec le bureau des Droits de l'Homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), ce jeudi 18 septembre 2014, à Korhogo, à 580 km au nord d'Abidjan. Cette séance avait pour thème : ''les conséquences des mutilations génitales féminines et les instruments juridiques de lutte, l'exemple de la loi N° 98/757 du 23 décembre 1998''.



L'Officier des droits de l'Homme à Korhogo, Salif Boité, a, au cours de la rencontre, montré les conséquences néfastes des MGF aux plans physique, médical, psychologique sur les jeunes filles et les femmes. Ensuite, il a mis un accent particulier sur les instruments juridiques de la lutte contre ces mutilations, notamment la loi n˚ 98-757 du 23 décembre 1998 qui interdit l'excision, non sans exhorter les participantes à jouer un rôle primordial dans la sensibilisation et l'alerte. « En tant que victimes de cette pratique néfaste, vous avez un rôle important à jouer dans la lutte contre les MGF, en donnant l'alerte précoce aux autorités locales, aux acteurs humanitaires, aux ONG pour tous les cas portés à votre connaissance, afin que des actions idoines soient menées pour freiner ces violences sexuelles », a-t-il indiqué.

Pour la Présidente de l'ONG Yeti, Coulibaly Salimata Nanga, en plus d'aider ces femmes à se prendre en charge et à se réinsérer socialement à travers les activités génératrices de revenus, « il est aussi important de leur donner des informations utiles sur les MGF qui leur permettront d'aider leurs sœurs et leurs filles à ne pas connaitre le même sort qu'elles ».



A l'issue des échanges, les 75 participantes ont pris l'engagement d'aider les acteurs de lutte contre les MGF dans leurs actions sur le terrain, en servant de relais dans leurs communautés respectives et d'instruments d'alerte précoce.



Outre, l'ONG Yeti et le bureau des Droits de l'Homme de la Mission onusienne, l'activité a enregistré la participation du bureau de l'Information publique de l'ONUCI, du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et de l'Association Ivoirienne pour le Bien-Etre Familial (AIBEF).