Discours de Son Excellence M. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, lors de la célébration de la 41e Journée Internationale des Casques Bleus Sébroko le 29 mai 2009

3 juin 2009

Discours de Son Excellence M. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, lors de la célébration de la 41e Journée Internationale des Casques Bleus Sébroko le 29 mai 2009







Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des
Nations Unies, M. Choi,

Messieurs les présidents des institutions de la République de Côte d'Ivoire,




Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères,




Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique,




Monsieur le Représentant du Facilitateur de l'Accord Politique
de Ouagadougou,




Messieurs les représentants des organismes internationaux et des
agences de Coopération,




Monsieur le Représentant du Chef d'État-major des Forces de
Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire,




Monsieur le Commandant adjoint de la Force onusienne,




Monsieur le Chef de la Police onusienne,




Monsieur le Maire de la Commune d'Attécoubé,




Monsieur le Maire de la Commune d'Adjamé,




Messieurs les officiers généraux, officiers supérieurs,
officiers subalternes, sous-officiers et militaires du rang,




Mesdames et Messieurs les membres du personnel de l'Opération
des Nations Unies en Côte d'Ivoire,




Mesdames, Messieurs,




 




Je suis heureux d'être ici avec vous, je crois pour la troisième
fois depuis que cette Opération existe! Parce que c'est aussi un moment pour
communier ensemble et c'est aussi un moment pour, ensemble, faire le point de
notre collaboration et travail en commun. Cette journée est consacrée
officiellement aux femmes dans les rangs des soldats de l'ONU. Il y en a trop
peu. On est toujours frappé par la différence qui existe entre le poids
démographique, économique, culturel des femmes et le nombre de femmes qui jouent
un rôle effectif dans la conduite des affaires. Il faut que le monde entier
travaille à cela parce que même dans les pays où les femmes sont les plus
représentées, elles sont encore minoritaires. Moi, le seul exemple que j'ai vu,
où j'ai été impressionné, c'était la Suède !




 




Une fois j'ai été en Suède pour des élections dans les années
90, j'ai été impressionné de voir qu'il y avait une parité parfaite et que sur
les listes des campagnes électorales, il y avait une femme et un homme de
manière continuelle et c'était la parité parfaite.




Mais partout ailleurs, c'est un peu difficile ! Ici, cela l'est
plus et nous avons un grand effort à faire pour cela, surtout que les femmes ont
démontré aussi bien dans les batailles militaires que dans la conduite
d'opérations politiques et dans les entreprises économiques, qu'elles n'ont rien
à nous envier. N'est-ce pas, mesdames les diplomates !




 




Mais aujourd'hui, si je suis venu ici, Monsieur le Représentant
Spécial du Secrétaire Général, c'est pour faire un point sur la situation en
Côte d'Ivoire et expliquer un peu la nature de la crise en Côte d'Ivoire ainsi
que l'esprit de la sortie de crise en Côte d'Ivoire.




 




Nous nous sommes tous trompés sur la crise en Côte d'Ivoire.




 




Le Chef de l'Etat, l'ONU, la France, nous nous sommes tous
trompés ! En voulant faire un maintien de la paix classique, en voulant faire
une sortie de crise aux biceps avec les résolutions de l'ONU, nous nous sommes
tous trompés ! Et nous nous rendons compte que depuis 2002 jusqu'en 2007, rien
n'a bougé ! On a fait du sur place, on s'est remué ! On s'est donné beaucoup de
peines. Moi, j'ai brulé beaucoup de kérosènes dans les avions, en allant
partout,  à Accra, à Addis-Abeba, à Pretoria...




Je suis allé partout, les autres aussi ont beaucoup bougé et ils
sont aussi allés partout !




Le Secrétaire Général Kofi Annan est allé partout ! On a brulé
beaucoup de kérosène. On a fait beaucoup d'effort, mais c'est parce qu'on
n'avait pas compris exactement ce qui se passait en Côte d'Ivoire. Je dis "on",
je veux parler de moi aussi et des autres. On n'avait pas compris. Ce n'était
pas un cas à régler par une résolution des Nations Unies. Et puis, nous nous
sommes mis à réfléchir. Je me souviens bien que c'était en 2006, le dernier
trimestre de l'année 2006, après une réunion de la CEDEAO à Abuja. Le texte qui
avait été présenté pour être adopté par les Chefs d'Etat était un texte mauvais,
infect, qui disait carrément qu'il fallait que le Président Gbagbo soit un
Président de prestige et qu'il fallait donner tout le pouvoir au Premier
Ministre. Alors, j'ai dit aux différents chefs d'Etat : «C'est moi qui nomme le
Premier Ministre, la Constitution me donne les pouvoirs. Alors, pourquoi
voulez-vous que je prenne mes pouvoirs pour les donner à quelqu'un que je nomme
? Enfin, vous pouvez faire ce que vous voulez, mais si cela ne tenait qu'à ça,
je ne donnerai jamais mes pouvoirs à quelqu'un. Celui qui veut avoir ces
pouvoirs, il sait quoi faire ! Qu'il aille aux élections. S'il est élu, il les
aura». Je crois que ce débat que nous avons eu à Abuja, a été le débat
déclencheur de la réflexion. Parce que j'ai dit aux chefs d'Etat présents, ce
jour-là, qu'ils n'étaient pas à Abidjan, mais cela, je ne vais jamais le faire
et je serai soutenu !




