Déjeuner débat de la RSS : le Gouvernement ivoirien à pied d’œuvre pour des élections sécurisées en 2015

précédent suivant
28 oct 2014

Déjeuner débat de la RSS : le Gouvernement ivoirien à pied d’œuvre pour des élections sécurisées en 2015

La division Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé, mardi 28 octobre 2014, son déjeuner-débat mensuel avec des membres de la société civile et plusieurs organisations non-gouvernementales. La rencontre qui a été organisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung et le Centre de Recherche et d'Action pour la Paix (CERAP), a eu pour thème, ce mois-ci "Sécurité et élections''. Ce thème a été présenté par le Directeur de cabinet adjoint chargé de la Sécurité au ministère de l'Intérieur et de la Sécurité, le Général Lanciné Cissé.







Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Simon Munzu, qui a ouvert la session, est revenu sur l'importance du thème du jour qui offre l'occasion de discuter en profondeur d'un sujet d'actualité. « Chacun de nous part d'ici en ayant à l'esprit que la sécurité pendant les élections, c'est l'affaire de tous : le Gouvernement, la société civile » a-t-il dit.



Pour le Général Lanciné Cissé, les élections sont, certes, reconnues comme le processus sacré de désignation des élus, mais sont souvent source de déstabilisation politique comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire en 1995, en 2000 et en 2010, occasionnant une grave crise post-électorale qui a coûté la vie à des milliers de personnes. La sécurité, a ajouté le Général Cissé, est l'élément essentiel pour la tenue des élections et peut ainsi leur conférer un caractère crédible et permettre de les certifier. « Il y a un lien extrêmement étroit entre sécurité et élections. La sécurité est la condition nécessaire pour la tenue des élections. Elle est fondamentale. Sans la sécurité, l'électeur ne peut pas exprimer son vote, se déplacer pour aller dans l'urne ; le candidat ne peut pas faire campagne. Donc sans la sécurité, l'élection ne peut pas être libre et crédible », a-t-il souligné.



Tirant les leçons du passé, le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité s'attèle à mettre en place un cadre propice à des élections non confligènes à travers la mise en œuvre de la RSS, a dit le Directeur de cabinet, pour notamment redorer l'image de la police à travers des formations, un redéploiement de la police sur tout le territoire, la dotation des forces de défense et de sécurité en nouvelles tenues, la création de nouvelles structures comme celle de la lutte contre le racket, le Conseil National de Sécurité (CNS), le Centre de Commandement des Décisions Opérationnelles (CCDO) qui sera d'ailleurs déployé dans plusieurs villes du pays. « C'est important pour tout le monde de comprendre qu'il est de l'intérêt général qu'il y ait la paix dans le pays, la cohésion, et qu'on aille ensemble aux élections. Personne n'a intérêt à ce qu'il y ait une calamité. Nous irons à des élections apaisées et le Gouvernement fera tout pour que les élections se tiennent dans des conditions de sécurité qui permettent aux uns et aux autres d'exercer leurs droits », a-t-il assuré.







Le Général Cissé s'est, par ailleurs, voulu rassurant concernant les préoccupations des participants relatives à la problématique des chasseurs traditionnels appelés Dozos, la réinsertion des combattants, de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR). « Les Dozos ne constitueront pas une menace pour ces élections-là. La plupart des ex-combattants ont été réinsérés, certains dans l'armée, à la douane, comme gardes pénitentiaires ou dans la police municipale. Jusqu'à ce qu'on arrive aux élections, la plupart de ces ex-combattants seront réinsérés. Les Dozos seront identifiés et on les obligera à s'en tenir à leur mission traditionnelle, parce que les Dozos ne sont pas des forces républicaines. Ils ne doivent pas s'immiscer dans les missions de sécurisations des élections », a précisé le Général Cissé.



L'orateur principal de ce séminaire s'est voulu rassurant : le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité qui est le garant des opérations électorales, prend l'engagement de jouer pleinement sa partition à travers l'administration du territoire et des formations des personnels de police mieux formés. Ainsi, a-t-il conclu, les autorités préfectorales effectuent déjà la sensibilisation des acteurs politiques et prendront des dispositions pour le convoyage des listes et autres matériels électoraux.