Dénouement heureux de la crise entre commerçantes des marchés de Duékoué sous la houlette de l’ONUCI

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7 mar 2014

Dénouement heureux de la crise entre commerçantes des marchés de Duékoué sous la houlette de l’ONUCI

Après deux rencontres, le 19 février puis le 4 mars, les commerçantes des marchés de Duekoué, localité située à 502 km au nord-ouest d'Abidjan, se sont toutes retrouvées pour une troisième rencontre ce jeudi 6 mars 2014, initiée par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Ces femmes jadis divisées pour une affaire de places de vente au sein des marchés du fait de la crise post-électorale, ont enfin fumé le calumet de la paix.



Les deux premières rencontres ont été organisées en vue d'entendre séparément les différentes parties. Lors de la troisième rencontre tenue ce jeudi, les commerçantes des marchés de Duékoué dans leur ensemble, ont décidé, à travers les recommandations formulées, de se pardonner et d'aller à la paix. Elles ont souhaité la non pratique de la politique sur les marchés et ont décidé, entre autres, de s'éloigner de la violence physique et verbale. « Nous attendons nos sœurs qui ont quitté le grand marché du fait de la crise. Leurs places sont encore libres, elles peuvent à tout moment les regagner », ont-elles indiqué.



La coordonnatrice des bureaux de l'ONUCI à Duekoué, Alem Makonnen, s'est félicitée de la qualité du travail abattu durant ces temps d'échanges et de la détermination des femmes à aller à la

paix. « Je suis contente du travail abattu. C'est très important que tout le processus de réconciliation commence par vous les femmes, quand on sait l'influence que les mères et les grands-mères ont sur les vies. Vous avez pris des engagements que vous devrez respecter », a-t-elle indiqué.



Le représentant du Président de la Commission locale Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR), Adama Dembelé, pour sa part, a estimé qu'il n'y a pas d'ethnies différentes à Duekoué, mais simplement des frères et sœurs qui y vivent en symbiose. « La paix est revenue à Duekoué grâce à vous. Sans la femme, il n'y a pas de paix. Merci pour votre engagement devant les autorités. Oublions le passé et allons à la paix. La CDVR, vous demande de pardonner. Allons au pardon ! », a-t-il dit aux femmes.



Adama Traoré, 2e adjoint au Maire a, quant à lui, exhorté les femmes à respecter leurs paroles. « Je vous exhorte à respecter vos engagements et je sais que vous le ferez. Je me réjouis du dénouement de ce problème sérieux », a-t-il indiqué. Il a ensuite conseillé la mise en place d'un comité de suivi qui veillera à la mise en application des engagements pris par les commerçantes.



Le Préfet du département de Duekoué et par ailleurs Préfet de la région du Guemon, Sory Sangaré, a rendu un vibrant hommage aux femmes pour le sérieux déployé à ses assises. « Je vous félicite pour avoir su trouver les mots justes pour mettre fin à ces mésententes. Le Président Felix Houphouët-Boigny disait ''qu'il est plus facile de faire la guerre que la paix''. Cette maxime se vérifie tous les jours. C'est en cela qu'il faut toujours commencer par le dialogue », a-t-il souligné.



Le Préfet a ensuite indiqué sa disponibilité à accompagner les femmes dans la réalisation de leurs engagements. « Je suis là pour vous accompagner. Un comité de suivi et évaluation sera mis en place pour un meilleur suivi de vos engagements. J'ose croire que la paix sera éternelle à Duekoué », a conclu M. Sangaré.