 




Alors, on s'est tous mis à réfléchir et nous sommes sortis de la
réunion. Mais chacun de nous avait une idée qui était que la voie que nous
étions en train d'adopter était une voie sans issue ! C'est comme ça qu'après,
le général qui commandait la Licorne, le représentant de l'ONU pour les
questions électorales et mon conseiller Tagro Désiré, qui n'était pas encore
ministre, se sont retrouvés dans un restaurant pour discuter. Après, quand Tagro
m'a rendu compte, je lui ai demandé de se rapprocher de Compaoré, parce que
j'avais discuté avec Thabo Mbeki et il m'avait demandé qu'on parle avec
Compaoré. Tagro a ensuite discuté avec celui qui est maintenant votre collègue
pour le Darfour, [Djibril] Bassolé, qui était à l'époque Ministre de la
Sécurité. Ils se sont retrouvés deux à trois fois et puis, ils se sont retrouvés
devant le Président Burkinabé et on a vu qu'on avait les mêmes objectifs. Et
comme Compaoré et moi, nous nous connaissions depuis longtemps, les choses se
sont petit à petit mises en place. On s'est dit qu'il faudra aller voir Soro
Guillaume à Bouaké pour voir ! Mais personne ne savait encore ; le dialogue
direct n'avait pas encore commencé.




 




Au retour de Ouagadougou, quand Tagro m'a rendu compte, il est
parti tranquillement, nuitamment avec Bassolé à Bouaké et il a passé la nuit. A
son retour, il m'a dit que ça marchait, Blaise est d'accord, Guillaume est
d'accord, donc ça peut marcher ! Je lui ai dit « tu pourras enfin retourner à
Ouagadougou pour qu'on puisse se donner des signaux ». La fin de l'année
approchait et j'ai dit que je voulais faire un discours à la fin de l'année, je
vais mettre telle phrase dans le discours. Je souhaite que le président Blaise
Compaoré aussi indique une phrase qu'il va mettre dans son discours pour me
montrer que les signaux sont faits et qu'il dise à Guillaume Soro qu'il mette
une telle phrase aussi dans son discours !




 




Les trois discours ont été faits et les phrases que nous avions
désignées et indiquées étaient dans ces discours. J'ai donc dit que les
négociations pouvaient commencer.




 




C'est ainsi que les négociations ont commencé. D'abord
méfiantes, comme vous le savez, vous qui êtes diplomates, qu'on commence les
négociations dans la méfiance et qu'on les termine après avec les verres de
champagne ou de vin. Quand on les termine, alors tout le monde est d'accord !




 




Les négociations ont duré quatre mois. Parce qu'il fallait à la
fois régler les problèmes entre l'ex-rébellion et l'Etat de Côte d'Ivoire et les
problèmes entre le Burkina Faso et l'Etat de Côte d'Ivoire. Ce n'était pas
seulement entre Soro Guillaume et moi. C'était aussi entre Compaoré et moi, etc.
Nous avons arrêté au bout de quatre mois des décisions importantes. L'une des
décisions les plus importantes et qu'on ne voit pas, parce qu'elle ne fait pas
partie de l'Accord proprement dit, c'était d'établir entre le Burkina Faso et la
Côte, il n'y ait des gens qui soient fâchés l'un contre l'autre. Cela est très
important. Et cette décision a été prise à Bobo-Dioulasso, dans la maison que
possède le président Compaoré. Cette décision a été prise là-bas et elle
continue ailleurs ! Elle a permis ma visite officielle après au Burkina Faso ;
elle permettra la visite du Président du Burkina Faso ici ; elle va permettre la
tenue d'un conseil de ministre commun entre le Burkina et la Côte d'Ivoire, dans
le mois de Juin ou début Juillet, à Yamoussoukro. Et elle va permettre des
coopérations importantes. Mais sans tout cela, il n'y a pas d'Accord de
Ouagadougou, c'est ça que je veux dire !




