Interviews du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Pierre Schori et du Haut Représentant pour les Elections, Gerard Stoudman, après la réunion du Conseil de Sécurité

7 oct 2006

Interviews du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Pierre Schori et du Haut Représentant pour les Elections, Gerard Stoudman, après la réunion du Conseil de Sécurité

Interviews du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Pierre Schori et du Haut Représentant pour les Elections, Gerard Stoudman, après la réunion du Conseil de Sécurité

[New York, 25 Octobre 2006]

Quelle garantie a-t-on que le Président Gbagbo va accepter le plan d'action proposé par le Conseil de Securité?

Pierre Schori: Il y a eu deux réunions au niveau africain. La première a duré huit heures. Le Président et le Premier Ministre ont tous deux participé aux réunions de la CEDEAO et de l'Union Africaine. Les recommendations étaient que le Premier Ministre soit à même d'exercer le pouvoir comme entériné par la résolution et Mr Gbgbo fait partie de la solution.

Comment réagissez vous aux craintes de voir les instruments internationaux hypothéquer la Constitution nationale?

PS: Personne à New York ne veut suspendre la Constitution.Mais la Constitution ne saurait être mise en avant pour bloquer le processus de paix. Il ne s'agit pas de se débarrasser de la Constitution.

Comment le processus va-t-il être organisé?

Gerard Stoudman: L'établissement des listes électorales se fera en même temps que l'identification. En conséquence, les listes d'électeurs seraient disponibles pour les comparer aux autres données, comme c'est le cas dans toute démocratie.

Etes vous sûr que le nouveau processus va aboutir à des elections en 2007?

GS: On aura besoin d'environ 7 à 8 mois pour l'identification. Quatre mois seront nécessaires pour préparer les élections. Si le Liberia et la Sierra Leone l'ont fait, la Côte d'Ivoire peut le faire. On a besoin de volonté politique mais si les blocages du processus persistent, c'est une autre affaire. Nous espèrons avoir moins d'ambiguités. En 2007, nous avons une obligation de résultat. La situation ne peut pas continuer comme cela, les gens en ont assez et ils sont fatigués.

Pourriez-vous définir la volonté politique de manière précise?

GS:Vous êtes en face d'un satu quo dont tirent avantage certains des acteurs. Dans le Nord, les seigneurs de guerre se comportent comme des féodaux. Ces gens n'ont aucun intérêt dans la tenue d'elections. De l'autre côté, vous avez des gens qui profitent de l'absence de stabilité et de l'etat de droit, ce qui est la porte ouverte à toutes sortes d'abus. C'est pour cette raison que nous avons des problèmes comme le scandale des dechets toxiques, quelque chose qui ne serait jamais arrive à la Côte d'Ivoire d'avant. Tous ces gens devraient être persuades d'accepter le processus de paix

En conclusion, M. Schori a souligné l'impact économique de la crise en Côte d'Ivoire. Selon l'index de développement économique du PNUD, le pays se classe actuellement au 187ème rang contre 167ème auparavant; environ 44 pour cent de la population vit en deçà du seuil de pauvreté; on a note un accroissement du nombre de jeunes sans emploi ainsi que du taux de prévalence du VIH/SIDA. La CEDEAO et l'Union Africaine sont affctées;c'est une cause commune.Espèrons que le Conseil de Sécurité va l'entérin