Des bénéficiaires des 1000 microprojets disent leur satisfaction au Représentant spécial à Séguéla

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25 fév 2009

Des bénéficiaires des 1000 microprojets disent leur satisfaction au Représentant spécial à Séguéla

Séguéla, le 25 février 2009... L'initiative des « 1000 microprojets pour la paix » a redonné le goût de la vie civile à des ex-combattants et à des femmes associées au conflit à Séguéla. Des bénéficiaires du projet ont expliqué au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y.J. Choi, en tournée d'évaluation dans cinq villes du pays, comment ces projets ont amélioré leur vie. Ils lui ont également présenté leurs plans d'avenir.

Sept ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) gagnent désormais leur vie dans la fabrication et la vente du savon à Séguéla. La savonnerie « Ekaso », qu'ils ont mis sur pied grâce au financement des « 1000 microprojets », leur permet désormais d'avoir un salaire et d'espérer à un avenir meilleur.

« Ce métier m'a permis de retourner à la vie civile et d'oublier beaucoup de choses. Aujourd'hui, mes camarades et moi, nous avons un salaire et nous pouvons nous prendre en charge », a indiqué Soro Ndohoule, le président d'Ekaso. M. Ndohoule a expliqué à M. Choi, le processus de fabrication du savon artisanal, qu'ils revendent à une clientèle qui s'agrandit de jour en jour. « Notre capacité de production actuelle n'est pas suffisante pour le marché que nous avons. Nous avons même des commandes depuis le Burkina Faso », a-t-il ajouté.

Le Représentant spécial a promis d'accorder un nouvel appui d'au plus un million F CFA à ce projet. « Nous allons vous soutenir pour votre motivation et vous devez multiplier vos efforts », a-t-il dit.

La savonnerie Ekaso a été lancée par les sept ex-combattants avec un financement de 3,2 millions de FCFA. D'un stock de départ de 5 barils d'huile rouge – intrant principal du savon artisanal – les bénéficiaires du projet ont constitué aujourd'hui un stock de 9 barils. « Si nous pouvons avoir un stock important, notre chiffre d'affaires sera énorme », a dit Ndohoule.

« Ce projet marche très bien. J'ai vu des ex-combattants qui travaillent avec toute leur énergie », a déclaré, satisfait, M. Choi, qui a aussi visité un projet de culture maraîchère dans un village près de Séguéla. Ce projet agropastoral est une initiative d'un groupe de jeunes ex-combattants et de femmes associées au conflit, qui cultivent de l'oignon et de la tomate, en utilisant une vieille motopompe pour l'arrosage. Le projet avait bénéficié d'un fonds de 3,2 millions de FCFA.

« Je vous donne une motopompe et je reviendrai voir le fruit de vos efforts dans trois mois », leur a dit M. Choi. « Si vous avez bien travaillé, alors nous allons discuter de l'expansion de votre entreprise ».

A Séguéla, les projets financés dans le cadre du Programme des 1000 Microprojets sont encadrés par la coopérative Worodougouka. La présidente de la coopérative, Mme Alimata Bakayoko, a exprimé « l'infini reconnaissance des bénéficiaires des projets », avant d'ajouter que « la collaboration avec l'ONUCI nous a permis d'agrandir notre champ d'intervention. Nous faisons désormais la formation des gens que nous encadrons, ce qui est une chose indispensable au développement humain ».

Le Préfet de Séguéla, M. Brahima Fofana, a, lui aussi, témoigné de la reconnaissance de son département. « Nous devons nous approprier cette initiative de microprojets. Nous devons faire en sorte qu'il profite aux jeunes à risque », a-t-il indiqué, tout en remerciant le Représentant spécial pour son engagement au service de la paix en Côte d'Ivoire. Il a également souligné l'importance et le caractère inédit de la démarche de M. Choi d'aller à la rencontre des problèmes des populations.

« La sortie de la crise est a portée de main. La dernière ligne droite, ce sont les élections. Lorsque la crise va finir, nous partirons de votre pays pour servir la où on a besoin de nous », a répondu M. Choi, ajoutant que la mission de paix entend répondre auparavant à certains besoins comme ouvrir des écoles pour les enfants et créer des opportunités pour les jeunes. Il a appelé les jeunes à solliciter des fonds pour financer leurs projets. « L'argent est là, mais il faut que vous répondiez par votre travail », a-t-il dit.
Les 1000 microprojets, dotés de 4 millions de dollars, représentent une initiative pilote de réinsertion financée par le Fonds de Consolidation de la paix des Nations Unies, dans le cadre de l'appui du programme national de réinsertion des ex-combattants et ex-miliciens, soutenu par les partenaires internationaux (Union Européenne, Banque Mondiale, agences des Nations Unies, ONUCI, opérations bilatérales). Environ 200 personnes bénéficient à Séguéla de cette initiative, lancée en août 2008 et qui profite aujourd'hui à 1200 Ivoiriens a travers le pays. Le montant du financement se situe entre 300 000 FCFA et 420 000 FCFA par ex-combattant.
Les 1000 microprojets visent à contribuer à la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes, tout en créant un environnement sécuritaire stable pour des élections libres et transparentes. Les projets portent sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, la mécanique ainsi que le bâtiment et la restauration.
La tournée d'évaluation du Représentant spécial, débutée le 24 février à Bouaké, doit aussi le conduire a Daloa, Issia et San Pedro. Il est accompagné du chef de la Section Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) de l'ONUCI, M Zahabi Ould Sidi ainsi que d'un Conseiller technique de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire, M. Camille Dua Kobenan.
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