 




L'Accord Politique de Ouagadougou, c'est aussi et surtout
l'accord entre deux pays.




Vous savez, entre la Côte d'Ivoire et le Burkina-Faso, c'est
deux pays un peu artificiels. Entre 1932 et 1947, Ouagadougou était une ville
ivoirienne, Ouagadougou était en Côte d'Ivoire, c'est ce qu'on appelait la Haute
Côte d'Ivoire. En 1945, pour être député à l'Assemblée Française,
Houphouët-Boigny a fait campagne à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso, à Tenkodogo et
à
Ouahigouya.




 




Donc, nous avons décidé de revenir à l'étape, pas de
réunification, mais de faire comme si il y avait la réunification ! 




 




C'est cela la base de l'infrastructure de l'Accord Politique de
Ouagadougou. Donc quand on a un problème..., quand il y a eu le problème à Séguéla
et à Vavoua, j'ai dit : «Blaise, qu'est ce qu'on fait ? » et il a dit : « je
vais garder Zakaria ici, comme ça tu continueras à faire ta sortie de crise
jusqu'aux élections ». Il a pris le monsieur et il l'a mis chez lui et bon, 
nous continuons ici !




 




Je veux dire, Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire
Général, si on ne comprend pas toutes ces soupapes que nous nous sommes données,
on ne comprendra pas bien comment fonctionne l'Accord Politique de Ouagadougou.
Quand on voit seulement les Forces Nouvelles et le gouvernement de Côte
d'Ivoire, si on ne regarde que ça, on ne comprendra pas !




 




Je vous le dis, les infrastructures qui soutiennent ce processus
de paix, ce sont d'abord les relations nouvelles entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso. Donc nous travaillons sur le plan de la diplomatie, nous nous
consultons tout le temps pour prendre des décisions, même quand elles ne
concernent pas la paix. Quand nous voulons aller à l'Union Africaine, à la
CEDEAO et à l'UEMOA, nous nous consultons prioritairement ; ça fait partir de
notre engagement mutuel.




 




Je voulais vous expliquer cela pour faciliter votre propre tâche
et votre propre compréhension, à vous tous, les diplomates, pour que vous nous
aidiez mieux. Si vous avez quelque chose que vous comptez faire avec moi et que
j'ai la mine renfrognée, sachez donc que vous pouvez frappez à la porte de
Badini pour qu'il appelle Ouagadougou et peut-être que ma mine le lendemain sera
plus ouverte ! S'il y a aussi des choses que vous comptez faire avec le
président Compaoré et que vous voyez qu'il a la mine renfrognée, sachez que vous
pouvez taper à ma porte et peut-être que le lendemain, vous verrez que le visage
sera plus ouvert. C'est ça que je veux vous dire ! Ça, c'est l'élément de base,
ensuite nous avançons, mais l'être humain est toujours pressé et toujours
gourmand, donc quand tu lui donnes, il veut toujours tout et vite. Sinon, nous
avançons !




 



Depuis que
nous avons signé cet Accord, nous avançons et on a tout fait. Aujourd'hui, il
n'y a plus de problème politique, il y a plutôt des problèmes financiers et
techniques. Je suis heureux que le Président de la CEI soit là, c'est lui qui
coordonne un peu tout ce qui reste. S'il avait plus d'argent, et massivement, il
aurait avancé plus vite, mais j'ai toujours dit à mes compatriotes qu'on est ce
qu'on est, et on avance avec ce qu'on est, donc ce qu'on a. Si des amis viennent
nous aider, on applaudit et on prend, mais s'ils ne viennent pas nous aider,
nous-mêmes nous faisons des plans avec ce que nous avons pour avancer.



 




Quand j'ai dit cela, il y a un diplomate, un jour, qui m'a dit
que c'était de l'orgueil et je lui ai répondu que non ! C'est l'histoire même de
ma vie, je suis d'une famille très modeste. Quand j'étais à l'école primaire,
j'étais obligé de vendre des bonbons et des chewing-gum dans les salles de
cinéma, pour avoir quelque chose pour déjeuner le lendemain avec ma sœur, moi et
ma sœur ! Donc j'ai toujours appris à me battre avec ce que j'ai sous la main,
et c'est ce que j'ai sous la main ou dans la main et dans ma poche que je
considère comme m'appartenant. Ce qui n'est pas encore dans ma main et dans ma
poche, je considère que ça ne m'appartient pas ! Tant que ça dépendra du bon
vouloir de l'autre,  au moment où il me le donne, ça m'appartient, mais tant
qu'il m'a pas donné, ça ne m'appartient pas et donc je fais mes plans, avec ce
que j'ai dans la main et aussi ce que j'ai dans la poche. C'est ce que je dis
toujours à tous mes collaborateurs et à tous les Ivoiriens.




