Des associations féminines demandent l’aide de la communauté internationale pour la lutte contre les violences à l’encontre des femmes

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4 nov 2008

Des associations féminines demandent l’aide de la communauté internationale pour la lutte contre les violences à l’encontre des femmes

Abidjan, le 4 novembre 2008...Des associations féminines engagées dans la lutte contre les violences faites au femmes ont lancé mardi un appel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne une campagne nationale contre ces abus dont le lancement est prévu pour le 18 novembre.

La Coordination des ONG et associations féminines partenaires de l'ONUCI engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles a fait cet appel lors d'une rencontre avec des représentants de la communauté internationale. La réunion, qui a regroupé une centaine de femmes de diverses couches socio professionnelles, s'est tenue à la Maison Akwaba, un centre d'accueil pour les femmes battues dans la commune abidjanaise de Treichville.

Au cours de la rencontre, la responsable de la Coordination, Madame Ladji Wangue Nicole, a exprimé sa gratitude à l'endroit de l'ONUCI pour l'appui que la mission fournit à son réseau dans les stratégies de lutte contre les violences faites aux femmes.

Plaidoyer pour une politique nationale de prévention contre les violences faites aux femmes

Selon la directrice de la Maison Akwaba, Carine Assamoi, des initiatives ont été prises par l'Etat et divers acteurs du développement pour éliminer ces abus en Côte d'Ivoire. Cependant, elle a estimé que des actions devraient être menées pour une politique nationale de prévention, de protection, de réhabilitation et de réintégration.

En réponse à toutes ces violations et pour lutter efficacement contre le phénomène, les femmes du réseau, réparties en quatre commissions, ont présenté les axes de leur plan d'action

La commission Sensibilisation représentée par Madame Dagrou Yvette, a remercié l'ONUCI pour son soutien en matériels didactiques dans le cadre de la sensibilisation des populations. Elle a souhaité, entre autres, la diffusion d'une émission radiophonique en langues nationales et en français sur les violences faites aux femmes et les moyens de les prévenir. La commission a insisté sur l'organisation d'une caravane de sensibilisation auprès des jeunes, des femmes, des chefs traditionnels, des médias et des parlementaires.

Accès aux services de santé

A sa suite, Madame Mabo Ange Mireille de la commission Prise en charge des victimes violentées a fait ressortir les actions à mener dans ce domaine. Il s'agit notamment, selon elle, de faire en sorte que les victimes de violences et de sévices sexuels aient accès aux services de santé génésiques, de créer et de réhabiliter les centres d'écoute pour les femmes et les filles victimes de violences et d'améliorer l'orientation de ces victimes dans des structures d'hébergement. Pour réaliser tous ces vœux, Mme Mabo a souhaité la contribution active de toutes les ambassades et des bailleurs de fonds. Elle a également insisté sur la création d'un cadre juridique.

Les centaines de femmes qui ont participé à la réunion ont indiqué à l'unanimité que l'une des préoccupations fondamentales dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est la formation. A ce sujet, la commission Formation dirigé par la directrice de la Maison Akwaba, Carine Assamoi, a souhaité un partenariat avec diverses sections de l'ONUCI, notamment la Division des Droits de l'Homme et l'Unité Genre, les agences du système des Nations Unies et le ministère de la Famille. La formation, selon la Commission, sera axée sur les droits des femmes, le genre et les conséquences des violences faites aux femmes. La formation se fera à l'endroit des ONG, des magistrats, des agents de police, des gendarmes ainsi que des professionnels concernés par la problématique de ce fléau.

Les représentants internationaux réitèrent leur soutien

La quatrième commission a fait un exposé sur la lutte contre l'impunité. A ce sujet, Madame Ladji a proposé de faire en sorte que les femmes aient accès aux voies de recours et de réparation, de créer des mécanismes permettant aux victimes de violences sexuelles de porter plainte, d'accéder aux systèmes de secours juridiques, judiciaires ou communautaires et de renforcer la protection des femmes en faisant évoluer le cadre juridique. Elle a également souhaité une collaboration avec un réseau de parlementaires pour réviser les lois sur les violences faites aux femmes et aux filles et créer un mécanisme de suivi.

A l'issue de la présentation des commissions, des échanges ouvertes ont permis aux ambassadrices de Norvège et du Liberia, à la Représentante de l'Ambassade du Canada, et aux représentants des agences du système des Nations Unies de réitérer leur soutien aux actions de la Coordination. Les représentantes des unités Genre et Etat de droit, la police de l'ONUCI et le bureau de l'Information publique de la mission onusienne ont exprimé leur satisfaction pour le plan de travail élaboré par les femmes et loué leur engagement. Elles se sont, à leur tour, engagés à soutenir leurs actions. L'Ambassadrice du Liberia, Madame Vivienne Wreh, a apporté un cachet particulier lors de son intervention : elle a assuré les femmes de son soutien et de sa contribution avant de promettre de partager l'expérience de son pays avec la coordination pour une meilleure lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Côte d'Ivoire. Le Liberia sort d'une longue et meurtrière crise caractérisé par ce genre de violence.

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