PREMIERS CONTACTS DU CHEF DE L'ONUCI AVEC LES AUTORITES IVOIRIENNES

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y.J. Choi, commence aujourd'hui ses contacts au plus haut niveau avec les acteurs politiques ivoiriens, a annoncé jeudi à Abidjan le porte parole de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Hamadoun Touré.

S'exprimant au cours du point de presse hebdomadaire de la mission, M. Touré a également annoncé que M. Choi se rendrait en fin de semaine à Bouaké et à Daloa pour rencontrer le personnel civil et militaire de l'ONUCI, dans le cadre des prises de contact avec les membres de l'ONUCI et du système des Nations Unies.

Invitée au point de presse, Madame Léocadie Nahishakiye de l'Unité Genre, a, pour sa part, annoncé le lancement de la campagne nationale de seize jours sur la lutte contre les violences faites aux femmes qui débutera en Côte d'Ivoire le 25 novembre pour prendre fin le 10 décembre afin de montrer à tous que ce fléau demeure. Elle a fait remarquer que dans le monde, une femme sur trois subissait une forme quelconque de violence dans sa vie indiquant que « cela constitue une épidémie qui détruit la vie de la communauté, divise et freine le développement». Reprenant le message du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, Mme Nahishakiye a noté que les violences faites aux femmes restaient l'une des atteintes aux droits de l'homme, les plus courantes, les plus systématiques et les plus odieuses commises dans le monde. Si le message souligne que dans plusieurs pays, beaucoup d'efforts sont faits pour mettre fin à ce fléau notamment par des changements de lois, de politiques, de pratiques et de comportements, il note qu'il reste un problème de tous les jours dont la situation est aggravée en période de conflit. Dans le cas de la Côte d'Ivoire, Mme Nahishakiye a reconnu qu'à la faveur du conflit, les violences faites aux femmes s'étaient aggravées. Elle a évoqué les actions menées à l'endroit de la société civile par l'Unité Genre en collaboration avec les divisions de l'information, des droits de l'homme, la police de l'ONUCI et le Ministère ivoirien de la Famille et des Affaires sociales par des sessions de sensibilisation et des formations sur la lutte contre les violences basées sur le genre et notamment les violences faites aux femmes. Sans oublier les réponses que les institutions apportent aux victimes par des prises en charge psycho sociales, médicales etc. Dans ce cadre a-t-elle conclu, 1750 gendarmes ivoiriens ont été formés l'an dernier par la police onusienne.

Le Directeur de la Division de l'Assistance électorale, Ahmedou El Becaye Seck a fait un point sur le déroulement des audiences foraines à l'issue d'une tournée dans le pays. A ce sujet, il a indiqué que vingt cinq équipes sur les cent onze prévues étaient effectivement mobilisées sur le terrain pour conduire cette opération qui « reste très limitée ». Il a encouragé le gouvernement à déployer le reste des équipes afin que cette opération s'étende le plus largement possible avant de saluer la présence remarquable des magistrats, des partis politiques et des éléments du Centre de Commandement Intégré (CCI) dans un climat paisible. « Ce sont des signes encourageants pour le devenir de cette opération ». L'ONUCI, pour sa part, apporte un appui logistique et technique, fort apprécié, à tous les acteurs du processus afin que les audiences foraines puissent se dérouler dans de bonnes conditions, conformément à l'Accord politique de Ouagadougou.

Répondant à une question sur les conclusions de l'enquête relatives à l'attaque à Bouaké de l'avion transportant le Premier ministre, M. Touré a indiqué que le dossier était en train d'être étudié à New York par les services compétents. Quant à l'enquête sur les allégations d'abus sexuels contre les soldats marocains, il a annoncé qu'une équipe d'enquêteurs marocains arrivée lundi, séjourne à Bouaké, avant de saluer la bonne collaboration du royaume marocain et des autorités ivoiriennes avec les Nations Unies.

Le porte-parole militaire de l'ONUCI, le Colonel Mustapha Dafir, a expliqué aux journalistes que la réduction des postes d'observation occupés par les casques bleus conformément à l'Accord de Ouagadougou, se ferait en fonction de la situation sécuritaire dans les zones où les militaires sont déployés.