 




Faisons nos plans de sortie de crise, d'abord avec ce que nous
avons, le monde ne nous laissera pas tout seul, donc le monde va forcement nous
aider. Mais la paix en Côte d'Ivoire, c'est d'abord notre affaire, la paix en
Côte d'Ivoire, c'est d'abord nous les bénéficiaires, faisons donc nos plans avec
ce que nous avons. Ce que nous avons est peu, mais ça ne fait rien, faisons nos
plans avec ! Quand les gens vont voir qu'on souffre trop, ils viendront nous
aider et en ce moment là, ouf ! On poussera un ouf de soulagement et on ira en
avant, mais, il faudra faire ses plans avec ce qu'on a. Donc on se bat pour
dégager les ressources, mais on se bat toujours et nous avançons.




 



Alors,
souvent nous disons que nous avons plus de 6 millions d'inscrits. Il ne faut pas
croire que, moi, je m'en satisfasse. Ce qui me donnera meilleure satisfaction,
ce sera quand tous les Ivoiriens en âge de voter seraient inscrit, c'est ça qui
me donne satisfaction ! Mais, on cite les chiffres de 6 millions et plus, qui
sont déjà enregistrés pour montrer que quand-même, nous avons fait quelque
chose, et il ne faut pas que les gens croient qu'on n'a rien fait ! Nous avons
fait quelque chose et nous avançons. Mais cette crise a été décrite souvent et à
tort comme une crise identitaire. Je veux qu'on enlève à tous les Ivoiriens les
prétextes de retomber dans ce même mal. Je veux donc que tous les Ivoiriens qui
ont l'âge d'être identifiés, le soient. Si tous les Ivoiriens sont identifiés,
il n'y aura plus aucun prétexte de ce côté-là. A Ouagadougou, ce que j'ai dit
est qu'il faut qu'on fasse des élections telles que si quelqu'un les conteste,
après, tous, nous puissions crier sur lui et le huer : « vaurien ! Vaurien ! » 
Il faut que ce soit tellement propre et clair que celui qui veut nous embêter
après, on puisse le huer tous ensemble. Parce qu'il est évident qu'il y aura un
seul élu président ; il n'y a pas une élection où il y a 4 ou 5 élus, il y a
déjà une vingtaine de candidats, mais il y aura un seul élu. S'il y a 20
candidats et qu'il y a un élu, il y aura 19 qui ne seront pas élus. Donc, il
faut que nous soyons capable de huer celui qui va vouloir créer des ennuis à la
Côte d'Ivoire parce qu'il n'est pas élu. C'est cela qui est la propreté d'une
élection et après ça, il faut que les élections soient tellement propre qu'on
finisse à s'y habituer.




 




Mais, ce travail d'identification, d'enregistrement sur les
listes que nous faisons, je l'ai dit souvent, si on m'avait écouté, on ne
l'aurait pas fait parce qu'on l'aurait fait après, mais on l'a fait donc il faut
qu'on aille jusqu'au bout. On ne peut pas avoir dépassé plus de la moitié et
s'arrêter en si bon chemin, il faut qu'on aille jusqu'au bout. Il faut que les
Ivoiriens soient identifiés pour ne pas que les problèmes que nous avons eus, on
les retrouve devant. Je prêche donc pour que le travail soit fait. C'est
pourquoi nous avons demandé, alors que la CEI proposait qu'on ait terminé vers
mai, nous avons proposé et obtenu avec bonheur qu'on aille jusqu'à fin juin.
Rien ne vaut la paix, et aujourd'hui la Côte d'Ivoire sait que rien ne vaut la
paix.




