La Côte d’Ivoire et le Liberia s’engagent à construire la paix le long de leur frontière commune

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7 mar 2014

La Côte d’Ivoire et le Liberia s’engagent à construire la paix le long de leur frontière commune

Les autorités administratives, les leaders communautaires et traditionnels, les représentants des jeunes et des femmes de Côte d'Ivoire et du Liberia ont, le jeudi 6 mars 2014, recommandé la promotion de la cohésion sociale entre populations et communautés, le long de la frontière des deux pays. Ils ont également plaidé pour la sensibilisation sur le dépôt volontaire des armes et pour le retour des ex-combattants encore en exil au Liberia.



Ces recommandations ont été formulées lors d'une rencontre thématique frontalière initiée par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) à Toulepleu, à environ 650 kilomètres d'Abidjan, dans l'extrême ouest ivoirien.



Les participants ont echangé sur le thème ''Situation transfrontalière : défis et perspectives pour la consolidation de la paix et le renforcement de la cohésion sociale''. Ils ont eu droit à trois communications portant sur les défis à relever pour une libre circulation des biens et des personnes ; ensuite sur la contribution des leaders traditionnels et communautaires dans le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation de la paix ; enfin sur les réponses à la problématique de la question foncière pour une paix durable.



Au terme des communications et des ateliers, plusieurs autres recommandations ont été formulées. Il s'agit du renforcement des plates-formes de rencontres entre les différentes composantes autorités, leaders communautaires, la société civile, les forces de sécurité et les gouvernements des deux pays, sur la sécurité transfrontalière ; l'exonération partielle des documents de voyage (laisser-passer), spécifiquement les jours de marchés des villages transfrontaliers ; et l'ouverture du poste de douane à la frontière de Pékan Barrage, du côté de la Côte d'Ivoire.



Les participants ont également recommandé la poursuite des sensibilisations par voix de media et d'autres formes de communication sur les lois relatives au foncier rural, en impliquant les

élus locaux, les cadres, les leaders communautaires et chefs traditionnels, la criminalisation de la vente illicite des forêts par la création d'une loi qui punit cet acte, l'augmentation du délai de la purge de droits coutumiers sur les parcelles - car les droits coutumiers ne sont que des droits transitoires - et le rapprochement de l'administration chargée de la délivrance des documents fonciers des administrés ; et enfin la fixation d'un coût des titres fonciers et certificats abordable et accessible à la communauté rurale.



Auparavant, la coordonnatrice du bureau intégré du Système des Nations Unies à Toulepleu, Hélène Sylvie Zomahoun, a expliqué le but de la rencontre. « Nous avons voulu ce cadre d'échanges entre autorités et leaders des deux pays pour, non seulement discuter des problèmes spécifiques, mais aussi dans le but de renforcer les capacités de nos partenaires pour qu'ils servent de relais auprès des populations », a-t-elle dit. Cette tribune, a-t-elle ajouté, est une opportunité pour réfléchir ensemble sur les actions à mener pour une paix durable en Côte d'Ivoire et au Liberia.



Le Préfet du département de Toulepleu, Karim Diarra, s'est, de son côté, réjoui de cette action de l'ONUCI qui permet aux autorités et leaders des deux pays de se retrouver pour approfondir les questions liées à la situation transfrontalière. « Nous travaillons pour le même

objectif qui est la paix de part et d'autres de la frontière et votre présence témoigne de notre engagement commun à construire et consolider ensemble cette paix le long de la frontière

», a-t-il dit à la délégation libérienne forte d'une vingtaine de personnes conduite par le Sous-préfet de Toe Town, Jackson B. Quinwon.



Quant au Commandant de l'Immigration du Liberia, James Young, il a indiqué que les deux pays doivent travailler ensemble pour davantage apporter des réponses communes aux problèmes rencontrés le long de la frontière. « Cette rencontre nous donne l'occasion d'être avec nos frères ivoiriens pour consolider nos rapports et partager les informations capables de nous aider à œuvrer pour une amélioration de la situation sécuritaire sur la ligne frontalière », a-t-il précisé.