Abidjan, le 20 février 2010...La situation sécuritaire et humanitaire en Côte d'Ivoire s'est nettement améliorée depuis la signature de l'Accord Politique de Ouagadougou et a permis de donner un coup de fouet positif au processus de sortie de crise.

C'est le bilan dressé par le Représentant spécial Adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire et Coordonnateur humanitaire du Système des Nations Unies, Georg Charpentier à la fin d'une mission de trois (3ans) dans le pays. Selon M. Charpentier, certains facteurs ont permis d'aboutir à ce constat. « La disparation de la zone de confiance, la libre circulation des personnes et le retour des déplacés ont permis de constater une évolution satisfaisante et qui s'est passée sans heurts ».

Il s'est par ailleurs félicité de la fermeture officielle l'année dernière, des deux derniers camps de déplacés de Guiglo, et souhaité que les efforts se poursuivent en vue de permettre le retour des derniers déplacés. Selon ses dires, les priorités des déplacés qui étaient liées il y a deux ans à des préoccupations sécuritaires, de protection ou d'assistance sont aujourd'hui d'une autre nature. « Leurs besoins sont aujourd'hui liés à la relance économique et à la création d'activités génératrices de revenus », a-t-il dit avant de souhaiter qu'une attention plus accrue soit accordée dans ce domaine au Nord et à l'Est de la Côte d'Ivoire qui sont à l'heure actuelle marginalisées puisque ne bénéficiant pas des atouts de l'Ouest qui elle, dispose, de ressources naturelles et agricoles variées.

Concernant le Panier de Fonds (Basket Fund) mis en place en 2007 par la communauté internationale à la demande de la Côte d'Ivoire et chapeauté par le PNUD, cette initiative, a selon le Coordonnateur humanitaire, rempli sa fonction. Le volet sortie de crise a permis, a-t-il rappelé, de faire avancer la réinsertion, la réhabilitation communautaire, tandis que le volet élection a permis d'acquérir le matériel électoral et de faire de la formation dans ce domaine. Toutefois s'est-il inquiété, « si les élections ne se déroulent pas assez vite il faudrait certainement refaire ces formations ».

Le Coordonnateur Humanitaire a cependant attiré l'attention sur la nécessité de mettre un accent particulier sur la gestion de la post-crise. A ce propos, M. Charpentier a expliqué qu'un certain nombre de programmes urgents restent à exécuter. Il s'agit notamment a-t-il dit, « du dossier du foncier rural et qui a du mal à connaitre une finalisation et de la question de la gouvernance pour laquelle beaucoup reste à faire ».

A ce niveau a-t-il rappelé, l'initiative du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi qui a lancé les 1000 microprojets a abouti, selon M. Charpentier à un résultat largement satisfaisant. « Les 1000 microprojets mis en place dans le cadre du DDR a permis à travers son programme de permettre la réinsertion de plus de 3500 bénéficiaires ex-combattants, ex-miliciens, jeunes à risque et à des femmes de mener des activités génératrices de revenus », a-t-il indiqué avant d'ajouter que les Nations Unies avaient l'intention face à ce succès d'allouer d'autres fonds à ce volet.

M. Charpentier a toutefois regretté avant son départ, que plus de fonds n'aient été alloués au volet humanitaire et au développement donnant ainsi à l'APO la possibilité de renverser la tendance observée à ce jour. « On est encore à la sortie de crise et non à des perspectives de développement », a-t-il déploré

Il a cependant souligné être optimiste sur l'avenir de la Côte d'Ivoire qui dispose de nombreuses ressources et des atouts nécessaires pour être la locomotive de la sous-région voire, un des piliers du continent africain. C'est pourquoi en guise d'au revoir à ce beau pays qu'il a aimé et dont il a apprécié les populations M. Charpentier a tenu à leur laisser ce message d'exhortation. « Persévérez dans la poursuite de la recherche de solutions et ne gâchez pas ce qui a été construit. Autrement dit, sauvegardez les acquis ».