 




Rien ne vaut la paix, donc ce n'est pas une semaine ou deux
semaines de plus qui vont faire qu'on va risquer de remettre en cause la paix.
Il faut identifier tout le monde. Mais en même temps, nous avons mis nous-mêmes
un piège en disant que tous ceux qui sont inscrits sur les listes électorales et
qui vont prendre part au vote auront droit à une carte d'identité. Il y en a qui
ne sont pas ivoiriens, qui vivent en Côte d'Ivoire, qui ne s'occupent pas de nos
élections, parce qu'on crie souvent :"Oui, c'est des fraudeurs, c'est des
fraudeurs, ils veulent aller s'inscrire pour voter". Souvent, ils ne s'occupent
même pas des élections, ce n'est même pas leur problème, mais ils veulent juste
avoir une pièce d'identité ivoirienne. Il faut épurer, il faut que ceux-là ne
soient pas sur les listes ! Donc les organisateurs, dont le chef est là, ont
prévu deux choses qui sont : premièrement le dé-doublonnage. C'est pour ceux qui
veulent tricher dans le vote, c'est-à-dire qu'ils viennent s'inscrire à
Attécoubé et ensuite ils vont s'inscrire à Anyama, après ils vont s'inscrire à
Grand-Bassam ou bien à Gagnoa ! Bon, eux c'est le dédoublement, qui a même déjà
commencé. Ceux-là, on les repère parce qu'on peut les repérer avec les signes
humains, les émetteurs, que chaque être humain a sur son corps. En plus, quand
on aura fini de faire le recensement brut, il faudra faire le croisement
historique avec les fichiers historiques. Nous avons beaucoup de fichiers et
nous avons toute la liste des gens qui avaient la carte de séjour, nous avons
toute la liste des naturalisés et en tout cas plusieurs listes. Même nos amis
qui sont des autres pays, qui sont ici et qui votent dans le cadre des élections
de leurs pays, nous avons aussi leurs listes. Donc, on va faire les croisements
et extraire tous ceux qui sont indûment sur les listes. Mais une fois que cela
sera fait, on sera en avance. Je veux dire que du point de vue de la technique
électorale, on sera en avance. On aura une solide liste et on pourra, même les
autres fois, les autres années, on pourra avancer tranquillement. Voilà donc ce
que nous faisons ensemble, nous le faisons et je me réjouis du climat qui règne
au CPC [Cadre Permanent de Concertation]. Le CPC, c'est pour rendre compte aux
deux autres partis, pour leur dire 'voilà où nous en sommes', c'est un forum
pour échanger. Donc le dernier CPC avait eu un climat très amical et très
fraternel, je m'en réjouis, mais le travail n'est pas achevé.




 




Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des
Nations Unies, on s'était tous trompés mais si nous voyons maintenant la vérité,
qu'est-ce qu'on fait ? Nous sommes les premiers consommateurs de la paix que
nous allons construire. C'est nous, les Ivoiriens, qui avons créé la situation
de crise, c'est nous ! Il ne faut pas se fermer les yeux. Ce sont les Ivoiriens
qui ont crée les problèmes que nous avons, nous avons donc le devoir de sortir
de la crise. Il ne faut pas que les Ivoiriens se trompent, il ne faut pas créer
des problèmes et puis attendre après que les étrangers viennent pour nous sortir
de la crise. C'est nous qui avons fait le mal, c'est nous qui devons réparer le
mal chez nous, pour nous, pour nos enfants, pour nos petits enfants, pour notre
pays, pour la sous-région ouest africaine. C'est nous ! Nous le faisons,
aidez-nous, soutenez nous, accompagnez nous! Ce qu'on attend de vous, c'est de
vous voir nous accompagner. C'est ce que je voulais vous dire. C'est ce qui a
changé beaucoup par rapport à la dernière fois. Beaucoup de choses ont changé
depuis la fin 2006. Le staff major de l'ONU a changé ; le staff major de la
France a changé ; les représentants spéciaux ont changé ; les ambassadeurs,
beaucoup ont changé. Tout a changé et tout est redevenu clair. Accompagnez-nous
chers amis, chers amis diplomates, accompagnez nous ! C'est dans ce sens que
nous nous sommes réjouis des avancées que nous avons sur le plan économique
parce que je compte cela dans la sortie de crise. On ne peut pas sortir de la
crise, aller faire des élections et puis se retrouver devant un mur sans un sou.
Ce n'est pas possible. Donc courageusement, nous avons entrepris de mener les
négociations avec les institutions de Bretton Woods et ça marche. La
réunification du pays, ça marche.




 




Monsieur Mambé, la confection des listings et la préparation des
élections, ça marche !




 




Aidez-nous. Poussez-nous pour qu'au lieu du diesel, on ait de
l'essence, super sans plomb, et qu'on arrive beaucoup plus vite. Poussez-nous
pour qu'au lieu de notre gros camion T-45 qui marchait à 55 à l'heure, on ait
une Lincoln qui roule 150 à l'heure !




 




Que Dieu nous bénisse !




Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !




Que Dieu bénisse l'ONUCI !




Je vous remercie !